speleologie - aven noir et autres aventures - Aquarelliste et peintre voyageur
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«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :

La-Barca-1b-Pierre-Nava.jpg

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La Barca 2a Pierre Nava

L'étape de Peniscola

Andalousie b Pierre Nava

Sur la route de l'Andalousie...

Moulin-b Pierre-San Jose 2

Au Cabo de Gata

Bateau Pierre Isleta 3b

La Isleta del Moro

Huebro Pierre vignette

Huebro, la montagne enchantée

Pierre-Nava-Guadix-4-copie-1

Guadix, les maisons troglodytiques

Rio Fardès

Le rio Fardés

25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 22:21

Spéléologie : Aven Noir, le prix d’une aquarelle …

une-midi-libre-22-nov-07.jpg

La presse régionale nous attendait à la sortie, à l’affût depuis quelques jours, mais nous y sommes restés un jour de plus !

Quant à vous qui lisez cet article, vous savez qu’en accord avec Roland PELISSIER, les autres membre de l’équipe et les différentes personnes concernées, vous êtes en priorité « au coeur de l’action » grâce à la réalisation de mon « carnet d’exploration » dont je vous livre régulièrement quelques pages, selon les reportages que je publie ici au fur et à mesure de son évolution . De surcroît comme les photos seront rares dans mon carnet d’aventures, le contenu de ce blog n’en est que plus précieux encore .

Pourtant, c’est à la « une » des journaux régionaux que le voile s’est levé sur le but de notre dernière expédition : tenter par un itinéraire encore inconnu d’établir une jonction entre deux réseaux, dont une galerie et un puits très prometteurs avaient été tout récemment découverts par Roland PELISSIER et l’un de ses coéquipiers (Serge CAILLAULT), afin d’essayer à plus long terme de mieux comprendre cette passionnante cavité et ses innombrables mystères .

article-midi-libre-22-nov-07.jpg

Je ne laisse pas « lisible » la copie de cet article (tout juste un extrait ci-dessous) par respect pour le journal et les droits d’auteur de Mathieu LAGOUANERE (le journaliste qui l’a écrit), mais voici l’intéressant site web du Midi-Libre, où vous pourrez entrer au cœur de l’actualité régionale : 
http://www.midilibre.com/

Quant à sa page « Abonnement en ligne » pour celles et ceux d’entre vous qui voudraient recevoir le journal par le web, elle est la suivante :

http://www.journauxdumidi.com/kiosque/midilibre.php5

C'est en nous réchauffant et en « récupérant » au petit matin autour d’un chocolat chaud dans le premier café que nous trouvons ouvert au cœur du village de Nant, après de longues journées sans lumière et quelques nuits courtes et humides dans la froidure du gouffre, que nous pouvons lire ces commentaires de presse sur nos nouvelles aventures à l’Aven Noir .

extrait-midi-libre-22-nov-07-b.jpg 

L’occasion pour moi de rajouter l’équivalent d’un chapitre presque entier à mon carnet d’exploration, et de vous faire partager une page importante de cette belle aventure, autant que mon engagement et mes efforts pour ramener du fond : des notes, des dessins ou aquarelles et des documents rares et inédits en plus d’émotions comme je n’en avais jamais eues …

On ne pourra pas dire qu’il n’y avait pas d’implication de terrain dans la réalisation de mon carnet !

Vous souvenez-vous du début de la semaine qui s’achève ?

Une dépression se creuse au large de nos côtes gasconnes en se rapprochant de l’Hexagone à grande vitesse . Flux de sud à sud-est sur le midi de la France . Avec un violent vent d’autan sur Midi-Pyrénées et de fortes précipitations au versant méditerranéen des Cévennes et Grands Causses : un temps de saison pour nos régions, idéal pour pratiquer la spéléologie quand les réseaux en cours d’exploration sont fossiles et ne risquent pas d’être noyés, mais avec un certain nombre d’incertitudes tout de même par rapport au parcours qui nous attendait .

Heureusement mon carnet est emmené dans un caisson étanche comme le reste de mon matériel d’enregistrement, les rations de nourriture et de progression, les vêtements de rechange, etc., car c’était le déluge .

vent-autan-noir.JPG

En route au petit jour pour l’Aven Noir : ce ciel c’est-ce qu’on appelle en météo « l’autan noir », … prometteur pour les heures qui s’annoncent ! (Photo Alain MARC)

Au fur et à mesure que le jour se lève, nous découvrons la rivière de la Dourbie en crue et quand nous nous engageons dans la marche d’approche des Gorges du Trévezel nous entendons gronder le torrent que nous ne voyons pas encore mais qu‘il va bien falloir franchir pour gravir la pente en face de nous …

marche-approche.JPG

Plus que quelques centaines de mètres avant le fond des gorges . Il pleut toujours . Avant de remonter la pente pour accéder à l’entrée de l’Aven Noir (qui est tout en haut de la photo au niveau des plus hautes falaises) il va falloir franchir le Trévezel qu’on entend gronder en fond de vallée … (Photo Alain MARC)

