Rétrospective année 2005, les mois de mai et juin …
MAI
Cette fois, le printemps est vraiment au rendez-vous !
La floraison sur les Grands Causses nous réserve un spectacle prodigieux, un festival de couleurs à nul autre pareil .
Randonnées « flore-aquarelle » :
Elles ont constitué la majeure partie du carnet du mois de mai, où je parcourais les Grands Causses à la recherche des fleurs les plus rares . C’était un voyage au coeur d’une immense palette vivante qui, de causse en causse, de canyons en gorges profondes, permettait une nouvelle approche de la région …
Même les champs cultivés se sont parés de leurs plus chatoyantes couleurs !
Sainfoin commun sur le Causse de Sauveterre . Photo Alain MARC
Sur le Sauveterre toujours, une constellation de bleuets . Photo Alain MARC
Ce n’est pas du Colza ! … Mais des ravenelles ou de la moutarde des champs, photographiées dans une doline sur le Causse Méjean . Photo Alain MARC
C’est en cette saison que le Causse Rouge porte le mieux son nom … Photo Alain MARC
Champ fleuri sur le Causse de Séverac . Aquarelle Alain MARC
La vesce faux-sainfoin, une méditerranéenne - montagnarde commune du plus bel effet très appréciée des papillons et des poètes, un peu moins des botanistes parce qu’ici on la trouve partout ... Photo Alain MARC
Pour qui s’intéresse à la flore, le printemps est attendu avec une grande impatience et on « monte au causse » comme on monterait au paradis !
La peinture des espèces les plus rares est parfois acrobatique, comme ici celle des grassettes et des sabots de Vénus à flanc de canyon . Photo Isabelle D.
La gentiane de Coste est l’une des plus remarquables, c’est une endémique des Causses Majeurs que l’on ne trouve qu’ici . Ce type de fleurs est très rare et protégé ; heureusement leur localisation n’est pas évidente et elles sont généralement très difficiles d’accès . Photo Isabelle D.
Nous sommes loin des Alpes ou des Pyrénées, mais la beauté des gentianes de Coste évoque pour nous les précieuses, éphémères et fragiles fleurs des hautes montagnes … Photo Isabelle D. Aquarelle en Provence :
Un avant-goût des vacances estivales vient ponctuer la fin mai avec le stage « Lumières de Provence » de printemps . J’y retrouve mes amis (es) stagiaires pour de grandes balades à la découverte des Alpilles, du Luberon et du pays de Salon … Les premières séances de peinture en plein air se déroulent traditionnellement dans le parc de la très belle abbaye St Pierre cachée dans la garrigue salonnaise . Photo Alain MARC
C’est l’occasion pour explorer et peindre ces chemins creux ignorés des touristes, qui font la beauté secrète de l’arrière pays provençal . Ici à Eygalières, les genets en gerbes dorées sont si fournis qu’ils cachent le vieux village sur la colline, mais ce sont les genêts que nous peignons . Photo Alain MARC
Il faut prendre du recul pour voir le village : c’est un nouveau motif à rajouter à nos pages colorées ! Aquarelle Alain MARC
Sous le rocher des Baux de Provence dans les Alpilles, on retrouve les sujets favoris des peintres de la lumière . Les rochers blancs dépassant de la garrigue ajoutent à ce paysage un « je ne sais quoi » de mythique qui nous fait penser à la Grèce antique et à l’Italie méditerranéenne représentées sur tant de tableaux classiques évoquant les fondements de notre civilisation . Je m’étais acharné à retrouver l’amandier qu’Yves Brayer avait peint si souvent dans la plaine des Baux : je l’ai retrouvé avec bonheur et y ai amené mes amis pour des séances d’aquarelle inoubliables . Photo Alain MARC
… Jusqu’à ce que le paysan propriétaire des lieux considère cet arbre décharné et moribond à l’émouvante beauté, inutile et gênant : il est venu le tronçonner à notre plus grand désespoir sans que nous puissions rien faire ! JUIN
Aquarelles de transhumance : Ce que je retiens de Juin, parmi mille activités, ce sont ces voyages de proximité où j’ai pu rencontrer et accompagner les bergers transhumants du Languedoc sur les drailles de la transhumance entre les vignes du midi et les pâturages de l’Aigoual et du Causse Noir . Ils m’ont accueilli, accepté parmi eux, et initié, en me permettant de réaliser des croquis et aquarelles qui comptent parmi mes plus fortes émotions picturales de ces dernières années, nous en reparlerons plus tard … Mais pour l’instant que soient une fois encore remerciés ici Daniel Sécondi et Bernard Grelier bergers transhumants, ainsi que Michel Verdier du musée des Arts et Traditions Populaires de St Jean du Gard, dont le remarquable ouvrage « Saisons de bergers en Cévennes » paru l’été dernier aux Editions Equinoxe est à posséder absolument dans sa bibliothèque (Michel est l’animateur de l’association « Une Mémoire pour Demain » qui réalise diverses actions en faveur du pastoralisme et mérite d’être soutenue et aidée) . En plein travail sur une draille des Cévennes : peindre vite est ici une nécessité car même si le troupeau s'étire sur plusieurs centaines de mètres, il passe très vite, il vaut mieux peindre en marchant ! Photo offerte par un photographe de Nîmes croisé en chemin .
Dans la brume de l’Espérou, les brebis épuisées par le dénivelé de la journée font une pose sous l’œil attentif du berger . Photo Alain MARC
Départ des 1200 têtes dans la brume matinale des pentes de l’Aigoual pour leur dernière journée de transhumance avant la montagne du Lingas . Photo Alain MARC Une page de mon livre « Aveyron, Carnet de routes » consacrée aux races rustiques de la « Caussenarde des garrigues » et « Rouge du Roussillon » . Aquarelle Alain MARC Arrivée d’un troupeau toujours dans la brume, à l’Espérou . Photo Alain MARC
Le berger se retourne, regarde l’arrière du troupeau, il rappelle ses chiens ; la journée est encore longue et il reste bien du chemin à parcourir . Les brebis défilent par centaines, et on presse le pas … Croquis Alain MARC