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«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :
Préambule
L'étape de Peniscola
Sur la route de l'Andalousie...
Au Cabo de Gata
La Isleta del Moro
Huebro, la montagne enchantée
Guadix, les maisons troglodytiques
Le rio Fardés
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Pour ces fêtes de Noël, je vous invite à le découvrir, d’abord à travers cette courte promenade musicale qui vous emmènera d’hiver en été à la rencontre de quelques thèmes traité dans ses pages (car le voilà, il est maintenant disponible pour tous, mon dernier carnet édité) !
Ensuite, à travers l’extrait ci-dessous (cliquez sur la couverture du carnet, il s'ouvrira sur une nouvelle page) :
Ce n’est pas un carnet d’exercices à réaliser, mais d’exercices que j’ai déjà réalisés en démonstrations sur le motif, d'hiver en été, entre combes et vallées, pâturages et forêts de sapins, de fermes en villages, autour du hameau de La Fresse à la frontière franco - Suisse du Saugeais, à l’occasion des nombreux stages que j’anime dans cette région magnifique depuis quarante ans.
Alors, si vous cherchez un petit cadeau de dernière minute :
Commandez-le vite en cliquant sur la dernière page de l’extrait ci-dessus, ou en téléchargeant le bon de commande de la dernière page de l'extrait ci-dessus (vous devez d’abord cliquer sur cette page, ce qui l'ouvrira dans une nouvelle page de votre navigateur, puis le télécharger avant de le remplir au clavier ou de l’imprimer, si vous ne trouvez pas le bon de commande cliquez ici), et vous le recevrez, le temps de réceptionner votre commande, vous le dédicacer (ou pas, selon votre volonté), et de vous l’envoyer !
Seconde importante halte sur notre itinéraire du premier jour de stage carnet de voyage au Guatemala, qui vous permettra de nous retrouver non pas dans ce pays mais au Honduras, après la superbe étape matinale de San Cristóbal Acasaguastlán.
Je ne reviendrai pas sur le nombre de motifs abordés ici, mais j'en choisis seulement un (faisant double page sur mon carnet), parce qu'il symbolise à lui seul une rencontre avec l'esprit d'un lieu.
Car en aquarelle, en carnet de voyage particulièrement, ce ne sont pas seulement les gens, les paysages, ou les monuments qui nous parlent : ce sont de véritables entités (là on peut parler de « magie » parce qu'elles sont réellement perceptibles) qui se manifestent à nous, et cela, il faut l'avoir vécu pour savoir toute la différence qu'il y a entre elles et une simple émotion esthétique (ce qui n'est déjà pas mal), un plaisir intellectuel ou une belle rencontre humaine …
Peut-être cela ne se perçoit-il pas à travers ma double page ni le final de ma vidéo, mais j'ai en ce lieu du temple 21 des ruines de Copán, perçu « quelque chose » qui
, par le jeu du dialogue entre la force de la nature et les pierres soudain devenues « soleil », pendant quelques secondes projeté dans un univers magnifique, effrayant et vertigineux, absorbé presque aussitôt par les rayons même du soleil qui descendait à l'horizon !Peut-être le fait que nous étions les seuls visiteurs ou presque dans ce site mondialement connu a-t-il joué en ma faveur, mais voici ce que je recherche à travers mes « expériences créatives » d'une part, le carnet de voyage d'autre part (et que j'essaie de transmettre à travers mes stages en fin de progression) : la capacité en plus de l'émerveillement et du rapport au vivant, à entrer en relation profonde avec le visage invisible du monde...
Et croyez-moi, cela provoque inévitablement des choses tout à fait extraordinaires !
La vidéo tout de suite après la pub !
La vidéo tout de suite après la pub !
« Démarche globale du peintre voyageur», le carnet « d’atelier » .
Dans l’article précédent, j’abordais le passage du carnet de terrain au carnet d’atelier …
Entrons à présent dans la belle aventure du carnet d’atelier .
Il correspond à « l’assimilation » du voyage, et s’inscrit au milieu du processus de la démarche globale, à mi-chemin entre le carnet et les prises de notes de terrain et les créations grand format d’atelier .
