— Peut-être vous reconnaîtrez-vous sur l’une de ces photos ?
— Peut-être vous replongerez-vous dans l’un des paysages, dans l’une des ambiances où je vous ai emmenés (es), qui fait presque toujours partie d’endroits seulement connus de quelques rares privilégiés ?
Alors, plutôt qu’un long discours, je voulais aujourd’hui vous offrir ces quelques images résumant à elles seules toutes ces semaines d’amitié, de découvertes, de quiétude, de ressourcement, d’accomplissement, de bonheur partagé tout au long de l’été à travers les stages aquarelle et carnet de voyage qui viennent de se terminer.
Avant tout, je vous écris ce billet en guise de clôture des stages pour la saison qui s‘achève afin de vous exprimer ma gratitude et vous dire le plaisir que j’ai eu à travailler avec vous, car plus encore que par les années passées vous avez été formidables de gentillesse et d’enthousiasme, de bonne volonté pour apprendre et d’assiduité, mais aussi d’esprit d’équipe (vous savez combien je suis attaché à cette valeur) autant en atelier que pour chacune de nos sorties.
Je ne reviens pas sur les stages d’hiver à La Fresse et de carnet de voyage en avril au Portugal qui avaient été de magnifiques réussites (vous avez pu voir les articles que j’ai pu y consacrer), mais je voulais associer celles et ceux d’entrevous qui y avaient participé aux groupes de l’été et vous remercier à toutes et tous en même temps :
a) — Pour votre confiance : je suis toujours étonné de voir qu’avec le seul « bouche-à-oreille » et votre passage sur ce blog vous êtes des centaines chaque année à me contacter pour participer à mes stages. Cela me touche d’autant plus que j’expose et édite très rarement, ne profitant d’aucune aide, participant à aucun salon d’aquarelle depuis des années (ne bénéficiant donc d’aucune communication par ce biais-là, étant par exemple ignoré des revues spécialisées), ne faisant aussi aucune publicité, mais continuant bien sûr de travailler pour moi-même et vous en faire profiter…
b) — Pour votre réactivité : un grand merci à celles et ceux qui se sont rapidement signalés (es) lorsque j’avertissais ici d’un désistement, car la place qui venait de se libérer (une pensée amicale pour celles et ceux qui, malades ou accidentés ont dû renoncer au dernier moment) était toujours prise dans les minutes qui suivaient !
Merci bien sûr à celles et ceux qui se sont signalés trop tard ou que je n’ai pu prendre faute de place dans un stage, mais je pense renouveler l’an prochain à leur intention les plus belles sessions de cette année.
c) — Pour votre fidélité [je m’adresse ici davantage aux « anciens (es) », car ils (elles) constituent plus des deux tiers des participants (es) qui reviennent régulièrement tous les ans (parfois plusieurs fois dans l’année)].
J’en suis très touché, car vous me prouvez que la valeur que j’essaie de donner à mes stages ne s’est pas dépréciée depuis ce premier jour du « siècle dernier » (puis pendant les décennies qui ont suivies), où à une époque où cela n’existait même pas et où « mon idée de stages carnet de voyage » passant pour plus que farfelue, nous sommes partis tout un groupe de gens enthousiastes (dont une douzaine d’entre vous super motivés) réaliser notre premier stage carnet de voyage itinérant sur des milliers de kilomètres, avec le bus loué et le chauffeur que j’avais engagé, dans le périple que j’avais organisé, nous arrêtant chaque soir dans un hôtel différent, pour découvrir l’Andalousie secrète que je parcourais depuis mon enfance, que je connais si bien et que j’aime tant : celle dont une partie du trajet allait quelques années plus tard devenir la célèbre route du califat mauresque qui a aujourd’hui donné ses lettres de noblesse à cette province vaste comme un pays !
Premier stage des beaux jours cette année : celui de Provence, où nous avons travaillé à l’ombre des pins au milieu des senteurs les plus parfumées qui soient. Ici dans l’un de mes petits coins secrets des Alpilles, seulement connu des grimpeurs, des spéléos et de quelques « locaux » !
La « démo » de ce jour-là, quelques mètres plus loin.
Ici, face à la Sainte-Victoire : un endroit bien tranquille que Cézanne aurait aimé !
On a moins l’habitude de la voir du plein est d’où elle est pourtant si jolie le matin dans les premières brumes de chaleur…
Nous revenons souvent peindre dans cet endroit où nous retrouvons le propriétaire de ce mas, un homme charmant qui est très fier de le voir représenter à nos yeux l’habitat traditionnel de Provence…
Quelques kilomètres plus loin en Luberon : on aime partager le bonheur simple de réaliser sur le motif ce genre d’aquarelle, lorsque, sur le coup de midi, le propriétaire du champ où nous nous installons à l’ombre d’un grand chêne vient prendre l’apéritif avec nous…
Dernier clin d’œil pour aujourd’hui au stage de Provence avec cet extrait de la démo d’un vieux moulin : il est presque terminé, il ne reste plus qu’à mettre du volume dans l’amandier du premier plan, terminer les personnages, et à rajouter les ailes du moulin…
Nous voici dans les Gorges de la Jonte et du Tarn : des endroits grandioses dont je connais les moindres sentiers, les plus beaux belvédères : — comment ne pas les faire découvrir à mes stagiaires ?