Nous avons raison de nous méfier : avant même d’être au pied de la pente à gravir pour accéder à l’entrée du gouffre, nous sommes servis !

tr-vezel-en-crue.JPG

Le Trévezel, d’ordinaire à sec car son cours est hypogé à l’endroit où nous le traversons d’habitude, est devenu un torrent impétueux et infranchissable (le seul pont que nous pourrions emprunter est situé assez loin en amont, alternative impensable qui nous ferait perdre des heures en marche d’approche) … (Photo Alain MARC)

traversee-en-tyrolienne.JPG

La solution est trouvée par une traversée sur tyrolienne (assez acrobatique d’ailleurs), au dessus d’une zone plus profonde mais plus calme … (Photo Alain MARC)

La suite serait presque banale si la curiosité, l’excitation de la découverte et une sorte d’impatience fébrile ne se transformaient pour la remontée vers le gouffre puis à notre descente jusqu’au camp de base, en une sorte de rendez-vous avec le mystère, de veillée d’armes, de préparatifs immédiats pour la plus exaltante chasse au trésor qu’on puisse imaginer .

Mais pas que cela, bien plus que cela : le sentiment d’une immense chance de pouvoir vivre de telles aventures en plein XXI ème siècle .

Pour commencer, la confirmation d’une bonne nouvelle qui nous apporta du baume au cœur car d’excellent augure pour la suite de la journée et l’avenir de l’Aven Noir (je l’avais évoquée lors d’un article précédent sans dire de quoi il s’agissait) : des craves à bec rouge ont survécus et sont revenus, ils redonnent à l’immense Fosse aux Ours la sonorité de leurs cris innombrables !

La mise en œuvre des conditions pour qu’une opération de cette nature soit réussie n’est pas si évidente que cela : c’est le résultat du travail constant et acharné de spécialistes tels que le responsable de notre groupe, son opiniâtreté, son obstination, le fruit de recherches aussi complexes sur le papier (à partir des données connues dans de nombreux domaines comme la géologie, la météo hypogée ou la karstologie, de tous les relevés et études effectués pendant des mois, des années, les analyses des investigations précédentes, leurs recoupements, etc.), que des efforts fournis sur le terrain (préparation logistique adaptée, organisation quasi militaire des actions, exploration des moindres anfractuosités, escalades et descentes de puits innombrables, mesures et relevés topographiques les plus précis possibles, avancée parfaitement maîtrisée tant du point de vue sécuritaire que de celui du respect et de la protection de l’environnement) …

Dans le puits qui va devenir un passage clé après des heures de progression sécurisée par un balisage adapté et les relevés topographiques correspondants : chacun à son poste avec des objectifs et un rôle bien définis, le mien se limitant à mes relevés de notes, l’enregistrement de tout ce que nous faisons, et une aide circonstanciée selon les nécessités des un ou des autres … (Photo Alain MARC)

Et puis c’est le moment inoubliable où ils ont la gentillesse de me laisser passer devant . C’est une chose très rare en exploration, particulièrement en spéléologie : offrir cette émotion à un « invité » doit être souligné comme la marque d’une grande estime, d’une franche amitié, d’une réelle confiance, ce qui prouve que les caractères les plus forts sont porteurs d’authentiques valeurs, éloignées de l’esprit critique qui pourrait animer ceux qui ne les connaissent pas .

J’en remercie très sincèrement Roland et mes camarades car ce qu’ils m’ont offert là, ce qu’ils ont donné pour mon carnet d’aventures, ce qu’ils vous ont légué à travers lui est bien plus beau, bien plus fort qu’un moment de mémoire arraché à l’inexorable marche du temps : c’est une rencontre symbolique avec la « terre mère », avec cette tutélaire déesse qui nourrit notre inconscient dans toutes les civilisations depuis l’aube de l’humanité .  

Phénomène étrange que le remplissage des micro fissures dans les profondeurs d’un gour : au fur et à mesure où l’eau envahit le socle de la vasque stalagmitique, l‘air s’échappe tout doucement bulle après bulle … (Vidéo Alain MARC)

Roland ressent exactement la même chose depuis des années, nous l'avons souvent évoqué ensemble : ce rendez-vous avec la « Grande Déesse » des mythologies nordiques, la déesse Terre, Wicca, Pachacamac du Pérou, Eko Eko des basques, Gê ou Gaia en Grèce, représente symboliquement pour nous une confrontation avec le principe de vie et d'amour qui unit toutes les formes de vie .

Si vous en avez perdu le lien intime, si cette évocation ne vous dit plus rien, vous laisse parfaitement insensibles, c’est que notre culture matérialiste et sans âme nous a coupée de nos racines les plus profondes, celles qui donnent un sens véritable à notre existence ici-bas .