L’objectif de cette phase est de restituer « l’empreinte » reçue par l’artiste de son propre voyage, avec une plus grande affirmation de son apport personnel .
Il s’agit en pratique de la reprise en atelier des travaux réalisés sur le motif, en conservant le plus de spontanéité possible, mais avec une recherche de plus grande authenticité d’expression .
Suite de mes exemples concernant la « tauromachie » : voici une page du carnet d’atelier qui reste fidèle à l’esprit du carnet de terrain . Elle reprend le travaux réalisés sur le motif, mais j’ai essayé de les épurer en leur conservant la spontanéité du trait … (aquarelle Alain MARC, détail)
Ce processus est établi autour d’une « quête de mémoire », d’un « retour vers le réel » où l’intervention des matériaux rapportés (objets, matériaux, documents, végétaux, etc. ) s’associe avec les réalisations graphiques et l’aquarelle pure (aquarelle, croquis aquarellé, aquarelle rehaussée, dessins, schémas et plans explicatifs dont une partie réalisée sur le motif sera reprise et intégrée à ce nouveau travail) .
Même chose pour ce torero l’une des figures embèmatiques de l’Andalousie … (aquarelle Alain MARC, détail)
Techniques de réalisation :
Elles utilisent dans cette nouvelle dimension plastique des méthodes de travail non applicables pendant le voyage sur le terrain : collages et marouflages longs ou complexes, charges de matières lourdes, inclusions, assemblages et applications diverses impossibles à réaliser en dehors de l’atelier .Tout en restant dans son cadre de témoignage et d’information, le rendu s’attache à une mise en valeur du ressenti, il exprime un émotionnel qui, restitué par les effets sélectifs de la mémoire, va magnifier le voyage, lui donner sa véritable dimension esthétique, humaine, personnelle, à la fois plus poétique et onirique .
Détail d’une peinture sur collage d’articles de journaux et d’affiches, une page de plus du carnet d’Andalousie chapitre « corridas » … (peinture Alain MARC, détail)
Ce rendu passe par une « restructuration » des éléments rapportés tant au niveau des notes, croquis et peintures réalisés sur le motif, que celui de l‘écriture .
En respectant les notes prises pendant le voyage sur « l’esprit » des êtres, des choses et des lieux rencontrés, du regard porté à l’instant même de leur découverte sur les réflexions et échanges qu’ils provoquaient, il engendre une nouvelle approche réflexive .
Il se libère aussi dans le domaine de l’expression en n’étant plus dominé par le renvoi aux données extérieures, mais en affirmant le caractère unique que l’artiste imprime aux éléments qu’il emprunte, en les utilisant à ses fins propres, en les pliant à ses nécessités intérieures et personnelles .
Le carnet d’atelier s’ouvre sur la peinture mais reste « fidèle » à l’esprit du carnet de terrain . Il n’est cependant pour un peintre exigeant jamais assez près de « l’esprit sublimé » du voyage, dont seule la peinture « à part entière » donne l’accès … (peinture Alain MARC, détail)
« Démarche globale du peintre voyageur», du carnet de terrain à celui d'atelier ...
