Aquarelliste et peintre voyageur - En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Aquarelliste et peintre voyageur
  • Aquarelliste et peintre voyageur
  • : En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
  • Contact

Me joindre, les stages, etc. :

Pour m'écrire, cliquez ici

Pour le calendrier des stages 2024 cliquez ici

Plein de nouveautés vous attendent !

(pour les tarifs et disponibilités me les demander directement en cliquant ici)

-  Les stages "aquarelle" dans l'Hexagone sont ouverts aux débutants et aux pratiquants déjà confirmés souhaitant se perfectionner : ils ont pour but d'apporter efficacité et aisance d'expression à l'aquarelliste de terrain. Nombreux sont les aquarellistes issus de mes stages ou passés s'y perfectionner depuis 4 décennies...
- Les stages "carnets de voyages" sont une véritable immersion dans la pratique du carnet de voyage et de l'aquarelle sur le terrain, orientés "autonomie" ils sont ouverts aux stagiaires ayant assez de pratique pour en profiter pleinement . De la Provence au Jura Oriental et jusqu'en Andalousie, ce sont quelques destinations où vous pourrez aller en 2024...

- Tous les stages sont différents, n'hésitez pas à m'en demander les informations par courriel (voir plus haut) .

-------------------------------------------------------------------------------------------

Voici où trouver vos meilleurs

produits aquarelle

et carnets de voyage ?

Pour accédez à mes choix

 personnels de fournitures et couleurs les plus belles et efficaces

en aquarelle de voyage il vous suffit de cliquer sur mon nuancier ci-dessous. Ensuite, en cliquant sur chacun  des produits que j'utilise, vous arrivez directement sur leurs références sans avoir à les chercher dans le catalogue d'Aquarelles et Pinceaux où je me fournis habituellement, vous pouvez ainsi les commander en gagnant beaucoup de temps :

Fournitures, produits et couleurs aquarelle
Fournitures, produits et couleurs aquarelle

Vous aimez ce blog ?

Alors, découvrez le site d'Alain MARC :

width="300"

Et abonnez-vous à sa newsletter,

cliquez sur ce bouton :

vous y retrouverez tous les futurs articles publiés ici,

plus complets, plus documentés,

plus riches, dans le respect et

la confidentialité de vos données personnelles !

(Et n’oubliez pas de confirmer dans l'e-mail sui vous sera envoyé pour vérifier votre adresse !)

-----------------------------------------------------

Extraits vidéo d'Aquarelle en Voyage :

 

 

Recherche

Partenaires

Vous trouverez ici vos meilleurs

produits aquarelle

et carnets de voyages :

vous accédez ainsi à mes choix

 personnels de fournitures et couleurs les plus belles et efficace

en aquarelle de voyage. Ensuite, en cliquant sur chacune d'entre-elles,

vous pourrez les commander directement chez Aquarelle et

Pinceaux sans avoir à chercher les références dans leur catalogue !

Fournitures et couleurs aquarelle

 

 

Andalousies

«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :

La-Barca-1b-Pierre-Nava.jpg

Préambule

La Barca 2a Pierre Nava

L'étape de Peniscola

Andalousie b Pierre Nava

Sur la route de l'Andalousie...

Moulin-b Pierre-San Jose 2

Au Cabo de Gata

Bateau Pierre Isleta 3b

La Isleta del Moro

Huebro Pierre vignette

Huebro, la montagne enchantée

Pierre-Nava-Guadix-4-copie-1

Guadix, les maisons troglodytiques

Rio Fardès

Le rio Fardés

2 janvier 2006 1 02 /01 /janvier /2006 17:04

Bonne Année 2006 : émerveillez-vous !

Toujours en Aubrac : la forêt est aussi jolie que celle du « Monde de Narnia »  !… (photo Alain MARC)

Dire que je vous avais préparé une magnifique page pour le jour de l’an !

… Et puis rien, sur mon blog rien du tout ce jour-là, j’étais aux abonnés absents .

Surtout ne vous en fêtes pas (non ce n’est ni un lapsus ni une faute de frappe), je ne vous avais pour autant pas oublié, vous étiez simplement avec moi différemment .

En voici la preuve par laquelle vous en viendrez à constater comme moi que la notion du temps est relative, et bien qu’elle nous assomme tous les ans d’une année de plus il est possible comme le pensait ce cher Einstein de la considérer autrement .

C’est ce qui se produisit pour moi le jour et le lendemain de la Saint-Sylvestre, grâce à la puissance de l’émerveillement …

C’est comme un conte de Noël déplacé au jour de l’an, comme un retour dans un monde oublié depuis pas mal de temps déjà .

Mais voilà, quand un petit Jo déboule du haut de ses huit ans (appelons-le « Jo » pour protéger son anonymat), au diable réveillon et cotillons, vive un retour dans l’enfance bien plus intéressant !

Pour lui l’après-midi avait déjà bien commencé : avec sa première leçon de ski de fond sur le plateau de l’Aubrac .

Nous étions passé louer des skis dans la jolie petite station de ski de Laguiole, mais c’est loin de la foule bariolée et des remonte-pentes qu’il fit ses premières foulées dans le silence et l’immensité de la montagne balayée de brumes et de vent . (photo Alain MARC)

Il a patiemment appris ses premiers gestes nordiques, équilibre et souplesse, dosage des appuis, pas tournant, alternance de la foulée, synchronisation de la poussée, positions de montée et de descente, freinages les plus simples, techniques de relance, etc., etc.

Il est tombé de moins en moins souvent, assimilant vite, en redemandant encore alors que la nuit allait tomber …

Le soir en guise de réveillon, cette journée s’est terminée par une séance de cinéma : nous avons été voir « Le monde de Narnia » qui vient de sortir sur les écrans .

On peut plus que jamais parler de 7ème Art, car même si le coréalisateur de « Srek » peut être critiqué sur la façon dont il a adapté le conte de C.S. Lewis (la critique est facile !), Adamson a eu le mérite d’empreindre de magie cette belle histoire grâce à ses effets spéciaux magnifiques et à son immense talent de spécialiste du film d’animation .

Il y a longtemps que je n’avais été touché de la sorte par un comte merveilleux . Pas simplement parce qu’il allumait des étoiles de bonheur dans les yeux du petit Jo, mais aussi parce qu’il réveillait en moi le garçonnet que je suis resté au grand désespoir d’une bonne partie de ma famille .

Sans doute aussi parce qu’il touche à la mythologie et qu’il redonne au rêve sa part de réalité, tentative risquée dans la matérialité du monde qui nous entoure au quotidien . 

