«Porte de La Jane», Jean MARC, petite aquarelle représentant la porte d’entrée de la dernière enceinte de village de Cordes, côté Nord, en dessous l’église .
1958 : papa venait donc d’installer son atelier à Cordes-Sur-Ciel, magnifique petite cité médiévale à quelques kilomètres de la propriété familiale, (je raconterai plus tard l’extraordinaire aventure de ce déplacement qui allait changer son existence) .
«Fontaine de la Rue Chaude» Jean MARC, petite aquarelle d'une fontaine située dans une des plus agréables rues de Cordes à cause des jardins suspendus qui la dominent, côté sud.
Ce village, l’un des plus beaux de France, avait vu passer et séjourner nombre d’artistes et de penseurs célèbres de l’après guerre, et certains d’entre eux comme Yves Brayer ou Albert Camus, y revenaient encore pour se ressourcer loin des mondanités parisiennes .
Stimulé par les belles aquarelles qu’en ramenait mon père, je décidais que j’y réaliserais mon premier carnet de voyage .
Aussitôt dit, je me mis en chantier, parcourant les ruelles, interrogeant les habitants, dessinant portes fortifiées, maisons, tours et tourelles, photographiant le village sous toutes ses facettes, établissant des plans, accompagnant les archéologues qui fouillaient le fameux puits de la halle (accroché au bout d’un frêle câble d’acier qui nous descendait à plus de 100 m de profondeur), "décortiquant" les études de Charles Portal, (historien local fervent défenseur de son village et du patrimoine occitan), écrivant et illustrant à mon tour ce "Cordes revisité" au fur et à mesure de mes explorations .
Cordes est un village de légendes et de beauté où l’histoire du pays d’Oc plonge de profondes racines … Je n’avais qu’une idée en tête : en découvrir en et raconter la vie secrète qui palpitait sous les merveilleuses façades de grés rose, les pavés millénaires des ruelles, dans les patios et les souterrains de calcaire blond, et même au fond des yeux des chats noirs disparaissant dans les venelles, aussi bien qu’au cœur des gens qui y vivaient .
"Page de texte illustrée", détail d’une page de mon premier carnet de voyage : celle-ci explique l’histoire médiévale de Cordes .
Cette étonnante cité m’inspira tant et si bien, que mon ouvrage avança vite . Les semaines se suivaient sans que je les vois défiler, attendant impatiemment la fin des journées d’écoles pour me replonger dans cette « aventure » passionnante .
J’étais en train de le terminer, lorsque j’entendis à la radio qu’un concours national était lancé pour la jeunesse sous forme de « reportage écrit et dessiné sur son village ou son quartier», organisé par les animatteurs d'une émission qui me captivait et qui avait pour nom « Partons à la découverte » !
"Plan de la cité", page de mon premier carnet de voyage : celle-ci est un plan des fortifications et de la répartition des quartiers médiévaux de Cordes .
Je participais donc avec ce livre unique, illustré et manufacturé avec tant d’enthousiasme et d’amour, ce qui me valut le plaisir pour ma première réalisation de « carnettiste » d’obtenir un magnifique premier prix national, attribué par la Radio Télévision Française, (RTF en abrégé) .
J’avais appris ma deuxième leçon d’approche globale du carnet de voyage : l’âme des êtres et des choses est plus importante que l’apparence qu’ils peuvent en donner, et c’est-ce qu’un carnet de voyage devrait tendre à révéler .
«Rue de la brodeuse», Jean MARC, petite aquarelle représentant la rue d'une maison voisine de celle de mon père, celle de la dernière brodeuse mécanique de Cordes .