Après le carnet de voyage réalisé sur le terrain (prise de notes, de documents divers, peintures, croquis et textes), entrons à présent dans la problématique du « carnet d’atelier » … Nous avons vu dans les actes fondamentaux de la démarche globale après le voyage, combien sa « réappropriation » et son « imprégnation mentale » sont importantes pour le peintre voyageur lors de travaux réalisés ensuite en atelier . D'où l'intérêt du carnet réalisé sur le terrain qui conditionne cette « réappropriation » du voyage et lui permet de s’affirmer dans le cadre du carnet d’atelier en lui donnant toute sa dimension . Rappel de définition du carnet « de terrain » : Réalisé sur le motif, il est le témoignage direct du voyage, se nourrit des rencontres et découvertes de l’instant, rapporte l’immersion de son auteur dans l’univers qu’il découvre, traverse, explore . Il est fait du rapports des premières écoutes et des premiers échanges, regards et réflexions . Il est constitué de notes graphiques, dessinées, peintes et écrites, ainsi que de textes et d’illustrations plus élaborés qui sont fonction de la disponibilité, des possibilités du moment, autant que du rythme et de la nature du voyage . Les techniques utilisées sont des procédés de voyage faciles à transporter et exécuter, ils vont du dessin pur à l’aquarelle, avec quelques collages qui restent dans un domaine plus décoratif, ou de mise en valeur, que purement créatif . À ce carnet de terrain se rajoute selon possibilités de l’instant des prises photo, vidéo et son . L'attention que nous devons donc lui accorder au cœur de l’action (« in situe ») est par conséquent capitale pour la suite du processus . Pour continuer mon exemple à propos du volet « tauromachie », voici une aquarelle de « terrain » où je me suis efforcé de ne traduire que l’ambiance globale du « ruedo », (la partie centrale des arènes où se déroule le coeur de l’action), en la traitant directement, sans dessin, à larges coups de pinceau … (aquarelle Alain MARC, détail)
Avec le carnet d’atelier commence une démarche plus « créative », qu’elle soit basée sur une expression figurative ou largement informelle (abstraite, synthétique ou matiériste libre), car elle porte en germe une dimension plastique plus affirmée, que je considère parfois comme un support « d’étude » pour de futures toiles ou autres réalisations de grand format .
Une sorte de « creuset à gestation picturale » en quelque sorte !
Parce que le carnet de voyage est une introduction à la peinture, et la peinture un prolongement du carnet de voyage ...
Entre les deux il y a dans une démarche globale le « carnet d’atelier », produit de l’acte créatif qui amorce la « transfiguration » du voyage comme je le précisais dans l’article précédent .
Nous définirons donc la prochaine fois le carnet « d’atelier » et ce qui le singularise par rapport au carnet « de terrain » .
Voici le détail d’une page du « carnet d’atelier », concernant le travail transposé du « ruedo » (à opposer à l’aquarelle précédente) : j’y utilise le sable ramené des arènes même, et les taches et couleurs se rapportant à l’action nous projettent dans une autre dimension, plus informelle celle-ci … (peinture Alain MARC, détail)
Mais le carnet d’atelier ne se limite pas à une approche informelle de la réalité dans ses manifestations de mémoire : il peut nous ramener par le jeu des rapports d’écriture, de graphisme et de peinture à sa perception fidèle tout en étant plus poétique ou même onirique, qui prolonge le voyage différemment dans les méandres de la pensée … (peinture Alain MARC, détail)
« Démarche globale du peintre voyageur», conclusions .
Nous avons vu quels sont les actes fondamentaux du peintre voyageur dans une démarche globale (avant le voyage, pendant, et après), nous pouvons à présent en tirer un certain nombre de conclusion :
1) Le facteur temps : il est essentiel pour rendre à chacun des actes leur dimension véritable, pour permettre au voyage d’être « productif », pour mer mettre une « maturation » de qualité à son produit pictural .
2) La notion de progression dans les objectifs : autant que dans les actes et moyens mis en œuvre où tout est « lié » et en interférences, l’acte pictural final étant le plus personnel .
3) Beaucoup de voyageurs s’arrêtent à la seconde des 4 phases de la démarche, d’autres ne s’attachent à développer que la dernière les précédentes ne servant qu’à stimuler celle-ci …
Les réalisations « catégorielles » (carnets scientifiques, intimes, d’exploration, etc.) ne s’inscrivent pas dans une démarche globale s’il n’y a pas de création « post voyage » s’appuyant sur l’essence même de ce voyage .
Cas particulier : le « carnet de vie et d’expression spontanée» qui intègre une part importante d’expression personnelle mais qui ne peut être assimilé à une démarche globale car cette expression ne se développe qu’au fur et à mesure de la création du carnet et non ultérieurement et sous une forme différente .
Il n’y a pas un « après » du carnet de terrain ; le travail créatif réalisé au jour le jour reste « prisonnier » de sa propre condition de réalisation .