Des traces en relief ? … Par quel sortilège le monde se mettrait-il à l’envers ? (photo Alain MARC)

 

Au retour, nous avons beaucoup discuté : de la capacité à s’émerveiller, de l’importance de l’imaginaire, de celle des mythes, de leur rôle dans l’histoire des cultures et des civilisations, du rapport entre les personnages de la mythologie et le sens du voyage comme approche d’autres formes de connaissance …

Petit Jo n’est pas avare de remarques et de questions . Il admet que si les belles histoires n’existaient pas, il faudrait les inventer pour nous faire rêver, pour nous aider à échapper à la dureté de l’existence, et aux difficultés du quotidien .

Il comprend déjà que ce qui est primordial en tout cela c’est ce que nous pouvons y puiser, ce que nous allons en retenir, le sens et la force des symboles qui doivent s’en dégager . Il voit qu’il suffit de chercher pour trouver derrière les apparences d’étonnantes réalités .

En s’endormant ce soir-là entouré de minotaures effrayants, de faunes et de centaures bienveillants, il pressent bien qu’il y a deux façons de se divertir : pour oublier le temps qui passe sans se poser de questions, ou pour élargir sa conscience en nous enrichissant intérieurement, autre moyen plus accomplissant pour nous libérer de l’emprise du temps … 

Animal étrange et fantastique : est-il sculpté par le vent, ou monte-il la garde à l’entrée du territoire de la Sorcière Blanche ? (photo Alain MARC)

 

Le lendemain matin, pour envoyer ses vœux à son oncle d’Afrique, il a dessiné un skieur et un bonhomme de neige, en me disant : « - tu sais, je veux en faire un dessin animé : ce sera l’histoire d’un bonhomme de neige qui évite de se faire écraser ! »

Nous nous sommes mis à l’ordinateur . J’ai expliqué à Jo le fonctionnement du logiciel de dessin, l’enchaînement des images, leur réduction de poids et de dimension, leur compression au format GIF, etc., je vous assure qu’il a voulu se débrouiller seul .

Voilà le résultat :

"Skieur et bonhomme de neige" la première animation du petit "Jo" .

 

Nous sommes tous petits bonhommes de neige ou skieurs .

On fonce ou on contemple la vie .

On se déplace ou on voyage sur place .

Lorsqu’on est bonhomme de neige, si on rêve un peu trop la tête dans les nuages, on risque bien de se faire écraser par quelque skieur : il faut vite réagir lorsqu’on nous fonce dessus si on ne veut pas disparaître !

Et si l’on veut reprendre sa place, on vous fonce toujours dessus !

Et Jo de me poser de nouvelles questions : « - qui est le plus fort ? le skieur ou le bonhomme de neige ? - vaut-il mieux affronter ou esquiver ? - l’art de l’esquive n’est-il pas un art de combat ? » Et de conclure : « … le bonhomme de neige vivra plus longtemps s’il maîtrise l’art de l’esquive . »

C’est-ce que je vous souhaite également avec mon petit Jo en plus de tout le reste pour cette nouvelle année 2006, ... en attendant le dégel !

  

Partager cet article

Repost0
29 décembre 2005 4 29 /12 /décembre /2005 23:34

Aquarelle et randonnée en raquettes en Aubrac .

 

En montant au Puy d’Alte-Teste, on abandonne progressivement la vallée, et après la traversée du bois des Vergnes la vue se dégage sur l’horizon par-delà le sillon du Lot jusqu’au Causse Comtal et au Lévézou … (photo Isabelle D.)

Il paraît qu’il fait un temps de chien sur presque toute la France !

Raison de plus pour remonter en Aubrac où le soleil a rendez-vous avec la neige .

Je suis avec Isabelle et Serge, de bons copains .

L’objectif ? - Ils connaissent bien le secteur du Mailhebiau, et je ne me fais pas prier pour partager avec eux cette balade loin de tout, de buron en buron sur les crêtes dominant les boraldes sud du haut plateau . Je prends simplement crayons, couleurs, bloc et pinceaux dans le sac à dos .

Skis vite chaussés, quelques foulées en terrain vierge, et c’est la catastrophe : l’un de mes bâtons casse au bout de cent mètres !

… Il faut dire que la belle neige de la semaine dernière s’est transformée en glace vive, de la glace à perte de vue, et quand ce n’est pas de la glace c’est une sorte de banquise croûteuse et irrégulière pratiquement « inskiable » . Il faut déchausser et mettre les raquettes, qui sont maintenant de magnifiques outils à arpenter la montagne avec leurs crampons à pointes d’acier et leur forme adaptée à la marche soutenue en tout terrain hivernal . Je garde le bâton cassé, toujours utile et moins handicapant qu’avec les skis !

Direction le sommet d’Alte-Teste (tête haute en occitan), le plus haut point d’Aveyron à 1448m . Le paysage est prodigieusement beau, la vallée encore un peu sous la brume, et si ce n’était ce vent glacial, on resterait longtemps contemplatifs devant cet horizon bleuté et les glaçons étincelants accrochés aux branches des feuillus décharnés de la pente .

Le trajet que nous suivons permet en une quinzaine de kilomètres de traverser des lieux particulièrement sauvages et de découvrir 5 à 6 burons abandonnés . Nous ne rencontrons personne de la journée, si ce n’est deux autres randonneurs près de la ferme des Vergnes .

Aussitôt après le sommet d’Alte-Teste, c’est un univers très différent qui nous attend : balayé par les vents, le plateau s’étend à perte de vue à peine ponctué par endroits du toit de quelque buron dépassant des congères …

Le plateau de l’Aubrac vu de l’Alte-Teste : aucune proéminence ne paraît plus haute qu’une autre … (photo Alain MARC)

 

 Bientôt, nous redescendons vers le bassin du Malramont où le buron de la Pelle du Trap dort comme un vaisseau échoué … Il s’abrite au début d’une vague dépression ; j’en réalise rapidement un petit croquis aquarellé avant de rejoindre mes amis pour le casse-croûte de midi, protégés du vent derrière le mur sur une grande congère bien au sud .

Le buron de la Pelle du Trap vu du nord-ouest pendant que je le dessine à cent mètres de là ; au fond derrière, le début de la forêt de Cazalès . (photo Isabelle D.)

Le projet de voir tous ces « masucs » (le nom occitan des burons), les dessiner et enchaîner dans la foulée l’Alte-Teste et le Mailhebiau, ne nous laisse guère de temps et nous rejoignons rapidement le buron suivant : c’est le buron du Trap Haut, tout talqué de neige lui aussi, qui a fière allure dans sa blanche solitude .

Les deux parties qui constituent un buron : « l’ habitat-fromagerie » des buronniers, et la porcherie .  (photo Isabelle D.)

