Joseph Zbukvic, avec ses peintures d’atmosphère où la vie rurale et les scènes urbaines sont empreintes d’une forte intensité vibratoire, est l’un des aquarellistes contemporains australiens que j’aime le plus (allez voir ses aquarelles ici vous m‘en direz des nouvelles !), car sa façon de travailler a une certaine parenté avec celle que nous appliquons sur le terrain lors de nos carnets de voyage.
Au moment où nous sommes totalement immergés dans les splendeurs sud marocaines à l’occasion du stage "Sur les pistes du Grand Sud en 4 x 4" (j’ai programmé cet article pour vous avant de partir), j’ai pensé que vous auriez plaisir à découvrir la façon de travailler de cet artiste incomparable, dans le cadre de ses thèmes de prédilection.
Ici, il choisit une gamme de sujets du quotidien campagnard ou urbain pour réaliser ses aquarelles, prouvant qu’il n’existe pas de sujets inintéressants, et que c’est notre propre regard avant tout qu’il nous faut changer si on veut pouvoir s’émerveiller de tout.
En peignant dans et autour de Melbourne, il capture dans le bruit et la chaleur d'une journée de fin d’été une équipe de la voirie au travail dans la rue, des vendangeurs dans un vignoble, des ouvriers travaillant sur un yacht dans un chantier naval, et des cuisiniers de plein air comme nous en avons rencontré sur la Place Jemaa El Fna à Marrakech en début de stage…
Regardez comment il oppose dans toutes ses aquarelles l'ombre à la lumière en contrastes simultanés de valeurs pour bien mettre ses sujets en évidence et comment il utilise les couleurs vives pour dynamiser son motif Lian Quan Zhen, mais .
Observez bien sa façon de capter le mouvement de ses personnages, de leur donner vie, d’induire par quelques coups de pinceaux les gestes du quotidien qui suggèrent la vie.
Que pouvons-nous en déduire ?
- Qu’il faut, si on veut progresser dans ce domaine si important de la présence de personnages pour faire vivre une aquarelle, réaliser énormément de croquis sur le vif, arpenter crayon et carnet de croquis en main les parcs et jardins publics, se mettre devant la télé (chaînes de voyages si cela vous inspire davantage, zapper jusqu’à ce que vous trouviez des personnages qui vous inspirent - mais pas de portraits ni de personnages trop rapprochés pour commencer -), et dessiner, dessiner, dessiner, en faisant des hachures, en abandonnant le sujet s’il s’en va, en ne gommant pas mais en recommençant à côté, et ne vous en faites pas si c’est raté, car il faut rater beaucoup pour commencer à réussir un jour !
Intéréssant de suivre Joseph Zbukvic sur le terrain, et de voir combien les jeux de couleurs et de contrastes de valeurs sont importants dans la traduction de sujets comme les siens...