Hors, si le carnet rend « intemporelle » la mémoire du voyage, la peinture réalisée ultérieurement « l’éternise » en le projetant dans une dimension qui le « transfigure » (mot cher à Malraux autant qu’à René Huyghe ceux qui en connaissent leur pensée me comprendront) …
Dans l’article précédent j’avais pris comme exemple mon travail en rapport avec les voyages en Andalousie, volet « tauromachie » . Si je m’étais arrêté à ces notes, croquis et aquarelles réalisés sur le motif au cours des corridas je ne serais pas dans une démarche globale de « peintre voyageur » mais bien dans une démarche classique de « carnettiste » … (croquis et aquarelles Alain MARC)
Actes fondamentaux de la « démarche globale », 3ème partie …
Découvrons à présent ce que recherchent la plupart des peintres voyageurs après leur voyage dans une démarche globale (voir les articles précédents concernant ses actes fondamentaux avant et pendant le voyage) :
B) - Actes fondamentaux après le voyage :
a) Déroulement dans le temps / objectifs :
- démarche de synthèse, d’expression nouvelle prenant en compte l’expérience du voyage et ses « imprégnations » mentales dans un « produit pictural » à la fois plus épuré et plus abouti (expression « élargie » qu’elle soit formelle ou libre, abstraite, etc.) .
- mise en œuvre du travail d’atelier avec toutes ses particularités, possibilités et contraintes .
Je décolle ici des affiches déchirées de tauromachie ramenées d’Andalousie pour les réutiliser dans des toiles . Elles ont toujours de belles couleurs et une réelle valeur plastique et sentimentale . La difficulté est de ne pas les abîmer et d’en effectuer une rigoureuse sélection .
b) Action (s) mise (s) en œuvre :
- expression des émotions du voyage rétrospective par la maturation rétrospective des éléments forts et (ou) récurrents,
- exploitation des éléments matériels ramenés du voyage,
- prise de « recul » et (ou) de position par rapport au voyage avec « réappropriation » de ses éléments majeurs dans un nouvel acte créatif,
Affiches décollées, et pigments purs : éléments de base qui seront inclus dans de futures toiles …
c) Moyens matériels, comportementaux et mentaux :
- moyens matériels : exploitation de tous les moyens d’atelier et de studio, de la mise en œuvre de la dimension plastique sans limite de temps, élaborations créatives et techniques nouvelles, usage du grand format ou de subjectiles nouveaux,
- moyens comportementaux et mentaux : exploitation de la mémoire, interprétation des « imprégnations » de l’inconscient, réappropriation du voyage dans sa formulation picturale, et pour beaucoup de peintres : élargissement de sa démarche à une dimension spirituelle de l’œuvre .
Le travail d’atelier est l’essentiel de l’aboutissement d’une démarche globale . Mais les notes et croquis de voyages ne sont jamais loin : on est dans une autre problématique, dans une aventure différente qui peut se résumer en trois mots : un nouveau voyage, « intérieur » celui-là .
Voici ce que peut « donner » une toile exploitant les affiches découpées . Technique mixte d’un format déjà intéressant puisqu’elle fait 1,20 m x 1,20 m : j’ai laissé une partie de l’original (déchirée, recomposée et recollée ) en lui conservant sa « présence » originelle forte mais en l’orientant vers une dimension plastique « autre » où la part picturale interpénètre la partie toujours vivante (et conservée volontairement intacte) du document de voyage . La frontière entre témoignage de voyage et langage pictural reste intentionnellement floue… (« Tarde de toros en Clahora » Technique mixte, Alain MARC)
Plus sensible dans le domaine pictural, la « mémoire » du voyage ne prend réellement son sens qu’à travers la création pure, surtout si celle-ci emprunte les chemins magiques de la « spiritualité » . Toute la démarche globale du peintre voyageur doit arriver ici, à ce but suprême qui n’est rien d’autre que la recherche véritable d’un autre cheminement . C’est celui de la peinture au sens le plus profond, celle qui donne une autre dimension à l’existence, qui « ouvre » les yeux, qui enrichit la pensée avant « d’ élargir la conscience » . (« Torero » Technique mixte sur toile, Alain MARC)
Actes fondamentaux de la « démarche globale », 2ème partie …
Poursuivant l’analyse de la « démarche globale du peintre voyageur », vous allez dans cet article après en avoir vu les actes fondamentaux avant le voyage l’aborder cette fois dans sa phase décisive, celle du voyage lui-même et tout de suite après .
