L'art du carnet de voyage et de l'aquarelle au service du peintre voyageur : ce blog en explique les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives à travers une vie d'aquarelliste . Il vous convie à partir en voyage pictural . C'est donc le journal d'un peintre qui aime découvrir et partager, mais pas seulement ...
Présentation
:
Aquarelliste et peintre voyageur
:
En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
(pour les tarifs et disponibilités me les demander directement en cliquant ici)
- Les stages "aquarelle" dans l'Hexagone sont ouverts aux débutants et aux pratiquants déjà confirmés souhaitant se perfectionner : ils ont pour but d'apporter efficacité et aisance d'expression à l'aquarelliste de terrain. Nombreux sont les aquarellistes issus de mes stages ou passés s'y perfectionner depuis 4 décennies...
- Les stages"carnets de voyages" sont une véritable immersion dans la pratiquedu carnet de voyage et de l'aquarellesur le terrain, orientés "autonomie" ils sont ouverts aux stagiaires ayant assez de pratique pour en profiter pleinement. De la Provence au Jura Orientalet jusqu'en Andalousie,ce sont quelques destinations où vous pourrez aller en 2024...
- Tous les stages sont différents, n'hésitez pas à m'en demander les informations par courriel (voir plus haut) .
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«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :
Selon le temps dont je dispose, je vais essayer d’ajouter à cette série d’articles une courte vidéo de notre parcours comme celle-ci . Vous
allez ainsi avoir l’impression de nous accompagner, mais si je ne peux tenir ma promesse ne m’en veuillez pas, car même 1 minute de vidéo résumant une demi-journée, c’est un gros, très gros
travail ... (Vidéo Alain MARC)
Peut-être vous souvenez-vous de notre passage avec Ptit’Jo, au magnifique ksar d’Aït-Ben-Haddou au printemps dernier ? .
Nous y retournons aujourd’hui puisque cet extraordinaire site est situé sur l’itinéraire menant vers la piste de l’Ounila . Nous nous y arrêtons
même une matinée entière car il y a ici matière à dessiner des heures et des heures .
J’ai beaucoup dessiné à Aït-ben-Haddou, (souvent de l’endroit que j’aime le plus : du bord de l’oued, lorsque le soleil se couche) mais ce matin
le soleil monte droit dans le ciel et chauffe déjà de bonne heure les parcelles de luzerne, verdoyantes au pied des hautes murailles, et le bonheur de peindre et pour tous synonyme de quête de
l’ombre en ce début de matinée …
Simple croquis aquarellé de bonne heure le matin … (Aquarelle Alain MARC - Carnets du Maroc -)
En plein midi peu d’ombre, même sous les arbres des jardins, les formes se confondent, c’est pour cela qu’il vaut mieux peindre plutôt tôt ou
tard dans la journée … (Aquarelle Alain MARC - Carnets du Maroc -)
16 h : le soleil plein ouest bascule vers l’horizon : les faces éclairées sont celles qui étaient à l‘ombre le matin . Seul le
haut du village est encore tout à fait éclairé . (Croquis - aquarelle Alain MARC) .
Enfin au moment où il va s’enfoncer sous l’horizon, tout se pare de pourpre et d’or, la vielle citadelle paraît irréelle
dans la pulvérulence du soir … (Aquarelle Alain MARC - Carnets du Maroc -)
Au pied des murailles, comme à Taourirt hier, les ombres s’étirent et le silence reprend ses droits sur le petit
village victime dans la journée de sa célébrité incompatible à ces moments-là avec le mot « sérénité » … (Photo Alain MARC) .
En route pour les pistes du Grand Sud avec Houcine …
Je vous présente Houcine, notre guide des pistes du Grand Sud marocain qui va nous accompagner tout au long des prochains articles ... (Croquis Alain
MARC)
En ces temps de frimas, je vous invite à vous réchauffer au soleil du désert et des djebels du sud de l’Atlas, d’oasis en palmeraies, de regs rocailleux en dunes innombrables
.
Nous sommes toute une bande d’amis en quête de purs paysages, de rencontres vraies, de couleurs et d’images à mettre dans nos carnets .
