Andalousie, une halte autour de Zueros …
Juste avant Baéna, petit détour par les portes du parc naturel des Sierras Subbétiques et du Labatéjo ( 1380 m, l’un des deux principaux sommets de ce massif, le second étant le Tinosa qui culmine à 1570 m ) .
C’est un espace protégé parmi les plus remarquables de l’Andalousie karstique, où une riche faune d’animaux aussi rares que la musaraigne d’eau ou le chat sauvage vit paisiblement sur plus de 30.000 hectares . La végétation, typiquement méditerranéenne envahit les espaces sauvages qui dominent les cultures d’oliviers, mouchetées en ce moment du blanc et rose des amandiers dont la floraison est presque passée .
C’est en dessous du premier village blanc que nous rencontrons sur cet itinéraire, Luque, blotti lui aussi au pied de son château mauresque, que nous ne pouvons résister à une séance d’aquarelle tant le contraste est grand entre les tendres couleurs des amandiers et l’aspect sombre et hautin de la place forte à contre-jour . (photo Alain MARC)
Le blanc du village se mêle à celui des amandiers et la fière silhouette de la forteresse me fait penser aux châteaux cathares de Quéribus, Peyrepertuse, Montségur, où nous avons été peindre si souvent . (aquarelle Yolande GERDIL)
Pierre réalise plusieurs ébauches de ce paysage, donnant une interprétation tour à tour douce et poétique ou plus contrastée du motif, selon les passages nuageux et la lumière qui en modifient considérablement la perception . (aquarelle Pierre NAVA)
Dans cette aquarelle, je retrouve en moins dramatique l’atmosphère particulière d’une gravure du XIX ème siècle, dégagée de toute façon par ce lieu lorsque l’orage menace ou dans les lumières du contre-jour . (aquarelle Pierre NAVA)
Plus loin sur la petite route qui serpente en bas du Labatejo : Zueros, un village que j’aime beaucoup, qui avance au dessus des oliviers comme le front d’un glacier avec ses maisons étincelantes de blancheur . (photo Alain MARC)
La Sierra, les oliviers et les arbres en fleurs dessinés par Yolande Gerdil . Au dessus, dominant ce paysage et le village, se trouve la caverne des « Murciélagos », à laquelle nous sommes montés avec le groupe de peinture en 2002, pour profiter d’une vue à couper le souffle sur la « campigna » alentour et la vallée du Guadalquivir tout au fond . (aquarelle Yolande GERDIL)
Le village de Zueros avec à sa droite sur une arête rocheuse dominant le vide son château nasride se confondant avec la roche environnante . (aquarelle Yolande GERDIL) Départ de Zueros, passage rapide par Baéna superbe bourgade blanche suivie d’une série d’autres aussi importantes sur la route de Cordoue : Castro del Rio, Espéjo (où nous reviendrons dans 2 jours), Santa Cruz, Torres Cabrera . Elles mériteraient toutes un arrêt prolongé, mais ce sera pour plus tard car l’après-midi est bien avancée et j’aurais aimé arriver à Cordoue avant la nuit .
Les kilomètres défilent vite, nous ne nous sommes pas arrêtés depuis notre départ de Zueros, et un besoin naturel se faisant de plus en plus pressant, je décide de quitter la nationale au premier carrefour trouvé . En voici un justement, splendide, avec un panneau de stop tout neuf, c’est une « deux fois deux voies », sauf qu’aucune direction n’y est indiquée . Clignotant, on tourne . … Et 30 mètres plus loin, cette splendide route s’arrête d’un coup dans un champ ! Nous nous regardons interloqués, pouvons aller d’un côté à l’autre de la route sans craindre de voir surgir la moindre voiture ! Ultime et inattendue surprise avant notre arrivée à Cordoue . La photo est indispensable pour mémoriser ce souvenir, elle est pour vous qui n’avez peut-être comme nous jamais vu cela .
Étrange carrefour, flambant neuf, avec une route qui ne mène qu’à quelques mètres dans un talus ! Aucun piquetage n’indique plus loin qu’une voie va être ouverte ici, et aucune route autre que la nationale dans les environs, nous nous posons de nombreuses questions : - exercice d’examen pour les ingénieurs des ponts et chaussées locaux ? - vestiges d’un décor de tournage ? - matériaux et budget à « épuiser » sur ce secteur lors du « re-goudronnage » de la nationale ?
Si quelque un connaît la réponse, qu’il nous en fasse part !