C’est dans une magnifique nouvelle aventure que je vous emmène aujourd’hui, loin des miasmes et des errances destructives de nos sociétés, pour vous replonger dans une beauté paisible, somptueuse, lumineuse et tonique.
Pour célébrer l’espérance et l’amitié, retisser les fils ténus de la vie, et sans oublier toutes celles et ceux pour lesquels ces mots sont vains, projeter dans l’avenir une énergie de pensées constructives, généreuses, en harmonie avec la nature et nos sources les plus profondes d’accomplissement, puisque cette énergie est avant tout source de bonheur.
L’histoire que je vous raconte à présent est celle de la très récente naissance d’une toile selon ma démarche picturale, en suivant le processus de « créativité augmentée » auquel j’ai déjà consacré plusieurs articles dans ce journal, qui a le pouvoir presque magique de nous faire basculer sans artifices de la « conscience ordinaire » à la « conscience essentielle », en décuplant les possibilités de notre imagination.
Le Piméné (face ouest) et l’arrête Petit – Grand Piméné dominant Gavarnie (en fond de vallée), vus de la Serre des Tousaus : la pyramide est presque parfaite et on imagine facilement depuis ce point de vue la difficulté d’un décollage sur ce versant depuis son sommet si l’on veut respecter (ce que nous avons fait) l’interdiction de décollage et de survol côté parc National des Pyrénées (l’autre versant) : pas de droit à l’erreur !
Elle s’est terminée par une dernière expérience créative picturale à l’atterrissage dans la vallée après un vol en parapente somptueux permettant d’approcher au plus près le bleu indéfinissable généré par l’ombre matinale des gigantesques murailles constituant le Cirque de Gavarnie.
Produit final de l’aventure, une toile qui en exprimera « l’intériorité » sera réalisée ultérieurement en atelier.
L’indéfinissable bleu de la lumière à l’ombre des immenses parois glaciaires du Cirque de Gavarnie.
Ainsi, en ce qui me concerne dans cette nouvelle aventure, la montée au refuge des Espuguettes, les premières études à l’aquarelle réalisées en imprégnation du milieu naturel autour du refuge dans le parc National des Pyrénées, puis la montée au Piméné à 2800 m avec envol en parapente depuis son sommet suivi d’ultimes études toujours à l’aquarelle, réalisées à l’atterrissage sous les effets encore actifs de l’état de flow [ou d’expérience optimale] généré [e] par le vol le lendemain matin, sont des éléments indissociables de la toile qui en sera le produit.
Celle-ci matérialisera la « conscience essentielle » qui se dégagera de l’ensemble de l’aventure et des émotions qu’elle aura provoquées, en exprimant particulièrement le fait marquant qui m’aura le plus inspiré.
C’est à nouveau la quête d’un bleu extraordinaire qui est à l’origine de cette aventure, une couleur aux vibrations très subtiles ici, qui rend ce haut lieu du pyrénéisme encore plus prodigieux à contre-jour dans la lumière du matin.
Pour conclure cette introduction aux reportages permettant de mieux comprendre ma démarche picturale globale débouchant sur la réalisation d’une toile à travers les expériences et études initiales qui en sont à l’origine, je tiens à remercier chaleureusement toute l’équipe des parapentistes du club de vol libre MJC de Rodez [fille et garçons] qui ont assuré la logistique de cette belle aventure du « vol Piméné ».
Une partie de l’équipe qui m’accompagnait quitte la vallée, et attaque la montée vers le refuge des Espuguettes à travers la forêt... [Photo © Angeline MAHUAS]
Ils ont permis en ce qui me concerne, la réussite d’une entreprise qui n’était pas si évidente que cela au départ puisque je devais concilier de nombreux paramètres liant pratique picturale, sportive, et connivence au milieu naturel, sans sortir du cadre législatif et de sécurité qui nous était imposé [différentes autorisations préalables, rigoureux respect des horaires, de la réglementation très stricte du parc National des Pyrénées, des règles de survol du village et de la vallée de Gavarnie, des fréquences radio obligatoires, de la réglementation aérienne locale concernant le couloir d’accès et de dégagement de l’hélicoptère du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne, etc.].
Enfin, la dernière pente avant le refuge : je suis plutôt content d’arriver en haut du plateau de Pailla après la cadence soutenue de cette montée, surtout chargé comme nous le sommes tous puisque le parapente se rajoute à nos affaires de montagne, au duvet, à la gourde, à la nourriture, etc. (...(et dire que nous serons presque autant chargés demain pour faire l’ascension du Piméné, la peinture mène donc à tout) ! (Photo © Olivier LESCA)
Le refuge des Espuguettes sur son promontoire (nous ne pourrons accéder qu'à son sas "hiver" puisqu'il est fermé en cette saison), dominé par les faces nord-est et nord des deux Astazou (3071 m et 3012 m) séparés par le fameux couloir Swan, splendide classique pyrénéenne (on remarquera qu’à leur pied leurs glaciers ont tant reculé ces dernières années à cause du réchauffement climatique qu’ils ne se réduisent plus qu’à peau de chagrin). (Photo © Olivier LESCA)
Compte tenu des circonstances, mon matériel est réduit le plus possible afin de ne pas alourdir davantage mon sac (palette aquarelle de voyage Winsor et Newton 12 couleurs avec son réservoir d’eau, deux pinceaux à réservoir Pentel, crayon mine graphite 2B, gomme et petit carnet Paperblanks + pince de maintien des pages).
Ce matériel est largement suffisant pour prendre mes notes de terrain (la « conscience ordinaire ») puisque le plus important dans ma démarche n’est pas la qualité des aquarelles réalisées sur le motif, mais l’intérêt des éléments retirés du vécu de cette expérience afin d’en restituer ultérieurement dans ma toile la « conscience essentielle ».
Nous entrerons par le prochain article dans le vif du sujet avec les premières notes aquarellées, puisque le schéma du projet étant à présent établi je vous donne rendez-vous dans quelques jours au refuge des Espuguettes, avec un nouveau regard sur la haute montagne, et les moments magiques qui lui sont associés en attendant l’ascension du Piméné et l’envol depuis son sommet.
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