Peut-être vous souvenez-vous du temps des repérages réalisés avec Pti’Jo ?
La traversées de l’Atlas, la descente sur Ouarzazate, puis celle vers Zagora, tout au long de la vallée du Draâ sont encore dans son premier carnet de voyage . Il conserve
précieusement les photos de sa première rencontre avec le désert et ses courses folles dans les dunes de sable …
Cette fois il n’est pas de la partie quand je retrouve Houcine et mes amis carnettistes à Ouarzazate, mais Pierre et Yolande (déjà venus en ma compagnie) en Andalousie sont là avec d’autres nouvelles et nouveaux camarades .
Nous voici repartis pour de nouvelles pages de carnet !
Ici, rien n’a changé : le ciel est aussi rougeoyant au coucher du soleil, les rues pulvérulentes dans les ruelles de Taourirt, et les palmiers se balancent toujours doucement au
dessus des petits carrés de verdure longeant l’oued .
Ouarzazate fait rêver parce que qu’elle évoque cette porte ouverte vers des oueds de légendes, bordés de palmerais aussi séduisantes que des paradis, vers les immenses
plateaux arides de roches ou de sable avec à l’horizon quelque montagne bleutée qui souligne l’espace … La ville elle-même est sans charme particulier mais ses habitants y sont adorables et c’est
un vrai bonheur d’y avoir des amis .
Nous ne ferons que passer ici car la route nous attend, avec son mystère et ses découvertes qui nous rendent si impatients …
Le minaret du vieux quartier de Taourirt . C’est le Ouarzazate ancien, ou plutôt le seul endroit où vous retrouverez l’ambiance d’avant la naissance de la ville
garnison nommée « Ouarzazate » … (Aquarelle Alain MARC) .
Taourirt, est aussi l’ancienne casbah du Glaoui : chef d’oeuvre de pisé autrefois construite par le pacha de Marrakech . Sa récente restauration
est remarquable, et c’est avec plaisir qu’on parcourt les anciens appartements du Glaoui autant que le vieux village fortifié . (Croquis - aquarelle Alain MARC) .
Je prends pour vous cette photo aux derniers rayons de soleil sur les hautes murailles de la casbah : j’aime cet instant magique où Taourirt vidée de ses
touristes revenus à leurs hôtels retrouve dans la lumière du couchant toute sa magnificence ! (Photo Alain MARC) .
Orlando Corcino poète des favelas, un vrai conte de fin d’année de Christian DAGONET et Michel MONTIGNÉ …
Pour terminer l’année sur une note d’espoir et d’amitié comme je l’avais déjà fait l’an
dernier avec Ptit Jo (qui va très bien et vous fait une grosse bise en passant), je
vais vous raconter une belle et véritable histoire comme on aimerait tant en écouter !
À l’origine deux amis, deux carnettistes de talent :
Christian DAGONET etMichel MONTIGNÉ .
« Montrozier », charmant village aveyronnais du carnet d’Aveyron de Christian DAGONET
Christian DAGONET , qui a publié cette année un joli
carnet d’Aveyron aux ("REGARDS SUR L'AVEYRON" Éditions De Borée), a une grande passion, altruiste et généreuse : il est
président d’une association, « Clair Logis Amérique »,
qui a pour but d’accueillir et former les jeunes femmes très défavorisées qui vivent dans les favelas de Salvador de Bahia au Brésil .
Christian DAGONET
Ce foyer permet d’accueillir 130 jeunes femmes, qui par le biais d’ateliers d’artisanat, (tels ceux de couture, manucure, coiffure, dessin, etc.) reprennent confiance en la vie et
se réinsèrent dans la société . Elles se découvrent capables de créer, d’espérer …
Scène de samba par Michel
MONTILLET .
Le produit de leur art, qu’elles peuvent vendre de différentes façons, et leurs différentes formations professionnelles les valorisent et leur donnent d’autres approches humaines
que celles de la drogue, de la prostitution et de la misère .
