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«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :
Préambule
L'étape de Peniscola
Sur la route de l'Andalousie...
Au Cabo de Gata
La Isleta del Moro
Huebro, la montagne enchantée
Guadix, les maisons troglodytiques
Le rio Fardés
Et voilà le travail !
J’ai réussi à les voir, et les ai même dessinés !
Qui plus est, dans un endroit extraordinaire !
Maintenant, pour vous faire partager au plus près cette nouvelle aventure picturale hors sentiers battus, je vous emmène (« comme si vous y étiez » grâce à de nouvelles caméras qui vous permettent de me suivre en immersion totale), dans la descente vertigineuse du puits, et dans ma peinture au contact des génies de la terre, travail passionnant destiné à la réalisation d'une future aquarelle sphérique virtuelle qui sera plus étonnante encore que la précédente.
Pour commencer, c’est l’émerveillement provoqué par cet incroyable...
|
Voici donc la première des découvertes inédites que je vous avais promis cet automne : une escapade insolite, une vraie bouffée d’oxygène coloré venant du fond des âges dans un univers féerique, avec la rencontre d’un spéléologue hors du commun qui vous guidera avec moi jusqu’à elle.
Et puis en prime, 2 vidéos inédites, dont (pour la première fois dans mon journal en ligne), celle qui vous permettra de partager à mes côtés en immersion totale à 360° des moments enchantés et improbables, pendant la réalisation d’aquarelles en quête d’un indéfinissable bleu, tandis que nous serons perchés à plusieurs dizaines de mètres au plafond d’une rivière souterraine, sur un étroit plancher stalagmitique !
...Vous comprendrez alors mieux pourquoi l’aquarelle est pour moi cette clé incomparable qui ouvre la toute première porte d’un palais merveilleux, dont couloirs et galeries secrètes conduisent à ce qui pourrait être une approche de la « véritable peinture », dans une succession d’actes magiques.
Mais le reste, je vous le laisse découvrir en cliquant sur le lien : https://alain-marc.fr/2020/09/21/daniel-andre-et-le-bleu-malaval/, qui vous mènera directement sur mon article en ligne (mais vous ne pourrez vraiment le savourer que si vous avez du temps à y consacrer, car ce n’est pas une publication vite faite dont un coup d’œil suffit pour en faire le tour) .
...Et je précise pour terminer, que j’ai enfin pu valider et répondre à tous vos commentaires des billets précédents dans mon site principal !
C'est avant tout, à d'inoubliables temps forts que je vous invite : la descente par l'aven des Trois lundis, la découverte de l'immense salle du fond, le temps de peinture de l'aquarelle et de discussion avec mes amis (es) spéléologues, la remontée acrobatique du grand puits, mettez casque et baudrier, et accrochez-vous bien...
Tout cela, vous le découvrirez (vous le vivrez même grâce à ma caméra embarquée), comme si vous m'aviez accompagné en mettant vos pas dans les miens, en voyant ce que j'ai vu, en imaginant ce que j'ai ressenti, en vous rendant sur le billet correspondant du blog de mon site principal.
Le but de la descente (souvenez-vous), était la nouvelle expérience picturale dont je vous ai déjà parlé.
Mais déjà, voici la 2ème aquarelle de mon expérience, celle que j'ai réalisée de mémoire, bien après notre descente au fond du gouffre (la première, celle réalisée in situ et dont j'ai filmé la peinture sur le motif, est sur le billet correspondant de mon site principal) :
Cette peinture, l'une de mes petites encres acryliques, évoque concrétions et formations d'aragonite surgissant légèrement bleutées par les leds au cœur de la pénombre, dans les profondeurs des gouffres explorés par les spéléologues, à la lumière de leurs frontales...
Je l'avais peinte il y a déjà quelques années pour mon livre "Aven aux Merveilles, Carnet d'exploration", (mais c'est une "exclusivité", elle n'est pas dans le livre), et je l'ai modifiée avec un filtre bleu nuit afin qu'elle serve d'introduction à la vidéo de ce nouveau billet consacré à ma dernière expérience d'aquarelle simplifiée au Grand Barrenc (une sorte d'autre "Aven Noir" tout aussi sauvage), du plateau de Périllos entre Aude et Pyrénées-Orientales.