 La porcherie est presque aussi grande que la bâtisse qui abritait l’habitat des bergers et la fromagerie . C’était une économie très structurée qui fonctionnait il y a peu de temps encore ici pendant toute l’estive : les bergers vivaient en autarcie tout l’été, chacun assurait sa besogne dans le respect de la tradition pour participer à la gestion des troupeaux et à la fabrication du fromage de Laguiole . Les petit groupe était hiérarchisé de la même façon dans tous les « masucs » et du responsable fromager (le « cantalès ») jusqu’au garçon à tout faire (le « roul »), petit moussaillon de cet étrange équipage, tout le monde s’affairait dans la montagne loin de l’agitation des villes et des migrations touristiques de la belle saison .  La porcherie permettait d’écouler le petit lait de la fruitière, le buron était généralement bâti près d’une source où se trouvait l’abreuvoir, et l’ensemble possède peu ou pas de fenêtres, le bâti solidement ancré dans le sol paraissant encore plus massif avec ses murs de basalte et granit, et sa toiture de lourdes lauses d’ardoise .

Là, je vais abandonner, car l’eau gèle au fur et à mesure où elle sort du réservoir du pinceau malgré l’alcool rajouté et le fait que je le range régulièrement dans la poche intérieure de mon parka ; il faut dire qu’il doit faire entre moins dix et moins quinze !  (photo Serge D.)

C’est quand elle est là qu’il faut profiter de la neige pour la peindre : c’est l’une des raisons qui me font aimer la neige, nous verrons dans de futurs articles comment réussir ce type de sujet …

Et puis, loin des tracas de la circulation routière, rien n’est plus beau, plus simple, plus pur …

J’y retrouve cette virginité si émouvante des sources, des torrents de montagne, de la lumière immaculée d’un ciel matinal, avant que le soleil ne se lève et qu’il est plus transparent encore depuis le sommet des montagnes !

 

Esquisse sur le motif des deux burons du Trap avec les crêtes du Bois du Cau que nous avions à gauche en montant à Alte-Teste .  (aquarelle Alain MARC)

En descendant vers le « masuc » de la Rozière Basse, la croûte neigeuse devient plus tourmentée, elle est comme un océan figé où le buron que nous laissons derrière nous paraît disparaître comme un esquif à la dérive …   (photo Alain MARC)

 

Le buron de la Rozière basse avec son énorme congère, vu de l’ouest .  (aquarelle Alain MARC)

Le même vu du nord : comme il a dû résister ce petit arbre à deux troncs, pour tenir encore debout malgré les tourmentes et les hivers successifs autant que la brûlure des étés d’altitude !  (aquarelle Alain MARC)

 

Tout autour, on retrouve ce « Grand Nord » de chez nous comme nous aimons le partager entre amis : tel une désertique banquise, avec sa vie secrète (un lièvre est passé par-là il n’y a pas très longtemps), et son impression d’immensité !   (photo Alain MARC)

Ensuite, c’est la traversée de la plaine de la Rode qui mène à la forêt de Cazalès . En cette saison, le GR 6 qui fait le tour de l’Aubrac n’est plus qu’un vague souvenir pour randonneurs d’été …

Mais il peut aussi être pratiqué en hiver à skis ou raquettes à condition de bien connaître son itinéraire, d’être prudent et solidement équipé, de s’être bien organisé pour ses étapes et de respecter son horaire : alors on peut découvrir des croix comme celle de la Rode dans leur simple et bouleversante beauté .

Elles sont de basalte ou de granit, et paraissent surgir du fond des âges, portant avec elles la mémoire d’un mégalithisme perdu autant que l’affirmation farouche à témoigner de la foi jusque dans les lieux les plus déshérités !

La croix de la Rode, au milieu de nulle part …  (photo Alain MARC)

Montée vers la forêt des Cazalès .  (photo Isabelle D.)

Sortie de la même forêt …  (photo Isabelle D.)

C’est la montée vers les pentes du Mailhebiau, où se rejoignent les reflets de la glace, et les rayons du soleil .  (photo Alain MARC)

Au somment du Mailhebiau, la neige a été soufflée par la tourmente .

Seuls à traverser la glace : les piquets des clôtures de pâturage, qui ont à présent une allure polaire totalement inconnue des randonneurs de la belle saison …  (photo Alain MARC)

Partager cet article

Repost0
26 décembre 2005 1 26 /12 /décembre /2005 23:20

Aquarelle et randonnée à skis en « Grand Nord » de proximité .

Quoi de plus tentant que de quitter les pistes, pour partir à la découverte d’un paysage inviolé, entre blocs erratiques et petits burons endormis ? (photo Alain MARC)

 

Le ski nordique n’est pas le ski de fond tel que nous le pratiquons sur pistes .

S’il emprunte aux techniques modernes la gestuelle la plus connue (le skating, qui ressemble plus au patin à glace ou au roller), il conserve de la tradition les enchaînements classiques comme la foulée alternative, le pas tournant, le stackning (sorte de « relance des 2 bras avec flexion, poussée sur les bras, redressement au niveau des hanches), et se pratique surtout hors piste, en terrain non damé, non préparé pour le ski de fond …

 

 

« À la rencontre du jour naissant » : une aquarelle que j’avais réalisée dans les années 70 … (aquarelle Alain MARC)

 

Alors que la France est plongée dans un épais brouillard, c’est le moyen de locomotion que j’utilise depuis plus de quinze jours pour parcourir un « grand nord » tout proche de chez moi mais au dessus des nuages, sous un soleil et une lumière d’exception .

 

 

L’inversion de subsidence caractéristique des anticyclones d’hiver, recouvre de sa mer de nuages la vallée du Lot et le Causse Comtal, laissant le plateau d’Aubrac émerger en plein soleil … (photo Alain MARC)

Notre Grand Nord à nous, ici, c’est l’Aubrac, ce bel Aubrac longtemps ignoré qui puise directement ses racines dans les glaciers qui le recouvraient encore il y quelques milliers d’années alors que la grotte de Lascaux était déjà ornée, et que les hommes du magdalénien allaient quitter leurs abris pour passer à d’autres formes de civilisation …

L’Aubrac l’un des derniers reliefs du Massif Central avec les Cévennes avant les plaines méditerranéennes, se situe à la rencontre de trois départements : le Cantal, l’Aveyron et la Lozère .

 

Dans cette extraordinaire période géologique, une calotte glaciaire recouvrait la région sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur .

Il en reste, sur ce plateau basaltique en forme d’ellipse (d’une surface de plus de 650 Km² pour une altitude moyenne dépassant les 1100 m), un relief doux, souvent plat, aux sommets modestes, avec des tourbières et lacs de surcreusement venus remplacer les pingos péri-glaciaires, ces zones d’eau stockées dans les tufs transformées alors en lentilles de glace .

