Stage d’initiation à l’aquarelle mise au service du carnet de voyage, en Rouergue .
C’est avec un peu de retard mais beaucoup d’enthousiasme que je vous invite aux temps forts de ce stage qui a récemment permis à une dizaine de personnes de s’initier ou de se perfectionner aux techniques de l’aquarelle en parcourant l’une des plus belles parties du Haut-Rouergue .
Le choix des sites de peinture, la programmation du stage et l’excellente météo, leur ont permis de découvrir des lieux de caractère dont certains sont très peu connus des aveyronnais eux-mêmes et auxquels j’ai déjà consacré plusieurs pages dans mon livre « Aveyron, Carnet de routes » .
En début de semaine la première journée « pique-nique-peinture » fut consacrée au lac de Pont-de-Salars, l’un des principaux « réservoirs » du massif du Lévézou, où les lumières matinales, la fraîcheur et le charme bucolique des rivages ont permis à chaque participant d’aborder sans complexes les problèmes relatifs aux reflets et aux perspectives particulières de ce types de sujet .
L’après-midi, les thèmes d’étude et de travail ont surtout été orientés vers la présence humaine en rapport avec ce plan d’eau (baigneurs, pêcheurs, centre nautique, etc.) afin de réaliser une première page très vivante de carnet de voyage .
Dans ce genre de sujet, où le calme et la douceur du matin d’été doivent se dégager de l’aquarelle, il ne faut pas hésiter à accentuer la perspective aérienne des couleurs pour que le fond du motif soit plus bleuté, plus doux, afin d’obtenir un effet de lumière plus léger et transparent .
Il est important que l’observateur soit littéralement « imprégné » de l’ambiance des lieux dès son premier contact visuel avec la peinture ainsi réalisée . Il faut qu’il puisse ressentir l’heure du jour, le silence ambiant, l’absence de vent, la quiétude et la fraîcheur du plan d’eau …
C’est-ce qui fait toute la magie de l’aquarelle : un art au service de la sensibilité et de la vision de chacun, adaptable à chaque personnalité ou perception, toujours différente selon les choix déterminants que nous faisons dès que nous sommes en face d’un motif … (Aquarelle Alain MARC 18 x 26 cm)
Ce stage a pour but de se sentir à l’aise face à tout motif mettant en valeur l'âme envoûtante et mystérieuse du Causse Comtal, le charme et l’architecture du Rouergue traditionnel, la richesse d’un terroir plein de surprises, de ses paysages multiples, et de son patrimoine toujours vivant . À travers un parcours authentique et enthousiasmant partant de Gages, village au bord de l'Aveyron près de Rodez, nous avons donc été de découvertes en découvertes, rencontrant les habitants de ces belles campagnes, invités même par certains d’entre - eux à partager le verre et la fouace de l’amitié .
Parmi les temps forts de la semaine, les croquis réalisés à la croix médiévale d’Estaing marquent notre rencontre avec l’une des plus belles expressions d’art populaire du Haut Rouergue, à la croisée des chemins de Saint Jacques de Compostelle et des itinéraires de vignerons descendant les délicats et bouquetés vins rouges des coteaux du petit vignoble environnant vers les gabarres du Lot .
Alterner les motifs en les disposant harmonieusement dans ses pages, conserver un rythme et une régularité expressive permettant une progression technique tout en améliorant l’impact visuel des travaux réalisés sont des objectifs accessibles à tous .
La variété des thèmes abordés permet à la motivation individuelle de ne jamais se laisser déborder par les difficultés ou la banalisation répétitive des motifs .
Le résultat, parfois enthousiasmant parfois décevant, est toujours un nouveau point de départ et c’est ainsi que la progression se fait pas à pas avec de plus en plus de réussite et de succès .
Cette ancienne maison, typique de l’architecture d’Estaing avec sa galerie et ses colombages, se situe à une centaine de mètre seulement de la croix ci-dessus .
Elle est reliée par un petit pont qui enjambe le ruisseau de la Caussane descendant d’Aubrac à son jardin en terrasse merveilleusement bien exposé sur le coteau, et jumelée à une dépendance ayant une toiture dite « à la Philibert Delorme » caractéristique de la haute vallée du Lot, (surtout en Lozère) .
Elle s’écroulait il y a 10 ans au moment où j’ai réalisé ce croquis, mais elle est aujourd’hui en cours de restauration et va redevenir l’une des plus belles maisons du vieux bourg . (Aquarelle Alain MARC 18 x 18 cm)
Voici l’étonnante église fortifiée d’Inières petit village près de Rodez à la limite du Lévézou et du Causse Comtal, édifiée entre le XIII ème et le XIV ème siècle .
C’est en 1442 que les habitants du hameau menacés par leur isolement et l’état d’insécurité dans lequel se trouvait le pays en ces temps reculés, la fortifièrent pour pouvoir tous s’y réfugier et y soutenir un siège, en créant ainsi un édifice religieux tout à fait rare et différent de celui de Sainte Radegonde un village voisin, dont l’église est fortifiée également .
Et telle que je l’avais peinte il y a près d’une vingtaine d’années … L’église est toujours identique, et sa triple fonction déterminée par chacun de ses niveaux est au contraire mise en valeur grâce à de superbes restaurations .
Son rôle était religieux avec l’église au rez-de-chaussée, de refuge collectif et stockage de biens et denrées sur quatre niveaux au dessus de la voûte de l’église, et militaire enfin à la hauteur des mâchicoulis et tourelles de défense .
Seuls certains des bâtiments alentour ont été modifiés, depuis la réalisation de cette aquarelle mais en respectant globalement l’architecture rouergate si caractéristique du lieu . Décidément un très beau coin à visiter et à peindre ! (Aquarelle Alain MARC 21 x 30 cm)
Le proche - pigeonnier du Bruel à l’heure du retour des brebis .
C’est l’un des plus beaux du Rouergue, et son bâti en pierres sèches, sa couverture de lauzes en carène de bateau renversée, son escalier de calcaire, en font une petite merveille d’architecture rurale traditionnelle qui témoigne de l’ancestrale richesse de la ferme dont il marque l’entrée .
Certains l’ont peint du côté de sa façade sud, d’autres, grâce à l’aimable autorisation de la fermière, depuis l’intérieur de la cour …
Le voila vu de l’intérieur de la cour . Un escalier de calcaire permet d’accéder à sa porte et sert également de contrefort au mur qui le soutient .
Un char lourdement chargé de paille ou de foin pouvait aisément passer en dessous, et sa massive porte à deux battants se referme avec légèreté et précision grâce à un ingénieux système de pivots d’appui supportant le poids de ses battants .
Vous trouverez dans mon ouvrage « Aveyron Carnet de routes » (Éditions du Rouergue) la vue sud de ce porche, tel que je l’ai peint il y a deux ans . (Aquarelle Alain MARC 19 x 27 cm)
Séance de peinture ensoleillée sur le Causse Comtal . Thème de la matinée : architecture pastorale caussenarde et abris de bergers .
De drailles en dolines nous avons été à la rencontre de ces adorables constructions de pierres sèches de calcaire appelées ici « cazelles » qui exploitent les reliefs du terrain, et sont généralement orientées sud ou sud-est, à l’abri du vent du nord .
J’ai peint celle-ci plus au sud dans l’Hérault où on les nomme « capitelles » .Ce sont des bories en Provence ou des « gariottes » en Périgord .
Elles constituent des abris très surs et des sujets de peinture fort intéressants à aborder, surtout pour illustrer un coin de page de carnet lorsque celui-ci est consacré à la passionnante thématique rurale du causse . (Aquarelle Alain MARC 21 x 30 cm)