Je vous invite donc à découvrir ci-dessous le contexte de mon projet, en attendant avec mon prochain billet la suite de cette belle aventure (en même temps que son résultat), et si vous voulez avoir d'autres "clés" vous permettant de mieux comprendre le sens de cette première vidéo, je vous conseille de parcourir une version plus complète de cet article dans le blog de mon site principal :
Décidément, il passe trop vite le temps qui me sépare de vous...
Là, nous sommes en plein stage aquarelle de voyage en Provence, entre Alpilles, Luberon et Sainte-Victoire, mais juste avant (à peine eu le temps d'aller de l'un à l'autre), il y a eu l'exposition au Palais des Congrès de Tautavel de mes toiles grand format en rapport avec la préhistoire et les milieux souterrains, et surtout, la réalisation d'une aquarelle éponyme (du fait que je lui ai donné comme nom "Le Grand Barrenc") peinte au fond du gouffre de ce nom-là à l'occasion du rassemblement national des spéléologues du Club Alpin Français, dans l'esprit de la réalisation de celles de mon carnet d'exploration de "L'Aven aux Merveilles".
J'y consacrerai plus tard un article mieux fourni (et vous la révèlerai par la même occasion + une vidéo sympa si j'ai le temps d'en faire le montage), mais en attendant, voici quelques photos de ces "évènements - éclairs" qui étaient si formidables, que je les partage pour l'instant déjà avec vous, par ces quelques petites photos !
Déjà, à l'entrée du Palais des Congrès - musée de préhistoire, l'ambiance est donnée par l'affiche de la Galerie Moretti...
Vue d'une partie de l'exposition de mes toiles sur les cimaises du Palais des Congrès.
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas Tautavel, sachez que c'est un des hauts-lieux de la préhistoire, un village adorable situé dans un cadre magnifique dominé par le Canigou, un musée visité par des milliers de personnes tous les ans, et un lieu de rendez-vous des amateurs de l'art de vivre à la catalane, dont on a bien du mal à partir lorsqu'on y est !
Sur cette photo, je suis à l'un des derniers fractionnements assurant la descente (ou la remontée) dans le gouffre du Grand Barrenc situé à une dizaine de kilomètres du village (remarquez à droite bien en dessous, la petite lumière des spéléologues qui m'ont précédés : elle vous donne une idée de la verticale à cet endroit-là, ce qui vous permet d'estimer la longueur de corde nécessaire si vous voulez vous aussi aller y réaliser en vitesse une petite aquarelle entre la visite du musée de préhistoire, et la dégustation d'un excellent vin à la cave coopérative de Tautavel)...
Tout en bas, j'attaque la réalisation de mon aquarelle sous le regard bienveillant de mes camarades spéléologues nettement plus chevronnés que moi dans l'art de la spéléologie alpine...
Travail rapide dans un milieu finalement pas si humide que cela (j'en étais surpris par comparaison avec d'autres cavités où j'ai pu réaliser des aquarelles)...
J'y ai peint en cette occasion 2 motifs (dont un au fond du gouffre, un autre de mémoire), je vous ferai comparer les deux quand j'aurai le temps de mettre en ligne cette belle aventure, en attendant soyez patients (es), car outre le stage d'aquarelle en Provence, j'ai encore plein d'autres choses exaltantes à faire qui vont m'occuper quelque temps (c'est juste l'histoire d'une dizaine de jours), alors à très bientôt pour partager ces moments-là comme si vous aviez été avec moi, je tiens au passage à remercier chaleureusement toute l'équipe du CAF de Perpignan qui a accompli un travail énorme en équipant à l'avance toutes les cavités visitées, et a mené de main de maître l'animation et l'organisation de ce week-end exceptionnel.
Me revoilà, pour continuer avec vous ma quête du Bonheur.
Bien sûr, en quelque sorte je l’ai retrouvé, mais ce n’est plus le Bonheur !
