Stage aquarelle et carnet de voyage, dans les Gorges du Tarn .
Un nouveau stage passionnant vient également de se terminer, c’est celui des Grands Causses et Gorges du Tarn, qui a réuni des participants (tes) venus (es) des quatre coins de l’Hexagone .
Le village que j’avais choisi comme « camp de base » de nos périples picturaux est aussi l’un des plus beaux de France, puisqu’il s’agit de Sainte-Enimie, idéalement bien situé au cœur des gorges …
J’avais inauguré ce type de stage il y a 12 ans à partir d’un autre village situé bien plus bas sur le cours du Tarn et en avais gardé une réelle nostalgie car ce fut une belle réussite, mais les circonstances ne m’avaient pas permis de le renouveler plus tôt pour des raisons logistiques surtout, par exemple pour n’avoir pas trouvé de lieu d’accueil parfaitement adapté à mes groupes de stagiaires .
C’était il y a une douzaine d’années l’un des temps forts de la première version de ce stage : la descente picturale du Tarn en barques, accompagnés par les bateliers de la Malène au premiers rayons du soleil . La batellerie sur le Tarn est une tradition ancestrale remontant à l’époque où nulle route ne longeait le fond des gorges, où les ponts n’existaient pas, et où il n’y avait que les barques pour se déplacer d’un village à l’autre .
Ce jour-là nous avions loué plusieurs barques et les services de leur batelier respectif . Il y eut de superbes aquarelles et croquis à la clé, et des souvenirs inoubliables pour tous …
Les bateliers, qui ont survécu à l’aménagement des gorges pour le trafic routier existent toujours grâce au tourisme et leur « commerce » est même florissant, ils vous accompagnent en toute sécurité dans des endroits superbes auxquels on ne peut accéder qu’avec ce mode de locomotion (par exemple au fond des détroits) …
Séance d’aquarelle face au hameau de Hauterives où l’on n’accède toujours qu’en barque (ou après presque 2 h de marche à pied en suivant la rive gauche du Tarn) … Un hameau authentique où ne vivent que quelques familles ravitaillées par un câble transbordeur traversant la vallée depuis la route départementale . Elles ont l‘électricité depuis quelques temps mais pas encore l‘eau potable .
Voici l’une des belles maisons de Hauterive, l’un des sujets " patrimoine architectural " de nos croquis et peintures . Ces maisons caussenardes sont de petites merveilles d’architecture et d’ingéniosité car tout y est fait pour conserver la fraîcheur en été, la chaleur en hiver, et les toitures de lauzes calcaires sont conçues pour récupérer l’eau et la diriger vers la citerne, car c’est ici un bien extrêmement précieux .
Cette année il faisait très chaud cette semaine-là . Les cigales chantaient jusqu’au bord de l’eau . Nous avions décidé de traduire l'étonnante diversité picturale
et la beauté sauvage du patrimoine naturel et humain empreint des espaces grandioses des canyons et des Grands Causses qui font tout le caractère de cette région . La canicule qui sévissait sur
la France nous a souvent poussés à faire comme les cigales : nous rapprocher des galets du Tarn . Nous y trouvions ombrage et un semblant de fraîcheur, sans compter l’eau à profusion pour nos
aquarelles !
Saisir les grandes falaises colorées et les reflets du ciel sur la rivière au fond du canyon, ou le soleil sur les stipes au vent du causse faisait partie des joies de ce nouveau stage .
Au sein de parcours pittoresques traversant des chaos rocheux aux formes étranges, des gorges légendaires (nous sommes aussi descendus au fond de celles de la Jonte), des petits villages au charme secret, nous avons réalisé quelques-unes des plus belles excursions picturales du Parc Naturel des Cévennes et Grands Causses .
Pour beaucoup c’était une véritable découverte, et pour moi un réel bonheur que d’emmener tous mes amis (es) aquarellistes à la rencontre de sites dont certains très peu connus sont carrément ignorés des touristes . Et puis, avec la complicité de mon amie Elizabeth (qui travaille pour le Parc National des Cévennes et qui connaît très bien elle aussi la région), nous avons accédé à des lieux rares où peindre est un privilège, que dis-je, un véritable bonheur !
