Pour ce blog, j'ai décidé d'en fractionner les articles et de les remanier afin de permettre à mes lecteurs équipés des modems les plus lents de ne pas être pénalisés en les chargeant !
Où en étais-je donc ?
Sur le bord de la terrasse rocheuse, appuyé à l'entrée de la grotte de Saint-Pons, en train de dessiner les érables de Montpellier dont le vent remontant le ravin a déposé les feuilles roses, cuivre, saumon et dorées sur ce formidable perchoir ...
J'en ramasse quelques-unes : elles sont parfaites pour en observer les trois lobes qui donnent à sa feuille sa forme simple, harmonieuse, parfaitement équilibrée .
Plus loin d'autres érables de Montpellier agayent la pente comme autant de taches colorées, et c'est un enchantement de dessiner cette symphonie où participent toutes les couleurs de la palette : tonalités douces des calcaires bleutés, sonorités vertes et profondes des pins sylvestres qui jouent les équilibristes sur les rochers, terres ocres et rouges dans les talus ravinés ...
Il faut faire le plus possible d'études de couleur : vite, avant que le vent, la pluie, et les premières gelées ne viennent défaire ce décor pour le nouveau spectacle de l'hiver qui va commencer !
Le sentier du retour (ou tout au moins ce qui y ressemble) est assez aérien, il suit une crête dentelée qui se prolonge au dessus des deux vallées, cheminant de rocher en rocher, magnifique belvédère pour observer l'étagement de la végétation et la répartition des couleurs dans ce gigantesque et désordonné damier ...
Tout en bas, droit devant, c'est le rocher de Capluc, avec en dessous au fond le petit village de Peyreleau ; on voit bien les érables de Montpellier qui colonisent la pente à gauche du chemin, presqu'à la verticale en dessous de mes pieds .
Plus bas dans la pente, je suis arrêté par un éclat d'un jaune inespéré : c'est un cormier, cousin éloigné du sorbier de oiseleurs qui m'invite à m'arrêter, (car il est trop beau), pour le dessiner .
Le dessin des arbres, (en général des végétaux) est excellent pour développer son sens de l'observation, et pour apprendre à faire le choix des lignes générales, principaux axes et sructure logique de la composition, avant de rajouter branches et rameaux sans se perdre au milieu de détails inutiles .
Dans un dessin d'arbre bien charpenté, les rameaux et les branches doivent être reliés au troncs de façon logique, on ne doit pas voir des éléments "flotter" en l'air, détachés de la ramure mère comme dans une mystérieuse sustentation, à moins qu'un coup de vent ne les aient arrachés !
Moments inoubliables car le temps presse, la nuit va tomber, mais on dirait que ce cormier a décidé de m'éclairer ...
"Cormier en automne", Gorges de la Jonte 2005 .Aquarelle format 21 x 15 cm, papier Lukas grain satiné 150g/m2 . Réalisation : croquis crayon graphite 2B et peinture au pinceau à réservoir "Pentel" .Couleurs utilisées : jaunes auréoline et Indien, rose permanent, or vet, bleu de cobalt . Temps total de réalisation : environ 35 mn .