Je voudrais vous dire, depuis tous ces endroits qui nous accueillent en plein déroulement de stages, combien le monde et beau, combien est grand le bonheur de le peindre, d’en témoigner, de nous fondre en lui à travers croquis et aquarelles des carnets de voyages…
Car je crois toujours [et plus encore maintenant avec l’expérience des années passées à emmener avec moi amis (es) et stagiaires aux quatre coins du monde ou tout près de chez soi] que c’est un privilège singulier, une chance véritable, que de pouvoir ainsi tout oublier loin des soucis quotidiens et des servitudes de la vie, à s’offrir de telles parenthèses, et puis ensuite, pouvoir les partager avec vous.
Les semaines à parcourir le temps et l’espace des deux côtés de la Méditerranée s’enchaînent vite (trop vite depuis les paysages enneigés du Jura où nous étions il y a si peu de temps encore), mais si elles nous paraissent défiler aussi vite c’est certainement qu’elles ressemblent à un rêve, un rêve éveillé dont je vous relate quelques moments parmi d’autres, que vous vivrez à votre tour à travers nos images et les mots partagés.
Bien sûr, les quelques privilégiés (es) ayant pu avoir une place, ayant réussi à venir, savent bien qu’il est dans chaque session (parce que les souvenirs ne se limitent pas aux aléas possibles du voyage) des beautés qui se méritent, des rencontres d’exception qui valent la peine de l’effort et du recul nécessaire pour bien comprendre ce qu’il doit rester d’important dans une telle aventure.
Je reviendrai vers vous dès que possible pour relater les principaux évènements qui s’accumulent jour après jour en faisant de ces moments des instants magiques, où simple croquis et notes hâtives deviennent " loin des hourvaris du monde citadin et de ses illusions, création de terrain simple et sans artifices, bien plus précieuse à mes yeux que les plaisirs éphémères de sa possible reconnaissance dans une quelconque exposition.
Pour aujourd’hui, je vous livre quelques-unes de nos "traces", relevées par des amis (es) photographes participants (es), que je vous laisse savourer en attendant plus de nouvelles qui vous raconteront comment nous avons fait pour ajouter des pages aux pages, dans la couleur et la lumière qui s’ouvraient sur notre chemin…
Du Haut-Atlas aux confins du désert, c’est un Maroc méconnu et magnifique qui vous attend sur la route des casbahs, en quête d’éternelles et toujours émouvantes scènes orientalistes qui séduisirent tant de peintres voyageurs… Je vous y retrouverai bientôt, en vous faisant partager picturalement notre beau voyage !
Un extrait du travail du premier jour : déjà, les réalisations sur le motif de l’ensemble du groupe sont le reflet d’une réussite née de l’enthousiasme et de l’exaltation des rencontres avec les lieux et les personnages hors du commun que nous allions croiser jusqu’au bout du stage sur notre chemin.
Là, c’est sur fond de soleil couchant dans l’immensité dunaire du désert, que j’esquisse ce paysage de sable qui allait nous bercer jusqu’au lendemain, de sa nuit somptueuse et étoilée.
Deux jours plus tôt, dans les ruines saisissantes de la casbah du Glaoui à Telouet, je terminais en vitesse cette page avant de descendre avec tout le groupe, vers la vallée du Draâ.
Et avant, celle de l’Ounila, de son merveilleux canyon aux argiles rouges à gypse Triassiques, avec ses ruines à ighrems et ksours troglodytiques ressemblant à des « Cliff Palace » saisissants et insolites, perdus bien loin de Mesa Verde et des Amérindiens Anasazis, remplacés ici par des tribus amazigh implantées en ces lieux sans doute bien avant l’avènement des Almoravides…
Ambiance totalement différente dans les senteurs de la garrigue : j’aime insuffler ce goût des compréhensions picturales de la lumière au milieu des pins, des oliviers et des genets, sous un soleil tout aussi généreux que celui du Maroc !