Terminer ce carnet n’est pas une si mince affaire, et vous allez m’accompagner dans cette tâche :
D’abord réaliser les différents papiers pour la couverture . En techniques mixtes (encres, poudre d’or et acrylique sur papier de soie), je désire qu’ils soient comme ces vieux cuirs et ces vieux papiers vus dans les bibliothèques des médersas, à la fois usés, patinés et précieux et qui sont tout à fait introuvables même au fond des souks de Marrakech : 2 jours de travail acharné avec les nuits comme temps de séchage .
Ensuite mettre en forme les différentes pages qui ne sont pas toutes à la même dimension (il y en a aussi de verticales et des horizontales), les assembler, les relier, puis concevoir la couverture et enfin manufacturer le tout sans oublier le fermoir fait d’un joli coquillage fossile ramassé sur la piste de Hassif-El-Had .Petit à petit la couverture prend forme avec les papiers spécialement conçus à cet effet, avec les rehauts de poudre d’or et de cuivre . (Photo Alain MARC)
Pendant que les différents vernis de la couverture sèchent, l’assemblage des pages et leur reliure se révèle une opération captivante mais délicate … (Photo Alain MARC)
La finition intérieure de la couverture du carnet est aussi très importante : elle est encollée de Relon, ce tissu utilisé par les encadreurs et les relieurs qui est tendu sur des feuilles de papier . (Photo Alain MARC)
L’attache est réalisée avec un coquillage fossile ramassé sur la piste lors du voyage, et collé sur la couverture du carnet . Ce système permet à un ruban traversant les côtés de cette couverture de fermer le carnet en s’accrochant au coquillage . (Photo Alain MARC)
Voici le carnet terminé . C’est un bel ouvrage de 160 pages, un véritable livre, une œuvre collective qui est en plus un magnifique souvenir . (Photo Alain MARC)
En ouvrant le carnet on part pour un deuxième voyage, d’autant plus agréable que c’est avec les yeux et le cœur de 13 personnes qu’on le fait ! (Photo Alain MARC)
En conclusion, ce carnet de voyage est le résultat d’une belle aventure, mais c’est surtout une expérience riche d’enseignements .
Elle avait pour but de répondre à deux intéressantes questions :
- La multiplicité des regards, des perceptions et des différences de niveaux (il y avait aussi des carnettistes « débutants » tant en aquarelle, dessin que voyages parmi nous) sur un trajet comportant des sujets identiques peut-elle apporter une complémentarité, une approche différenciée et une richesse supplémentaire au carnet de voyage, sans risque de répétition, de similitude et d’uniformité ?
- Est-il possible de réaliser un véritable carnet collectif au cours d’un périple de 1100 km en une semaine seulement, dans laquelle on prend aussi le temps de marcher, de rencontrer des gens, se cultiver, partager ensemble des moments de convivialité et de suivre aussi un stage de formation but principal du voyage ?
À ces deux questions la réponse est oui, doublement oui, le résultat parle de lui-même !
Ce voyage était d’abord un stage « carnet de voyage » destiné à donner à chaque participant plus d’autonomie, d’aisance, de maîtrise, et d’être plus opérationnel dans sa création personnelle . Hors je pense avoir pleinement joué mon rôle de formateur tant dans le cadre du programme de formation que celui du suivi permanent du groupe, le bilan tant formatif, quantitatif, que qualitatif étant particulièrement positif .
Enfin la multiplicité des regards sur les même sujets, loin de les avoir stéréotypés et banalisés de façon répétitive les a au contraire révélés dans leurs différentes approches perceptives, et en feuilletant les pages du carnet on a une impression d’une découverte de chaque site de peinture comme si on tournait véritablement autour, cela est un atout supplémentaire pour cet ouvrage .
Quant au résultat, il n’y a pas une page qui dénote par rapport à une autre, chacune a son charme et sa personnalité, ce « livre » est beau, la dynamique du groupe étant littéralement subvenue à toute méforme individuelle !
Je termine l’histoire de ce carnet en ajoutant que j’y ai aussi largement contribué en y apportant mes propres pages, idées et conception, et en remerciant les participants (tes) à ce stage, les carnettistes, illustrateurs et auteurs de «La piste de lumière rose» comme je l’ai fait précédemment pour nos chauffeurs et notre guide Hassan, et en rappelant leur nom ici :
Viviane BARBIN, Magali CHADEAU, Bernadette CAZAL, Dany DANGELSER, Marylene DERRIEN, Nicole GUENIN, Rose-Marie HENRY, Catherine HEREN, Nathalie LEFEBVRE, Bernadette PONDICQ
Marianne et Daniel SCHNEIDER . Leur nom à tous est noté au verso de chacune de leur page .