B) - Actes fondamentaux pendant le voyage :
a) Déroulement dans le temps / objectifs :
Chronologie : - découverte,
- acquisition,
- transcription .
Ces trois éléments se déroulant de façon chronologique peuvent se produire de façon quasi simultanée pour un carnettiste averti ou un peintre expérimenté …
Objectifs : - saisir,
- témoigner,
- rapporter,
Il y a quelques années à la Dent de Morcles (2980 m) dans les Alpes Vaudoises pendant les prises de notes destinée à la réalisation d’un collection d’aquarelles sur la haute montagne pour les Editions Mythra : ici comme en mer on doit préparer avec rigueur le déroulement dans le temps de son travail, celui-ci étant assujetti aux contraintes d’une course de montagne avec ses divers aléas (dangers objectifs, conditionnement climatique et météo, etc.) …
b) Action (s) mise (s) en œuvre :
- actions matérielles : usage du croquis et croquis aquarellé, de l’aquarelle, de l’aquarelle rehaussée, des prises de notes écrites et dessinées, relevés d’empreintes, etc. + disposer de moyens multimédias lorsque c’est possible (usage de la photographie, de la vidéo, de l’enregistrement sonore),
- récolte d’éléments matériels directement ou indirec-tement exploitables dans le carnet de voyage + de documentation et de contacts nouveaux noués sur place,
- actions mentales : écoute, éveil, adaptation, concentration, rapidité, transcription .
Prise de notes et croquis réalisés pendant un fête en Bretagne : si le sujet ne peut être traité de façon élaborée, il faut le mémoriser et le terminer de mémoire si on n’a pas disposé d’assez de temps, et surtout noter très vite les éléments essentiels du visuel chromatique … (croquis aquarelle Alain MARC)
c) Moyens matériels, comportementaux et mentaux :
- moyens matériels : matériels de peinture, dessin et écriture fonctionnels, légers, adaptés au projet à réaliser (palettes de campagne pliable et aux couleurs ciblées, pinceau à réservoir, porte-mines plutôt que crayons, feutres pointe fine encre diluable ou non plutôt que stylos dès qu’on aborde l’altitude, etc.), + matériels multimédias adaptés (légers, à bonne définition et solides - attention à l’étanchéité à la poussière et à l’humidité -) + sacs + matériel logistique éprouvé (et dont on a l’habitude) pour le type de démarche entreprise,
- moyens comportementaux et mentaux : être le plus discret possible (se « fondre » dans l’environnement), être aux aguets, écouter, observer, pressentir, être « opportuniste », savoir s’adapter, s’imprégner, « absorber », mémoriser, assimiler, acquérir, récupérer,
S’avoir s’adapter et peindre n’importe où, ici par terre au milieu de la foule dans la rue en Andalousie …
C) - Actes fondamentaux pendant et immédiatement après (tant que les imprégnations mentales sont fortes et précises) :
a) Déroulement dans le temps et objectifs : connaissance et analyse, restitution en expression formelle ou informelle,
c) Action : comprendre et objectiver,
d) Moyens matériels et mentaux : trier, choisir, classer, archiver, monter, coller, analyser, traduire, interpréter, assimiler, approfondir, développer, expliquer, restituer, exprimer,
Arrivée d’une cordée sur le replat d’une arête à l’Eperon Frendo dans le Massif du Mont Blanc, aquarelle aboutie réalisée à partir de croquis préparatoires, notes aquarellées et photos réalisés sur place à l’Aiguille du Midi à 3842 m (on voit à la verticale en haut de l’aquarelle à travers la brume, la vallée de Chamonix) … (Aquarelle Alain MARC)
Détail aquarelle ci-dessus .