Par exemple à cette chapelle troglodytique . Elle est totalement bâtie sous la roche, et même si elle est connue de pas mal de monde, nombreux sont ceux qui ignorent qu’elle cache l’entrée d’un grotte étonnante et d’un ancien moulin à eau alimenté par l’exsurgence s'écoulant de la cavité . Mais « top secret » : vous ne pourrez jamais les visiter car le propriétaire des lieux en a fermé l’entrée par une porte métallique fort bien verrouillée !
Ma chapelle de "démo"… (Aquarelle Alain MARC 18 x 26 cm)
Alors je me suis comme mes camarades contenté de visiter la chapelle et de la peindre, en regrettant de ne pas encore connaître ce chanceux propriétaire, qui peut-être, m’aurait permis de franchir son passage secret
Nous sommes sur le Causse Méjean . Tous ces petits points dans le ciel ce sont des vautours . J’en ai compté plus de 50, ne retombant jamais sur le même nombre . Nous venions peindre cette magnifique pierre qui sert d’angle de clôture à un grand pâturage à brebis (he oui, cette roche était là bien avant les agriculteurs qui s’en sont servis pour tendre piquets et fils de fer), mégalithe qui n’est rien d’autre qu’un menhir, un superbe menhir calcaire qui sert aussi de borne limitant le terrain . Mais pourquoi tous ces vautours tournoyant au dessus de cet endroit du causse ? … J’ai immédiatement pensé à une brebis crevée . Elizabeth et Natalia ont été voir : la malheureuse bête, (car c’était bien une brebis) était sur le point d’agoniser, complètement déshydratée au soleil la tête coincée dans sa mangeoire, mais toujours vivante . Elle doit une fière chandelle à nos aquarellistes qui l’ont vite délivrée, la sauvant d’une mort anticipée car les vautours qui prolifèrent, n’ont (pauvres bêtes elles aussi) pas grand-chose à manger . Et nul doute qu’ils n’auraient pas attendu son dernier souffle pour sur elle se précipiter !
Comme quoi pratiquez l’aquarelle : cela peut toujours servir à quelque chose d’utile, même si ce ne sont pas des chefs-d’œuvre que vous voulez réaliser .
Sur le Causse de Sauveterre cette fois-ci . Extraordinaire orage qui est venu nous rafraîchir en fin de journée . On dirait que la trombe d’eau qui tombe en occultant l’horizon derrière la cazelle est un pilier géant soutenant le nuage, en ajoutant au causse encore plus de magnificence et de majesté . Il faut être très rapide pour peindre ce genre de sujet . Le mieux est de faire une prise de notes afin d’en tirer un croquis aquarellé . Un jours dans ces articles j’expliquerai comment on peut facilement y arriver …
Le croquis aquarellé, l'aquarelle pure et la prise de notes firent de ce stage une étape intense, incontournable dans l'itinéraire d'un peintre, entre séjour pictural et carnet de voyage, avec pour toile de fond le décor bleuté des Cévennes .
Pour ce stage, nous avons souvent emprunté les traces de Martel, (cet infatigable explorateur des paysages dolomitiques à qui l‘on doit la notoriété des Gorges du Tarn et l’exploration des cavernes les plus connues de la région), pour aller à la rencontre d'un milieu naturel peuplé de légendes, de curiosités innombrables d'une faune et d'une flore parmi les plus riches de France, et d'une présence humaine multimillénaire où le pastoralisme et les traditions gardent une large place .
On retrouve cette opposition entre la grandeur et la lyrique beauté de la nature et la minuscule mais courageuse implantation humaine à travers son habitat et ses abris dans le fond des gorges également . Ici, au Cirque des Baumes, plusieurs maisons blotties sous un immense surplomb rocheux sont en ruines, mais l’une d’entre-elles est habitée par un sympathique « ermite » qui défend avec acharnement la propreté des lieux régulièrement souillée par des touristes peu scrupuleux (la DDE ayant transformé le site en parking et aire pique-nique en bordure de la D 907) (Aquarelle Alain MARC 19 x 27 cm).
Cette page explique ma fabrication des verts pour le pin sylvestre et la manière de le représenter suivant la distance à laquelle on se trouve de lui . Vous remarquerez que la forme prime sur la couleur (pas trop grave de rater la couleur, mais qu’on reconnaisse au moins l’arbre par sa forme) et que les détails de l’écorce et des épines ne sont traités que pour les arbres rapprochés . (Aquarelle Alain MARC 21 x 30 cm)