Souvenez-vous du début de mon histoire : je vous ai laissé il y a quelques semaine déjà dans l’incertitude du devenir d’E. A. Martel et de ses camarades, qui, après
avoir échoué dans une première tentative d’exploration de la petite rivière souterraine, reviennent le lendemain 28 juin 1888 dès 8 h du matin, plus motivés que jamais, et s’enfoncent à nouveau
dans la pénombre du labyrinthe de roche, en essayant de suivre le ruisseau.
Descente de la deuxième cascade de Bramabiau avec le fameux canot Osgood par E. A. Martel et ses compagnons, dessin du peintre Vuillier
d’après un croquis de Théodore Rivière. E.A. Martel s’était entouré des services de G. Vuillier un très bon peintre qui refusait les assauts de la photographie et persistait à travailler de traditionnelle façon, dans
l’esprit des plus grands illustrateurs de l’époque.
En ce qui nous concerne, nous nous étions quittés après avoir peint une
aquarelle rappelant tout le mystère de cette souterraine disparition…
Aujourd’hui, nous retrouvons l’intrépide équipée, là où nul être humain ne s’est encore aventuré. Les heures s’écoulent, angoissantes pour tous les badauds venus
assister à l’expédition, et qui attendent à l’extérieur, des deux côtés de la vallée.
Ce n’est qu’à 23 h 30 que Martel et ses compagnons arrivent dans « l’Alcôve », à la résurgence du Bonheur devenu « Bramabiau » (en occitan
« le bœuf qui brame »), nom donné par les paysans à cette énorme source et à la rivière qu’elle engendre, à cause du sourd mugissement de ses cascades débouchant dans la
vallée.
Martel est si profondément marqué par cette aventure qu’il consacrera le reste de son existence à l’exploration souterraine.
Il ne le savait pas, mais avec ses aventureux camarades il venait d’inventer la spéléologie !
Si vous voulez vous-même découvrir cet extraordinaire milieu souterrain, vous pouvez sans le moindre risque, à l’occasion d’une visite guidée souterraine
magnifique, sans effort ni difficulté lors d’une superbe promenade, avoir à votre tour une idée de ce qu’ont pu ressentir E. A. Martel et ses compagnons d’exploration : pour cela rien de plus
facile, rendez-vous au chalet d’accueil de l’Abîme de Bramabiau.
C’est une étape incontournable si pendant vos vacances vous traversez les Grands Causses ou les Cévennes et allez du côté du Mont Aigoual.
L’abîme est ouvert en avril - mai - juin de 10h à 17 h 30, en juillet - août de 9 h 30 à 18 h 30, en septembre de 10 h à 17 h 30, et en octobre - novembre
(jusqu'au dernier jour des vacances de la Toussaint) de 10 h 30 à 16 h 30. Prenez une petite laine (vêtements chaud quelle que soit la saison si vous êtes frileux - se -) car la température
intérieure est de 10°C, vous pouvez même en faire profiter vos animaux préférés qui sont acceptés en laisse à l'intérieur de la grotte !
Pour en savoir plus je vous invite dès à présent à aller visiter le beau site de la rivière souterraine http://www.abime-de-bramabiau.com/ où vous trouverez tous les renseignements complémentaires vous permettant de vous y projeter.
Sachez que l’Abîme de Bramabiau et sa rivière souterraine ont depuis toujours suscité une fascination particulière : à la fois mystérieux, impressionnant et
grandiose, le lieu a inspiré nombre de légendes, oeuvres littéraires, cinématographiques et artistiques, vous devriez y éprouver de véritables émotions esthétiques.
Quant à moi, je tiens à remercier toute l’équipe de l’abîme de Bramabiau pour l’autorisation donnée afin de réaliser ce reportage aquarellé, et à vous, pour
m’avoir suivi jusqu’ici.