Une ouverture particulière leur est donnée par des supports aussi différents que la fête ou la spiritualité . Au Brésil tout peut être possible, et l’un n’est jamais
éloigné de l’autre …
Si vous voulez soutenir Clair Logis Amérique Latine, vous pouvez contacter directement Christian DAGONET : christian@dagonet.fr
Michel MONTIGNÉ, carnettiste depuis longtemps reconnu
dans la profession autant qu’auprès du grand public, a publié de nombreux carnets de voyages vivants et colorés, généralement empreints d’embruns du vent du large et évoquant les pays lointains
et ensoleillés .
Son goût pour la recherche, la remise en cause perpétuelle et les prises de risque s’épanouit de façon particulièrement féconde dans l’aquarelle et les carnets de
voyages …
Michel MONTIGNE
Un jour qu’ils peignaient ensemble, Christian a parlé de Salvador de Bahia et de son association à Michel, et les voilà partis tous les deux au Brésil . Ce fut un
florilège de peinture pour nos deux artistes, débouchant sur le projet d’un livre vendu au profit de l’association .
Une rue de Salvador
de Bahia par Michel MONTIGNE .
Mais ici commence une sorte de conte de fées : parcourant les favelas, voilà qu’ils découvrent un poète inconnu, défavorisé et de grand talent : Orlando Corcino .
Portrait et image des favelas
de Michel MONTIGNE.
Ils décident alors de modifier le projet du livre et d’en faire une édition de poèmes d’Orlando illustrés par Michel MONTIGNE, en offrant dans cette aventure toute leur part de
travail .
Une année passe : le livre est édité, puis vendu en totalité . Nos deux amis retraversent alors l’Atlantique pour offrir la moitié du fruit de la vente au poète,
l’autre moitié à l’association .
Un autre artiste des rues : le
jeune Joyca (Aquarelle Michel MONTIGNE)
Ce livre peut aujourd’hui être commandé à Michel MONTIGNE, car ils ont décidé de le rééditer .
Grâce à eux ce poète des favelas est à présent mieux connu et un peu d’argent est rentré dans les caisses de l’association .
Mais, me direz-vous, parle-nous d’Orlando CORCINO ?
Orlando CORCINO par Michel
MONTIGNE .
« Il m'a semblé qu'il serait bon et juste de rendre hommage à travers lui au formidable gisement de talents enfouis dans les quartiers les plus défavorisés
des villes du Brésil : écrivains, poètes, comédiens, musiciens, danseurs, lutteurs ... Donner ici et là-bas la parole aux voix étouffées . » Michel Montigné
Orlando Corcino est né en 1948, il réside au Brésil à Salvador de Bahia . Fils d'une lavandière et d'un pêcheur il a eu l'existence difficile de
nombre des habitants du Brésil . Pour survivre et nourrir sa nombreuse famille - six enfants - il a fait de nombreux métiers depuis celui d'aide maçon à celui d'éboueur dont il est actuellement
retraité.
Il naît à la poésie lorsque une jeune fille qu'il rencontrait tous les matins en attendant le camion du travail n'est plus venue ; pour elle il a écrit son premier
poème.
Avec ses mots à lui, avec les mots du peuple des favelas il va chez les uns et les autres pour un mariage ou pour les bonheurs d'un chant ou d'un partage réciter ou
chanter ses poésies . Avec sincérité et authenticité il dit le quotidien d'un monde où l'amour, la magie des mots, les rêves, parfois la colère permettent de ne pas désespérer ; même quand les
amours font mal ils font vivre...
Orlando Corcino est un pur témoin de la vitalité poétique des peuples des favelas ; pour cela, pour son talent de poète , il mérite d'être écouté et entendu .
À travers lui c'est un peuple qui danse sur les mots .
O GRITO DO POETA
A poesia fala
A poesia diz, clama e reclama
A poesia fala
A poesia diz tudo aquilo que eu nâo posso dizer.
O GRITO DO POETA (LE CRI DU POÈTE) dit par mes amis Chantal et Jean PÉRIÉ , eux-mêmes grands spécialistes du Brésil .