Voilà à présent mon impression en entrant pour la première fois dans ces pénombres où jamais un être humain n’est venu : l’indescriptible émotion d’être en résonance avec les sources magiques qui, dès les premiers balbutiements de l’art aux temps des plus anciennes civilisations, donnèrent naissance à la Vénus de Willendorf !

pose-recuperation-en-exploration.jpg

Période de récupération pour moi sur un ressaut presque 10 heures plus tard, en attente de l’équipe de pointe partie reconnaître l’amont des nouvelles galeries, bien enveloppé dans ma couverture de survie : j’ai laissé beaucoup d’énergie dans les passages précédents, (encombré que je suis par mon équipement d’enregistrement dont les différents câbles de liaison ne cessent de s’accrocher dans les étroitures), incapable de faire la moindre aquarelle, (mais je me repose avec la ferme intention de bien me rattraper plus tard) .

Peut-être aussi le désir inconscient de rester seul, frontales éteintes dans le silence et le noir absolus, blotti à même la glaise au creux des millénaires, à retrouver par pensée dans cette parenthèse du temps, tous les êtres aimés trop vite disparus dont certains particulièrement, auraient aimés être là ... (Cette photo au retour de mes camarades est de Roland PELISSIER)

aragonite-en-buisson.JPG

Étincelants de mille éclats, ces cristaux d’aragonite aux tiges colorées paraissent tout droit sortis d’un décor de Noël : ce n’est qu’un exemple parmi d’autres des trésors féeriques qui nous attendaient dans la jonction effectuée cette semaine … (Photo Alain MARC)

Nous revenons fourbus mais émerveillés de ce voyage en dehors du temps .

Il reste de cette belle aventure la jonction réussie entre deux importantes parties du gouffre comme le prévoyait Roland, et des souvenirs plein les yeux et le cœur, dans lesquels l’incroyable beauté des nouvelles concrétions découvertes qui s’illuminent dans notre mémoire comme une vitrine de Noël .

J’y joins à votre intention cette note aquarellée dont je sais bien quel en est le prix, et dont j’espère qu’elle trouvera sa place avec le plus de bonheur possible au sein de mon carnet d’aventures dans les profondeurs de l’Aven Noir …

formations-p-doncul-es.jpg

Je choisis pour vous ces notes aquarellées décrivant des formations pédonculées d’argile, accrochées à la paroi : la beauté de leur aspect évoquant de vieux cuirs, leurs chaudes couleurs, leur superposition en cloches aux formes de noisette, de méduse ou d’amande, la ronde de cristaux d'une blancheur éclatante accrochée à leur base font de cette paroi un décor en nid d’abeilles qui n’a rien à envier aux plus beaux stucs du palais de l’Alhambra ! (Croquis aquarellé Alain MARC)

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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 19:12

Spéléologie : adorables pyrrhocorax ! (suite)

 

Voici la fin des pages de ce 16 décembre 2006 extraite de mon carnet de l’Aven Noir :

«16 h 15 : comme nous le faisons le plus souvent possible pour ne pas déranger les craves, nous sortons de l’Aven en plein jour, au moment où la colonie est occupée à chercher sa nourriture (petits invertébrés terrestres, insectes et larves, et parfois en cette saison graines et baies) sur les terrasses, les landes et garrigues des environs .

Jean-Louis et Josiane sont venus nous rejoindre à la sortie du gouffre pour nous prêter main forte : nous devons poursuivre notre parcours souterrain par une prospection de surface, en quête d’avens et fissures secondaires pouvant communiquer avec les réseaux de l’Aven Noir .

Le vent d’autan bien que faible s’est relevé, apportant des bouffées odorantes de buis, montant des fruticées .

À 16 h 45 nous sommes en bas des gorges du Trévezel et engageons la montée vers le parking où nous attendent les voitures, car nous avons décidé de contourner la pente pour effectuer notre recherche, afin de ne pas troubler davantage la faune locale qui même si nous ne la voyons pas, doit depuis longtemps nous avoir repérés .

C’est à ce moment-là que j’entends le cri joyeux des craves .

craves-en-vol.JPG

L’avant-garde de la petite colonie de craves à bec rouge s’est lancée dans une vertigineuse et acrobatique plongée … (Photo Alain MARC)

