La colombe et l’avion …
Surtout ne lisez pas ce billet si vous trouvez qu’il est trop long, après plusieurs semaines de silence, c’est peut-être trop
d’un coup !
Car voyez-vous, j’en avais préparé un pour vous fin 2008 intitulé « Bonne et Heureuse Année 2009 » .
Hors je le remplace par celui-ci en ressortant un très vieux motif (je l’avais dessiné dans les années 1970) dont je me demandais bien à l’époque, dans quelle réalité il pouvait bien s’inscrire un jour ….
J’avais oublié ce motif au fond d’un carton à dessin, et j’y retombe ce matin dessus par hasard, comme s’il me fallait absolument le revoir aujourd’hui .
Toutes ces années sont passées sans même penser que les rêves ou visions que nous avons nous, (les personnes que d’autres qualifient « d’artistes »), puissent être parfois visionnaires ou prémonitoires, quand on se demande généralement à quoi ils peuvent bien être utiles ou servir, sachant que tous ces rêves ou visions sont en principe complètement incompris des contemporains de leur auteur quand ce n’est pas de l’auteur lui-même !
Cependant il arrive que celui-ci soit très clairvoyant sur leur implication pratique dans la réalité, et lorsqu’il s’agit d’un génie ce sont même des évidences même s’ils ne les voient pas se concrétiser de son vivant (oh combien Léonard de Vinci aurait aimé voir ses machines volantes voler !), alors que l’artiste « ordinaire » dont je fais partie ne bénéficie que de la condescendance amusée ou narquoise de ses contemporains un sourire au coin des lèvres, qui le qualifient de « doux rêveur », ou de sacré opportuniste lorsque son rêve se projette de son vivant dans la réalité, en mettant sur l’évènement l’étiquette de hasard et de coïncidence, quand ce n'est pas de savant calcul d'intérêt …
En repensant au billet que je vous avais initialement préparé, considérez cette phrase comme capable de le remplacer car il est bien évident que je vous souhaite une Très Bonne et Heureuse année 2009 avec tout ce que cela comporte de vœux de bonne santé, de joie, d’amour et de paix, que le dessin d’un oiseau fut-ce d’une colombe ne peut bien sur pas résumer !
J’en profite pour vous remercier des centaines d’e-mails et de lettres que vous m’avez envoyés, un courrier qui me fait vraiment chaud au cœur mais qui est si important que même en y travaillant jour et nuit je n’arrive pas à le mettre à jour, veuillez bien m’en pardonner .
Alors disais-je, je retrouve cet ancien dessin qui prend soudain à mes yeux tout son sens, car l’actualité me l’écrase au milieu de la figure en me disant : « - tu vois dans cet espace où le temps n’existe pas et d’où tu l’as puisé c’est à ce moment-ci qu’il faut le relier, à toi d’en interpréter la réalité symbolique avant de la partager ! »
Déjà, il y a la trajectoire d’un petit avion de papier en forme d’oiseau (je crois au moment où je l’avais dessiné que c’était une colombe même si elle n’y ressemble pas trop), un avion dont on se demande s’il est en train de planer ou de piquer .
Ensuite je me pose la question de savoir ce qu’il est, cet avion de papier : certainement pas l’un de ceux de ces pays qui se disent civilisés et qui prennent pour cible des écoles et des hôpitaux (assez analphabètes et incompétents d’ailleurs pour ne pas savoir lire les trois lettres « ONU »), qui, comme les chars provenant des mêmes arsenaux tuent indifféremment femmes, enfants, vieillards et des centaines d’autres innocents … D’ailleurs je me demande bien (et cela vraiment je ne le comprends pas), comment parmi les commanditaires et les exécutants d’aussi ignobles actes, des femmes (dont me semble-t-il l’une des plus nobles et belles vocations est de donner la vie) peuvent être impliquées, et de surcroît se justifier avec autant d’arrogance que d’absurdité, comme si le monde entier était idiot, aveugle et sourd à une vision des choses bien différente de celle qu’elles veulent bien (à l’instar de leurs équivalents masculins) véhiculer, il y a bien assez de faits et de témoignages neutres, impartiaux et objectifs pour le prouver !
Tuer des enfants : ce genre de chose abominable m’est insupportable (peut-être à vous aussi) et m’empêche de dormir depuis des semaines, me réveillant après des cauchemars la nuit alors que je ne devrais même pas être concerné, n’ayant aucun lien, aucune parenté avec les peuples visés, que voulez-vous, je n’aime ni l’injustice ni la cruauté, mais ce qui est fait est fait, on ne peut pas les ressusciter . Il faut que cela cesse . Cela il fallait que je le dise et que vous le sachiez si vous avez vous également quelque égard pour la vie (ce qui ne peut que vous honorer), peut-être est-ce ainsi que ressort tout le poids, toute la souffrance d’un enfant perdu, sentiment exacerbé et compréhensible seulement par celle ou celui qui l’a déjà vécu … En tout cas il n’y a pas besoin d’être stratège, énarque ou polytechnicien pour comprendre que les batailles gagnées sur le terrain en se retirant de champs de ruines fumantes et en signant à grand renfort médiatique une paix qui laisse derrière soi des milliers de vies anéanties ou supprimées est une guerre perdue d’avance partout ailleurs que sur le terrain, car elle couvre de honte, de bêtise, d’opprobre et de cruauté celles et ceux qui l’ont réalisée !
Non, mon avion de papier n’est certainement pas ce genre d’avion-là soyez-en persuadé (e), j'aimerais qu’il ressemble plutôt à celui qui s’est posé comme par miracle à la surface de l’eau en sauvant tous ses passagers, après avoir tracé une trajectoire qui au contraire laisse admiratif, (bien que n’ayant rien à voir avec celle de l’oiseau de mon dessin - ironie du sort il semblerait que ce soient des oiseaux qui l’aient même provoquée, comme quoi les symboles peuvent se superposer -), qui dans ce cas en suscitant le bonheur et l’espoir, prouve combien la nature humaine en utilisant le même genre d’outil est aussi apte à produire le meilleur, dès l’instant où les mains qui le pilotent ont des intentions tournées vers la vie …
C'est un fait : la vie sauvée, la vie sauvegardée, la vie protégée peut de ses vastes ailes aller ailleurs porter la vie, espoir, bonheur et libeté, c’est la moindre des choses qu’en ce début 2009 je voulais vous souhaiter en même temps que s'arrêtent tous les conflits, toutes les absurdités pour que tous les hommes soient frères quelles que soient leurs origines, leur religion, leur culture ou leur mode de pensée .
Quant à moi qui essaie aussi de voler de bien plus modeste façon je vous laisse sur cet espoir pour aller avec mes amis du parapente vérifier, aérer et replier mon parachute de secours (en espérant n’avoir jamais à m’en servir car ce n’est pas un parachute doré), et mardi dès la première heure je redescends au fond de l’Aven Noir, je suis peut-être comme vous en ce début d’année : j’ai besoin plus que jamais de paix, de beauté, de candeur et de pureté !
Quand je vous retrouverai à travers la suite de ce billet ce sera pour appliquer les premières bonnes résolutions de cette année, à commencer par vous présenter un ami artiste trop méconnu, vous verrez bien de qui et de quoi je vous parlerai …