Le pressage de la pâte à la main :
C’est la dernière opération, la plus importante car c’est d’elle que va naître l’huile avant d’être filtrée .
Les femmes se sont à nouveau regroupées, et chacune devant son tazlaft’n yîzmi (le plat à bec versoir) malaxe de la main l’amlû, cette pâte molle obtenue par le broyage à la meule des tiznin, les amandes des noix d’arganier .
Ce n’est pas une mince affaire ! Il faut verser sur cette pâte, à l’aide aghwnja (sorte de cuillère creuse), ou avec un pichet à bec fin, un peu d’eau tiède (aman ulbanin) et mélanger le tout jusqu’à ce que la pâte se forme en petits grumeaux dans le creux de la main . Le résultat ressemble à du couscous brillant et ambré .
On pense à ce stade du travail que 100 kg de fruits mûrs et plus de quinze heures de concassage, torréfaction, passage à la meule, malaxage, pressage, ont tout juste suffits pour obtenir un litre d’huile qui servira à l'alimentation ou au soin du corps, suivant la nature des tiznin utilisés, torréfiés ou pas ! (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)
C’est à ce moment-là que les grumeaux commencent à s’agglomèrer et à former la tazgemmut (ou tazegmut), nageant dans l’huile d’argan . La tazgemmut est enfin pressée (c’est l’îzmi : le pressage) pour en extraire le plus possible l’huile qu’elle contient encore . Il ne reste plus après pressage et extraction de l’huile qu’un résidu brun légèrement feuilleté comme des copeaux qui est le tourteau (tazgemmut toujours) qui sera donné comme nourriture au bétail pendant l’hiver car il est extrêmement nutritif puis qu’il contient encore 45% d’huile ne pouvant être extraite d’une façon aussi artisanale . On pense à ce stade du travail que 100 kg de fruits mûrs et plus de quinze heures de concassage, torréfaction, passage à la meule, malaxage, pressage, ont tout juste suffits pour obtenir un litre qui servira à l'alimentation ou au soin du corps, suivant la nature des tiznin utilisé, torréfiés ou pas !