À la « romeria » de San Domingo …
Derniers instants à Cordoue …
Aujourd’hui c’est « quartier libre » pour tout le monde, une façon de faire du tourisme, quelques achats ou flâner et se reposer en toute indépendance .
Ce n’est pas le cas pour moi qui ai encore des tas de choses à régler autant pour « boucler » dans de bonnes conditions ce stage, que pour prendre des contacts en vues des prochains voyages ici . Course contre la montre en compagnie du chauffeur du bus qui m’accompagne une partie de l’après-midi …
Ce matin en partant peindre un dernier « panoramique » du côté de la Calahora, nous avions croisé sur la route une procession magnifique, point de départ d’une « romeria » (prononcer « roméria ») dans la campagne environnante .
Groupe de cavaliers en route pour la « romeria » dans les avenues de Cordoue . Photo Alain MARC
Une « romeria » est une fête religieuse, généralement précédée d’une procession, qui est dédiée à un Saint important de la région, sur le lieu d’un sanctuaire (souvent un ermitage) consacré à ce Saint et aux pouvoirs qui lui sont attribués . Chaque « romeria » a sa particularité, son caractère propre, et donne lieu à un office religieux (avec bénédictions diverses liées à la vie du terroir) suivi d’agapes en plein air où on se retrouve en famille et entre amis . C’est surtout une fête communautaire et rurale où la plupart des participants se connaissent et où on partage des valeurs semblables liées à la tradition, à la famille et aux particularités locales . C’est aussi en soirée (et plus tard dans la nuit) l’occasion de s’adonner à la musique et à la danse autour des sévillanes et du flamenco (et au bon vin j‘allais oublier) .
En les croisant on s’était rués sur les fenêtres du bus : ils avaient fière allure tous ces cavaliers endimanchés et les chariots décorés de fleurs et remplis d’andalouses superbes qui constituaient le cortège !
Ce chariot réalisé par une confrérie (comme tous les autres tirés ici par des tracteurs) évoque par son décor fleuri le riche passé de Cordoue, . Pour les chars réalisés en cette occasion, le mélange des genres fait se côtoyer exquise beauté et mauvais goût, mais on oublie vite les fausses notes en admirant les andalouses en robes traditionnelles qui s’y installent en chantant pour effectuer les quelques kilomètres de pèlerinage …
On retrouve dans les « romerias » les profondes racines qui comme dans le flamenco et la tauromachie lient l’Andalousie à ses origines où se mêlent dans une fascinante alliance, profane et sacré, mouvement et immobilité, ombre et lumière, ferveur populaire et démonstrations d’individuelles singularités .
L’après-midi est fort avancé lorsque rentrant d’un rendez-vous, j’apprends de mon chauffeur de taxi le lieu où se déroule la « romeria » dont nous avons croisés une partie de la procession le matin même . Aussitôt je lui demande de m’y emmener, ce qu’il exécute sur le champ . L’ermitage n’est qu’à une dizaine de kilomètres de Cordoue, et c’est une grande joie pour moi de me mêler à tous ces gens dont le plus naturel du monde paraît être la culture de la joie de vivre, de la bonne humeur et de l’hospitalité . J’y serais encore si toute chose n’avait une fin et que je doive rejoindre nom groupe pour la soirée de flamenco au « Cardenal » .
Mais je garde de cette fin de stage le souvenir émouvant de ces dernières heures passées en Andalousie …
Devant l’entrée de l’ermitage de San Domingo un petit andalou et sa sœur arrivés à cheval comme la grande majorité des pèlerins . Photo Alain MARC
C’est fou comme la culture du cheval, des taureaux, du flamenco, et l’élégance qui les caractérise marque dès leur plus jeune âge
les petits andalous ! Pour notre jeune cavalier : chemise blanche, pantalons et bottes « campesinos » et « cordobès » le superbe chapeau de Cordoue à bords plats . Pour sa
sœur cadette : une nouvelle robe « flamenca » car chaque année une toilette nouvelle doit être portée en cette occasion .
J'ai retrouvé ce soir-là les si beaux couples à cheval comme celui que j'avais
dessiné il y a des années déjà, si fiers sur son pur-sang andalou . Vêtus pour elle de la traditionnelle « robe flamenca » qui moulait son buste, sa taille et ses hanches pour
s’évaser en de multiples volants retombant sur les flancs de son cheval, et lui gilet de feute gris et "cordobès" incliné ...