Ils étaient perchés en haut de l’éperon du Carla, sur la plus haute falaise en rive gauche du ravin de Long-Bédel . De cet observatoire privilégié ils dominaient tout le ravin et l’entrée de l’aven située juste à côté . Ils ont vu que nous n’étions plus à proximité de leur habitat, et, à la suite de l’oiseau dominant qui a donné le signal, ils plongent tous dans le vide en un ballet vertigineux extrêmement gracieux, en battant vigoureusement des ailes pour accélérer leur chute, et soudain se redressent face au vent en faisant pivoter leur queue, ailes déployées dont on voit les rémiges primaires largement écartées . Ils entament alors dans l’ascendance de pente une spectaculaire et tourbillonnante remontée jusqu’au dessus de l’entrée de l’Aven Noir, se déportant sur le côté de virage serré en virage serré, puis, après un extraordinaire et acrobatique looping au ras des falaises dolomitiques, ils piquent ailes resserrées tous ensemble vers la pente, pour disparaître en moins de trois secondes dans le puits du gouffre que nous ne pouvons percevoir d’ici . On dirait qu’ils se sont évanouis dans les éboulis broussailleux par un incroyable tour de magie . Je suis ébahi par autant de virtuosité, et reste longtemps les yeux rivés sur ce point du Causse Noir où ils ont disparus, leurs gracieuses et agiles acrobaties imprimées dans ma mémoire comme la plus légère des images rémanentes … »

vol-des-craves.JPG

Relevé du vol des craves à bec rouge sur le carnet de l’Aven Noir, ce 16 décembre 2006 à 17 h (Croquis Alain MARC)  

Un dernier enregistrement sonore : celui de ces craves joyeux virevoltant dans les courants aériens … (Enregistrement Alain MARC)

À présent l’Aven Noir est lugubre, triste et silencieux . Espérons de tout cœur que nous connaîtrons la raison de l’hécatombe qui a dispersé leur colonie sur les éboulis stalagmitiques de la grande salle d’entrée .

Je vous ferai part des nouvelles concernant ce mystère au fur et à mesure des informations qui me parviendront, car ce n’est pas seulement parce que nous avions appris à aimer ces oiseaux attachants que nous sommes touchés, mais surtout parce que leur espèce en voie de disparition très rapide est particulièrement vulnérable .

Parmi les plus lourdes menaces qui pèsent sur eux, viennent en priorité la régression de leur nourriture : la modernisation de l’élevage dans les Grands Causses entraîne une régression de leur zone d’alimentation liée au déclin du pastoralisme traditionnel (il y a de moins en moins de pastoralisme de parcours), ce qui entraîne une modification des pâturages où les insectes accompagnant les troupeaux et dont-ils se nourrissaient, finissent par se raréfier considérablement .

Alors espérons que quelques couples de craves sont rescapés de l’hécatombe de l’Aven Noir et qu’on les verra dans nos prochaines descente au fond du gouffre reprendre possession de la territoire de prédilection …

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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 07:57

Spéléologie : adorables pyrrhocorax !

J’ai aujourd’hui décidé de vous ouvrir l’une des pages de mon carnet d’aventures de l’Aven Noir consacrée à la colonie des petits craves à bec rouge qui nichaient dans le puits et la voûte de l’immense salle d’entrée de cet aven (nommée par Louis BALSAN, premier spéléologue venu en ces lieux, « Fosse aux Ours »), avant qu’ils ne soient décimés par on ne sait encore quelle cause mystérieuse .

Vous verrez à quel point l’implication « carnettiste » peut être passionnante et utile pour témoigner et se rapprocher au plus près du vivant lorsqu’elle est accomplie avec rigueur, patience, respect et attention, ce qui n’exclut en rien l’enthousiasme pour qui veut bien se donner la peine d’un minimum d’organisation réfléchie .

Combien la pratique des annotations, du croquis et de l’aquarelle basés sur l’observation, peuvent s’avérer passionnants dès qu’on dépasse leur cadre simplement ludique, si exaltant déjà en lui-même !

C’est d’ailleurs l’un des plus importants engagements du peintre voyageur, du carnettiste ou du dessinateur observateur que de témoigner avec éveil et sensibilité autant que de curiosité, d’esprit d’humanisme et d’amour pour tout ce qu’il va relater ou exalter à travers ses travaux, particulièrement lorsqu’il s’agit d’une approche intimiste de la nature et de la condition humaine, je vous renvoie pour bien comprendre ce que j’en pense aux premiers articles parus ici, concernant ce sujet  .

Mais revenons aux « Pyrrhocorax pyrrhocorax » (nom latin des craves à bec rouge) puisque c’est de ces sympathiques oiseaux dont je vous parle aujourd’hui …

 pyrrhocorax.jpg

Le crave tel que je l’ai dessiné pour mon carnet de l’Aven Noir : un bel oiseau de la taille d’un pigeon, aux pattes et au long bec recourbé d’un rouge assez profond (plus jaune orangé chez les jeunes), au plumage d’un bleu noir brillant avec des reflets verts sur les ailes . La femelle et le male ont le même aspect .

… J’aime beaucoup les planches naturalistes anciennes, et je n’ai pu résister au plaisir d’en réaliser quelques-unes dans mon carnet ! (Aquarelle Alain MARC « Carnet de l’Aven Noir »)

Bien qu’ils soient particulièrement bruyants, criant joyeusement la plupart du temps autant en vol que perchés à proximité de leur territoire de nidification, je les avais à peine remarqués lors de ma première découverte de l’Aven Noir il y a un an .