Le moins que l’on puisse dire c’est que dans ce stage-là, on a appris à réussir ses rochers, falaises, et autres parois vertigineuses !
Mais le charme de cette superbe région ce sont aussi les Grands Causses adossés aux Cévennes, qui en constituent le grandiose et sauvage décor : ils ne sont pas de tristes et monotones plateaux sans vie ni relief, mais au contraire des contrées de caractère à l’émouvante beauté.
J’avais dessiné bien avant qu’elle ne survienne cette averse arrosant l’horizon : c’est que le carnettiste s’il est en connivence avec les éléments naturels doit pouvoir anticiper non seulement les effets de lumière liés au temps qui passe, mais aussi les probables évolutions météo qui vont donner plus d’authenticité à son témoignage pictural !
Elles sont déjà loin les chaleurs caniculaires du mois de juillet, mais nous on peignait au moins les pieds dans l’eau ! — Croirait-on que des centaines de touristes envahissent les routes des Gorges du Tarn au même moment non loin de là ?
Cela donnait ce genre de motif, terminé entre deux baignades si on n’avait pas oublié son maillot de bain !
Changement complet d’ambiance, de décor : nous voici dans la grande forêt jurassienne, sur les crêtes du Haut-Doubs : ici point de canicule, seulement de la fraîcheur, de l’air pur et de l’aquarelle !
Là, les sapins de Claudia, en cours de réalisation…
Et ceux d’Agnès avec le contre-jour dans la forêt, mais il faudrait au moins 10 articles pour vous montrer tous les autres aussi réussis, car ces semaines d’août en jura oriental 2015 ont été particulièrement prolifiques, avec des travaux de vraiment grande qualité.
De nos sorties en forêt nous gardons aussi le souvenir de pique-niques mémorables préparés bien sûr par notre amie Christiane COLIN, de véritables repas de campagne savourés avec délice dans des clairières ensoleillées.
… Et que dire des dîners à sa maison d’hôtes au charme des vielles maisons montagnardes et à l’ambiance idéale pour se retrouver le soir après nos journées aquarellées !
Ou des dîners en plein air, à la lumière des lanternes, quand la nuit commençante nous apportait l’odeur des foins coupés ou la douce mélodie des clarines de troupeaux au pâturage non loin de là… Moments magiques et tout simples, loin, bien loin des bousculades habituelles des endroits touristiques de l’été !
Là, c’est la combe de La Fresse juste devant la maison de Christiane telle qu’on la dessine généralement de quelques coups de pinceau au début du séjour.
Les stages à La Fresse, c’est aussi l’occasion de découvrir des lacs d’une immense beauté à l’eau si limpide et douce qu’elle offre des reflets parfaits…
Ce même lac en regardant à l’opposé, un exercice bien plus facile qu’il n’y paraît si on observe bien le paysage pour mieux restituer l’atmosphère si particulière de ce coin de paradis perdu à la frontière franco — Suisse : quiétude, harmonie, douceur et paix.
Suivant les semaines, nous abordions aussi l’eau vive des rivières comme ici au bord du Doubs.
Ce qui donnait ce genre d’aquarelle (je regrette de n’avoir pas photographié celles qui y ont été réalisées, elles étaient toutes superbes) !
…Ou l’eau vive des sources jaillissant des profondeurs de la montagne comme ici celle du Lison !
Avec un exemple en aquarelle directe et synthèse rapide de ce genre de motif (sans dessin préalable bien sûr, voir aussi un article que j’avais déjà consacré à cette source magnifique).
Ici, lors de la dernière semaine, nous avons abordé en architecture traditionnelle ce véritable joyau patrimonial : l’une des plus anciennes églises du département du Jura.
Mais d’autres lieux de caractère ont eu notre visite comme le lac de Saint-Point.
Un endroit superbe également, où j’ai plaisir à ramener mes stagiaires tous les ans.
Innombrables sont les aquarelles et croquis que nous y avons réalisés, mais l’ambiance que j’y préfère est celle des contre-jours après l’orage quand s’élèvent des volutes de brumes au-dessus du lac les soirs d’été…
Parfois, les lacs sont de simples retenues d’eau comme ici au milieu des sapins. C’est l’endroit idéal pour y saisir les attitudes de paisibles pêcheurs afin d'animer discrètement la sobriété du paysage !
L’occasion donc de réaliser de rapides exercices destinés à apprendre comment apporter très vite la vie dans un banal paysage comme celui-ci (exercice en temps donné faisant partie de la deuxième semaine du Jura oriental où l'on apprend à donner plus de dynamique à nos carnets de voyage).
C’est pendant la même semaine et avec un exercice semblable que nous avons été à la rencontre des cervidés de la forêt de Levier dans la lumière du matin. Comme pour nos petits pêcheurs : nombreux croquis préalables rapides et diversifiés, avant de passer à une étude plus poussée pour traduire l’ambiance matinale dans cette même forêt…
Exercice très différent de cette semaine-là : raconter une histoire dans une atmosphère subtile en aquarelle traditionnelle avec le moins d’éléments possible tout en restant fidèle au sujet…