Si cette série de découvertes carnettistes hors des sentiers battus vous a intéressée, alors réjouissez-vous car j’ai l’impression que l’action ne fait que
commencer…
…Sur les lieux du dessin de Vuillier et des exploits de Martel : si c‘est dans la réalisation de motifs de ce type que je trouve en ce moment le plus
d’accomplissement, c’est parce qu’ils sont le trait d’union symbolique entre une épopée qui changea notre connaissance du monde, et la continuité d’une aventure d’exploration toujours
d’actualité car il n’existe pratiquement plus de lieux encore inconnus sur notre planète que dans les profondeurs du monde marin et souterrain.
Pour moi, témoigner de ces explorations et m’y impliquer est bien plus passionnant que de réaliser un simple carnet de voyage (aussi captivant soit-il mais dont
j’encourage et loue la pratique pour tout un chacun car c'est très valorisant), parce que je ne suis plus seulement spectateur mais acteur d’une aventure, où le mot « découverte »
garde encore tout son sens, dans un monde où porter son regard ailleurs est devenu pour beaucoup une assez facile banalité.
En attendant d’avoir terminé le petit travail sur lequel je m’acharne depuis un bout de temps, (qui devrait être si je parviens à le mener à bien, ma façon personnelle de faire un bilan de l’année écoulée), voici un article en rapport avec une récente actualité de spéléologie, souvenez-vous c’était il y a deux jours à peine …
Je l’écris aussi pour répondre à une intéressante question posée dernièrement par une amie blogueuse que j’apprécie beaucoup, et j’ai pensé en cette période de l’année où on fait des bilans faute de refaire le monde, qu’il serait susceptible de vous intéresser .
Question :
- Toi qui aime les explorations souterraines, que penses-tu de ces explorateurs qui se font coincer régulièrement
et font risquer la vie des sauveteurs ???
- Est-ce que leurs explorations en valent vraiment la peine ?
Départ du puits du «Bénitier», vertigineuse plongée dans l’inconnu et l’obscurité . Aquarelle Alain MARC, Carnet d’exploration de l’Aven Noir .
Réponse :
Je réponds avec retard à ta question, excuse-moi, et te remercie de l’avoir posée .
Je le fais en deux points selon mon expérience et mon point de vue :
a) - Le problème est inexplicable ou plutôt incompréhensible pour le grand public .
Heureusement, ce sont les autorités elles-mêmes (en ce qui nous concerne) qui ont conclues après la remontée des 3 spéléologues que ce n'était pas de leur faute (dans le cas de ce dernier fait
divers dont la télévision et la presse se sont largement faits l’écho ces jours-ci, j'en attendais d’ailleurs le dénouement pour te répondre, mais ma réponse aurait été la même quelle que soit la
façon dont cet évènement se serait terminé), et qu'ils n'avaient commis aucune erreur ...
Il y a une solidarité entre gens de la montagne et du monde souterrain qui fait qu'on ne voit pas les choses de la même manière que les voient la presse, les médias et le public qui suit sans
connaissance de cause et réagit sans perception réelle de ce type d'évènement, des motivations qui en sont à l'origine et de l'engagement qui y est lié .
Lorsque les explorateurs sont totalement néophytes ou très imprudents il est normal qu'on se pose des questions, et encore personnellement je les nuancerais car les associations, clubs et autres
lieux de formation font énormément pour éviter une pratique irresponsable ou dangereuse de nos activités .
En ce qui concerne ce gouffre des Pyrénées, pour aller là où ils étaient, il faut déjà être très bien équipé et bénéficier d'un très bon niveau . Beaucoup de spéléologues (ou d'alpinistes) de ce
niveau-là ont déjà participé à des secours de leurs collègues, et quand à leur tour ils se font piéger ce ne sont généralement pas ceux qui vont aller à leur recherche qui vont les incriminer
.
Les impondérables et dangers objectifs existent aussi bien en montagne, spéléologie, que dans toute autre exploration ou pratique sportive engagée . On le sait lorsqu'on part, et on n'est pas à
l'abri d'un imprévu qui peut mal tourner même si on a pris toutes les précautions pour ne pas se mettre en danger, encore moins mettre autrui en danger .
