En VTT, la descente vers le Dourdou .
Le village de Barriac, au nord du Causse Comtal en Rouergue n’est pas très éloigné de celui de Bozouls, plus à l’est, qui est situé autour d’une véritable merveille géologique .
Effectivement, ce site exceptionnel a été créé par le cours de la petite rivière du Dourdou venant du sud du causse, elle y a creusé une profonde gorge en forme de boucle autour de laquelle le village de Bozouls s’est construit .
Je suis avec petit Jo et Fred en parcours VTT .
Nous reviendrons une autre fois visiter ce curieux village, et découvrir son environnement si particulier, mais aujourd’hui ce sont les gorges un peu plus en aval qui nous intéressent dans le cadre de notre randonnée .
Au dessus, le causse est plus verdoyant qu’ailleurs, avec ses bocages séparant les prairies et les champs de blé, même si le karst y est omniprésent avec ses affleurements et ses avens comme le gouffre de Barriac tout proche .
Herbes rases et champs cultivés dans les dolines, lapiaz à nu, cades, buis et genévriers, petits chênes, murettes de pierres sèches : c’est tout le charme de notre causse, nu sous le soleil, qui exhale ses parfums de sarriette, de lavande officinale, d’origan commun … (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)
Causse vert et bleu des plantes médicinales,
Ocre et grisé aux calcaires feuilletés des marnes ancestrales,
Mémoire vivante des océans endormis en ses entrailles,
Mémoire des lagunes aux aiguilles d’oursins figées dans le lias,
Mémoire des blondes dolomies émergeant du permien,
Chant trisyllabique, répétitif et doux des huppes fasciées,
Tireli cristallin des alouettes lulu aux landes et garrigues,
Perçant piaulement des buses survolant les dolines,
Bruissement des ascalaphes soufrés aux catananches bleues,
Blanche chevelure des stipes pennées emportées par le vent,
Cliquetis de sonnailles des troupeaux,
Vous êtes dans la force des esprits de la terre,
Vous êtes dans le souffle de l’autan sur les fétuques,
Vous êtes dans la chair des stalactites ocres qui distillent le Temps,
Vous résonnez en moi comme un chant de griot,
Vous me dites l’amour des bergers pour l’argile nourricière
Ce plateau repoussant ses limites dans l’espace,
En mêlant vos racines aux clameurs de mon être,
Pour que chacun de mes pas relie mes origines
Aux sources des étoiles …
Nous sommes partis très tard et le « ravitaillement » nous attend au métier à ferrer des Escarbins : rafraîchissement et goûter sont les bienvenus pour petit Jo !
Et puis c’est la plongée vers le Dourdou sur le chemin caillouteux au pied de la falaise aux étonnantes strates qui nous livrent les secrets de leur géologique et sédimentaire histoire .
À mi-chemin des deux derniers lacets avant le Dourdou, la cascade temporaire des Escarbins (elle coule surtout par temps d’orage), se déploie à droite du chemin dans un superbe petit cirque surplombant le taillis . (Aquarelle Alain MARC 24 x 32 cm) Enfin c’est l’arrivée au pont des Prades et au moulin du même nom, qui marque l’entrée de l’itinéraire dans sa deuxième partie de parcours …
Après plusieurs chutes dans la descente, (petit Jo se relève chaque fois courageusement sans céder aux larmes malgré son genou et ses mains écorchés), il ne met vraiment pied à terre la première fois que dans le raidillon de La Pradelle, quittant le casque pour aborder un peu plus calmement cette remontée transitoire !
Nous aborderons la prochaine fois la dernière partie de ce petit trajet en photos et aquarelles, il y a de belles découvertes sur le chemin …
En attendant, si vous aimez et connaissez le riche terroir aveyronnais, je vous invite à participer au concours organisé par le magazine d’été de La Dépêche du Midi Guide 2006 vacances spécial « Aveyron » (page 91) et les Éditions du Rouergue, vous pourrez ainsi gagner mon livre « Aveyron, Carnet de routes » et bien d’autres ouvrages sur notre beau département !