- Certainement ne le connaissez-vous pas ?
Pourtant il fait partie de ces héros que sont vos (nos) grands-pères ou arrières grands-pères déjà évoqués dans un
article qui avait à l’époque été très apprécié.
Aujourd’hui actualité oblige, je fais une petite mais très intéressante parenthèse au milieu de notre voyage en Andalousie pour vous parler d’Etienne André VALENTIN
qui nous a laissé d’émouvants documents à travers ses croquis de femmes réalisés pendant la grande guerre, de la Marne aux Balkans.
Son travail a d’ailleurs donné le titre de l’exposition qui lui est consacrée à travers «Regard de poilu posé sur la femme» qui se déroulera du 8 au 16
novembre prochain à l’Espace Social Aimé Césaire 1, rue Louis et René Moine à Rennes.
Passionnant regard : témoignage et introspection sur sa perception des femmes depuis leur intimité jusqu’aux visages et attitudes de leur vie quotidienne, vivant
reflet d’une époque déjà oubliée et pourtant si proche de nous…
Je remercie Gérard GUILLARD (coordinateur de l’exposition) qui a eu la gentillesse de me communiquer pour cet article les documents rares que vous allez découvrir
ci-dessous :
Nu énigmatique : - qui est-elle ? Peut-être l‘apprendrez-vous en visitant l‘exposition ?
Ses premiers nus ? Certainement en 1913 lorsque Etienne André VALENTIN habite à Paris rue Picpus, il a 20 ans et fréquente une
école de dessin d’art. Il n’imagine pas qu’il partira à la guerre l’année suivante...
- Et ce couple, lequel est-il ? - A-t-il voulu se représenter, dans l’évocation des cartes postales de l’époque, à travers
ce jeune homme (portant semble-t-il l’uniforme) ?
Nelly VALENTIN nous dit : « Etienne André, petit fils d’un statuaire breton et fils d’un professeur de dessin, est né à Paris le 20 janvier
1893.
En novembre 1913, le jeune homme est appelé à effectuer son service militaire à Fontainebleau, au 32ème Régiment d’Artillerie de
Campagne.
Début août 1914, la première guerre mondiale éclate. Le soldat Valentin a 21 ans lorsqu’il embarque à la gare de Thoméry.
Avec le 32ème R.A.C., Il combattra sur les fronts Belges et Français de 1914 à fin 1917. Début 1918, il rejoindra le 115ème R.A.L. à Nîmes, un peu
plus tard le 343ème R.A.L.C en Macédoine Serbe et enfin, il terminera en Hongrie en 1919.
Etienne André Valentin a dessiné sa guerre, une guerre sans victime, le tragique est quasiment absent. Ses œuvres sont signées de son second
prénom : André.
André était 1er canonnier servant, mais aussi téléphoniste, il a probablement déambulé dans les tranchées.
Aujourd’hui, certains villages ont peu changé, d’autres ont été restaurés ou reconstruits entièrement ou conservés en état pour mémoire.
L’exposition parle peu de politique et de Généraux.
Démobilisé, Valentin s’installe à Vitré (35). Son travail ne lui permettra guère de se livrer à ses dispositions artistiques.
Déjà affaibli par les conséquences de la guerre : les gaz notamment, il meurt à Rennes de la tuberculose en 1940.»
Une infirmière de la Croix Rouge. Etienne André en a dessiné plusieurs. On voit dans le regard de celle-ci toute la
tendresse et toute la douce détermination de cette jeune femme dont on ignore le nom mais projetée dans la postérité grâce à lui.
«Regard d’un Poilu Posé sur la Femme» par Rozenn Guillard Valentin :
Etienne André VALENTIN était le petit fils d’un statuaire breton Jean Marie Valentin (1823-1896), sorti de l’école des Beaux Arts de Rennes (35) : élève de
Jean Baptiste Barré et des ateliers de François Rude à Paris. En 1888, celui-ci a obtenu un prix honorable pour le monument de Saint Yves à Tréguier (22).
Son père Alfred Valentin (1862-1928), a été l’élève de Charles Lenoir à l’école des Beaux Arts à Rennes, en 1883. Il a été professeur de dessin et de sculpture et a
enseigné à Vitré (35) en 1883, à Paris vers 1888, à Beauvais (60) à partir de 1894-95 et à nouveau dans la capitale au début du siècle.
Etienne André Valentin était un artiste sensible, il a su dessiner ou peindre la Femme au cours de cette période pénible qu’a été la Grande Guerre.
A travers ses croquis, on croit déceler chez lui beaucoup de tendresse et d’amour en général.
Il s’est servi de son art en croquant des Femmes Typiques des pays traversés comme la Belgique, la France du Nord au Sud, la Grèce, la Macédoine, la
Hongrie.
Démobilisé en 1919, il s’installera en Bretagne, d’abord à Vitré (35) et ensuite Rennes où il décèdera en 1940.
«Femme de Macédoine» . Elle fait partie des nombreux croquis réalisés sur les différents fronts des Balkans où se
rendit Etienne André VALENTIN, qui sont le principal sujet de l’exposition de Rennes . On découvre à travers ces témoignages graphiques l’importance des mouvements de troupes des Poilus d’Orient
trop souvent oubliés injustement dans les coulisses de l’Histoire…
Témoignage du passage d’Etienne André VALENTIN du côté de Sukolevo et Salonique. Nous sommes en 1918, période difficile pour
ces soldats. - Le dessin n’est-il pas un moyen d’évasion, de fuite et de soulagement par rapport aux souffrances endurées ?
1918 toujours : deux femmes dans une rue pavée , où l'on distingue les minarets. Nous sommes à Monastir (Bitola). Les
minarets sont toujours là mais les rues ont bien changé !
Si vous ne pouvez vous rendre à l’exposition de Rennes et voulez retrouver Etienne André VALENTIN (et la génération de cette créative et prolifique famille
d’artistes), n’hésitez pas à visiter le site qui leur est dédié en cliquant ici vous y découvrirez des informations et des documents passionnants, mais si vous pouvez vous rendre à l’Espace Social
Aimé Césaire vous le regretterez pas rien ne valant l'observation des originaux :
Ouverture : de 9h à 12h15 et de 13h45 à 18h.
Jeudi de 13h45 à 18h. Fermé Week-end et jours fériés.
Il n'y a pas de vernissage de prévu.
Vous pourrez sans doute rencontrer Gérard GUILLARD le mardi 8 de 10 à 12h dans le cadre du café des Îles.
Un autoportrait d’Etienne André VALENTIN au centre de l’affiche.