Nous retrouvons Yves dans le marché aux fleurs de Hanoi…
Sans doute la première des questions que chaque carnettiste se pose avant de partir en voyage est celle-ci : «- mais qu’est-ce qui m’attend, et que vais-je bien dessiner dans ce voyage ?»
Pour Yves la question ne se pose certainement pas car s’il ne sait pas ce qu’il va dessiner, il sait que ce sera toujours à la source de l’humain qu’il le trouvera, à la source des caractères, des différences, des personnalités individuelles ou collectives, ou de ce que la nature offre à notre regard qui nous renvoie à l’humain, aussi «sauvage» soit-elle dès l’instant où nous-mêmes (pauvres humains) y sommes inclus !
Je repense à cette silhouette et à cet arbre de la pagode Tran Quoc : - l’arbre ne nous « parle-t-il » pas autant que le personnage vu de dos ? - son tronc tourmenté, ses branches comme les doigts d’une gigantesque main levée vers le ciel, n’on-t-ils pas une « personnalité » touchant notre imagination, notre sensibilité, autant que celle du beau visage d’une personne âgée marquée par la vie ? Son histoire, au sein de cette pagode, sur le bord de ce lac séculaire pourrait nous en dire plus que les confidences de tous les religieux et de tous les fidèles s’étant abrités sous son ombrage … Carnet de voyage Yves GIROUD
Mais revenons au regard de Yves dans le marché aux fleurs : le notre serait perdu, dispersé au milieu de ce hourvari multicolore et grouillant, hésitant entre telle et telle chose au point de ne plus savoir voir, plus savoir choisir !
Lui, s’il est comme nous sollicité par autant de sujets aussi intéressants les un que les autres, va en dessinateur de presse aguerri immédiatement distinguer ce qui, à la manière d’un Gustave Doré, va révéler ce qui se cache derrière le regard, l’attitude, l’apparence extérieure de l’autre .
Fier comme Artaban, mais beau comme un dieu : le pilote de notre barque, aussi à l’aise au milieu du courant qu’avec le réglage du moteur capricieux de son bateau, tandis que nous descendions les impressionnantes gorges de la rivière Chay… Carnet de voyage Yves GIROUD
Il va pouvoir avec ce mélange subtil de dessinateur empruntant à la bande dessinée la simplicité du trait, au caricaturiste son
humour facétieux ou décalé (puisé à l’authenticité du sujet lui-même), au peintre oriental la synthèse de son expression, traduire ce moment de vie où derrière l’apparence du monde qui se
dévoile et nous étonne, se révèle un monde autre, chargé de symboles et de signes traduisant en grande partie celui que nous voyons et croyons comprendre, celui qui n’est d’une certaine façon
que le reflet de ce que le regard d'Yves nous révèle …
L’attente du client est la même dans le monde entier : plus empreinte d’un certains stoïcisme encore ici, lorsque se lève le jour, que le marché nocturne va se terminer et que l’on n’a presque rien vendu . Carnet de voyage Yves GIROUD
Lui attendait encore aussi, mais il est devenu vedette l’espace d’un instant pour tous ses voisins marchands, et a pu repartir chez lui avec pour une fois, un souvenir vraiment différent … Carnet de voyage Yves GIROUD
Le tri des fleurs . Carnet de voyage Yves GIROUD
Vieil homme à Sapa . Carnet de voyage Yves GIROUD
C’était au marché de Cocly : dans sa grande simplicité la beauté était partout et Yves l’a saisie tandis qu’elle déjeunait sur un banc de bois sous une baraque bâchée … Carnet de voyage Yves GIROUD
Petite brodeuse du Centre d’Aide par le Travail de Dai Viet Covn . Carnet de voyage Yves GIROUD
Simple beauté de trois feuilles de lotus se reflétant dans l’eau : -n’on-t-elles pas une âme ? Carnet de voyage Yves GIROUD
Dans la baie d’Ha Long . Sur papier de riz, on voit par transparence la silhouette d’une femme de l’ethnie des H’Mong bariolés . Carnet de voyage Yves GIROUD