Capoeira par Michel
MONTIGNE
ASSIM É A MINHA VIDA
Da solidâo
Eu faço verso
Da tristeza
Poesia
Da angûstia
Faço mûsica
Da dor
A poesia
Das lâgrimas
Lavo meu rosto sempre molhado
Pelas lâgrimas da alegria
As vezes do desgosto
Assim segue a minha vida
ASSIM ÉA MINHA VIDA (AINSI VA MA VIE) dit
par mes amis Chantal et Jean PÉRIÉ , eux-mêmes grands spécialistes du Brésil .
NO ESPAÇO VAZIO
No espaço vazo
No cantinho do seu
Coaraçâo guarde
Estas palavras
Que digo do fundo
Guarde como um diamante
Como pedra de brilhante
Estas palavras que digo
Amo você .
NO ESPAÇO VAZIO (DANS L'ESPACE VIDE) dit par mes amis Chantal et Jean PÉRIÉ , eux-mêmes grands spécialistes du Brésil .
« Clochers de Basse Auvergne » et « Carnet d’Iroise » .
Je vous parle aujourd’hui de deux intéressants livres, bien différents par leur thématique, mais tout aussi attrayants l’un que l’autre …
« Clochers de Basse Auvergne » de Maryse et Marcel PIERRE
La richesse des grandes
époques culturelles et architecturales se lit et se déchiffre dans le visage de nos monuments religieux, et les clochers sont dans ce domaine de véritables livres à ciel ouvert … (Photo de la
couverture du livre de Maryse et Marcel PIERRE) .
Voilà un ouvrage instructif et très documenté qui nous entraîne dans une superbe promenade à l’ombre des jolis clochers d’Auvergne .
Cet ouvrage est d’autant plus intéressant que comme nombre d’études de ce type il est rare . C’est une référence pour tous les amoureux du patrimoine, que l’on connaisse ou non
cette belle région . On y découvre foule de renseignements et de détails tout au long des 384 pages, ce qui donne à cette étude la qualité d’une véritable encyclopédie à travers une approche
vivante et ludique, référence à la fois utile pour le curieux à la recherche d’une information précise sur le clocher d’une paroisse et pour le passionné de patrimoine architectural . Un vrai
carnet, de clocher en clocher …
Ce beau livre est disponible auprès des auteurs : pierremaryse@hotmail.com , c’est un cadeau à offrir et à s’offrir tout au long de l’année
si on aime notre si riche patrimoine national .
Carnet d'Iroise, voyage à la rencontre des îles...
Il est de ces ouvrages dont on ne sait par où commencer pour en parler, pour exprimer le sentiment perçu et même vécu à leur lecture. Intimité des lieux croisés, poésie des
instants saisis, envie de partir sur les traces de l'auteur, de poser les yeux sur ces sites parcourus le temps d'un croquis, celui d'un lavis....
Carnet d'Iroise de Jean-Paul Rivière se rattache sans nul doute possible à cette famille d'ouvrages d'exception, de ceux qui vous transmettent un désir puissant de voyage, de
départ, de découverte, de rencontre.
Ouessant, Sein, Molène sont autant de balades, d'univers dans lesquels nous pénétrons tel un explorateur venant de découvrir le nouveau monde.
Aquarelles et croquis agrémentés de notes prennent vie au rythme des 64 pages que comporte l'ouvrage, nous enrichissant subtilement en connaissances historiques, géographiques et
actuelles sur la vie de ces îles du bout du monde.
Livre à rêver, ce recueil ravira les amateurs d'art, les découvreurs futurs de ces terres émergées ou embellira encore davantage chacun de vos souvenirs acquis en ces lieux
magiques.
« ...L'Iroise, un nom magique, évocateur des vents du large, des courants redoutables, et des naufrages meurtriers... Savoir attendre, observer, pour saisir en un instant magique, des scènes
toujours semblables, mais sans cesse renouvelées... »
Une promenade en dessins et aquarelles à la découverte des îles d'Ouessant, Molène, et Sein.
Jean-Paul Rivière est né en 1956 à Auray.
Passionné par la peinture et le dessin, il aime croquer l'ambiance des ports, les vieilles pierres des villages, ou tout simplement les scènes de la vie quotidienne.
