Arrêtons-nous aujourd’hui sur quelques nouvelles toiles de cette exposition (rappel du lieu et dates : à partir du 6 jusqu'au 28 septembre 2012 à l'Espace Culture de la mairie de Millau, dans le jardin jouxtant la mairie au 17 av. de la République).
Cette exposition constitue un ensemble qui pourra dès l'an prochain être disponible pour d'autres lieux . Les personnes ou organismes qui seraient intéressés pour
la mettre à disposition de leur public peuvent dès à présent prendre contact avec moi en cliquant ici .
Voici donc trois autres toiles choisies au hasard et il ne s’agit là pour deux d’entre-elles que de détails, mais vous comprendrez mieux ce qui les relie au
« carnet de l’Aven Noir » lorsque vous verrez peut-être un jour en feuilletant ce carnet dans quelle chronologie
géologique et préhistorique ce splendide gouffre se situe ..
En attendant en voici les reproductions avec quelques « clés » renvoyant au carnet :
« Pleistocène Marécage », pigments naturels, acrylique et sable de dolomie sur toile
Le Pléistocène moyen s'achève au début du grand et long réchauffement de l'interglaciaire Riss / Würm (- 180000 à - 120000 ans
avant notre ère). Les paysages des Grands Causses ont déjà un aspect semblable à celui d’aujourd’hui et les principaux réseaux de l’Aven Noir ont leurs actuels systèmes souterrains . C’est une
grande histoire, c'est une toile de grande dimension…
« Artiodactyles et autres mammifères », pigments naturels, acrylique et sable de dolomie sur toile (détail).
On pourrait attribuer la genèse du creusement initial de l'Aven Noir à l'Éocène moyen (il y a 48 millions d'années, la poche
d'argilites bariolées de la galerie des Quatre-Pierre s'étant probablement mise en place à la période suivante dès l'Oligocène) . Les régions caussenardes auraient pu être plongées en ce temps-là dans un climat
tropical chaud et humide, peuplées de nouvelles espèces de mammifères qui évolueront jusqu'à celles que nous connaissons aujourd'hui ...
Page 193 du carnet (à propos de la peinture ci-dessous) : il s’agit d’un banc de roches noires, délitées et tombant en éboulis dans la galerie qui la traverse, dont je n’ai pu déterminer l’origine mais qui me fait penser à du lignite (houille noire)
« La hutte aux lignites », pigments naturels et nacrés, acrylique et silice sur toile (détail)
C'est le banc de roches noires délitées traversé par la galerie nord du "réseau classique" de l'Aven Noir qui m'a inspiré cette
toile . Cette zone de roches très sombres contrastant avec le calcaire et la calcite environnante, (allant du gris-bleu nacré au gris anthracite presque noir de vigne) est probablement constituée
de schistes bitumineux plutôt que de lignite, (des géologues plus compétents que moi, le diront un jour) .
J'ai imaginé que plus loin dans une zone affleurant à la surface dans un talweg du Trévezel des chasseurs nomades préhistoriques
auraient pu comme dans l'abri moustérien des Canalettes (situé non loin de là sur la même commune que celle où se trouve le puits d'entrée de l'Aven Noir) se servir de lignite comme combustible
de chauffage en le rajoutant au bois de leurs foyers .
J'y évoque la braise des foyers, l'armature des huttes et abris de leurs campements temporaires, la fumée sombre et les fragments
de lignite ...