Laguiole, Aubrac, Nasbinals font partie des villages les plus proches des points élevés de l’Aubrac, où de nombreux cours d’eau prennent naissance .

En quelque sorte le dépaysement total à côté de chez soi !

Le plateau de l’Aubrac vu du cimetière du village du même nom, enfoui sous la neige, l'ombre du clocher de l'église et de la "Tour des Anglais" se projetant sur plusieurs centaines de mètres dans la cuvette que domine le village  . (Photo Alain MARC)

 

Notre premier rendez-vous sera pour le village qui a donné son nom à cette région, le petit hameau d’Aubrac .

Arrivée à Aubrac : à l’altitude de 1350m, les quelques maisons du village se blottissent au pied de la Tour des Anglais, vestige médiéval de la domerie fondée par des religieux vers 1120 .  (Aquarelle Alain MARC)

 

La vie s’y déroule un peu comme en dehors du temps, chaque maison recouverte de son épais manteau de neige . 

Un petit chien qui n’a pas l’air d’avoir chaud sur la place d’Aubrac… (Photo Alain MARC)

 

Petite maison à la congère, derrière l’église d’Aubrac . (aquarelle Alain MARC)

Arrivée au buron du Couderc près d’Aubrac . (Photo Alain MARC : avec pied et  retardateur !)

Finalement, c’est d’ici qu’il est le plus joli, le soleil va se coucher et j’ai juste le temps d’en réaliser une ou deux esquisses ! (Photo Alain MARC : avec pied et  retardateur !)

Le même buron quelques instants plus tard … (aquarelle Alain MARC)

Je vous reparlerai des burons, ces ancestrales et émouvantes bâtisses qui parsèment l’Aubrac : ils servaient il y a quelques années à peine de maisons d’estive pour les bergers et de caves d’affinage pour la fabrication du Laguiole (ce bon fromage, produit bovin parent du Cantal) ; ils sont aujourd’hui abandonnés, certains s’écroulent, leur protection est urgente car ils constituent une part importante du patrimoine et de la mémoire rurale de toute cette région . 

Regard vers les bois de Brameloup, qui se parent des couleurs du soir de l’autre côté du ruisseau d’Aubrac, où se trouve « Lou saltou del grel » . (aquarelle Alain MARC) 

« Lou saltou del grel » a disparu sous le neige, et à l’heure où j’y arrive, croquis et photos sont inutiles car la nuit va tomber, j’y reviendrai un autre jour (« Lou saltou del grel » c’est le nom d’une jolie cascade sur le ruisseau d’Aubrac, qui veut dire en occitan « Le petit saut du grillon » ) .

Caractère montagnard pour cette grange du hameau déjà dans l’ombre à cette heure tardive . (Photo Alain MARC)
Avant de redescendre vers la plaine et le brouillard, un dernier coup d’œil au soleil couchant qui pare la neige de chauds reflets roses et cuivrés .

Je décide que le plus vite possible je vous emmène dans une autre randonnée picturale d’hiver pour découvrir un coin peu connu d’Aubrac et pour peindre quelques burons isolés au milieu de leurs congères de neige .

Ce sera l’occasion d’expliquer quelques petits « tours de main » pour réussir vos paysages de neige .

 Soleil couchant sur la route enneigée en redescendant vers Espalion . (photo Alain MARC)

Deux ou trois croquis aquarellés dans le village, puis les skis sont vite chaussés pour une randonnée vers le plateau du Rigambal , enfin retour en contournant le nord et l’est du village par la crête du Pesquier avec aquarelle au passage du buron du Couderc l’un des plus proches du hameau .

Odeurs de feu de bois, on doit se blottir auprès des cheminées, seule un peu d’agitation devant chez Germaine me prouve que de l’aligot a dû être servi à midi avec les bonnes tartes qu’elle prépare dans son petit restaurant …J’y arrive après moult patinages, malgré mes pneus neige en bon état .C’est dans ce magnifique décor que je vous emmène pour un nouveau carnet de route pendant les derniers jours de cette fin d’année et chaque fois que possible au cours de celle qui vient .Ajoutez à cela quelques moraines (latérales et frontales), des verrous glaciaires, des roches moutonnées, striées, des blocs erratiques qui couvrent de grandes surfaces, (n’oubliez pas que le modelage péri-glaciare continue toujours), et vous aurez un décor hivernal tout à fait digne de certains endroits d’Islande ou du Groenland .Ne croyez pas que c’est si loin que cela, la dernière période glaciaire (de Würm) se terminait il y a « à peine » 10 000 ans, c’était le moment où des rennes, mammouths et autres rhinocéros laineux gambadaient encore sur le sol de nos campagnes !Il faut dire que je suis en quête de sujets immaculés et étincelants destinés à ajouter à mon carnet de route des aquarelles aussi rares que les paysages qui en constituent le décor : éphémères et changeants comme la neige qui les recouvre !

Partager cet article

Repost0
20 décembre 2005 2 20 /12 /décembre /2005 15:21

Voyage sonore sur la place Jemaa-el-Fna à Marrakech : une minute trente-cinq de pur bonheur !

                                  

Vous entrez dans ce voyage sonore en cliquant sur le bouton lecture si vous avez le lecteur multimédia Quick Time . Vous pouvez l'arrêter en cliquant sur le bouton d'arrêt, le relancer avec celui de lecture ; si vous n'avez pas ce lecteur cliquez sur l'aquarelle ci-dessus et attendez le téléchargement du fichier son, cela ne durera plus d'une ou deux minutes (vous pourrez même enregistrer ce fichier sur votre ordinateur pour le réécouter quand il vous plaira) Sur la place Jema-El-Fnaâ, Aquarelle Alain MARC .

Avec cet enregistrement je vous emmène sur l'un des lieux qui me fait le plus rêver au Maroc, cette fameuse place qui fascine tous les voyageurs qui la découvrent !

Toute la magie de ce lieu unique au monde, tient dans l'extraordinaire vision qui nous envahit lorsqu'en arrivant de la Koutoubia, des palais ou des souks, elle nous plonge en plein carrefour initiatique, hors du temps, à la croisée des légendes et des réalités les plus étranges qui soient à toutes les heures du jour et de la nuit ...

Je vous y emmènerai d’ailleurs un soir à la nuit tombée, mais aujourd’hui le soleil inonde déjà le parvis poussiéreux des mosquées nacarat, et les cafés commencent à se remplir dans la chaleur qui envahit l’espace .

La lumière crue inonde la foule colorée des bateleurs, conteurs, musiciens, diseuses de bonne aventure, écrivains publics accroupis à l’ombre de leur parapluie noir, porteurs d'eau, charmeurs de serpents et montreurs d'animaux, herboristes marabouts, marchands de jus d'oranges, d’épices : ils font de cet endroit l'une des plus étonnantes curiosités du Maghréb .

