Spectaculaire et minutieux geste du concassage des noix d’argan .
Les « aqqayn », (noyaux des noix de l’arganier débarrassés de leur pulpe au pluriel), sont maintenant toutes réunies dans des paniers .
Les femmes se livrent à présent au travail le plus spectaculaire mais aussi le plus fastidieux et le plus délicat de la chaîne de fabrication de l’huile d’argan : l’awrag, le concassage des noyaux .
C’est qu’il faut une grande habileté pour tenir entre 2 doigts le noyau lisse et glissant bloqué sur l’enclume de pierre (appelée « assargw’n wawrag »), et frapper de l’autre main d’un coup sec la tranche de clivage de ce noyau avec une autre pierre (la « taggunt’n wawrag ») aux allures à la fois de galet et de hache polie, pour extraire l’amandon (le « tîznint ») si précieux : … mes essais personnels se sont toujours soldés par des doigts écrasés et les fous rires de l’assemblée !
Les concasseuses, (appelées « timragin »), se rassemblent en une tiwizi (réunion d’aide collective) au cours de laquelle elles se retrouvent traditionnellement de douar en douar ou dans une coopérative, pour concasser ensemble ces milliers d’aqqayn, en extraire les tîznin, les trier, les préparer et réaliser toutes les opérations que nous allons bientôt découvrir, afin d’élaborer leur si précieux liquide… (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)
Il faut dire qu’une « aqqa», (noyau d’argan au singulier) est 6 à 7 fois plus dure qu’une noisette, et qu’il faut environ 800 Kg d’aqqayn (noix séchées - pluriel -), pour en extraire 40 kg d’amendons seulement !
Ces 40 kg d’amendons ( « tîznin » au pluriel) ne fourniront à leur tour que 18 litres d’huile d’argan, après une suite d’opérations qui est encore loin d’être terminée au moment de l’awrag …