Croquis, charme et couleurs d’un marché Africain .
Les valises n’arrivent toujours pas, c’est catastrophe car nous sommes bloqués ici, dans cette banlieue poussiéreuse où la savane toute proche nous appelle, nous tente, et vers laquelle nous ne pouvons encore partir tant que nous n’avons pas récupéré nos bagages où se trouvent nos batteries, chargeurs, (etc.) introuvables à Accra .
Il faut être sur place quand atterrissent les rares avions susceptibles de ramener nos affaires égarées entre Tripoli, Lomé et Accra, si on ne veut pas qu’en notre absence ces pauvres valises aillent se rajouter à l’immense pile de bagages perdus, entassés jusqu’au plafond dans la salle d’arrivée des bagages à l’aéroport … Nos journées se passent donc à découvrir les environs, et particulièrement à flâner dans les innombrables marchés de la capitale . Qui n’a jamais vu un marché africain ne peut imaginer le voyage exotique qu’il est possible d’y faire ! Il faut en entendre le murmure, le bruissement, puis le brouhaha qui se renforce au fur et à mesure où on s’en approche, et dès qu’on s’y plonge se laisser étourdir par le tourbillon des sonorités où la musique se mêle aux autres innombrables bruits, au kaléidoscope multicolores des vêtements, des étalages, tous resplendissent au soleil de leurs teintes éclatantes, qui changent sans arrêt au fur et à mesure de nos déambulations, et je ne parle pas des odeurs toujours différentes qui sont à elles seules tout un concentré d’Afrique …
En cliquant sur le curseur de lecture vous pourrez associer les images aux sons . Les photos sont en plus des miennes celles d’Adeline, Josiane, Gérard et Florent . C’est un énorme travail (qui n’est pas pour moi prioritaire) de réaliser un petit diaporama comme celui-là si on veut lui conserver l’esprit du carnet de voyage . C’est pour cette raison que je ne publie pas d’articles tous les jours : je préfère que chaque article soit une véritable référence ne puisant ses sources que dans mon propre travail et mes documents personnels, qu’une avalanche de petits billets quotidiens puisés à droite et à gauche . C’est-ce qui fera à terme la valeur de ce blog et qui vous récompensera de votre fidélité à venir le consulter ! (Montage vidéo et enregistrements sonores originaux d’Alain MARC) Je suis émerveillé par la beauté et l’élégance des vêtements féminins : boubous, pagnes en bogolans de batik chamarrés, chemises et chemisiers de bazin, wax, splash, fancy, la diversité des coiffures et des chapeaux, et par la variété des étalages, la multitude des fruits, légumes, denrées alimentaires et produits ménagers de toutes sortes . J’admire ces femmes à l’adresse inimitable, qui portent sur la tête avec une rare élégance les fardeaux les plus divers dans un équilibre parfait !
Leur démarche et leur port altier n’est pas seulement beau, il est le produit de toute une économie et l'expression d'une culture qui passe entre leur main et sur leur tête, dont les familles africaines ne pourraient se passer du plus profond de la brousse jusqu’au cœur des espaces citadins . Pour les denrées alimentaires cela va des légumes verts, des agrumes et des racines comme celles du yam jusqu’aux brochettes d’escargots géants (baveux et dégoûtants), les poissons séchés (qui empestent) ou les non moins ragoûtantes chauve-souris grillées, et je passe sur les animaux venant de la savane ou de la forêt dont certains sont pourtant depuis longtemps "protégés" ! Heureusement, les fruits abondants et délicieux, apportent aussi leur note de couleur et leur parfum (bananes plantin, ananas, mangues, etc.), au milieu de ce hourvari . Admiration aussi pour toutes sorte de cotonnades teintées dans les étalages spécialisées, réalisées au batik ou par nouage, kossi ou bogolan, de véritables chefs-d’oeuvre d’artisanat traditionnel dont j’aurais facilement affrété un avion entier « pour le plaisir des yeux », si j’en avais eu les moyens … Je reviendrai dans le prochaine article sur la préparation de ma palette pour ce marché africain, et j’en profiterai pour donner quelques « tuyaux » personnels pour aborder avec une certaine sérénité ce type de peinture sur le motif lors d’un tel voyage .