Plus encore, ce sont les odeurs et les sonorités innombrables, rares et envoûtantes, qui vont marquer de la plus mystérieuse façon nos souvenirs .

On entre sur la place .

Emerveillement : vraiment, le temps s’est arrêté ici .

Le claquement sec des crotales de Gnawas se mêle aux mélodies lancinantes des ghaitas et aux sourdes vibrations du bendir des charmeurs de serpents .

Les bruits de la ville se font plus lointains, un musicien chante une très ancienne mélodie en s’accompagnant de son r’bab à deux cordes, une calèche passe, un porteur d’eau s’avance en agitant une clochette de laiton …

On s’aperçoit tout à coup qu’une journée entière s’est écoulée sur le tourbillon d’images, d’odeurs, de sonorités, lorsque l’appel à la prière qui recouvre ce hourvari multicolore, se mêle à l’incandescence dorée du soleil passant derrière le grand minaret de la Koutoubia .

Le spectacle va à nouveau changer au cœur de cette véritable cour des miracles lorsqu’il disparaîtra derrière les terrasses de la médina, mais les musiciens joueront encore de plus belle avant qu’arrive l’heure pourpre où il bascule derrière l’horizon .

Alors la place sera pulvérulente de l’or qui ruissellera et s’évaporera dans la rutilance du soir . Il étincellera sur les plastrons métalliques des gerrabs aux habits multicolore bardés de leurs coupelles de cuivre et de fer blanc .

Mais en attendant, on va aller voir les acrobates d’Amizmiz édifier leur pyramides humaines ou les joutes des lutteurs qui s’affrontent en combat singulier …

Ensuite, observer une féerique métamorphose depuis la terrasse du Café de France autour d’une tasse de thé : tout en bas la place Jemaa-el-Fna va basculer dans la nuit tandis que s’allumeront les lampes à acétylène des gargotiers, et que les premières odeurs de fritures seront emportées par la brise .

De nouvelles rumeurs s’élèveront alors, en gravant dans nos mémoires ces étranges sonorités qui sont la voix de Marrakech .

Mais cela c’est pour un autre jour …

Partager cet article

Repost0
19 décembre 2005 1 19 /12 /décembre /2005 18:42

Aquarelle et dédicaces .

 

 Un petit clin d’œil à toutes celles et ceux qui ont eu l’occasion de me rencontrer ou de me retrouver lors des séances de signatures et dédicaces de cette fin d’année : en librairies ou grandes surfaces, seul ou avec d’autres auteurs, médiatisées ou pas, un grand merci pour les achats de mon carnet de voyage en Aveyron offert comme cadeau de Noël ou de nouvel an : encore une aquarelle originale en dédicace de première page qui vient s’ajouter à celles du livre, sûr qu’elle sera appréciée par les heureux bénéficiaires !

Moments chaleureux et conviviaux ils laissent d’agréables souvenirs, et sont le point de départ d’une sorte de chaîne d’échange et d’amitié dont les livres sont les maillons …

Une occasion aussi de côtoyer mon ami Daniel CROZES talentueux auteur des Éditions du Rouergue qui présentait son 14ème roman, où il raconte dans « Mademoiselle Laguiole » l’histoire de Mathilde, une femme moderne de la belle époque, qui bien que vivant au fond de l’Aubrac où elle dirige l’entreprise familiale de coutellerie, va dynamiser le renouveau de son village, contribuer à la naissance de la station de skis de sa commune, et participer à l’émancipation des femmes de sa région .

 

Partager cet article

Repost0
16 décembre 2005 5 16 /12 /décembre /2005 15:06

Quelques idées de Cadeaux, pour tout de suite, pour Noël ou plus tard…

Pour s’offrir ou offrir des cadeaux en rapport avec la peinture et les voyages, voici cinq idées pour tous les budgets qui, en ces périodes de fêtes, feront des heureux et seront autant de moyens d’évasion .

a) Un petit cadeau « gratuit » pour vous qui faites de l’informatique :

 

 XnView 1.80.3 téléchargeable sur le web .

Ce petit logiciel est une visionneuse très pratique qui reconnaît une centaine de formats, permet de retoucher sommairement les images et de les visualiser sous forme de vignettes : idéal pour classer vos photos de voyage ! (je m’en sers régulièrement, surtout quand je recherche une image dans un format inhabituel) .

 b) Trois beaux livres à avoir dans sa bibliothèque :

 

   - Dictionnaire Larousse 2006 de la cotation des artistes, (prix 35 Euros il vient juste de paraître) : une mine de renseignements sur la valeur des artistes cotés depuis le XV ème siècle à nos jours, basée sur les ventes aux enchères et le marché de l’art avec de nombreuses reproductions en couleurs . Un voyage dans la plus grande galerie d’Art accessible à tous, de Rembrandt à Picasso, de Delacroix ou Turner à Monet, Matisse, Chagall, etc. , (vous m’y trouverez en page 20 avec mes résultats en ventes publiques et la reproduction de 2 toiles très différentes de ce que vous connaissez de moi à travers ce site) .

 « Le voyageur » Alain MARC 2003 Acrylique sur toile 60 x 60 cm présentée dans le « Dictionnaire Larousse Cotation artistes 2006 » (ma peinture « informelle »  sur toile ou panneaux est la dernière étape des carnets de voyages, je vous en reparlerai bientôt) .

 - « Ces merveilleux carnets de voyages » de Farid Abdelouahad aux Éditions du Reader’s Digest (prix 45 Euros), un ouvrage passionnant sur les plus emblématiques carnets de voyages, qui nous emmène sur les traces de James Cook, Victor Hugo, Peter Beard, Eugène Delacroix, Paul Gauguin, Théodore Monod, etc. avec de fort belles reproductions .

 

 

  - Un carnet de voyage sur lequel j’ai travaillé plusieurs années avec de nombreux croquis et aquarelles pour une découverte de proximité : « Aveyron, Carnet de routes » A. MARC qui vient d’être réédité aux Éditions du Rouergue (prix 35 Euros) . Il vous emmènera dans des petits coins perdus que j’adore pour leur charme et leur authenticité, mais aussi vers des hauts lieux touristiques comme la cité de Conques ou le viaduc de Millau . Vous y rencontrerez des personnages attachants et hauts en couleurs et y découvrirez la vie quotidienne de ce Rouergue auquel je me suis attaché à décrire le fil des saisons au rythme de mes notes écrites, dessinées et picturales .

 

c) Du matériel d’artiste pour partir équipé illustrer et peindre vos propres notes de voyage ( compter 100 à 120 Euros au catalogue du Gerstaecker à commander à www.gerstaecker.fr ) .

