Un stage n'est pas qu'un stage . On ne découvre pas qu’une technique créative, on découvre aussi un lieu, une région, un pays, des personnes différentes . On rencontre les gens qui y vivent, on y entre en connivence avec les autres, avec soi-même …
Dans cet article nous sommes en Jura Oriental . J’ai souvent évoqué ce lieu particulier qu’est la maison d’hôtes de La Fresse, "Chez les Colin" .
Stages d’hiver, stages d’été, je reviens depuis plusieurs décennies déjà dans ce site privilégié des crêtes du Haut Doubs … Croyez bien que si ce n’était un moment hors du temps, il y a longtemps que je m’en serais lassé !
Sur la table de la Maison d’Hôtes de La Fresse un gâteau au chocolat parmi tous les délices préparés par Christiane COLIN pour régaler ses convives stagiaires, gâtés toute la semaine comme si c’était tous les jours leur fête !
Un endroit particulier pour se retrouver, se ressourcer, apprendre, progresser, découvrir, partager dans la convivialité et une harmonie difficiles à décrire en quelques mots par ce qu’elles relèvent d’un esprit, d’une atmosphère qui doivent tout à la maîtresse de maison qui a su créer en ces lieux les conditions idéales pour cette sorte de bonheur : Christiane COLIN (c’est elle dont il s’agit) officie aussi bien en cuisinière qu’en décoratrice ou en "botaniste gustative" (je ne sais quel qualificatif lui donner dans ce domaine), pour faire en sorte qu’un séjour aquarelle ou carnet de voyage soit une réussite chez elle .
Quatre petits coins de l’atelier où nous nous réfugions en cas d’orage, et où il est si agréable (orage ou pas), d’aborder dans le confort cours théoriques et exercices pratiques nous aidant à mieux aborder le travail de terrain … (Extrait de mon «Carnet du Jura Oriental»)
Nous nous intéressons chaque année aux thèmes régionaux majeurs (clochers, architecture, paysages, sapins, etc.), et même lorsque menace l’orage les sujets ne manquent pas, à commencer par les nuages qui sont ici particulièrement beaux, prétexte à étudier le comportement des pigments dans l’eau, maîtrise subtile et indispensable pour bien progresser en aquarelle …
Celui-ci se profilant à l’horizon ne laissait rien présager d’agréable pour nos sorties à venir, mais tandis que tout le monde dessinait le sien avec plus ou moins d’inquiétude, je jubilais déjà à imaginer ce que les cours d’atelier allaient apporter à chacun pour transformer en réussite, ce que nous n’aurions jamais eu le temps d’étudier sur le motif s’il avait fait un temps trop radieux tous les jours … («Démo» de cours sur le motif)
Effectivement, la pluie tombant avec générosité nous donna des matins vaporeux aux effets de brume si intéressants sur la forêt que lorsque perçait le soleil sur les crêtes encore humides, d’éphémères et splendides tableaux s’offraient à notre regard et à nos pinceaux non plus comme une punition mais comme un cadeau : c'est cela le privilège du soleil et de la pluie mélangés en Jura Oriental !
La crête franco-Suisse se dégageant des brumes le matin en face de La Fresse : un subtil sujet de carnet que nous n’aurions jamais eu s’il avait fait beau ce jour-là, thème d’étude si passionnant que tout le monde le réussit ! («Démo» à l‘atelier en prise de vue depuis les Velux)
La pluie n’est donc ici pas un handicap mais une chance !
- Que faire d’autre s’il continue de pleuvoir ?
- Enrichir nos pages de carnet par l’architecture rurale traditionnelle, qui dans cette région si typique de la montagne franc-comtoise et de la petite République du Saugeais est caractérisée par la maison dite «du montagnon», grande bâtisse à plusieurs étages toute de bois (hangars et fenil compris) au dessus d’un soubassement aux murs de pierres, ou vivent généralement plusieurs générations de la même famille avec bétail et basse-cour, et au milieu de laquelle sont implantées une ou plusieurs cheminées monumentales nommées «tués» (ou «tuyé») traversant la totalité du bâtiment, pièces à part entière, véritables lieux de vie où est surtout fumée la charcuterie de la région de Morteau qui sèche suspendue à leurs boiseries …
J’avais dessiné il y a quelques années ce type d’architecture à partir du joli village de Grand-Combe Châteleu, ce que nous avons également fait pendant ce dernier stage, en allant même dessiner sur place l’intérieur d’un tué ! (Extrait de mon «Carnet du Jura Oriental»)
La coupe du «tué» extraite de la page précédente …
Et voici notre petite équipe au grand complet en train de dessiner à l’intérieur même du tué sous le regard ému et curieux du propriétaire des lieux qui nous faisait visiter son étonnante maison …
Vous voyez qu’on ne s’est pas ennuyés pendant ce nouveau stage d’été : nous étions comme loin du monde et de la foule qui traverse la France avec mille embarras et servitudes dans sa course au soleil effrénée, et nous n’avons pas vu le temps passer …
C’est l’un des charmes de ce stage d’aquarelle en Jura Oriental, et ce n’est pas le seul : des lacs merveilleux nous accueillent, des cours d’eau aux sources vives, des chamois et des chevreuils qui viennent brouter jusqu’au bord de la route pendant nos balades, des monuments historiques, des petits bouts de forêts profondes et secrètes avec le soleil qui se glisse par de longs rayons lumineux entre les troncs, et des gens délicieux qui nous font découvrir un pays qu’ils aiment et qui est le plus beau de la terre parce que c’est le leur .
Je vous invite à voyager encore à travers ce stage en allant visiter les blogs de Jean-Paul et de Plumette et en cliquant ici (si vous ne l’avez déjà fait : c’est une autre présentation des sessions des années passées sous forme de carnet de voyage avec pas mal d’aquarelles et de pages de carnet) …