6ème Biennale, premières photos, premières impressions …
Comme d’habitude, la foule était au rendez-vous, avec un vendredi peut-être moins fréquenté que pour la session précédente, mais une affluence plus accentuée pour le samedi et le dimanche .
Environ 120 exposants répartis entre le « In » (sur 5 niveaux Maison de la Culture) et le « Off » (sous chapiteau Place des Salins) présentant leurs ouvrages et originaux, de nombreux films et conférences, des débats rencontres, un programme spécial pour les jeunes, 8 prix importants décernés pour les œuvres et auteurs les plus méritoires, des ateliers ouverts gracieusement (sur réservation) au public, une boutique d’objets et publications uniques non éditées (réalisés par les « carnettistes » exposant) et un vaste espace librairie (animé par la Librairie des Volcans) proposant la majorité des carnets actuellement édités - j‘y ai trouvé l‘excellent carnet en italien de Stefano Faravelli sur le Mali -, voilà ce qu’était la biennale, sans oublier les traditionnels lieux conviviaux (café -restauration, dont l‘intéressant Café Lecture Les Augustes) . Invitée d’honneur : la Chine .
Vue d’une partie de l’espace de la Librairie des Volcans (eux ne sont « pas venus pour rien », un succès largement justifié par un choix énorme et judicieux d’ouvrages consacrés aux carnets de voyages ) .
La belle affiche de Christophe Merlin (lauréat du Grand Prix du Carnet de Voyage 2005 avec « Saint-Louis du Sénégal »), donnait le ton de la tendance 2006 : influencée par la BD .
Le dessin et l’aquarelle « classiques » (encres, pigments, etc.), les photos (et photos montages), les collages, dominaient les techniques utilisées, mais l’arrivée de jeunes (un peu moins pour certains) graphistes et illustrateurs talentueux venus de la sphère « bande dessinée », ou la volonté manifeste de la part de quelques « carnettistes » de s’exprimer par ce moyen, marquait d’une empreinte particulière plusieurs stands tels ceux de Johanna (Taiwan, « Née quelque part » Éditions Delcourt) ou de Céline Roussel et Samuel Chardon (« Égypte » Éditions l’Oiseau Porte-plume) .
Croquis aquarellé rapide de visiteurs découvrant les stands .
Une partie de la couverture du livre « Aveyron, Carnet de routes » ( je reviendrai sur la réalisation de ce carnet plus tard ), pour lequel j’étais invité à la Biennale de Clermont-Ferrand, et dont je présentais de nombreux motifs originaux sur le stand .
Pris par les séances de dédicaces (pour mon livre « Aveyron, carnet de routes » - Éditions du Rouergue -), les interviews, l’atelier où j’animais une séance concernant croquis aquarelle et aquarelle rehaussée, ou retenu sur mon stand, (avec des visiteurs avertis, esthètes, compétents, curieux et enthousiastes), je n’ai pas eu le temps de visiter convenablement cette biennale, mais j’ai pu « repérer » d’excellentes choses comme l’ouvrage collectif (« Banlieue nomade » Éditions Alternatives) d’une bande de copains particulièrement doués (es), les nus pleins de sensualité des ouvrages de Lax (« Red Movie », « Ma cavale au Canada », et « Le droit d’azur » aux Éditions Paquet), enfin les carnets d’une rare valeur picturale et plastique de Martine Chantereau (carnet du Yémen) .
Trois visiteurs devant un carnet de voyage, croquis aquarellé .
Á ce sujet (celui de la valeur picturale) il est à noter que le travail des auteurs privilégiant une démarche globale (dont Martine Chantereau, Marc Gontier et Hélène Latte, Michel Montigné, moi-même, etc.,) continue de s’affirmer et résiste aux effets de mode : c’est un constat intéressant et réconfortant, car ce type de démarche est basé sur la continuité des origines du carnet de voyage inspirée d’un incontournable « classicisme », il conviendra d’en suivre l’évolution dans l’avenir …
Parmi les effets émulateurs et stimulants de cette manifestation, il est à noter les échanges qui se produisent souvent entre exposants et visiteurs réalisant des carnets du plus grand intérêt : ceux qui les emmènent avec eux les soumettent parfois à notre modeste critique, nous demandant appréciations et points de vues .
Ils peuvent en être très fiers, et je vais vous parler de l’un d’entre eux qui mériterait d’avoir un jour sa place dans cette biennale : il s’agit de celui de Catherine HERREN, consacré à Marrakech, commencé lors d’un séjour que nous avions faits ensemble là-bas à l’occasion d’un stage .
Visiteuse talentueuse de la biennale : Catherine HERREN et son beau carnet de voyage sur Marrakech . Travail de terrain réalisé lors d’un stage que j’animais dans cette ville au cours de l’automne 2004 et ensuite d’atelier avec collages et matières en techniques mixtes qui viennent renforcer dessins, textes et aquarelles, au format 35 x 50 cm .
Elle avait déjà réalisé un travail énorme sur place, et la mise en forme du carnet en plus grand format et à l’atelier donne un résultat du plus bel effet, avec collages, photos et matières qui viennent en appoint mettre en valeur le texte, les dessins et les aquarelles . Le tout est harmonieux, et les chaudes couleurs du Maroc reflètent bien ce séjour rempli de lumière, d’odeurs et de sonorités empreintes d’exotisme …
Une page du carnet de voyage de Catherine HERREN sur Marrakech, consacrée à la boutique de l’herboriste .
Une page du carnet de voyage de Catherine HERREN sur Marrakech, consacrée au souk des teinturiers, lieu de rendez-vous privilégié des peintres et des photographes dans la médina .
En ce qui concerne l’ensemble de la Biennale au niveau des choix thématiques, les voyages et séjours qui constituent la quasi-totalité des carnets édités couvrent maintenant presque tous les pays du globe et quasiment toutes les régions de l’Hexagone et des DOM TOM .
Seule une petite partie des ouvrages parus concerne l’historique et l’étude du phénomène « carnet de voyage » (voir les excellents ouvrages de Farid Abdelouahab : « Ces Merveilleux Carnets de voyages » et « Carnets de Voyages en France » Sélection du Reader’s Digest), la réalisation de ces mêmes carnets, et l’étude d’auteurs peu ou pas connus .
Pour conclure ce regard sur la biennale depuis « l’envers du décor », un petit message personnel à l’intention de Marisa, Pascaline et François qui ont eu la gentillesse de bien vouloir « garder » mon stand lors de mes absences obligées : encore merci !
Enfin bravo à toute l’équipe de l’Association « Il faut aller voir », organisatrice de la manifestation, qui se dépense sans compter pour faire de ce rendez-vous une référence dans le domaine des carnets de voyages .
Voici son site (à visiter absolument) : www.biennale-carnetdevoyage.com