Nous voici revenus à Marrakech . Il est un peu tard
mais nous décidons d’aller jusqu’à la place Jemaa-el-Fna, le premier centre d’intérêt de la Ville Rouge, pour voir le soleil couchant au dessus du plus incroyable spectacle qui soit à cette
heure-ci de la journée : une impensable fête des couleurs, des sonorités et des sens au milieu d’un magma humain inimaginable où dans un hourvari permanent autant que démesuré, joyeux et
désordonné, les baraques de restaurants ambulants allument leurs braseros dont la fumée tournoie jusqu’au bout de la place, les camelots battent le tambour, les saltimbanques font des pyramides
humaines en plein milieu de la foule, et les charmeurs de serpents s’essoufflent au son strident de leurs ghaitas …
Au pied de la Koutoubia lorsque le ciel s’embrase au coucher du soleil et que le minaret se pare de pulvérulences dorées, mille sonorités
montent jusqu’à lui : ce sont les innombrables voix de la place Jemaa-el-Fna … (Enregistrement Alain MARC)
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que cette place parmi les plus emblématiques du Maroc a été déclarée par l’UNESCO «Chef d’œuvre du patrimoine oral de
l’humanité» : effectivement c’est de la vie très intense du lieu et de ses innombrables sonorités que provient le principal intérêt de ce qu’il s’y passe .
Pour embrasser cette étonnante vision dans son ensemble (et surtout pour «l’écouter»), il faut monter à la terrasse d’un café d’où la vue, incomparable, vous
permet d’en saisir la totalité d’un seul coup d’œil, ce que nous nous empressons de faire sitôt arrivés .
C’est idéal pour la dessiner raison pour laquelle nous retrouvons là, mais je vous assure que ce n’est pas un sujet facile car nous sommes à contre-jour, les gens
sont des fourmis qui grouillent de tous côtés et le sujet est immense … Là nous ne sommes
qu’en début de soirée : la foule arrive innombrable et bientôt cette marée humaine va devenir une masse grouillante incomparable à l’ évocations africaine des plus magiques qui soit
…
Au fond le majestueux minaret de la Koutoubia se dresse sur l’horizon, annonçant ainsi la proximité des remparts qui limitent plus loin derrière elle les quartiers ouest de la médina .
Nous voici donc installés sur une terrasse de café dominant la place dans son entier et où le regard embrasse toute la médina et ses nombreux minarets, s’étendant même des neiges de l’Atlas jusqu’à la ligne pérylène du djebel Gueliz .
C’est là que nous commençons une nouvelle page de carnet où l’aquarelle de la place Jemaa-el-Fna doit donner le ton de cette convergence humaine, sonore et
multicolore, de la vie de ce haut lieu de Marrakech sur fond de soleil couchant et de majestueuse Koutoubia .
Le résultat ?
… Promis : c'est pour très bientôt !