Prédominance de l’aquarelle «rapide» !
Adorable petit hameau perché au dessus des gorges sauvages de la Selves en nord Aveyron : c’est lui que nous choisissons pour une randonnée aquarelle qui devrait
démontrer une fois de plus l’intérêt d’une pratique qui pour tout aussi spontanée qu’elle soit entre au cœur des êtres et des choses sans complications particulières, sans «prise de tête» sans
cette quête effrénée du «toujours plus créatif», toujours plus «recherché», toujours plus «original», toujours plus "abouti" !
Que ce soit dans le fond ou dans la forme, mon plus grand bonheur à l’heure actuelle n’est plus "l’aquarelle de tableau", celle qui trônera en multiples versions selon l’expression la plus affirmée de mon style le mieux reconnu aux cimaises d’une galerie ou à celles d’expositions renommées : tout cela il y a belle lurette que je m’en fiche !
Je ne dis pas que je n’y reviendrai pas, car dans ce domaine j’ai «déjà donné» (je regarde parfois avec amusement une petite pile de
«diplômes» entassés sur une étagère de garage au même tire que de vieux contrats de galeries) …
Le clocher de Bez Bédène tout inondé de soleil avec quelques coups de pinceau et traits de stylo : un luxe rare que ne connaissent pas certains milliardaires qui auraient «tout vu et sauraient tout» parce qu’ils pourraient tout s’offrir (ils pourraient facilement se payer l‘aquarelle, mais pas forcément le plaisir de la faire ce que vont apprendre ou confirmer tous nos amis de randonnée picturale demain matin) … (Aquarelle Pierre NAVA)
Ce qui me comble en ce moment c’est le plaisir de peindre tout simple, tout bête, ce contact avec le monde aussi éphémère que le monde lui-même, loin des ronds de
jambes et des courbettes à l’incertaine sincérité, cette odeur d’un instant qui vous pénètre les narines en même temps que les chants d’oiseaux en harmonie avec une lumière qui ne reste qu’un
instant mais que j’aurai «éternisée» en même temps que mon émotion sans même y prendre garde si ce n’est qu’elle vous laisse un souvenir impérissable aussi profond que celui d’une semaine de
peinture nécessaire pour terminer un «chef d’oeuvre» qui ne sera de toute façon au regard de l’histoire qu’éphémère lui aussi .
Pierre NAVA était avec moi en cette après midi de soleil et de ciel bleu pour préparer nos journées de randonnée et aquarelle de demain et après-demain, ces fameuses journées d’initiation informelles et conviviales du Festival de la randonnée Pleine nature d’Espalion dont je vous ai déjà ici même maintes fois parlé : il pense comme moi !
L’église dans son environnement, en croquis aquarellé toujours par Pierre : - elle n’est pas belle la vie ? … (Aquarelle Pierre NAVA)
Reste à partager ce bonheur tout simple, tout fort, tout vrai qui veut dire que peindre vite et simple est autant source de réussite que de se plonger dans une quête qui est sans fin, et qui ne débouche parfois pas toujours sur les espérances mises en elle … Je reviendrai là-dessus plus tard et croyez bien que je défendrai ce point de vue haut et fort, je sais de quoi je parle, il y a au moins 55 ans que je suis dans le bain, du côté de la palette et des pinceaux !
En attendant je vous dis « à bientôt », peignez comme bon vous semble et faites-vous plaisir, pour ma part je sais ce que nous allons partager demain .
Et si vous ne peignez pas rêvez, simplement les yeux fermés ou ouverts et soyez surs que c’est déjà faire de la peinture …
Pour ma part j’étais monté un peu plus haut au dessus du ravin où se perche le village le jour où j’avais réalisé celle-ci une après-midi de mai tout aussi ensoleillée … (Aquarelle Alain MARC extraite du livre «Aveyron, Carnet de routes», Éditions du Rouergue 2005 - 2008)