Ève a aujourd'hui rangé ses valises.
Pour elle, la carrière d'accompagnatrice de voyage semble terminée…
Sans doute vous souvenez-vous (si vous avez la chance de vous l’être procuré au moment de sa sortie il y a 9 ans) de son précédent livre "En promenant mes ... Tamalous" ?
…Elle y racontait avec la verve que nous lui connaissons ses souvenirs d’accompagnatrice de voyages organisés pour les séniors (qu’elle nommait avec tendresse ses «Tamalous»), souvenirs truculents, savoureux, délicieux !
Des voyages dans le voyage où elle nous emmenait avec humour et sensibilité aux quatre coins de France, d’Europe, ou de l’autre côté de la Méditerranée, avec ses différents groupes de voyageurs drôles, touchants, attendrissants ou carrément naïfs et indisciplinés, à l’âge d’or des voyages en autocar.
Nous en étions restés sur notre faim avec cette sorte de nostalgie qui vous laisse la tête dans les étoiles avec le désir de dévorer tout ce qui nous ramènerait dans son univers, un peu comme des gamins en manque d’une suite d’Harry Potter !
Mais Eve n'aime pas l'inachevé, et si elle se devait de nous ravir encore, voilà qui est fait avec ce 2eme opus : « En rejoignant les Tamalous » où nous retrouvons avec joie sa clique de joyeux lurons dans des situations et des évènements aussi cocasses ou inattendus que les précédents, et des moments à la fois poétiques, décalés et surréalistes, comme seuls les voyages de groupe peuvent nous en réserver…
Plus que cela encore, Eve ressentait le besoin de raconter la fin un peu spéciale de sa carrière d’accompagnatrice mais aussi de rendre hommage dans son livre à certains disparus de grande valeur humaine (comme un ami commun journaliste trop vite disparu, qui nous était très cher) personnes d’exception qui l'ont encouragée, aidée, portée.
Voilà donc encore quelques péripéties (toutes inédites), de la vie trépidante d’une Ève qui de dynamique accompagnatrice est à son tour aujourd’hui devenue « Tamaloue » (d'où le titre de son nouveau livre) sans avoir perdu ni de sa verve, ni de sa sensibilité, ni de son charme !
Un bon moment en sa compagnie, pour s’évader en restant dans son fauteuil, un bel ouvrage à s’offrir ou à offrir, surtout si vous êtes voyageuse ou voyageur, ou avez des proches de cœur ou d’esprit animés du même virus de la bougeotte.
Le livre paraîtra le 16 mars (1ère dédicace toute la journée à « l’île aux Journaux », à Sébazac Concoures tout près de Rodez), mais si vous voulez vous le procurer parmi les premiers et le réserver sur le champ (en triage limité qui plus est), cliquez tout de suite ICI, et Eve vous répondra pour vous donner la marche à suivre, vous serez privilégiés !
Et puis, privilège pour vous, Eve nous dévoile ici un amusant passage de son livre, je vous fais part de cet extrait d’un des chapitres où elle partage avec nous le souvenir espagnol d’une situation délicate dont elle se tira avec panache (mais non sans difficultés), au milieu de mamies complètement débridées :
« Selon mon contrat, j’exerce mes fonctions de « pilote vacances » dans un deuxième hôtel où je viens faire le cocktail de bienvenu à nos client Français et une permanence, chaque semaine.
Le très bel hôtel en front de mer se situe dans une jolie station qui s’appelle Péniscola, à 60 kilomètres de mon hôtel de base. Face à la baie, depuis le paseo maritime, très animé jusque tard dans la nuit par ses cafés glaciers mais aussi par les marchés nocturnes, on peut admirer, s’ouvrant au bout de sa presqu’île, le vieux village de pêcheurs dominé par son alcazar arabe jusqu’au sommet duquel serpentent des rues fleuries semées de maisons blanches. De jour comme de nuit, ce vaisseau de pierre posé sur la baie, est superbe. Lorsqu’il s’illumine de centaines de lucioles, lumières des foyers espagnols, il a un charme incomparable. J’adore cet endroit!
