J’aime assez le sport pour ne pas faire que le regarder à la télévision mais pour m'y adonner régulièrement dans plusieurs disciplines, ce qui m’amène à vous dire que j’aime le football même si je ne le pratique plus, puisqu’il fait partie des bons souvenirs de l’époque où je jouais défenseur dans l’équipe de mon lycée...
J’étais donc par conséquent, très heureux de voir notre équipe nationale gagner hier au soir face à la Croatie.
Je partage ainsi la joie de sa victoire avec nombre d’entrevous même si je ne suis pour rien dans ce large succès, et je n'oublie pas non plus le talent de l'équipe croate qui aurait tout à fait pu nous battre, comme nous l’avons battue !
Cependant hier au soir, devant les images provenant de l’Arc de Triomphe et des Champs Élysées, j’ai soudain pensé, devant le portrait des joueurs qui s’affichait sur l’arcade illustre, à mon grand-père maternel blessé lors de la bataille de la Marne en ce funeste mois de septembre 1914, puis décédé quelques mois plus tard de ses blessures après de terribles souffrances…
- Ainsi, ces jeunes gens (au talent indéniable que j’admire très sincèrement) seraient des héros (mots que j’ai entendu répéter plusieurs fois les concernant ce matin à la radio), au même titre que mon grand-père mort pour défendre sa patrie ?
- Quant à mon père, qui a plusieurs fois risqué sa vie lors du dernier grand conflit mondial 1939 – 1945, que penserait-il, en voyant l’édifice emblématique abritant la tombe du Soldat inconnu se revêtir d’attributs sportifs (tout aussi nobles et empreints de valeurs qu’ils soient) ? Je l’imagine se demandant (même s’ils participent à « la gloire nationale »), à quel point on peut aujourd’hui tout mélanger et manquer de clairvoyance dans l’attribution de ses symboles, au milieu d’une liesse devenue confusion générale par rapport à ce qui était autrefois références d’un peuple dans sa lucidité face aux vertus essentielles liant la mémoire de son histoire à son identité nationale, et aux notions fondamentales de son existence ou de sa survie ?
Je dis encore, « bravo les Bleus, bravo Didier », mais tout en continuant de fêter la victoire de nos sympathiques footballeurs aux formidables qualités qui les honorent, je prends un nécessaire recul, en pensant à ce que tous nos autres compatriotes exemplaires (jeunes ou moins jeunes, célèbres ou anonymes, connus et inconnus, valides ou handicapés, scientifiques ou sportifs – qu’ils soient individuels ou en équipe, médecins, explorateurs, grands navigateurs, cyclistes, alpinistes émérites, sans oublier parmi eux les « spécialistes », les sauveteurs, ou les militaires dévoués à leur mission, et aussi les courageux malades luttant pour leur survie - car ils ont également droit à de l'admiration -), méritent autant pour un jour que définitivement le qualificatif de « héros », pour avoir contribué à faire ce que nous sommes aujourd’hui collectivement et individuellement.
À bientôt dans le prochain article, avec la réussite non pas sportive, mais culturelle, de l’exposition consacrée à l’œuvre de mon père, sur le beau site touristique de Bozouls !