Cependant, au fil de nos allées et venues vers le gouffre, de nos descentes et remontées dans la grande salle souterraine où se trouve leur habitat, j’ai appris à les connaître et à les aimer, et on aurait dit qu’ils s’accoutumaient à nos passages, que nous maintenions volontairement les plus discrets, rapides et silencieux possibles afin de ne pas les déranger .

Ils nous le rendaient bien . Parfois, alors que nous équipions silencieusement la vire surplombant le vertigineux puits d’entrée, l’un d’entre eux se posait tout à côté de nous, sur la branche d’un arbrisseau suspendu à la paroi, ou même plus près encore sur l’une des margelles de la roche déchiquetée, et il nous regardait en penchant la tête, son œil vif brillant au soleil matinal, pétillant de toute la curiosité du monde, comme s’il estimait que nous n’étions pas des prédateurs !

Il plongeait ensuite dans la blafarde pénombre de la Fosse aux Ours, et disparaissait d’un coup d’ailes comme par magie …

craves-sur-la-corniche.JPG

Sur une vire surplombant le gouffre, un joli crave à bec rouge s’est posé tout près de nous pour venir nous épier : - qui a dit ces oiseaux farouches et peureux pour qui sait se fondre dans leur environnement naturel ? (Photo Alain MARC)

Je les ai beaucoup observés pour les dessiner, (généralement aux jumelles), et ai tenté de les enregistrer et de les photographier avec plus ou moins de succès, (car toujours de loin, bien caché, avec un « micro canon » et au téléobjectif) .

Extrait de mon carnet à la date du 16 décembre 2006 :

« Ambiance de contes de fées, de départ pour un voyage hors du temps … En montant sur l’adret du Causse Noir la température s’élève doucement . Je trouve sur le bord du sentier un petit champignon à lamelles fines comme ceux que j’avais vus en novembre, ce qui prouve qu’il n’a pas encore gelé ici . Plus haut ce sont des pierres de calcaire jonchant le sentier et contenant des inclusions d’oxyde rouge qui m’intriguent : on dirait des traces de peinture tombées par hasard sur la roche blanche . J’en remarque de nombreuses variantes tout au long du sentier .

À peine arrivés à proximité de l’orifice de l’Aven qu’un crave à bec rouge vient tournoyer en criant au dessus de nous . C’est la vigie : il avertit de notre présence la communauté de ses congénères, sans doute postés sur les vires des falaises non loin de là . Nous ne resterons pas longtemps ici pour ne pas les importuner . Ces oiseaux sont particulièrement attachants et paraissent doués d’une organisation sociale parfaite qui nous laissent admiratifs …

Nous avons remarqué qu’ils ont un comportement grégaire avec une sorte de hiérarchie, dans laquelle un ou plusieurs oiseaux dominants jouent un rôle important, tant pour protéger le groupe (surveillance, intimidation en cas de présence d’un prédateur près de la zone d’habitat par d’impressionnantes parades aériennes) que pour le guider (recherche des lieux d’alimentation et « encadrement» de la colonie pendant la nourriture, déclanchement et conduite des phases de vol), avec semble-t-il une grande fidélité et une très forte solidarité dans les couples, dont les jeunes de l’année peuvent aider les parents à nourrir les oisillons de la couvée suivante .

Nous philosophons en faisant des comparaisons entre ces volatiles et nos propres sociétés, je n’insiste pas sur ce que nous en déduisons !

Nous voici au bout du sentier .

Le puits de l’entrée paraît toujours aussi gigantesque vu du bord . Aucune idée des proportions exactes depuis ce surplomb tant le fond tourmenté paraît avec ses blocs et ses stalactites brisées, chaotique et abstrait .

Installation rapide de la corde de descente par Roland .

Descente vertigineuse dans cette espèce de cathédrale circulaire . La lumière elle-même est irréelle, bleutée, paraissant se diffuser de l’immense oculaire de la voûte comme si elle passait dans la nef par le mystique kaléidoscope d’une rosace . »

la-fosse-aux-ours.JPG

Vu du fond, la voûte de la Fosse aux Ours où nichent les craves à bec rouge paraît inaccessible et intemporelle, comme suspendue dans l’espace, à peine visible à travers l’irréelle et aveuglante lumière du puits d’entrée . La corde de descente n’est plus qu’un fil d’Ariane absorbé par cette blanche incandescence qui relie le monde d’en haut à celui des profondeurs . La taille de Roland au centre de la photo donne une idée de l’échelle . Le crave à bec rouge était résident permanent de ce fantastique habitat, et inséparable de l’entité « Aven Noir », à laquelle il apportait une âme gaie, vivante et sonore qui a enchanté chacun de nos passages . (Photo Alain MARC) 

                                      
Ce court enregistrement sonore, (malgré sa mauvaise qualité car réalisé dans l’urgence de notre progression) illustre bien la véritable musicalité qui envahissait la Fosse aux Ours lors de notre passage : de longs cris vibrants se répercutant sur les parois dans un écho à l’étonnant chromatisme !

