De Tifoultoute à Agdz .
Jolie casbah de Tifoultoute, presque aux portes de Ouarzazate : une visite conseillée avant d’aller sur d’autres routes . Nous, c’est vers Zagora que nous descendons ensuite, avec une halte devenue à présent traditionnelle sur les hauteurs de l’Anti-Atlas … (Vidéo Alain MARC)
Nous y avons toujours passé des heures de pur bonheur sur le bord de l’oued, à dessiner la casbah, tôt le matin ou tard le soir . Le soir, quand le ciel rougeoie, les murailles de pisé ont la couleur du ciel . Le matin, quand il se pare de cet or si fin qu’on dirait une poussière précieuse, le ksar poudroie de cette même dorure à faire pâlir d’envie les cinéastes de l’Atlas Corporation Studios . Même Ptit’Jo en a des souvenirs enchanteurs !
Il est déjà tard au moment où je prends cette photo . Nous rangeons carnets, couleurs et pinceaux, car la lumière commence à transformer murailles et façades en une masse uniforme qui ne donneras plus grand-chose ni pour le peintre ni pour le photographe … (Photo Alain MARC)
L’un des moments où les bords de l’oued en dessous de la casbah ont le plus de charme est celui où les autochtones récoltent les dates (fin octobre), les faisant tomber par paquets massifs sur de grandes bâches colorées . Voilà un autre sujet de carnet qui n’est pas des moins intéressants et qui préfigure déjà notre traversée de la grande palmeraie du Draâ qui nous attend sur le chemin . Faire déjà quelques croquis, en se promenant au pied des palmiers est un pur bonheur, je vous l’assure ! (Photo Alain MARC)
- Quand avais-je peint la casbah, ce jour-là ? Je ne m’en souviens plus, le temps s’est arrêté dans ce flamboiement carthame et or, où les ombres bleues
s’insinuaient déjà dans les palmiers du bord de l’oued … Peut-être ce jour-là avais-je oublié la montre pour découvrir le Temps … (Carnet Alain MARC)
Mais le temps nous rattrape toujours, nous, pauvres occidentaux qui n’avons que la montre et jamais le temps de nous poser pour donner à la contemplation la juste profondeur de sa véritable dimension méditative …
Nous avons retraversé l’oued Ighissi pour rattraper la route de Ouarzazate, laissant derrière nous le plateau aride et légèrement ondulé, derrière lequel s’éloignent les neiges de l’Atlas .
Tout juste est-il creusé, ce plateau de Ouarzazate, du parcours à fond plat des oueds . Celui-ci était parsemé de fleurs bleues comme de grosses touffes de thym
mais m’approchant pour en cueillir, je me suis vite aperçu avec résignation qu’il ne s’agissait que de plantes si piquantes, que seule l’aquarelle suffisait pour en garder le souvenir ! (Carnet
Alain MARC)
90 km plus au sud, la route serpente et s’élève en lacets pour franchir l’Anti-Atlas, peu après le village des Aït-Saoun . Les pentes de la montagne se
déclinent alors en empilement de strates au couleurs brunes et ocres du plus bel effet . (Carnet Alain MARC)
L’occasion aussi (presque toujours) de faire connaissance de quelque marchand ambulant ou d’un montreur d’uromastix (merci Adil pour m’avoir appris son nom) qui se feront un plaisir de poser pour vous si vous les gratifiez d’un pourboire bien mérité . (Photo Alain MARC)
Nous faisons alors une halte picturale des plus profitables, car pendant ce temps-là les moteurs des véhicules mis à rude épreuve dans la chaleur de la montée peuvent un peu refroidir .
Ahmed était de ceux-là qui avait bien voulu poser pour moi, magnifique, si majestueux que je n’avais même pas dessiné son lézard du désert (voir vidéo ci-dessus, vous retrouverez ce sympathique personnage et les différentes étapes de sa réalisation dans nouveau numéro spécial de « Dessins et Peintures » - n°13 de février - mars 2008) . (Aquarelle Alain MARC)
Étude des couleurs des pentes du col des Aït-Saoun (nommé également col du Tizi‘n Tinififft il culmine à 1660 m) . Il est toujours intéressant de faire une étude de couleurs sur le papier même lors d’un relevé rapide comme celui-ci . (Croquis Alain MARC )
L’autre versant en couleurs directes par Pierre NAVA
( temps de travail 3 mn, et il y a tout, même la chaleur ! ) .
« Personnages au col », toujours de Pierre NAVA (temps de travail à peine plus que le motif précédent : à part la photo, vous connaissez moyen d’expression plus rapide qui soit aussi créatif ? )
En bas, de l’autre côté du col, on arrive à Agdz, au pied du Djebel Kissane dans une sorte de paradis qui va se prolonger sur 150 km, jusqu’au sud de Zagora : la vallée du Draâ et ses superbes palmeraies, où nous ferons une étape dans le prochain article, un très beau parcours en perspective ... (Photo Alain MARC)