On peut s'entraîner considérablement, être au "top" de sa forme, de la pratique et de la technique, pourtant un incident grave ou accident peut toujours arriver et l'entraînement passe aussi par l'anticipation et «l'auto prise en charge» de tous les cas de figure envisageables .
Je sais de quoi je parle, et je suis révolté lorsque j'entends des gens qui n'y connaissent rien avoir certains raisonnements, ou pire juger sans connaître le
problème et n'avoir aucune expérience de terrain, il n’y a rien de pire que de parler de ce que l’on ne connaît pas !
En tout cas en ce qui me concerne je ne jetterai jamais la pierre à qui se trouve ou se trouverait piégé par un imprévu .
Je pourrais écrire des pages à ce sujet : mon vécu de spéléologue, de libériste et de montagnard est passée par là, des deux côtés de ce type d'expérience (je te donne plus d’explications concrètes dans ma réponse directe à ta question dans les commentaires d’un article précédent sur ce blog) .
C’est en se trouvant tout à coup face à de telles splendeurs dans une immensité qu’on croirait directement surgie des plus imaginatifs et féeriques décors de fiction, qu’on se rend compte combien la vie malgré les grands bonheurs qu’elle peut parfois nous réserver peut être perçue en surface comme insipide au quotidien, et combien il y a dans les derniers mondes encore totalement vierges de cette planète toute la dimension d’une épopée qui vaut à elle seule la peine d’être vécue en allant jusqu’au bout de soi pour s’y projeter …
On rejoint là les valeurs éternelles des premiers explorateurs et des «dépassements d’horizon» : en les dépassant,
on donne à ceux qui nous suivent de nouveaux territoires pour qu’ils puissent s’y accomplir .
Nota : j’ai
réalisé cette photo sans aucun trucage, il n’y a pas là les jeux de projecteurs colorés qui font la joie des exploitants de grottes touristiques, nous sommes tout simplement dans un autre
univers, les volumes, les formes et les couleurs sont bien réels, en tout cas ici en décalage complet par rapports aux autres cavités souterraines que je connais . (Photo Alain
MARC)
b) - Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Alors là avec cette question, on entre effectivement au coeur du sujet pour tellement de gens ...
Pour nous, elle ne se pose même pas .
… D’ailleurs la vie elle-même vaut-elle la peine d'être vécue sachant tous les dangers, les maladies et les risques qui nous guettent y compris pour ceux qui ne font rien, et puis quand bien même
se serait-on grandement protégés toute son existence, un jour, il faut bien mourir malgré tout l’immense respect que nous avons pour nos vies et plus encore pour celle des autres ?
Je peux te citer tous les poncifs de l'oeuvre des grands explorateurs, alpinistes, spéléologues, on y trouve mille réponses, pour ma part j’en ai des rayons entiers, je renvoie ceux qui liront
ces lignes aux «classiques» qu’ils pourront se procurer .
Ces œuvres comportent toutes les réponses aussi importantes que la vie qui peut être mise en jeu pour ces valeurs-là, et Dieu sait si ceux qui les ont formulées aiment ou aimaient la vie !
Je te dirai pour ma part que oui, même si on ne découvre rien, même si c'est juste la passion qui nous mène au bout de nous-même et de cet ailleurs où le dépassement est une projection de notre
raison d'exister, que cet engagement en vaut la peine, il en vaut autant la peine que toute oeuvre créative car il est création dans cet éphémère qui nous modèle intérieurement comme si nous
étions nous-mêmes produits de notre propre création .
Là, je sais que je ne serai suivi que par ceux qui «savent», … ou qui ont cette intime perception qui se rapproche de l’intuition .
Pour les autres ce ne seront que brèves de comptoir ou littérature .
Ou plutôt je leur dirai : - avez-vous été voir le film "AVATAR", à l'écran ces temps-ci, qui a tant de succès ?
Eh bien si les foules s'y précipitent, c'est que notre besoin de projection dans d'autres formes de réalités, les nécessités de combler notre imaginaire et les manques d'un absolu qui peut donner
un sens à nos vies sont immenses dans le quotidien de la plupart des gens .