Ses croquis sont des instants de vie, captés dans cette Bretagne qu'il aime .
En complément de ce vivant carnet de voyage, des études de vieux bateaux traditionnels, touchants par leur simplicité et leur authenticité, qui meurent dans leur coin et
l’indifférence, alors que ce sont eux aussi, d’intéressants et nostalgiques témoins du temps qui passe ….
Jean-Paul dit : « J'aime errer dans les cimetières de bateaux parmi les vieilles coques envahies par les herbes folles.
A l'heure où certaines municipalités souhaitent les voir disparaître du
paysage, il me semble important de ne pas les oublier . »
Toutes ces études reflètent la passion deJean-Paul Rivière pour ces vieux bateaux . Ils
se nomment le Magouër ou le Bono, ils disparaissent et Jean-Paul les sauve de son trait de crayon sanguine …
Carnets de Voyages sur ARTE et découverte par ailleurs de deux carnettistes inconnues mais d’un immense talent .
Avant tout, soyez attentifs à une émission d’ARTE qui ne peut que vous plaire : jusqu'au 4 janvier, Carnets de voyage part à la découverte d'un pays à travers le regard d'un
reporter dessinateur chaque soir à 20 h 15 . Ces courts métrages de 25 à 30 minutes vous permettent d’accompagner un (e) artiste voyageur (se) sur le motif dans l’exercice de son carnet
.
Ce n’est rien d’autre que ce que nous faisons tous régulièrement, mais le style de chacun est mis en avant avec beaucoup de talent par les réalisateurs . Le choix des carnettistes
est assez sympathique et cette émission mérite que vous mettiez en route vos magnétoscopes . Si vous avez raté les premiers films, vous les trouverez ici , bon visionnage !
Hors celles et ceux d’entre nous qui ont la chance d’être édités et médiatisés, de très nombreux (ses) autres carnettistes oeuvrent dans l’anonymat avec beaucoup de talent .
Je vais vous présenter aujourd’hui deux jeunes femmes qui mériteraient d’être mieux connues, à travers leurs carnets sur deux villes très différentes .
Marie-Hélène PUGET et son carnet de Barcelone :
Voilà une artiste qui mériterait d’être éditée . Son carnet de Barcelone nous entraîne dans la fascination de cette ville passionnante, des quais du port au cœur des Ramblas et du
Bario Chino aux chefs-d’œuvres de Gaudi . Il grouille de vie, et on entend en le feuilletant le murmure des vielles maisons de brique, le tumulte des avenues parcourues par la foule, ou les
sonorités de la sardane, le dimanche matin devant la cathédrale ! Marie-Hélène PUGET possède
comme nombre de carnettistes un parcours atypique : fille de la mer, marin, peintre, elle navigue en Bretagne du sud, partageant sa semaine carnets en poche entre Vannes et l’île de Sein, après
huit ans de bourlingages dans l’océan Indien, avec son carnet comme livre de bord . C’est dire si son expérience en vaut bien d’autres, empreinte de cultures et d’acquisitions
multiples …
Danseuses de sardane . On fait plus que les voir en regardant cette page : on danse avec elles et on entend la musique, et pourtant on ne retrouve
pas l’attitude typique à laquelle nous aurions pu nous attendre des mains réunies et des pas de côté … (Aquarelle Marie-Hélène PUGET )
Marie-Hélène c’est attachée dans ce carnet à montrer le visage préservé de Barcelone sauvé des grands travaux, tels ces coins intimistes de la vieille
ville où les quais, ouverture sur la mer et les grandes aventures maritimes … (Aquarelle Marie-Hélène PUGET )Explosion de couleurs et de bruits,
de contrastes et de modernisme, son regard se pose sur la vie quotidienne, au hasard des avenues, des places et des rue cette belle ville … (Aquarelle Marie-Hélène
PUGET
Rencontres avec Gaudi, avec Picasso, architectures étonnantes, parcours hors des sentiers battus dans la capitale de
l’art contemporain, regards vers des visages complices entre historique modernité et chantiers d’avenir … (Croquis Marie-Hélène
PUGET)
Le charme de Barcelone est aussi celui de ses boutiques anciennes et désuètes, de ses balcons fleuris, des ses ruelles innombrables où Marie-Hélène
se plait à déambuler et à croquer mille instants de vie qu’elle nous donne à partager avec ravissement . (Aquarelle Marie-Hélène PUGET)
Armelle VOINIER et son carnet de Dijon :
Ce qui m’a beaucoup intéressé dans le travail d’Armelle, c’est qu’elle est une dessinatrice dont l’expression reste profondément ancrée dans un classicisme parfait, (peut-être
l’expression « classe » vient-elle directement de ce constat ?), un classicisme pourtant empreint de liberté, où les lignes de fuite, les valeurs hachurées, les équilibres et
proportions ne sont pas des freins et des contraintes, des cages rébarbatives et sans issue, mais des traits libérateurs, des moyens d’évasion, de lumière et d’espace .