De haut en bas et de gauche à droite :

- boîte d’aquarelle coffret compact de voyage facile à mettre dans la poche contenant 12 demi godets d’aquarelles Winsor et Newton, un pinceau fin, un réservoir d’eau et 1 éponge (on peut recomposer le choix de couleurs et je vous indiquerai plus tard mes couleurs préférées),

- 2 feutres de précision (0,25 et 0,4 mm) Pigma Micron encre noire résistant à l’eau pour les rehauts fins ou les esquisses et mises en valeur,

- 1 gomme Mars Plastic, 2 pinceaux de poche Jax-Hair voyage se repliant dans leur étui métallique + porte-mine 2,5 mm Crétacolor en métal avec mines 2B ,

- album aquarelle Scribe à spirale format marine 13 x 18 cm contenant 30 feuilles de papier aquarelle 300 g/m2 grain fin qui comporte en première couverture une fenêtre permettant de voir la première aquarelle .

d) Pour utiliser « dignement » tout ce matériel et s’offrir un formidable Noël, j’ai découvert un magnifique voyage sur www.expedia.fr pour 1860 Euros (on peut trouver moins cher mais pas avec les prestations proposées à cette période de l‘année) : un safari au KENYA, « KENYA - Safari Punda Milia » Réf. offre : 8995, à saisir tout de suite pour passer les fêtes de façon exceptionnelle, depuis Paris .

Vol + Safari avec chauffeur en mini-bus
Séjour 9 jours / 7 nuits sur place en pension sur un
itinéraire sur pistes
pour un « vrai safari » qui se termine à la plage de Mombasa en All inclusive avec un programme de séjour époustouflant !

… vous pouvez aussi m’accompagner pour peindre à l’occasion d’un stage « carnet de voyage » sur l’une des destination que j’ai programmées en 2006 (voir mon site www.AlainMarc.net ), et si toutefois la nostalgie de l’Afrique noire est trop grande en cette fin d’année, vous pourrez toujours lire début janvier « l’expédition » d’Adeline et Florent du Gahna au Togo sur leur blog (voir leur site dans les liens en colone de gauche de cette page) .

 

 e) Enfin, si vous aimez l’aquarelle, j’ai décidé d’ offrir à tout lecteur de cette page en cette fin d’année 2005 pour un prix quatre fois inférieur à leur véritable valeur (vous pouvez évaluer leur cote réelle dans le dictionnaire des cotations mentionné ci-dessus) ces quatre aquarelles pleine page originales choisies dans mon carnet de voyage en Provence !

 

 Aquarelle 1 : « Olivier, vigne et genêts dans les Alpilles » format 18 x 27 cm signée datée, 85 Euros avec certificat d’authenticité et frais d’envoi compris en recommadé sous enveloppe sans encadrement,

 

Aquarelle 2 : « Aigues-Mortes, le port sous les remparts » format 16 x 27 cm signée datée, 80 Euros avec certificat d’authenticité et frais d’envoi compris en recommadé sous enveloppe sans encadrement,

 

 

Aquarelle 3 : « Chapelle de Saint-Symphorien face au Luberon » format 18,5 x 26 cm signée datée, 85 Euros avec certificat d’authenticité et frais d’envoi compris en recommadé sous enveloppe sans encadrement,

 

 Aquarelle 4 : « Les marchandes de fleurs » format 20 x 26 cm signée datée, 85 Euros avec certificat d’authenticité et frais d’envoi compris  en recommadé sous enveloppe sans encadrement,

 

 

Pour me commander ces aquarelles, rien de plus simple :

1) - vous m’envoyez un mail à aquarelliste@aquarelle-en-voyage.com pour me demander si l’aquarelle que vous désirez est toujours disponible,

2) - je vous réponds si elle l’est effectivement, et si oui vous pourrez m’adresser votre paiement par chèque bancaire ou mandat postal (je vous fournirai mon adresse exacte),

3) - à réception de celui-ci je vous adresse votre aquarelle par la poste en recommandé, vous n’aurez pas les frais de port à payer, je les prends à ma charge !

  

 

Partager cet article

Repost0
12 décembre 2005 1 12 /12 /décembre /2005 23:00

Je vous ai déjà parlé de mon père, cet artiste voyageur, peintre, sculpteur, et talentueux compteur qui a tant influencé mon existence .

Ne voilà-t-il pas qu’il s’est mis dans la tête il y a quelques mois, d’exposer à nouveau malgré la maladie, la fatigue et le manque de moyens qui le clouent à la maison de retraite où son suivi médicalisé ne lui laisse que peu de possibilités pour s’exprimer .

L’an dernier, suite à son accident du début de l’été, il n’avait pu se rendre à l’exposition qui avait été organisée pour lui à Palo-Alto aux États-Unis, et sa création s’était interrompue de façon très brutale .

Avec mes frères et sœurs, (ses enfants mais aussi avec ses petits enfants), nous avons décidés de le soutenir dans ce projet un peu fou, d’une incroyable ambition vu son état de santé depuis ce moment-là …

Organiser la manifestation près de lui était la seule solution pour qu’il puisse y participer, pour au moins saluer ses amis venus au vernissage, et voir ce qu’allaient « donner » ses derniers travaux encadrés, accrochés aux murs de la salle d’exposition .

« Musiciens », l’une de sculptures colorées réalisées par Jean-Marc il y a un peu plus d’un an . Les musiciens sont installés sur le chariot, symbole de l'itinérance . Ce sont aussi des saltimbanques, ils représentent le voyage, le leur certes, mais aussi le notre lorsque nous nous projetons en eux . Ici c'est le voyage qui vient à nous à travers les vêtements, les récits,  les notes et mélodies colorées qu'ils raportent de pays lointains, qui nous enchantent et nous font rêver . Avec eux nous nous évadons le temps d'une représentation, d'un spectacle ou d'un concert . On voit en partie sur le mur en arrière une huile sur toile inspirée par les hivers cordais, quand la neige illumine les rives du Cérou, avec dans le lointain la cité médiévale de Cordes-sur-Ciel . Les saltimbanques passent parfois en hiver lorsque tout est figé, nous apportant la fête et l'exotisme d'un ailleurs qui nous réchauffe alors l'esprit et le coeur, comme nous pour nous inciter à faire nos bagages et devenir en quelques sortes nous aussi des baladins capables de faire reculer l'hiver ...

Le vernissage a donc eu lieu samedi 10 décembre dernier dans le « salon panoramique » de la maison de retraite de Cordes, où une dizaine d’aquarelles et dessins récents ainsi qu’une vingtaine de sculptures et de peintures plus anciennes étaient présentés .