Une cavatine inséparable des bruits de l’Aven Noir, qui nous émerveillait autant qu’elle nous enchantait parce qu’elle nous renvoyait à la dimension à la fois vaste et intime de l’ancestrale forêt que nous portons en nous, comme si nous entendions au plus profond de nous-mêmes sourdre la lointaine imprégnation venue du fond des âges d’un espace prodigieux et sans limites . (Enregistrement Alain MARC)

Ici, tendez bien l’oreille, écoutez et réécoutez l’enregistrement, (qui, bien qu’il soit d’aussi médiocre qualité), nous plonge dans un rêve éveillé à l’incomparable musicalité : au milieu des parasites sonores (où se mêlent le bruit du vent dans la chênaie buissonnante et autres végétaux du matorral, car j’étais loin avec le micro canon pour ne pas déranger les nichées à ce moment décisif de leur existence), vous allez percevoir l’appel des petits craves au nid . On entend un grand nombre de piaillements, ce qui veut dire que les nids sont nombreux dans les crevasses de la roche, ou plutôt que les jeunes réfugiés dans des caches individuelles situées autour du nid sont à l’affût du retour de leurs parents qui les nourrissent en régurgitant leur nourriture .

Amplifiée par la caverne qui fait office de caisse de résonance, j’éprouve un vrai bonheur à vous offrir (malgré les difficultés d'enregistrement) cette acoustique poésie qui induit une émotion neuve, parcourue du frisson de la première enfance, comme si la voûte toute entière de la Fosse aux Ours était devenue cachette de la vie ailée, invisible à la face du ciel, profondément enracinée dans les entrailles rassurantes de la terre, avec la certitude d’une cosmicité faisant d’elle en nous identifiant aux oisillons, le centre de l’univers .

Vous comprendrez ainsi mieux pourquoi entrant dans ma mémoire sonore, la perception de ces bruits intimes et rares de l’Aven Noir impliquent des prolongements dont les résonances, bien qu’intraduisibles picturalement, sont indissociables de mon travail sur ce sujet . (Enregistrement Alain MARC)

Suite dans le prochain article …

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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 17:23
Spéléologie : drame pour la nature à l’entrée de l’Aven Noir !

Juste ce court article pour vous faire partager ma tristesse et ma surprise :
craves-a-bec-rouge.jpgCes très jolis oiseaux (bien qu’ils soient d’un profond noir luisant, leur parenté avec les corneilles en fait les princes des cervidés, car ils ont une finesse et une intelligence supérieure à de très nombreux autres oiseaux) sont protégés et en voie de disparition, on en trouve assez peu dans l’Hexagone …
Hors, vous savez que j’accompagne Roland Pélissier spéléologue inventeur des nouveaux réseaux "Macary - Pélissier" dans ses explorations au fond de ce gouffre depuis maintenant presque un an (voir articles précédents concernant ce sujet) .
Nous nous y sommes rendus lundi dernier 17 septembre pour continuer nos investigations dans les réseaux profonds, comme nous le faisions régulièrement jusqu'au début de l'été (la campagne d'exploration étant traditionnellement interrompue de fin juin jusqu'à début septembre) .
Lors de la reprise de ses explorations au début du mois, Roland a constaté la disparition de la colonie des craves à bec rouge qui nichaient dans le puits d'entrée et les corniches de la voûte de la grande salle de la Fosse aux Ours juste en dessous .
Il avait alors vu de nombreux cadavres de ces oiseaux qui jonchaient le sol de cette salle, et il avait également constaté qu'un nombre anormalement élevé de leurs plumes étaient éparpillées à l'extérieur autour de l'orifice d'entrée et à l'intérieur en bas en dessous du puits d'accès .
J'ai eu moi-même la mauvaise surprise de constater ce spectacle désolant le 17 et 18 courant, où nous avons dénombré une dizaine de cadavres dont certains à l'état de décomposition avancée (et même de squelette pour 2 ou 3 d'entre - eux), il semblerait que leur mort remonterait à 1 ou 2 mois, mais leur décomposition vu le milieu chaud et humide paraît aller très vite .
Peut-être quelques individus ont-ils survécus, mais plus aucun crave ne paraît revenir dans le gouffre car nous n'en avons vu aucun ni à proximité dans le talweg, ni près des falaises, ni dans l'entrée du gouffre lors de nos entrée et sortie le 17 et 18, alors que nous en avions comptés plus d'une trentaine d'individus au début de l'été (sans compter les nichées des petits du printemps sommairement évaluées à une dizaine d'individus) et que cette colonie d’oiseau est présente été comme hiver dans le gouffre depuis que cette cavité est connue : elle semblerait donc avoir été très rapidement décimée ( - épidémie foudroyante ? - empoisonnement ? - autre raison ?) .
Étant particulièrement sensible à l'équilibre et à la sauvegarde du milieu naturel de ce site, et touché par la brutale disparition de ces oiseaux, je me permets au nom de mes camarades et de moi-même de vous faire part de ce que je considère comme un drame pour la faune locale et l’équilibre écologique du milieu .
Pendant 1 semaine je ne remettrai pas d’article en ligne, me donnant le temps d’une réflexion sur cet épisode de la vie de ce gouffre (les déclarations d’usage sont en cours auprès des services administratifs concernés) …