Actes fondamentaux de la « démarche globale », 1ère partie …
Comme je le proposais dans mon dernier article « Carnets de voyages et chemins créatifs », entrons dans la démarche globale du peintre voyageur, et voyons quels sont les actes fondamentaux qui le distinguent du « carnettiste » traditionnel, puisque si certains éléments leurs sont communs, d’autres viennent se rajouter pour le « peintre voyageur » qui font toute la différence, surtout au niveau « produit créatif » : le « carnet d’atelier » et la « peinture post-voyage » viennent en complément du carnet de terrain ou de voyage .
J’aborde ici la préparation des moyens et objectifs du carnet de voyage en conférence, avec l’approche multimédia des premières phases de mise en œuvre d’un projet … (Photo Jean PERIE)
Avant tout il convient d’analyser sa démarche selon :
- le déroulement dans le temps et les objectifs,
- le type d’action mise en œuvre,
- le « comportement » mental adapté,
Vous devrez donc considérer ces quatre éléments :
- avant le voyage,
- pendant,
- pendant et en partie après (à court terme),
- après (à moyen et plus long terme),
A) - Actes fondamentaux avant le voyage :
a) Déroulement dans le temps / objectifs :
- établir une bonne connivence entre destination et objectifs,
b) Action (s) mise (s) en œuvre :
- se préparer « correctement » (organisation pratique et préparation voyage, matériels nécessaires, activation relationnelle sur le terrain, préparation retour y compris si nécessité d’anticipation, préparation physique personnelle),
c) Comportement mental :
- analyse d’informations (expériences similaires extérieures, rapports de synthèse précédentes personnelles, collecte et études préparatoires, motivation personnelle, notion « d’engagement » ),
Voici donc le premier des éléments permettant de s’engager dans une démarche globale, vous constatez qu’elle est commune à celle du « carnettiste » traditionnel, mais cette phase est capitale pour bien réussir les suivantes …
Dans le prochain article vous aborderez les actes fondamentaux se déroulant pendant le voyage, (et immédiatement après), moments essentiels qui conditionnent la réussite du carnet de terrain, des prises de notes, de tous ce qui fait l’attrait du travail de voyage, son intérêt, sa fraîcheur et sa spontanéité …
La préparation de votre matériel de peinture avant le voyage est l’un des éléments essentiels de votre réussite : il doit être léger, fonctionnel, et bien que polyvalent approprié au travail que vous pensez réaliser sur le motif …
Esprit d'humanisme .
L’expression spontanée ne serait donc qu’un outil au service du carnet de voyage …
Mais qu’est-ce qu’un carnet de voyage ?
- s’agit-il seulement d’une narration, d’un récit, d’un mémoire s’écrivant au jour le jour, en compte rendu d’évènements, d’émotions, de découvertes ?
- s’agit-il d’un exercice stylistique, d’un acte de mémoire, d’un reportage, d’un carnet intime déguisé, d’un livret de notes écrites, dessinées, assemblées en collages et autres montages d’éléments propres à ce voyage ?
- est-ce un produit de mode, une pratique sociale, culturelle, collective, personnelle, un acte autobiographique quasi narcissique, ou un outil de communication ?
- essentiellement ludique, ou élément de réflexion et d’engagement ?
- est-il statique ou dynamique ?
- facile ou exigeant ?
Autant de questions auxquelles je vais tenter de répondre, conscient que l’objectivité parfaite n’existe pas, qu’elle est forcément influencée par la subjectivité du témoignage personnel, la sensibilité et l’expérience de chacun .
Un point essentiel domine : c’est sa relation à l’espace, au temps, à autrui et au monde en général, celui qui nous englobe, celui d’où nous sommes issu, celui vers lequel nous allons …
Voici une anecdote : celle du premier « carnet » qui m’a le plus fait voyager .
Je m’en suis procuré quelques pages (hé oui, je n’avais pas les moyens de l’acheter en entier, et celui qui le vendait le découpait à la demande pages par pages, quel crime !) un matin d’été de 1969 au marché aux puces de Pézenas .