Ses amis les plus proches étaient venus nombreux l’encourager et le saluer, et ce fut comme une belle fête qu’il nous offrait, comme un trophée gagné de haute lutte sur les jours les plus difficiles de sa vie .

Lui qui a rempli tant de merveilleux carnets ramenés des quatre coins du monde mais qui ne peut plus se déplacer aujourd’hui, il nous livre des personnages innombrables, énigmatiques, aux mille petits visages qui nous scrutent de leur regard profond, des scénettes bouleversantes surgies des méandres de sa mémoire comme s’il les ramenait d’un très lointain voyage .

Elle est là, la plus belle des évasions : elle nous dit que le voyage est encore possible tant qu’il existe au fond de soi la possibilité de se battre pour donner un visage à l’espérance …

- N’est-ce pas cela un beau cadeau de Noël ?

 

Personnages et animaux autour des vendanges, dessins récents de mon père, extraits d’un ensemble de motifs intimistes et émouvants .

Partager cet article

Repost0
10 décembre 2005 6 10 /12 /décembre /2005 00:16

 

 

Rosace de la cathédrale de Rodez

Leurs carnets de voyages, ce sont les cathédrales …

Ils sont tailleurs de pierres, charpentiers, serruriers et des dizaines d’autres métiers .

Leur « Tour de France » est devenu pour beaucoup d’entre eux un « Tour d’Europe », et pour certains un « Tour du monde » .

Ils voyagent pour se perfectionner, pour se dépasser . Dans leur profession et dans leur être .

Ils participent à la restauration des plus beaux chefs-d’œuvres que l’humanité nous a transmis et à l’édification de ceux qui deviendront demain les grandes références de notre civilisation à travers la transformation et la maîtrise de la matière première qui les unit (pierre, bois, métal …) .

En progressant dans la culture de leur métier ils se transforment eux-mêmes, (tel le plomb d’une mystérieuse pierre philosophale qui deviendrait « or » une fois le but atteint), afin de transmettre à leur tour leur savoir et leur richesse intérieure aux nouveaux venus sur le chemin . Ce sont les Compagnons du Devoir, pour lesquels j’ai le privilège et l’honneur d’intervenir en dessin d’art .

 

 « Porte médiévale à Sienne »

Lavis à l’encre de Chine, exercice appartenant à l’un des modules du cours de dessin « à main levée » de la formation des Compagnons du Devoir, cette semaine à Rodez . Le lavis à l’encre de Chine (avec rehauts à la plume), beaucoup plus difficile que le lavis à l’encre délébile ne permet aucun repentir . Celui-ci a été réalisé en salle à partir d’une diapositive, mais les séances sur le motif se sont aussi succédées à l’extérieur et dans différents bâtiments en cours de restauration malgré le froid …

 

Toute la semaine nous avons travaillé sur la connaissance et l’application pratique des procédés qui doivent les amener à la recherche de l’excellence dans ce domaine également : construction juste et harmonieuse, maîtrise des différentes perspectives, étude des meilleurs rendus de la matière, de la lumière, application correcte des principaux moyens d’expression utilisables facilement en chantier ou atelier pour mettre en valeur un projet, un devis, un travail établi .

Travail sur le motif en cours de dessin dans les travées de la cathédrale : étude en perspective frontale des alignements et des écarts de construction .

Les Compagnons ne sont pas un archaïsme : ils sont au contraire à la pointe du progrès, et s’ils ont une entière connaissance des secrets de métiers venus du fond des âges, ils maîtrisent parfaitement les outils contemporains de la plus haute technologie du rayon laser à l’informatique, pourvu que ceux-ci répondent aux critères essentiels de servir une tradition qui unit l’esprit à la main, dans ce que l’être humain a conçu de meilleur pour l'épanouissement de l’individu à travers son métier .

Les valeurs qu’ils transmettent dépassent le cadre des seules valeurs professionnelles, même si celles-ci sont très poussées ; le Compagnon est un homme ou une femme (trois jeunes femmes « tailleurs de pierres » faisaient partie de notre groupe de dessin pendant cette semaine) libre, cultivé (e), équilibré (e), qui ne cesse de s’élever matériellement, socialement, moralement . Il cultive des différences qui donnent à sa communauté une éthique et une dimension spirituelle, et à chaque individu une singularité qui libèrent ses qualités et lui permettent de s’affirmer et de s’accomplir avec son caractère propre .

Dessin des élément de balustre sur le motif à la cathédrale de Rodez .

" Élément de balustre" dessin à main levée réalisé sur le motif à la cathédrale de Rodez par Antoine, aspirant tailleur de pierres .

Le « Chef d’oeuvre » existe toujours . Il est non seulement la preuve de connaissances, d’un savoir faire, d’une maîtrise et de compétences particulières, mais aussi le symbole d’un engagement de vie, qui tournée vers la paix, le travail et l’étude, va se mettre au service des autres à travers la prise en charge et la formation des jeunes générations : - n’est-il pas plus belle vocation que de transmettre un savoir, une culture, des valeurs qui sont au service de l’élévation et de l’élargissement de la conscience humaine ?

Cours de dessin en salle : étude de l’arrière d’une voussure .

Il existe à Rodez un important centre de formation des Compagnons du Devoir tourné vers l’étude des métiers de la pierre . Des jeunes et moins jeunes y passent en préparant des CAP, BEP, et de nombreuses spécialisations .

Si vous découvrez un jour sur une pierre taillée dans la visite d’un ouvrage de l’art, ou d’une cathédrale une marque de Compagnon, sachez que vous êtes en face d’une part quasi indestructible de son carnet de voyage …

J’ai appris assez jeune chez les Compagnons, beaucoup de choses essentielles : l’obligation du temps, de l’adaptabilité, de la mobilité, de la constance et de la persévérance, la patience, la ténacité, l’acceptation des épreuves, la nécessité de la connaissance, la projection dans l’objectif, le respect des valeurs élevées de la tradition, la notion de progression, l’importance d’élargir son travail à une dimension d’humanisme et de spiritualité, et surtout celle du devoir de transmettre son savoir et ses connaissances, avec conscience et responsabilité .

Ce sont là les principales nouvelles leçons d’approche globale du carnet de voyage, que tout carnettiste dans cette forme de démarche devrait adopter .

Si vous voulez en savoir davantage sur les Compagnons, il existe aujourd’hui trois associations :

L’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France http://www.compagnons-du-devoir.com/

La Fédération Compagnonnique des métiers du bâtiment http://www.compagnons.org/

L’Union Compagnonnique des Devoirs Unis http://www.lecompagnonnage.com/

 Dessin sur le motif en extérieur d’une sculpture de Denys Puech et d’éléments architecturaux, (dans le froid vif du matin, sans appui ni possibilité de s’asseoir) …

Partager cet article

Repost0
6 décembre 2005 2 06 /12 /décembre /2005 18:14

«Porte de La Jane», Jean MARC, petite aquarelle représentant la porte d’entrée de la dernière enceinte de village de Cordes, côté Nord, en dessous l’église .