Admiration pour cette fiction où les «connexions» des conducteurs dans les processeurs informatiques autant que dans les cerveaux des acteurs, des techniciens et créatifs ont bien fonctionnées, à
commencer par celui de James CAMERON : allez voir ce film, il est prodigieux à bien des égards . Il touche même au merveilleux .
Coupe d’un remplissage stratifié (détail), Aquarelle et encre Alain MARC, Carnet d’exploration de l’Aven Noir
.
Hors la haute montagne, le monde souterrain, le vol libre et tous les autres bouts de monde dont on sait les engagements qui nous y mènent, sont autant «d'AVATARS» que nous vivons, mais nous ne les vivons pas par imagination ou personne interposée mais par nous-mêmes, et les mondes que nous visitons ont dans la réalité la dimension des plus merveilleuses séquences de ce film, nous y entrons réellement avec prudence et humilité .
Ils représentent à eux seuls la raison même d'y aller .
Dans notre cas précis au fond du gouffre de l'Aven Noir nous avons beaucoup de chance, car nous savons en plus aujourd'hui ce que nous sommes en train
d'apporter à la multiple connaissance de cette région karstique des Grands Causses, et par conséquent à la science car les découvertes réalisées y sont importantes .
Et encore je ne suis que témoin, un modeste petit dessinateur carnettiste qui ne peut communiquer ici les premières études des scientifiques qui commencent à se pencher sur le problème, les
merveilles entrevues, les perspectives possibles .
Essentielles aujourd’hui plus que jamais pour la connaissance et le maintien des équilibres naturels souterrains avec leur implication sur les écosystèmes de surface, les ressources souterraines
et un nombre incroyable de choses ...
Ce que je sais, c'est que grâce à l'acharnement de notre responsable d'exploration, à son opiniâtreté, à sa témérité maîtrisée, à son courage, à son travail, à son expérience, à ses prises de
risques calculées, c'est une vaste zone toute entière qui est en train d'être sauvegardée, avec son classement par le Ministère de l'Environnement, sa protection de la faune et de la flore, du
milieu karstique tout entier, de l'harmonisation et de la mise en valeur du patrimoine paysager aussi bien qu’architectural de tout le secteur (lignes électriques et téléphoniques
en cours d’enfouissement ou déjà enterrées, encadrement du nouveau bâti rural, etc.) ce que nos enfants, petits enfants, et les heureux descendants héritiers des zones concernées seront fiers
d'avoir un jour car ils en seront les bénéficiaires, celui d’un trésor, ce dont leurs parents ou grands parents ne sont pas encore toujours conscients .
Ma carte de vœux si vous avez eu la patience de me
lire jusqu’ici .
Je répondrai à vos nombreux vœux dont je vous remercie chaleureusement individuellement, mais je le fais déjà à travers cette photo prise en exploration au fond de l’Aven Noir . Parmi les innombrables merveilles de ce gouffre, des buissons d’aiguilles et de perles d’aragonite sur socle de calcite, saturés d’humidité, voilà ce que nous découvrions à profusion cette fois-là après plusieurs jours de progression . Un décor de Noël caché depuis des millénaires, Roland se joint à moi pour vous l’offrir pour les vœux 2010, c’est peut-être l’une des plus extraordinaires carte de vœux qu’on puisse imaginer quand on sait l'itinéraire suivi pour aller la chercher … (Photo Alain MARC)
Et pourtant, quand mon copain Roland PELISSIER, découvreur de ces nouveaux réseaux et responsable des explorations, s'engagea seul à près d'une centaine de mètres sous terre il y a plus de 10 ans et dans des conditions très difficiles en escaladant l’improbable fissure qui le conduisit à cette fabuleuse découverte, il n'avait que la passion pour le guider, il ne pouvait savoir ce qui l'attendait mais il en avait le rêve comme moteur, et c'est grâce à ce moteur qu'il a transformé ce rêve en réalité !
- Qu'aurait-on dit de lui s'il lui était arrivé quelque chose ?
- Que se serait-il passé ?
- Qu'auraient véhiculé les médias qui l'ont loué, encensé, et se sont faits l'écho de sa découverte ?
