Ah, si vous saviez comme le temps passe vite !
- Vous le savez trop me dites-vous ?
Le temps qui passe ? …facteur essentiel et existentiel de toute la relativité du monde et de nos propres existences .
Alors essayons ensemble de le remonter par la pensée, ne serait-ce que de quelques semaines, même si j’essaie pour ma part à travers ma peinture (autant que bien d’autres activités) de le questionner jusqu’à des millénaires en arrière.
Petit clin d’œil à Dominique au passage (et à vous en même temps) :
- tu vois Domi, tu m’écrivais en commentaire à l’article précédent il y a quelques jours «…quand je rentre d'un stage avec toi, je me sens comme une égoïste profiteuse de la belle énergie que tu sais me donner, je semble oublier un temps ce pour quoi tu es fait : la peinture»
Hors pendant toutes ces semaines où je publiais si peu sur ce blog, j’essayais de ne pas trop perdre le perdre, ce temps si précieux : il y avait bien sur l’enchaînement des stages depuis celui du Jura Oriental (où nous avions profité des ultimes paysages de neige pour étudier cette passionnante thématique), la grande «virée en Andalousie» (dont je vous reparlerai prochainement), les effluves du printemps et du début de l’été en Provence et en Bretagne (qui furent très intenses pour moi autant que pour mes amis - es - stagiaires).
Je ne parle pas des repérages liés à de futurs stages mais ils se rajoutent à ce temps consacré à l’animation proprement dite de mes stages des semaines passées…
Il y a aussi eu nombre d’activités plutôt sportives liées à l’utilisation de ce temps dans un projet d’avenir où mon engagement physique passe par un entraînement quotidien chaque jour où je ne suis pas en animation stage ou en repérages (là je suis abscons mais vous découvrirez d’ici quelques mois ce que je prépare - en grande partie à votre intention - qui monopolise une bonne partie de mon énergie depuis plus d’un an déjà).
N’oubliez pas non plus (pour celles et ceux qui se souviennent de cela) que je travaille toujours sur mon «Carnet d’exploration de l’Aven Noir» qui en est à sa deux cent soixante dixième page, sera bientôt terminé, et avance en fonction des as et aléas de l’exploration du gouffre (de cela aussi je vous reparlerai plus tard)…
Mais ce que j’ai décidé de partager avec vous aujourd’hui grâce à Dominique, ce sont deux de mes dernières toiles parmi les huit qui seront accrochées aux cimaises du Presbytère de Najac (adorable village aveyronnais) lors d’une exposition collective à laquelle je participe du 13 au 23 juillet courant .
Je vous invite d’ailleurs à son vernissage le 13 juillet à 18h 30 si vous êtes dans la région, mais vous ne m’y verrez pas car je serai déjà reparti ce soir-là avec certains d’entre-vous en carnet de voyage dans les hautes vallées des Alpes !
Il n’empêche : la «belle énergie» que j’essaie de vous transmettre, cette «invulnérabilité mentale» que j’essai de me forger et de partager avec vous, je la dois en grande partie à ma projection dans les questionnements de ma peinture, source de mes réflexions liées à notre passage dans cette vie, à son insignifiance dans l’histoire du monde, à sa puérilité dans l’expansion de l’univers, mais à son importance (aussi minime soi-elle par l’action de notre pensée) dans sa participation au devenir de notre espèce !
Certains de ces questionnements picturaux - et de pensée - je les ai déjà évoqués avec vous ici, là ou encore ici et là, et ces toiles qui ont également occupées une partie non négligeable de mon temps ces dernières semaines n’en sont que la continuité .
Elles sont de plutôt grand format (pas plus toutefois que 100 x 130 cm), mais m’ont tout de même demandé pas mal de travail (ce qui m’a amené pour les terminer à temps à leur consacrer quelques nuits blanches), et je déplore simplement de ne pouvoir rester sans dormir plus de deux nuits d’affilée si non j’en aurais terminé une ou deux de plus… «Chevaux oranges dans la prairie bleue», Acrylique et pigments sur toile : - qu’étaient, dans la perception visuelle, le quotidien autant que l’imaginaire de nos ancêtres du paléolithique, les prairies où gambadaient les hordes sauvages qu’ils pourchassaient pour survivre ? C’est l’une des questions que je me posais lorsque cette toile est «venue vers moi»…
Au milieu une jument comme celles qui me fascinent à Lascaux : elle porte dans ses gènes une descendance qui allait devenir «le meilleur ami de l’homme» …
Ce «Bouquetin aux rhinocéros», (acrylique sur toile également) relève du même type de questionnement . Cette toile m’a techniquement demandé de nombreuses séances de ponçage pour faire émerger les sous-couches comme dans un travail où l’archéologie rejoint une sorte de rituel inconscient et mystérieux indissociable de mon travail…
L’un des «rhinocéros» sous le ventre du bouquetin comme si toutes les espèces dans l'aventure de la vie étaient profondément liées (métaphore écologique ?).
Ceci est l’un des détails d’une autre toile assez colorée que je nomme «Mémoire africaine».
C’est aussi une acrylique sur toile dont je vous reparlerai un jour, où j’ai voulu créer des sortes de «passages» dans lesquels notre regard plongerait sur les strates insondables du temps, impliquant sur les origines de notre espèce des questionnements vertigineux…