Du col de Boutaghrar à Boumalne Dadès.
Le bonheur de prendre une telle piste, de bon matin, quand le soleil se lève à l’horizon, et de réussir nos séances de peinture, est lié au respect que nous aurons pendant notre trajet pour les autochtones que nous rencontrerons . Car une telle piste emprunte un parcours où les gens sont authentiques et ont beaucoup de valeur, où la mentalité n’a pas été « polluée » par le tourisme de masse . Il nous appartient donc, pour savourer pleinement la chance que nous avons d’aller peindre dans d’aussi intéressants endroits, d’être encore plus discrets et attentif aux personnes que nous rencontrerons afin de déranger le moins possible leur vie quotidienne, tout en leur montrant l’intérêt que nous accordons à leurs paysages, leur architecture, leur culture, en leur expliquant lorsqu’ils nous le demanderont ce que nous faisons, et ce que ce travail (car c’en est un) peut leur apporter à travers le regard (non volé mais mérité et valorisant) que nous donnerons de leur région et de la vie qu’ils y ont développée .
Montée au col de Boutaghrar côté sud . Au fond la ligne bleutée du Djebel Sarhro . L’opposition des couleurs est déjà forte et invite à une pose de lavis rapide . Nous n’en prendrons pas le temps cette fois car nous sommes déjà en retard si nous voulons nous arrêter à Boutaghrar . (Photo Alain MARC)
Nous voici au col, où la vue vers le nord-est s’ouvre sur l’oasis accompagnant le cours de l’Oued Gmoun et des villages de Boutaghrar et Tamalou . (Photo Alain MARC)
À l’ opposé, vers l‘ouest, on retrouve en aval même la vallée avec au loin le village de Tourbist . (Photo Alain MARC)
Le sommet de l’Ighil Gmoun à peine enneigé (il culmine pourtant à 4071 m !) depuis toujours le col de Boutaghrar . (Photo Alain MARC)
Pour cet itinéraire je déconseille vivement (même si vous êtes équipés d’un bon véhicule tout terrain) de l’emprunter par mauvais temps, encore moins en plain hiver si la neige menace . Dans ces conditions-là ou par temps de pluie le franchissement du col est extrêmement dangereux, ne serait-ce qu’à cause des fréquents glissements de terrain et de la piste glissante et boueuse où nul parapet ne pourrait vous arrêter .
La belle aquarelle des sommets vus du col, réalisée par Yolande GERDIL en 10 mn seulement : il y a longtemps que Yolande travaille dans l’esprit de l’aquarelle rapide si utile en carnets de voyages ! (Aquarelle Yolande GERDIL )
Nous sommes ici aux abords de Tamalou et Boutaghrar . C‘est toujours à regrets que nous voyons des départs de gorges et de défilés à la sortie même du village sans avoir la possibilité de nous y rendre . La présence d‘un petit hôtel à Boutaghrar nous ouvrira peut-être cette possibilité à l‘avenir ? (Photo Alain MARC )
Installation de notre petite équipe devant ce superbe paysage : l’occasion d’y réaliser des panoramiques aux éclatantes couleurs … (Photo Alain MARC )
Le panoramique d’Edith FINET, superbe lui aussi sur 2 pages en vis à vis … (Aquarelle Edith FINET )
Une autre page du carnet de Yolande : inspirée par la beauté de la lumière son travail est la traduction la plus coloriste de ce paysage . (Aquarelle Yolande GERDIL )
Un peu plus vers l’aval nous avions peint ici au bord de l’oued Gmoun il y a 3 ans . Au fond c’est le village de Tourbist . (Photo Alain MARC)
J’avais rapidement esquissé ce croquis aquarellé, ne terminant pas le côté droit pour laisser à l’oued et à la montagne toute leur importance … (Aquarelle Alain MARC )
Je consacrerai plus tard, lorsque je reviendrai sur cette piste de nombreuses séances aux rochers naturellement multicolores qui accompagnent l’itinéraire . Si c’est le paradis des géologues c’est aussi celui des peintres et des poètes des couleurs de la roche . (Photo Alain MARC)
Les amateurs de toiles abstraites seraient servis ici : que de points de vues originaux et à l’étrange beauté nous réserve ce parcours ! Paradis des photographes aussi ? (Photo Alain MARC)
Ces formes et ces couleurs, assimilables à bien d’autres dans le désert m’avaient servies l’an dernier comme support d’étude à toute une série consacrée à ce monde sans limites, où nous cheminons aux frontières de l’informel … (Aquarelle Alain MARC)
Retour à la réalité sur la piste reliant Boutaghrar aux Gorges du Dadès : des petits points s’animent au mileu de l’immense toile abstraite ; c’est une caravane de nomades, en déplacement . Il nous faut dès à présent chercher un endroit pour nous garer avant de la croiser, couper nos moteurs, et la laisser passer sans l’effrayer ni la gêner . (Photo Alain MARC)
Nous avons à présent rejoint Boumalne du Dadès pour notre repas de midi . De la terrasse du restaurant la vue sur la vallée du Dadès est splendide … (Photo Alain MARC)
L’occasion d‘organiser une séance « prise de notes » outil trop peu usité du peintre voyageur et pourtant si efface pour qui veut progresser ! (Photo Alain MARC)
Il suffit de très peu de temps pour prendre des notes : graphisme suggestif, annotation rapide des couleurs où seront notés nuances et dégradés . Ce travail pourra ultérieurement servir de base à une aquarelle libérée du sujet, mais expressive et empreinte de créativité … (Notes d’étude Alain MARC)
Recollées dans une pages du carnet les notes de voyage constituent des éléments dynamiques dont le charme ne peut que donner plus de caractère encore motifs alentour . (page du carnet d’Edith FINET)
Après cette superbe matinée, un bon tagine nous a tous réunis au dessus du vaste panorama qui était le thème de la séance de prise de notes . Après manger, départ pour les gorges du Dadès …
Ce sera l’importante étape du prochain article consacré à la deuxième partie de cette journée hors du commun, où nous avons réalisé un grand nombre de motifs compte tenu de la longueur du trajet et du peu de temps dont nous disposions pour cela . Nous le devons essentiellement à la rapidité de notre pratique et à la maîtrise des techniques de synthèse dont la prise de notes est l’une des clés (car elle sert aussi à voir ce qui est important et ce qui ne l’est pas, comment faire pour ne pas perdre de temps dans l’analyse du sujet autant que dans la mise en valeur des éléments de référence l’exprimant au plus près ) .
À bientôt donc, pour de nouvelles découvertes aquarellées …