Je vous reparlerai l'an prochain d'un film dont nous sommes quelques-uns des modestes acteurs au fond de ce gouffre de l’Aven Noir (en tout cas lorsqu’il sortira sur nos petits écrans) : je pense
que tu verras alors à travers le regard du réalisateur, (et bien d'autres de mes lectrices et lecteurs
aussi) ce que nous y avons rencontré et que nous lui avons également fait partager (au moins en infime partie), c'est à dire,
par delà notre passion, une autre définition de la beauté .
Je sais alors que tu nous comprendras ...
Causse Noir, inversion de subsidence et de rayonnement …
Voilà de nombreux jours où vous n’aviez aucune nouvelle … Vous deviez penser que j’étais loin de l’ordinateur ou que j’étais absorbé par quelque autre activité passionnante, ou les deux à la fois . Vous ne vous trompiez pas !
Réaliser un carnet comme celui de l’Aven Noir n’est pas seulement s’enfoncer dans les entrailles du causse, c’est aussi le regarder, l’écouter, le ressentir à fleur de peau, à fleur de roche, à fleur d’espace . C’est le percevoir au fil des saisons dans la connivence de toutes ses dimensions, c’est se mêler à sa respiration naturelle, multiple, sauvage, grandiose et secrète . Avec respect, écoute, discrétion . Avec amour .
Parce qu’aux petits matins d’hiver, dans la blanche et piquante lumière du jour qui teinte d’or et de carthame l’horizon, il est écrit des signes secrets qu’il nous appartient de déchiffrer si on veut en comprendre le message, si on veut avancer dans la découverte et la compréhension du monde souterrain qui se love et s’étire dans ses profondeurs .
Cela nécessite le même lien à la terre, le même attachement à l’emprise des hauts plateaux et à leurs verticalités, que pour ceux qui y vivent . Pour cela il faut du temps . Il faut aussi être là quand il faut . Il faut aimer le silence, la solitude, l’effort prolongé et la patiente attente dans le froid et l’improbabilité .
C’est un peu de ces temps forts que je vous fais partager aujourd’hui avec cette nouvelle page du carnet de l’Aven Noir, le début d’un suspens où les mystères de la nature vont nous révéler (y compris dans le prochain article), un ou deux de leurs plus beaux secrets …
Moins sept degrés quand nous chargeons nous sacs à dos, et coiffons nos bonnets . Il fait tout juste jour . Derrière nous, le sympathique gîte de Revens où nous avons passé la nuit s’est rendormi dans le silence du petit village caussenard . Nous avançons vers le levant .
8 h : regard au petit jour depuis le haut du ravin de la Granarié vers la vallée de la Dourbie et le val de Nant . Ils sont tous les trois sous la brume . En cette saison, en période anticyclonique, l'air se refroidit près du sol lors des nuits claires et par effet de gravité (il est plus lourd que l’air chaud) s’accumule en fond de vallées . Sur les hauteurs, l’air est légèrement moins froid, et il se forme une couche de brouillard entre les deux (généralement sous la forme de stratus) . Cette couche d’inversion se résorbe dans la journée sous l’effet du rayonnement solaire et de la convection qu’il provoque . C’est un phénomène de toute beauté bien connu des montagnards, particulièrement lorsqu’une autre forme d’inversion de température (la subsidence), fait émerger les cimes au dessus de 1000 à 2000 m : nous avons ici sans être en haute montagne, le même type d’effet . À l’horizon, les hauteurs du Larzac vers la Couvertoirade . (Aquarelle Alain MARC)
Cette météorologie bien particulière est l’alliée des spéléologues attentifs et matinaux . Ou plutôt des spéléologues peu frileux, car ce qu’ils vont tenter de voir parmi les signes secrets que leur envoie la nature, sera d’autant plus visible que le froid sera vif . Et aussi que le temps sera clair, car il n’est pas évident de chercher une colonne de buée au milieu d’une couche de brouillard d’inversion !
- Une colonne de buée, que veux-tu dire Alain ?
