Ce qui compte de plus, dès le départ, c’est de se faire plaisir !
Peu importe les erreurs du début, on les domine petit à petit, on s’améliore au fil du temps, au fil de la pratique, il ne faut pas qu’elles nous arrêtent, nous
paralysent, et ce qui était autrefois épreuve insurmontable devient avec le recul problème maîtrisé, de belles étapes jalonnant le parcours de l’aquarelliste jusqu’à une affirmation nette de sa
personnalité.
Dans ma série de billets consacrée en cette période de fêtes à d'anciens élèves ou stagiaires créant en ce moment un événement, Jacques ALBERT est de ceux-là qui motivés par un
enthousiasme débordant, par une joie de dessiner et de peindre avec bonheur le monde autour de soi, ont su donner du sens à leur travail par-delà des difficultés qui entravaient leur
cheminement.
Au point que ce qui aurait pu être très pénalisant lors d’une formation académique rigoureuse, devient atout majeur dans une expression libérée de toute
contrainte.
Mais la réussite dans ce domaine est très subtile, ténue même, car on chemine dans un équilibre difficile à garder, et s’il s’en sort si bien Jacques, renvoyant par
la couleur au kaléidoscope de la vie, par ses personnages (éléments indissociables de leur environnement) à la spécificité de leur existence, c’est qu’il arrive à capter la « sonorité »
des univers qui l'intéressent, leur musique propre, ce qui l’affranchit parfois de la perspective dans sa spontanéité,
en donnant à certaines de ses aquarelles un côté « aérien » très original qu'on verrait comme trait de génie dans l'oeuvre d'un Marquet ou d'un Chagall.
Jacques vient de lancer son blog sur Internet : je vous invite à aller le visiter en cliquant ICI, profitez-en pour l’encourager !
J’aime beaucoup son carnet de Lisbonne (qui lui a valu un prix du public à Metz), et c’est avec plaisir que je retrouve dans ses publications quelques souvenir
communs dont un de ce stage du Maroc que nous ne sommes pas prêts d’oublier, je me souviens particulièrement du souk de Tahanaoute où nos héroïques stagiaires dessinaient debout, serrés les uns
contre les autres, sollicités de toute part au milieu d’un hourvari multicolore et d'un tintamarre invraisemblables : un vrai «baptême du feu» carnettiste qui devait définitivement les guérir de
toute timidité picturale !
«L'ascensor Da Bica» à Lisbonne de Jacques ALBERT : on entend bien le grincement
de ferraille des roues crissant sur les rails, et le soleil du Portugal passant par-dessus les toits à travers câbles et fils électriques nous éblouit presque dans le jeu des ombres et des
lumières.
On perçoit même des odeurs de friture passant par les fenêtres au milieu des bruits de la ville, mêlées à la sonorité émouvante et
mélancolique de quelque fado…