Rares même ceux qui risquent d’en trouver encore car on peut bien dire que la saison est terminée …
Je ne reviendrai pas ici sur l’immense littérature mycologique, naturaliste, ou culinaire et gastronomique concernant la truffe, mais je voudrais vous faire part des intéressantes aquarelles de Jane, l’une de nos amies «équipières aquarelle» du Vaucluse (n’hésitez pas à la contacter si vous voulez aller peindre en sud Luberon), qui a eu la chance d’assister à la recherche des truffes par de grands chercheurs de cette perle noire sur les plateaux calcaires de sa région .
La trace des sangliers est souvent voisine de celle des cochons truffiers, leurs cousins domestiqués qui recherchent sur les causses sous la houlette de leurs heureux propriétaires, la pépite à l’incomparable senteur … (Aquarelle Jane TOMLINSON)
Jane aime la nature et la nature le lui rend bien .
Elle a suivi le parcours zigzagant des truies et autres cochons truffiers, « dressés » avec d’infinies précautions pour qu’ils n’abîment point le précieux Tuber
melanosporum, sur la piste mystérieuse du délicieux champignon enfoui .
Je ne vous parlerai pas de ma façon personnelle de le rechercher, qui tient un peu pour le profane de la magie puisque c’est avec la baguette que sur le causse Blanc (et non dans le Vaucluse) que
cela m’a été transmis, mais je peux vous assurer que Jane a bien de la chance de vivre dans le coin où elle vit, d’autant plus que sa région bénéficie de bien des avantages à commencer par le
soleil, si utile l’hiver lorsque fond la gelée blanche, et que la mouche s’envole à notre approche révélant l‘endroit secret où se cache la truffe .
Le cochon quant à lui est plus encombrant que la baguette d’osier, mais plus efficace pour son flair, le seul inconvénient étant qu’il recherche avant tout le précieux champignon pour le manger, ce qui démontre la difficulté du dressage qui se limite souvent à être plutôt vigilant, rapide et costaud quand il en marque une, pour l'empêcher de la manger ! (Aquarelle Jane TOMLINSON)
Je crois qu’on peut rêver de truffe comme on rêve d’amour ou de poésie, c’est-à-dire du champignon parfait qui est presque une utopie, en tout cas tout un mythe, la moitié d’un songe doublé de mystère, empreint d’un imaginaire où le merveilleux devient ce que nos sens s’approprient lorsque son arôme puissant nous envahit, laissant augurer un festin d’autant plus rare que la passion de la truffe en est le fruit ...
Moment crucial où la truie a repéré la truffe et qu’il va falloir du bâton et des doigts la lui dérober, nouvelle bataille entre l‘homme et le cochon dont aura décidément exploité toutes les qualités ! (Aquarelle Jane TOMLINSON)
Courage donc au dresseurs de cochons s’ils veulent se lancer dans le noble art de la recherche des truffes, car ils devront s’armer de patience et être bien conscient s’ils ne veulent pas voir leur trésor avalé par l’encombrant animal (mais me direz vous, ils pourront toujours déguster un jour du cochon truffé), qu’il leur faudra d’autres qualité que de la patience, et que les terrains où ils iront fouiller seront à la fin bien retournés, ce qui n’est pas la meilleure solution pour pérenniser l’ascomycète tant apprécié des gourmets !
Si j’avais une truie aussi douée que celle-là je ne serais pas prêt de la manger si ne n’avais ni mouches ni baguettes, mais des terrains truffiers, et je crois qu’au moins tout l’hiver elle deviendrait mon meilleur animal de compagnie ! (Aquarelle Jane TOMLINSON)