Il date du siècle des lumières (entre 1751 et 1772), est signé Diderot, Malesherbes, D’Alembert, Jaucourt, Turgot, etc., (avec la participation restreinte de Montesquieu et Voltaire, le grand Buffon n‘ayant pu rédiger le chapitre « Nature » qu’on lui demandait) .
Vous voyez de quoi je parle : de la formidable, la merveilleuse Encyclopédie qui allait insuffler un vent nouveau aux contemporains de son époque !
"Planche É peronnier" L’Encyclopédie (1762 - 1772), gravure format 28 x 45 cm, Collection Alain MARC
« Un coup d’œil sur l’objet ou sa représentation en dit plus qu’une page de discours »
« On s’est adressé aux plus habiles ouvriers de Paris et du royaume ; on s’est donné la peine d’aller dans leurs ateliers, de les interroger d’écrire sous leur dictée, de développer leurs pensées, d’en tirer des termes propres à leurs professions, d’en dresser des tables, de les définir … » Diderot, « prospectus » de l’Encyclopédie, 1750 .
« On a pris l’esquisse des machines et des outils . On n’a rien omis de ce qui pouvait les montrer distinctement aux yeux . Dans le cas où une machine mérite des détails par l’importance de son usage et par la multitude de ses parties, on a passé du simple au composé … C’est ainsi qu’on a formé successivement la machine la plus compliquée, sans aucun embarras ni pour l’esprit ni pour les yeux . » D’Alembert « Discours Préliminaire » 1751.
L'Encyclopédie : à travers son extrême diversité elle témoigne des découvertes et connaissances, s’attaque à l’intolérance, tente d’abattre les préjugés pour faire triompher la raison .
travers son extrême diversité elle témoigne des découvertes et connaissances, s’attaque à l’intolérance, tente d’abattre les préjugés pour faire triompher la raison .
Elle se veut réaliste, pratique, universelle, ouverte à un avenir déclarant sa foi dans les progrès de la civilisation, la connaissance, la richesse humaine et sa faculté d’adaptation, d’écoute, d’ouverture d’esprit, de tolérance, d’humanisme .
- Quel « carnettiste » contemporain ne voudrait-il pas être animé d’un tel esprit ?
"Ouvriers éperonniers" L’Encyclopédie (1762 - 1772), détail 20,5 x 15 cm d’une gravure format 28 x 45 cm, Collection Alain MARC
Cette planche montre des ouvriers éperonniers au travail . Elle fait partie d’un ensemble de gravures nous permettant d’assister aux différentes étapes de la fabrication des éperons . La description des opérations qui se déroulent nous plonge dans l’univers quotidien de ces artistes - artisans . Par delà le réalisme détaillé des dessins, nous ne pouvons qu’être attirés par la dignité et l’importance du rôle social de ces artisans, de leur valeur humaine et professionnelle, grâce à laquelle chacun a sa place dans la société : cela induit une réflexion d’ordre démocratique, presque révolutionnaire dans le contexte de l’époque où paraît l’Encyclopédie !
J’ai longuement voyagé dans le temps à travers les textes et les planches de l’Encyclopédie, comprenant mieux le propos des philosophes humanistes, leur rôle déterminant dans les nouvelles prises de conscience sur l’éducation, les revendications sociales et humaines, la philosophie naturaliste, la liberté et l’égalité, tout ce qui préfigurait les mouvements d’opinion qui aboutirent aux États Généraux et à la Constituante .
Mais j’ai aussi voyagé dans l ‘ « espace », allant des soieries des Cévennes aux forges de Lorraine, des moulins à vent du Nord aux foires de Provence …
Je venais de découvrir ce qui deviendra pour moi le symbole de la plus intelligente des investigations "carnettistes" : celle qui fait découvrir et comprendre le monde en le faisant évoluer dans un magnifique élan de tolérance, de liberté et d'ouverture !
Maintenant, je pars à la Biennale des Carnets de Voyages de Clermont-Ferrand où j'ai le plaisir et l'honneur d'être invité : - saurai-je m'y inscrire dans ce point de vue qui est aussi défendu par l'esprit même de cette Biennale ?