Beauté de la calligraphie …
Là, c’est nous qui nous retrouvons élèves, touts petits élèves devant un art, une discipline, une science, une philosophie, …et de grands maîtres !
Un carnet de voyage c’est aussi aller vers la connaissance dans ce qu’elle nous offre de plus beau, de plus noble, et nous avons fort à apprendre !
… Nous entrons dans la cour du Dar Bellarj, magnifique maison située entre la mosquée et la Médersa Ben Youssef, en plein cœur de la médina, non loin du musée de Marrakech, maison encore appelée aujourd’hui « maison des cigognes » car il y avait ici juste avant les années 30 un fondouk dans lequel vivait un sage homme qui y avait créé un hôpital des oiseaux, ses principaux pensionnaires étant ces fameux oiseaux sacrés .
C’est aujourd’hui le siège et le lieu d’exposition de la Fondation du même nom pour la Culture au Maroc, qui a pour vocation d’y promouvoir la culture vivante de ce superbe pays .
Vous y admirerez en ce moment (ne ratez cela sous aucun prétexte car elle s’y déroule jusqu’à fin juin) la très belle exposition d’un grand maître de la calligraphie arabe nommé Mohamed BOUSTANE, je vous reparlerai de lui dans un futur article car c’est un être de grande valeur, et un créateur exemplaire de surcroît .
Mais aujourd’hui c’est avec l’un de ses « disciples », Aziz Bouyabune que nous avons rendez-vous, pour une leçon passionnante .
Aziz nous explique chaque geste, chaque lettre, avec beaucoup de simplicité et de passion . C’est magique de le voir tracer sans hésitation du bout du calame de si merveilleuses arabesques !
L’art de la calligraphie passe par une grande maîtrise des proportions .
Voici un exercice qui démontre l’équilibre parfait d’une lettre : 2/3 de parts de largeur du calame pour la hauteur, 7 parts pour la largeur .
Quant à l’encre, parfumée et contenant de la poudre d’or, elle est fabriquée par le calligraphe qui en conserve le secret, (généralement à base d’écorces d’essences rares) . On voit sur le papier l’or se déposer sous l’encre, c’est comme si on était alchimiste en écriture …
Langue de la révélation coranique, l’arabe possède un prodigieux alphabet qui développe l’expressivité du texte qu’il illustre . Des écritures Koufiques ou Neskhis (parmi les plus anciennes) au Perse cursif ou nastaliq, nous entrons dans un univers d’élégance où pureté du trait et harmonie décorative constituent autant de louanges à Allah, autant de moyens de communiquer en affirmant son identité et sa noblesse .
Qui me dira que veut dire ce mot ? J’ai mélangé mes notes en prenant les photos et je ne sais plus si c’est le nom de l’une ou l’un d’entre-nous, ou si c’est la signature d’Aziz lui-même !
Enfin pour terminer, cette louange à Allah sous forme d’une grue calligraphiée qui prouve combien l’ode commune à la nature et au Plus Grand peut aussi magnifier l’écriture support de pensée et véhicule de spiritualité …
Demain, nous partons faire une petite excursion picturale dans l’Atlas : occasion unique pour approcher le quotidien de la plus haute montagne d’Afrique du nord .