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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 09:45

Spéléologie : l’Aven Noir dans « Spéléo Magazine » …

Vous allez en admirer des photos inédites, en connaître son historique et celle tout à fait passionnante de la découverte de ses nouveaux réseaux par le spéléologue et explorateur Roland PÉLISSIER, en parcourir le dernier plan topographique exceptionnellement révélé aux non-initiés, et avoir accès pour la première fois à des extraits totalement nouveaux de mon carnet d’aventures consacré à ce gouffre  

Tout cela dans une superbe revue qui vous enchantera même si vous n’êtes pas spéléologue, une revue de collection, uniquement accessible par commande au numéro et abonnement, dont celui-ci, hors série, fera date dans l’édition des publications rares, je veux parler de SPÉLÉO MAGAZINE .

Vous aimez les publications rares et de grande qualité ? - Vous pouvez avoir une idée de cette belle revue en cliquant ici . Vous trouverez sur son site quelques-unes des pages de ce nouveau numéro, et un grand nombre d’autres beaux documents .

Hors, même si vous avez une idée de ce reportage en allant visiter son site, je vous conseille vraiment de commander directement ce numéro spécial en cliquant ici et en suivant les instructions, ou   remplissez directement ce bon de commande et envoyez-le avec un chèque ou mandat de 11 € pour la zone Euros (ou de 13 € hors zone Euros) à Spéléo Magazine, 8 Avenue de l’Eygala, F 38700 CORENC, vous en aurez vraiment  pour votre argent ! 

Pour fêter la sortie de ce numéro spécial consacré à l’Aven Noir, rendre hommage à son équipe et particulièrement à Serge CAILLAULT son Directeur de Rédaction, mais aussi vous remercier de votre fidélité pour ce blog, j’ai le plaisir de vous offrir avec l’accord de Roland une première vidéo exceptionnelle : quelques instants d’exploration au fond de l’Aven Noir, vécus au cœur de l’action comme si vous aviez été avec nous !

Je vous ai déjà parlé de cette découverte sensationnelle faite par mon ami Roland PÉLISSIER dans le fabuleux gouffre de l’Aven Noir …

Vous savez aussi qu’il m’a accepté à ses côté pour la suite de l’exploration de cette immense cavité afin que j’y réalise un carnet d’aventures comme personne ne l’a encore fait, objectif dont je le remercie, car malgré une expérience de grimpeur, libériste et spéléologue de plusieurs décennies, il n’était pas évident pour lui de m’en donner la possibilité .

Les illustrations du carnet de l’Aven Noir ne sont pas toutes des aquarelles « classiques » : l’extraordinaire ambiance des lieux m’inspire aussi pour d’autres formes d’expression que les approches habituelles du carnet descriptif … (Aquarelle Alain MARC)

Je faisais jusqu’alors partie de ces carnettistes qui espèrent sans trop y croire participer un jour à une véritable exploration, découvrir en « coéquipier » au sein d’un petit groupe de spécialistes très entraînés des lieux que nul autre être humain n’avait vu avant eux, traduire dans ses textes et illustrations des territoires inimaginables encore totalement vierges (et ceci depuis des millénaires), à l’écosystème si particulier que les scientifiques les plus imaginatifs ne peuvent prévoir ce qu’ils vont y trouver, tout cela dans le cadre d’une aventure humaine si exaltante qu’on puisse finalement douter de pouvoir en exprimer la réalité … 

Mais tout est très différent aujourd’hui, et même si les périples les plus lointains, les évènements et thèmes de voyages les plus extraordinaires sont toujours possibles au bout des ailes d’un avion ou lors d’approches plus ou moins compliquées, je sais qu’à moins de partir à la conquête de l’espace pour des planètes inconnues, ce que je vois dans ce gouffre, ne ressemble à rien de ce qu’un voyageur, fut-il extrêmement privilégié, ne peut de son existence découvrir .

Non, ne croyez pas que toutes les grottes se ressemblent !