1958 : papa venait donc d’installer son atelier à Cordes-Sur-Ciel, magnifique petite cité médiévale à quelques kilomètres de la propriété familiale, (je raconterai plus tard l’extraordinaire aventure de ce déplacement qui allait changer son existence) .

«Fontaine de la Rue Chaude» Jean MARC, petite aquarelle d'une fontaine située dans une des plus agréables rues de Cordes à cause des jardins suspendus qui la dominent, côté sud.

Ce village, l’un des plus beaux de France, avait vu passer et séjourner nombre d’artistes et de penseurs célèbres de l’après guerre, et certains d’entre eux comme Yves Brayer ou Albert Camus, y revenaient encore pour se ressourcer loin des mondanités parisiennes .

Stimulé par les belles aquarelles qu’en ramenait mon père, je décidais que j’y réaliserais mon premier carnet de voyage .

Aussitôt dit, je me mis en chantier, parcourant les ruelles, interrogeant les habitants, dessinant portes fortifiées, maisons, tours et tourelles, photographiant le village sous toutes ses facettes, établissant des plans, accompagnant les archéologues qui fouillaient le fameux puits de la halle (accroché au bout d’un frêle câble d’acier qui nous descendait à plus de 100 m de profondeur), "décortiquant" les études de Charles Portal, (historien local fervent défenseur de son village et du patrimoine occitan), écrivant et illustrant à mon tour ce "Cordes revisité" au fur et à mesure de mes explorations .

Cordes est un village de légendes et de beauté où l’histoire du pays d’Oc plonge de profondes racines … Je n’avais qu’une idée en tête : en découvrir en et raconter la vie secrète qui palpitait sous les merveilleuses façades de grés rose, les pavés millénaires des ruelles, dans les patios et les souterrains de calcaire blond, et même au fond des yeux des chats noirs disparaissant dans les venelles, aussi bien qu’au cœur des gens qui y vivaient .

"Page de texte illustrée", détail d’une page de mon premier carnet de voyage : celle-ci explique l’histoire médiévale de Cordes .

Cette étonnante cité m’inspira tant et si bien, que mon ouvrage avança vite . Les semaines se suivaient sans que je les vois défiler, attendant impatiemment la fin des journées d’écoles pour me replonger dans cette « aventure » passionnante .

J’étais en train de le terminer, lorsque j’entendis à la radio qu’un concours national était lancé pour la jeunesse sous forme de « reportage écrit et dessiné sur son village ou son quartier», organisé par les animatteurs d'une émission qui me captivait et qui avait pour nom « Partons à la découverte » !

"Plan de la cité", page de mon premier carnet de voyage : celle-ci est un plan des fortifications et de la répartition des quartiers médiévaux de Cordes .

Je participais donc avec ce livre unique, illustré et manufacturé avec tant d’enthousiasme et d’amour, ce qui me valut le plaisir pour ma première réalisation de « carnettiste » d’obtenir un magnifique premier prix national, attribué par la Radio Télévision Française, (RTF en abrégé) .

J’avais appris ma deuxième leçon d’approche globale du carnet de voyage : l’âme des êtres et des choses est plus importante que l’apparence qu’ils peuvent en donner, et c’est-ce qu’un carnet de voyage devrait tendre à révéler .

 

 «Rue de la brodeuse», Jean MARC, petite aquarelle représentant la rue d'une maison voisine de celle de mon père, celle de la dernière brodeuse mécanique de Cordes .

Partager cet article

Repost0
4 décembre 2005 7 04 /12 /décembre /2005 16:34

L’une de mes premières leçons d’enfance était donc que traduire le monde tel qu’on le voit n’est pas suffisant pour en exprimer la réalité, l’authenticité, et en permettre la compréhension

Je devais donc me mettre en route, m’interroger sur les problèmes de la perception, explorer des pistes multiples, m’informer sur la démarche et les moyens utilisés par ceux qui y étaient arrivés et travailler, encore travailler !

"Animaux de la basse-cour" Alain MARC, dessin des années 50 (je devais avoir 4 ou 5 ans), quelques-uns des exercices de mon enfance …

Sous la houlette de mon père, tout autant que de celle de son copain Gérard CAPOU, professeur d’arts plastiques et talentueux artiste qui venait en renfort, travailler n’était pas de tout repos …

Avant même de savoir lire j’avais accès à la bibliothèque bien documentée de mes parents, et avec une mère littéraire et un père peintre et sculpteur, les conditions étaient toutes réunies pour entrer dans cet univers fascinant du « voyage créatif » .

De nombreux artiste passaient à la maison, et nous assistions avec mes frères et sœurs à tous ces débats qui n’en finissaient plus sur les batailles d’idées entourant l’effervescence créatrice des années 50/60 .

À sept ans, ma marraine m’acheta ma première encyclopédie pratique de dessin, et tout de suite après mon premier livre d’histoire de l’art préfacé par Georges HUISMAN alors Directeur Général des Beaux-Arts, ouvrage qui avait pour ambition « de mêler le public juvénile à la vie quotidienne de ceux qui furent les plus grands créateurs de tous les temps et de tous les pays » .

Ce livre qui marqua mon enfance, se terminait par Paul GAUGIN, et par ces phrases qui évoquaient sa fuite en pleine révolution de 1848 : « Après avoir parcouru le vaste monde, il partit pour l’océan Pacifique et s’installa dans l’île de Tahiti . C’est là qu’il peignit ses plus belles toiles . »

Ainsi donc parcourir le monde, serait très utile pour créer de fort belles toiles ?

Pourquoi des toiles et pas seulement des dessins qui raconteraient le monde ?

De nombreuses questions se bousculaient dans ma tête …

Ce n'est que plus tard qu'arrivèrent mes premiers carnets de voyage (vers l'âge de 10 ou 12 ans), et avec eux, mes premiers prix dans cette catégorie...

Coupure de presse de l'époque ("La Dépêche du Midi"), avec, pour cette année-là seulement, un deuxième prix national (trois ans plus tôt, c'était avec mon carnet de Cordes-sur-Ciel réalisé l'année de mes 11 ans - le premier prix que j'avais remporté, mais j'ai perdu les articles de presse de l'époque), à préciser que je n'avais pas encore de pseudonyme artistique à cette époque-là, "Alain MARC" étant venu plus tard pour rendre hommage à mon père dans des circonstances romanesques que je vous raconterai un jour...

 

Partager cet article

Repost0