En route pour le stockage des fruits de l’arganier .
Les « tifiyyict », noix mures de l’arganier, sont prêtes à tomber : voici venu le temps de l’ « azway » et du « tigri » . Ce sont les temps forts du gaulage et du ramassage .
Les femmes, s’entraident par petits groupes dans ces travaux des champs et s’affairent souvent en chantant, comme elles le font aussi au cours de la récolte des olives, ce qui donne des scènes bucoliques d’une rare beauté restant à jamais gravées dans la mémoire du voyageur … Les noix sont mises dans des paniers souples que l’on nomme « agwnin », faits d’inif ou de palmes, eux-mêmes constitués de poches plus petites dites « tigwninin », le tout étant réuni dans une grande « tazgawt » sorte de sac contenant plusieurs agwnin (on dit « igwninen » au pluriel) et ramené à dos d’âne jusqu’à la maison ou à la coopérative pour y être stocké .
Parfois comme ici, les noix de l’arganier sont ramenées directement dans des besaces calibrées de transport à dos d’âne, ce qui permet de les vider plus facilement en arrivant dans les pièces du douar qui jouent le rôle de greniers … (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)
Ces pièces spéciales sont aménagées au rez-de-chaussée des habitations pour emmagasiner les noix d’argan et éviter aux rats de se rassasier du précieux fruit . Il arrive que ce dépôt de denrées ne soit pas touché pendant plusieurs années en consommation domestique, si les stocks précédents, utilisés au fur et à mesure des besoins de la maison, sont suffisants …