Même si les phénomènes karstiques produisent des effets comparables dans la plupart des cavités, il est des exceptions que le spéléologue chevronné considèrera comme les plus inestimables raretés : l’Aven Noir est de celles-là . C’est un joyau qui comptera très bientôt parmi les grandes merveilles du patrimoine naturel français .

Celui-ci ne sera certainement pas accessible au grand public comme la plupart des grottes aménagées : il sera sans doute classé, protégé, réservé aux seuls scientifiques dûment autorisés et suffisamment chevronnés pour y accéder .

C’est ce qui fait la valeur du numéro spécial de Spéléo Magazine qui est dès à présent une référence et va devenir un objet de collection comme le sont les publications d’Édouard Alfred MARTEL dont les plus anciennes ( « Les Cévennes 1888 » et « Les abîmes 1894 ») sont aujourd’hui de véritables trésors, mais aussi ce qui fait l’intérêt et la rareté de la vidéo ci-dessous, technologie dont MARTEL se serait certainement entourée s’il l’avait eue à sa disposition à l’époque (il s’entoura alors de peintres et illustrateurs talentueux parmi lesquels son ami l’aquarelliste Lucien RUDAUX dont je vous reparlerai plus tard) …

Hormis Roland responsable des explorations et inventeur des nouveaux réseaux, je tiens à remercier particulièrement ici Serge CAILLAULT et Daniel ANDRÉ (éminent spéléologue lui aussi, et historien méritoire des cavités des Grands Causses) qui étaient avec nous lors du tournage de cette vidéo .

 

 

 

Ces 7 minutes de vidéo sont le résumé d’une douzaine d’heures d’exploration, et pour vous faire vivre cette aventure j’avais fixé la caméra à mon casque ! Vous excuserez la mauvaise qualité de l’image due à la compression du clip en FLV que j’ai voulu alléger au maximum pour le rendre accessible au plus grand nombre . J’ai également dû ne retenir que quelques instants parmi des dizaines d’autres très intenses : exit les escalades soutenues dans les grandes salles, les parcours difficiles de blocs en blocs, les cheminements de dièdres en fissures …

Au moment où débute le clip par notre descente dans l’un des nombreux puits du gouffre nous avons déjà passé près de 30 heures au fond, et malgré une courte nuit au camp de base avancé, je suis assez fatigué . Roland m’encadre et me soutien dans ma progression ce qui m’est d’un grand secours car la caméra me déséquilibre, surtout dans le passage du fractionnement assez acrobatique qu’il a dû installer dans le puits . La découverte d’aiguilles de gypse d’une exceptionnelle beauté sera notre récompense, … et pour moi, la réalisation sur le motif de quelques pages de plus pour mon carnet d’aventures . (Vidéo Alain MARC reproduction soumise à autorisation)

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23 novembre 2006 4 23 /11 /novembre /2006 23:43

À la veille de l’Aven Noir .

 

C’est une fabuleuse aventure pour un carnettiste car je vais accompagner en équipe réduite deux des explorateurs de cette  découverte dans leur avancée . Ce ne sera pour cette fois qu’un premier contact : il faut vérifier si je peux descendre et progresser sans problème tout en bas des différents puits qui plongent sous le Causse Noir, et suive leur cadence à eux qui sont professionnels sans trop me fatiguer dans ce milieu très particulier malgré mon expérience de spéléologue et de grimpeur depuis de longues années, et pour ensuite remonter tout en portant le matériel nécessaire à notre avancée .

Ensuite c’est une question de regard dans cette éternelle nuit qui cache des trésors immenses, je vous raconterai …

En attendant voici quelques photos de notre dernier entraînement avant la grande descente, c’était pas plus tard qu’en rentrant de la Biennale de Clermont-Ferrand et jusqu’à aujourd’hui .

Dans trois ou quatre jours vous saurez ce que j’aurai dessiné, les éventuels kilomètres souterrains que j’aurai parcourus et …comment j’aurai dormi !

J’en profiterai également pour inaugurer une nouvelle série d’articles consacré à des portraits de personnages que je trouve captivants .

Le premier de tous, ce sera celui de ce spéléologue exceptionnel et atypique : Roland PÉLISSIER .

Avec Maud, Stéph et Roland qui encadre l’entraînement, c'est enchaînement de descentes, remontées aux jumars, manœuvres de cordes et fractionnements dans les surplombs calcaires tout près de chez moi . (La photo est de Maud) 

Pendant deux ou trois jours au moins je serai coupé du monde : ce sera mon premier séjour au fond de l’Aven Noir où j’ai le privilège d’être emmené pour réaliser une série de croquis et aquarelles par le découvreur de ses plus fabuleuses extensions, Roland PELISSIER . Il en est avec ses équipes à plus de 20 km d’exploration de galeries d’une exceptionnelle beauté !
Les grandes grottes, les gouffres immenses, ont toujours fasciné et nourri l’imaginaire des hommes qui y ont trouvé depuis la préhistoire des craintes et des raisons d’exister …

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