De la musique du désert au chant des dunes …
Cliquez sur l’aquarelle pour entendre « chanter la dune » . Alors, qu’en pensez-vous ?
Il faut dire que les mystères qui entourent l’existence elle-même sont si nombreux et complexes, qu’en artiste attentif je suis autant à l’écoute du monde à travers ce que la science nous en apporte d’éclairage, qu’à l’écoute de mes propres perceptions et intuitions surtout lorsqu‘elles viennent du fond de mon intériorité …
Alors, pour en revenir aux dunes, je vous invite d’abord à cliquer sur les liens ci-dessous, qui comme je le disais à Adil, vous permettront d’aller à la réalité physique du chant des dunes, et pour celles et ceux qui ne savent pas ce que c’est de les « entendre chanter » comme vous en avez entendu une en cliquant sur mon aquarelle :
1) - Superbes enregistrements de différentes dunes du monde (il vous faut le lecteur Quick Time),
2) - La physique des dunes et du sable,
3) - Intéressant site universitaire .
Mais une fois dévoilé le mystère acoustique dans toute sa compréhension scientifique, que reste-t-il, que reste-t-il face à cette extraordinaire sonorité qui nous envahit et nous élève comme la prière des mélopées de moines tibétains ?
Il nous reste le magnétisme, l’éblouissement, l’hypnotique plongée dans un univers de pure beauté sonore qui nous emporte bien au-delà de ce que nous explique la science, de la cause à l’effet . Elle nous projette dans un autre dialogue entre nos plus obscures profondeurs et ce que nous dit la dune . Avec cette étrange impression de ne savoir déchiffrer quel message nous transmet la voix des sables, sur quels rivages elle veut nous emmener …
Face à ce trouble, à cet appel mystérieux, et en pensant au cours du fleuve Drâa qui disparaît dans les sables du désert pour ne réapparaître à son embouchure qu’à des centaines de kilomètres je vous laisse découvrir ce merveilleux conte perse « La voix des sables » extrait du très beau livre d’Henri Gougaud « L’arbre d’amour et de sagesse » :
"Il était une fois un vieux fleuve perdu dans les sables du désert. Il était descendu d’une haute montagne qui se confondait maintenant avec le bleu du ciel. Il se souvenait avoir traversé des forêts, des plaines, des villes, vivace, bondissant, puis large, fier et noble. Quel mauvais sort l’avait conduit à s’enliser parmi ces dunes basses où n’était plus aucun chemin ? Où aller désormais, et comment franchir ces espaces brûlés qui semblaient infinis ? Il l’ignorait et se désespérait.
Or, comme il perdait courage à s’efforcer en vain, lui vint des sables une voix qui lui dit :
- Le vent traverse le désert. Le fleuve peut en faire autant. Il répondit qu’il ne savait voler, comme faisait le vent.
- Fait donc confiance aux brises, aux grands souffles qui vont, dit encore la voix. Laisse-toi absorber et emporter au loin.
Faire confiance à l’air hasardeux, impalpable ? Il ne pouvait accepter cela. Il répondit qu’il était un terrien, qu’il avait toujours poussé ses cascades, ses vagues, ses courants dans le monde solide, que c’était là sa vie, et qu’il lui était inconcevable de ne plus suivre sa route vers des horizons sans cesse renouvelés. Alors la voix lui dit (ce n’était qu’un murmure) :
- La vie est faite de métamorphoses. Le vent t ‘emportera au-delà du désert, il te laissera retomber en pluie, et tu redeviendras rivière.
Il eut peur tout à coup. Il cria :
- Mais moi je veux rester le fleuve que je suis !
- Tu ne peux, dit la voix des sables. Et si tu parles ainsi, c’est que tu ignores ta véritable nature. Le fleuve que tu es n’est qu’un corps passager. Sache que ton être impérissable fut déjà maintes fois emporté par le vent, vécut dans les nuages et retrouvera la Terre pour à nouveau courir, ruisseler, gambader.
Le fleuve resta silencieux. Et comme il se taisait un souvenir lui vint, semblable à un parfum à peine perceptible. « Ce n’est peut-être rien qu’un rêve », pensa-t-il. Son cœur lui dit : « Et si ce rêve était ton seul chemin de vie, désormais ? »
Le fleuve se fit brume à la tombée du jour. Craintif, il accueillit le vent, qui l’emporta. Et soudain familier du ciel où planaient des oiseaux il se laissa mener jusqu’au sommet d’un mont. Loin au-dessous de lui les sables murmuraient :
- Il va pleuvoir là-bas où pousse l’herbe tendre. Un nouveau ruisseau va naître. Nous savons cela. Nous savons tout des mille visages de la vie, nous qui sommes partout semblables.
La voix sans cesse parle. Comme la mémoire du monde, le conte des sables est infini. "
Enfin, pour vous emmener dans un autre voyage de l’imaginaire et du merveilleux né de la rencontre des hommes et du désert, je vous laisse cliquer sur le curseur de lecture situé sous la dernière aquarelle ci-dessous, un petit bijou du site d’Arte Radio .
Cliquez sur le curseur traingulaire de lecture ci-dessus, et régalez-vous de cette histoire magnifique !