Je republie mon billet publié depuis Lisbonne le 1er mai car beaucoup d'entre-vous ne l'avaient pas vu :
Il paraît qu'il neige en France... Sur le pont du bateau, on peint comme on veut, on dessine comme on veut, et le carnet avance (mais on apprend et progresse en même temps, 6 pages en moyenne réalisées cette après-midi, et pour certains, en format 30 x 40 cm).
Alors, voici notre petit "bonjour" depuis le stage d'aquarelle de voyage de Lisbonne, où le temps est trop court pour vous donner une idée de ce que nous faisons, mais peut-être ces quelques photos vous donneront-elles une idée de ce que nous partageons, et de ce que peut-être un stage d'aquarelle au Portugal avec moi au mois d'avril ?
Ici, en passant près de la Tour de Belem comme rares sont les touristes qui peuvent la voir...
Un bateau rien que pour nous, le temps de découvrir l'une des plus belles villes d'Europe sous un regard carnettiste plus que privilégié, ce qui ne nous empêche pas aussi de courir la ville à la rencontre de nos propres "coins secrets"...
En tout cas depuis le bateau on ne sait où donner de la tête, tandis qu'approche une merveille que nous allons dessiner (et même peindre) le temps de l'accompagner quelques instants...
La voici donc, sujet de prédilection pour les "peintres de la marine" que nous étions un instant, venue s'ajouter aux nombreuses pages réalisées dans ce stage depuis notre arrivée : le Sagres II, 23 voiles, 243 hommes, qui part pour la haute mer continuer la légende des découvertes portugaises au plus beau du siècle du même nom, pour rappeler que Lisbonne est d'abord une capitale de la mer. Il passe à peine sous le pont du 25 avril (un autre symbole de cette ville extraordinaire, que nous découvrirons après-demain), et le dessiner ici-même sous ce pont, est une chose rare que peu de carnettistes ont la chance de partager...
Une dernière image tandis que nous remontons le Tage pour continuer notre périple face aux quartiers du barrio Alto, de Baixa - Chiado et de l'Alfama au son des fados (oui, il y en a aussi sur notre bateau), avant d'en peindre les ruelles ensoleillées... Mais cela, je ne vais pas pouvoir vous le montrer (pas plus que les superbes aquarelles réalisées) car j'ai oublié le chargeur des batteries de mon appareil photos !
Il y a dans le rapport de la tache au trait, du graphisme à la surface, du linéaire à la forme, de la valeur à la couleur, tout ce qui fait la force d'un Nicolas de Staël, d'un José Manuel Merello, ou d'un Roger Tolmer.
Même si le dernier est moins connu, j'y fais référence, car, dans l'exercice de la croisière en bateau nous permettant de découvrir Lisbonne depuis le Tage, il y avait ce rapport au monde, où dans la beauté de l'instant, les choses se révélaient au fil de l'eau intemporelles, fragiles et éphémères. Et pourtant à la fois ancrées dans l'histoire et presque ténues comme le fil d'Ariane du Pont de 25 avril suspendu au-dessus de la ville et des bateaux qui allaient et venaient dans l'imminence de la haute mer.
C'était un peu notre démarche créative, de saisir de ce que nous percevions son "atmosphère", plus que son apparence formelle. Et c'est dans des pages comme celle de Jacques qu'allaient se retrouver ces spontanéités de l'âme qui nous redonnent toute la fraicheur et la pureté de nos regards d'enfance.
Exercice réussi, qui prouve qu'en aquarelle de voyage ce que d'autres aquarellistes vont chercher à travers des déploiements de science picturale, nous allons, nous, le découvrir tout simplement, en laissant vibrer ce qui relie nos yeux à nos mains, notre regard à notre cœur.
Ce n'est qu'une expression du groupe parmi toutes les autres d'aussi grande force car chacune, chacun ce jour-là, fut dans ce stage d'aquarelle de voyage à Lisbonne, capable de saisir ce qui donnait de la valeur à cette croisière !
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