De la route de l’aéroport au noble métier de garagiste…
Adeline et son papa sont revenus cette nuit chercher les valises à l’aéroport …
Mais une fois de plus elles n’y étaient pas . Notre immobilisation commence à nous peser . Mais autour de nous personne ne s’en fait : - bagages perdus, quoi de plus normal ? C’est si fréquent ici ! Et puis après tout nous ne sommes pas les seuls : plus de la moitié des voyageurs de l’avion que nous avions pris est dans le même cas . - Affaires personnelles, batteries, pharmacie, médicaments en appoint pour la brousse ? … Et le foie gras, la bonne charcuterie aveyronnaise pour notre réveillon de Noël ? … Et tout le reste ? - Aucune importance, on n’a pas besoin de tout cela ici ! On vit simplement, de tout, de rien, des fruits sauvages qui poussent toute l’année, de petits bouts de ficelle, de petits boulots quand il y en a … 17h 30 ce 23 décembre : pour oublier un peu les valises nous sommes en route pour le marché artisanal, « passionnant » nous disent Adeline et Florent . 18 h, artisanat imprévu pour commencer, nous visitons l’atelier du garagiste, (ou son garage en plein air si vous préférez) étape incontournable paraît-il dans les expériences africaines : pour un nid de poule de trop, sur la route nationale qui amène au marché artisanal, un slalom mal négocié au milieu des trous parsemant la chaussée, (où chaque conducteur s’évertue à éviter ces multiples obstacles ce qui amène parfois à se croiser à contresens au milieu d’une belle pagaille), le pot d’échappement de la voiture rouge a littéralement explosé ! Réparation éclair, en quelques minutes il est ressoudé par un mécano de l’impossible, avec la virtuosité d’un illusionniste . Je revois encore l’apprenti tenant dans chaque main (tout juste isolées d’un chiffon) les fils électriques du poste à souder et du secteur (descendant directement du pylône) pour les faire se chevaucher et envoyer le courant au poste de soudure dans un crépitement d’étincelles aussi impressionnantes que celles de la soudure elle-même ! … Et un deuxième ouvrier en train de prendre sa douche à grande eau, à deux pas de là derrière des tôles, j’en frissonne encore ! Quant au garagiste, couché sous la voiture sans le moindre masque ni lunettes de protection, il disparaît sous sa propre gerbe d’étincelles comme un « toro de fuego » à la féria de Bayonne . Quel mérite d’exercer une telle profession dans le dénuement total ! Tout cela à l’heure des moustiques, vous savez, celle du palu où il vaut mieux être derrière sa moustiquaire qu’en short, tête et bras nus en train de regarder ces rois de la mécanique s’activer sur notre pauvre automobile pendant que la nuit tombe et que nous combattons le moustique qui nous attaque sans répit de toute part : - et dire que tous les produits « anti-moustiques » sont dans les valises ! Aussi la visite du marché s’arrêtera là : pas le temps ni le courage de mettre des couleurs à mon croquis, sitôt la voiture réparée, retour immédiat à la maison ! En souvenir, quelques photos des professions de l’automobile :
Atelier de garagiste
Marchand de pneus
Pompiste