Je veux dire que si quelqu’aven caché dans les broussailles, si quelque profonde fissure en falaise reliée à une grande cavité sans qu’on ait pu jusqu’à présent en déceler la présence se manifestent sous forme de « trou souffleur » (courant d’air sortant, lié à la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur), ils vont cette fois se trahir par la colonne de buée se trouvant au dessus d’eux (parfois sur plusieurs mètres de hauteur) provoquée par la condensation de l’air de la cavité souterraine chaud et humide, au contact de l’air extérieur froid et sec .
11 h 30 : le givre est encore bien présent sur tout l’ubac et en fond de vallée après la dissipation des brumes liées à l’inversion de température . Cependant, même si les indices de l’adret doivent avoir été repérés depuis longtemps car ils ne sont plus visibles maintenant, il est encore possible de poursuivre l’observation des pentes à l’ombre pendant quelques dizaines de minutes encore, avant que la température ambiante extérieure n’équilibre celle de l’air s’échappant des profondeurs . La différence de température entre l’ubac tout givré et l’adret chaud et ensoleillé à ce moment-là, peut être de plus de 20 ° ! (Photo Alain MARC)
C’est donc avec un regard de lynx (enfin nous essayons) que nous parcourons jusqu’après le lever du soleil, plateau, pentes et falaises, dans un large périmètre autour de l’Aven Noir, particulièrement à la verticale ou dans les environs extérieures des différents réseaux hypogés du gouffre qui nous intéresse . Cela implique que nous ayons une parfaite connaissance du terrain, et que la topographie souterraine soit bien faite afin que nos recoupements de surface soient justes . Le reste est un jeu passionnant mais qui demande une patience infinie, un jeu qui cependant peut s’avérer payant, je vous l’assure .
Ensuite, si les indices repérés sont en falaise, il faut grimper, descendre en rappel, et après un certain nombre d’acrobaties plus ou moins aériennes (c’est particulièrement le cas pour accéder aux fissures et cavités surplombantes), explorer dans les moindres détails tous ces conduits et anfractuosités pleins de promesses, souvent invisibles même quand on est à leur pied, mais qui peuvent aussi parfois hélas, nous apporter des déceptions à la hauteur de leur inaccessibilité !
« Les deux formes de connaissance », aquarelle réalisée il y a des décennies à présent, mais que je conserve précieusement : l’inversion de subsidence y est déjà présente et symbolise cette limite qui permet de passer du « monde d’en bas » gris et froid au « monde d’en haut » lumineux et ensoleillé … (Aquarelle Alain MARC)
Pendant ce temps les repérages de surface passent par un travail méthodique et scrupuleux où aucun indice, aucune donnée ne doivent être occultés : tout se mesure avec précision à l’altitude, au mètre et au degré (et manuellement car en plusieurs endroits, le terrain est si accidenté que le GPS ne passe pas) … (Photo Alain MARC)
Fort de toutes les informations réunies, Roland vient d’équiper le premier rappel et s’apprête à glisser le long des grandes falaises surplombantes jusqu’à une énigmatique grotte suspendue . Elle est sur le trajet d’autres indices plus probants, mais nous la visiterons au passage, à tout hasard . (Photo Alain MARC)
C’est une chance de plus qui m’est accordée de pouvoir accompagner Roland dans cette phase de ses investigations car ces lieux sont en voie de protection . C’est l'une des raisons pour lesquelles ce type d’exploration se déroule en hiver loin de toute période de reproduction ou de nidification de la faune colonisant ces parois . Mais malgré l’autorisation qui nous est accordée, nous n’accédons aux falaises qu’en plein milieu de la journée lorsque nous ne risquons pas d’y déranger les oiseaux du biotope, et excluons toute activité sur les zones où se trouvent des niches et fissures où se cachent de jour les rapaces nocturnes, comme les hiboux et chouettes, et dont certaines espèces telles le grand duc sont fragiles et rares : il nous faut absolument les protéger .
Dans le prochain article, je vous emmène dans ces verticalités : je pense que vous aurez plaisir à découvrir quelles surprises et quelles ambiances elles vont nous révéler !