« Démarche globale du peintre voyageur», conclusions .
Nous avons vu quels sont les actes fondamentaux du peintre voyageur dans une démarche globale (avant le voyage, pendant, et après), nous pouvons à présent en tirer un certain nombre de conclusion :
1) Le facteur temps : il est essentiel pour rendre à chacun des actes leur dimension véritable, pour permettre au voyage d’être « productif », pour mer mettre une « maturation » de qualité à son produit pictural .
2) La notion de progression dans les objectifs : autant que dans les actes et moyens mis en œuvre où tout est « lié » et en interférences, l’acte pictural final étant le plus personnel .
3) Beaucoup de voyageurs s’arrêtent à la seconde des 4 phases de la démarche, d’autres ne s’attachent à développer que la dernière les précédentes ne servant qu’à stimuler celle-ci …
Les réalisations « catégorielles » (carnets scientifiques, intimes, d’exploration, etc.) ne s’inscrivent pas dans une démarche globale s’il n’y a pas de création « post voyage » s’appuyant sur l’essence même de ce voyage .
Cas particulier : le « carnet de vie et d’expression spontanée» qui intègre une part importante d’expression personnelle mais qui ne peut être assimilé à une démarche globale car cette expression ne se développe qu’au fur et à mesure de la création du carnet et non ultérieurement et sous une forme différente .
Il n’y a pas un « après » du carnet de terrain ; le travail créatif réalisé au jour le jour reste « prisonnier » de sa propre condition de réalisation .
Hors, si le carnet rend « intemporelle » la mémoire du voyage, la peinture réalisée ultérieurement « l’éternise » en le projetant dans une dimension qui le « transfigure » (mot cher à Malraux autant qu’à René Huyghe ceux qui en connaissent leur pensée me comprendront) …
Dans l’article précédent j’avais pris comme exemple mon travail en rapport avec les voyages en Andalousie, volet « tauromachie » . Si je m’étais arrêté à ces notes, croquis et aquarelles réalisés sur le motif au cours des corridas je ne serais pas dans une démarche globale de « peintre voyageur » mais bien dans une démarche classique de « carnettiste » … (croquis et aquarelles Alain MARC)