«Je suis en Chine» lui dit un petit garçon émerveillé !
C’est sans doute le plus beau des compliments qu’il lui fut possible de recevoir de la part d’un jeune visiteur s’exprimant avec toute la sincérité et la spontanéité de l’enfance, au sein d’un univers dont elle a traduit la perception née de son voyage au Yunnan par l’expression de son regard .
Dès le départ, ce regard par ses crayons et ses couleurs est devenu carnet, croquis et aquarelles …
Le voyage fut superbe, enthousiasmant, instructif, productif …
Elle a ensuite préparé son exposition, retraçant cette aventure pour la faire partager au plus grand nombre avec passion et acharnement, et son travail est aujourd’hui récompensé comme il le mérite : belle exposition, affluence des visiteurs, échos médiatiques élogieux, succès dans tous les domaines .
L’impressionnante présentation du carnet de voyage de Laurette GÉVAUDAN lors de son exposition .
Le travail réalisé est aussi important par sa technique, son expression, que par la dimension des pages et leur assemblage : sur le podium rouge le carnet entier grand ouvert aux pages accordéon dépliées, et sur les cimaises les aquarelles isolées …
Peut-être vous souvenez-vous de l’article que j’avais consacré à Laurette il y a quelques semaines ?
Voici donc avec ce nouvel article un écho du résultat obtenu : du concret, l’aboutissement d’une démarche et d’un engagement, d’un travail acharné car tout ne fut pas simple ni réalisé sur le motif, mais cependant fruit de l’implication des dessins, croquis, notes, écrits et photos de terrain, perception différente et complémentaire de celle donnée lors de l’article précédent, qui prouve (pour ceux qui en douteraient) tout ce que l’on peut réaliser lorsque le talent vient conforter la technique à partir d’un stage carnet de voyage réussi et pleinement vécu !
Quand son travail est apprécié par autant de visiteurs, lorsque le grand moment que représente une exposition (ou même le simple partage de son carnet avec ses proches) est arrivé, on oublie toutes les petites ou grandes galères du voyage, les moments de doute à la limite du renoncement, et on savoure avec bonheur ces instants en se félicitant au fond de soi de son entêtement, de son travail, de sa volonté et de sa constance …
La constance justement : on ne peut progresser ni réaliser de grandes choses en arts plastiques sans cette volonté, cet acharnement même sur lesquels que je ne cesse d’insister pendant mes stages, car ce n’est pas pendant mais après qu’on en découvre les bienfaits et les fruits, pourvu naturellement qu’on ne se soit pas découragé en cours de route, surtout si je n’ai pas été derrière chacun en permanence !
Les techniques permettant en peinture (et dans toutes les disciplines artistiques) d’avancer et de passer le cap du doute, quelquefois du découragement, parfois du reniement de son propre travail, avant de percevoir ce qu’un accomplissement créatif peut apporter ne sont pas gratuites, il faut des efforts pour cela, il faut aussi se faire violence pour persévérer, surtout si on croit trop au départ que c’est très facile et qu’un bon «prof» est suffisant pour réaliser à votre place tout ce que l’expérience et la pratique seules peuvent offrir .
Il faut aussi du temps pour cela, ... et une certaine humilité .
Cette famille réunie autour d’un simple repas, là-bas, à des milliers de kilomètres de chez nous, ce n’est pas une image volée dans l’embrasure d’une porte : c’est le partage d’une vie semblable à la nôtre, à travers laquelle nous nous reconnaissons par la magie du carnet de voyage …
Nous avons bien du bonheur à participer à l’accomplissement de Laurette, à la féliciter, à l’encourager, comme nous en avons eu à faire de même pour Ling et Antoine, Bernadette, et tous les autres qui participèrent à ce stage en nous projetant dans un nouveau «Yunnan Intime», impérissable celui-là parce que «éternisé» par le carnet de voyage avant de favoriser par la suite des actions, expositions, évènements aussi satisfaisants pour leurs auteurs !
Alors c’est pour moi l’occasion de dire «merci» à toutes celles et ceux qui m’ont accordé leur confiance, ont économisé, ont bien voulu suivre mes conseils, m’ont accompagné jusque là-bas (ou ailleurs), malgré parfois ce doute ou ce découragement parfois perçu en cours de stage comme une grande difficulté (que j’évoque plus haut), car c’est aussi une récompense personnelle de voir pour qui n’a pas lâché, que la réussite est au rendez-vous .
C’était dans les rizières de Yuanyang : nous nous étions arrêtés quelques instant pour voir ce paysan montagnard (les rizières s’étagent jusqu’en haut des montagnes sculptant de magnifiques édifices) travailler avec son buffle …
Image intemporelle saisie par Laurette et par nous tous, qui ravit encore notre mémoire et nos carnets, et dont vous ne pouvez que percevoir les vibrations intimes, à travers les couleurs et le trait : vous y ressentez la beauté de la scène, la moiteur de l’atmosphère, l’humidité de la rivière, les efforts de l’homme et de l’animal ...