C’est ainsi que je fais la connaissance de Juana, en fin d'été, de la sympathique voyagiste espagnole, dont l'agence est basée à Péniscola. Elle travaille beaucoup avec des autocaristes de la Côte d’Azur. Débordée en cette fin de saison, elle a un besoin urgent d’un guide parlant français. «Je suis votre homme» lui dis-je avec humour, sans hésiter. Ceci dit, traduit dans mon mauvais espagnol, je ne sais si elle a compris cet humour idiomatique !
Une grande sympathie nous lie tout de suite (entre Jeannes!) et elle me fait travailler sur des journées concernant le Delta de l’Èbre (qui est un peu la Camargue espagnole), la petite ville si typique de Morella, dans la montagne proche, l’excursion en barque dans les grottes de San José et… sur Valencia !
Je me remets à faire des tonnes de petites fiches, avec délectation !
Dans cette immense ville de Valence, j’ai effectué deux guidages nets, sans bavures, (avec zéro pour cent de perte en matière de Tamalous, s’il vous plaît) qui comptent parmi mes plus belles lettres de noblesse dans ce métier.
Peu à peu, Juana me confie des groupes à la semaine, ce qui est très intéressant bien qu’un peu fatiguant côté trajet, car je dois retourner à mon hôtel chaque soir pour y assurer mes permanences et y loger !
Tout se passe pour le mieux, je suis valorisée, j'ai de bons salaires et pourboires, c'est super, je suis très heureuse!
Nous sommes en octobre il fait un temps superbe, Juana me confie un groupe de la région de Nice, constitué en majorité de femmes. Il est très courant, comme je l’ai déjà souligné, que les femmes, qui comme on le sait sont les plus résistantes, soient plus nombreuses dans les cars. Mais je pense tout à coup, que ces bonnes femmes-là, par leur excessive pétulance, ont peut-être précipité le trépas de leurs bonhommes, LOL! Vous allez comprendre pourquoi !
Sitôt montée dans le car niçois, je constate tout de suite qu’il y règne une ambiance très égrillarde. Il est connu que les gens du sud - et j’en suis - ont du tempérament, mais on est en droit de penser qu’après soixante-dix ans les 'choses du sexe' se sont un peu calmées.
Ben, pas pour tout le monde ! Le car compte 49 femmes et un pauvre homme tout seul qui, je me souviens (on ne rit pas SVP!), sortait de l’hôpital...
Ces femmes-là, veuves pour la plupart, sont véritablement « ob-sé-dées » !
Les deux mamies chefs de groupe, placées derrière le chauffeur, ont du mal à me laisser parler tant elles enchaînent rires, sous-entendus et franches paillardises.
Lui, le chauffeur, qui se prénomme Didier, conduit - imperturbable en apparence - sous son canotier.
Il est plutôt craquant avec son air crâne, ses yeux verts et sa chemise jaune. Il est ravi de ma présence et me raconte qu’ Elles (les Tamaloues) lui en ont déjà fait voir de belles !
Sur l’autoroute, pendant le repas, n’ont-elles pas installé, sur le siège encore vide de l’accompagnatrice une poupée gonflable ? «Pour vous faire patienter», ont-elles précisé.
Il a laissé faire, bon enfant, et un de ses collègues en le doublant a bien rit. «Mais, ajoute Didier galamment, « depuis que tu es dans le car, Ève, j’ai gagné au change » !
Facile, le compliment, et puis, tout à fait nouveau !
En tout cas, le courant passe bien entre ce chauffeur et moi et, ensemble, nous faisons front pour essayer de maîtriser un peu notre bande de débridées.
Au micro, je fais mon travail d'accompagnatrice, mes petites fiches en main (autant vous dire qu’elles s'en fichent !), leur parlant de mon mieux de la région, essayant même quelques chansons, mais… »
Vous connaîtrez la suite en lisant « En rejoignant les Tamalous » !
Enfin, pour terminer cet article, je ne résiste pas au désir d'ajouter pour vous en écho à ce passage du livre de Eve, une petite histoire vidéo rappelant nos étapes de carnet de voyage sur les routes menant vers l'Andalousie, qui se déroule justement à Péniscola, extraite du carnet de voyage de Pierre NAVA "Andalousie, la Route d’Alain MARC".
Plus sages qu'avec certains groupes de Eve, nos étapes picturales n'en étaient pas moins grâce à l'aquarelle, enchantées !
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