Son grand mérite est de faire vibrer l’architecture par la seule présence du trait, par la seule dimension d’ombres et de lumières pleinement apprivoisées grâce à la maîtrise du
dessin, à la force des contrastes de valeurs en harmonie avec un graphisme de grande qualité .
Combien de prétendus « dessinateurs » en sont-ils aujourd’hui capables ?
Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet, nombreux d’entre-nous pourraient aujourd’hui reprendre leurs études là où ils ne les ont ignorées (et pour cause : - quelles valeurs et
enseignements transmet-on exactement de nos jours dans les grandes écoles d’art pour être en conformité avec les préceptes de notre temps ?), et revoir des programmes abandonnés pour la
plupart bien avant le début du siècle dernier !
Nous voici au cœur de son carnet dans une promenade historique dans le vieux Dijon . C’est par la qualité du dessin qu’ici (comme dans toutes les
pages de son carnet) Armelle nous initie à la beauté de l’architecture : celle-ci n’est pas relatée, elle est sublimée ! (Croquis Armelle VOINIER)
On peut parler d’architecture et parler aussi de la vie : - l’architecture n’est-elle pas le produit d’une rencontre entre l’histoire et la vie ? …
(Croquis Armelle VOINIER)
En cela, on peut ajouter que le monument, par son décor, ses sculptures, ses ornementations, nous introduit à l’intimité d’une époque dont la
perception se cache derrière l’artefact de ses apparences, et qu’il suffit de dépasser pour en entendre le cœur battre . Armelle nous en donne les clés par ses dessins et croquis, et ce vécu
palpitant chargé de mystère et de beauté devient alors perceptible derrière chaque ombre, chaque trait … (Croquis Armelle VOINIER)
Armelle VOINIER sur son stand à la 8ème Biennale de Clermont-Ferrand . On comprend tout quand on sait qu’elle est architecte diplômée de l’École
d’Architecture de Nancy et de l’Université de Stuttgart . Mais son travail de carnettiste ne s’arrête pas à ces croquis très justes et épurés : peut-être un jour vous parlerai-je de ses
différentes expériences de représentations tendant à les détourner de leur utilisation traditionnelle sur des supports des plus variés ?
Causse Noir, des fissures en falaises au tichodrome échelette …
Thich Nhat Hanh a dit : « En nous établissant dans l’instant présent,
nous pouvons voir toutes les beautés et les merveilles qui nous entourent. Nous pouvons être heureux simplement en étant conscients de ce qui est sous nos yeux » .
Nous voici dans les grandes fissures du bathonien en quête de ces hypothétiques passages qui doivent nous amener dans un « ailleurs » proche et inaccessible à la fois
: une possible communication avec le secret parcours d’un gouffre suspendu dans le temps, développant son histoire au creux des millénaires dans l’indicible vacarme de
l’aventure du vivant .
Le soleil illumine les immenses dalles de calcaire qui réfléchissent la lumière sur les parois d’ombres ocres, roses, brunes, bleutées, jusqu’à rendre irréel le flamboiement des
porches du vertiges suspendus au dessus du vide, tels des balcons de l’impossible pour assister au mariage de la roche et du ciel, dans cette fête où la notion d’espace prend une autre dimension
…
Deuxième longueur d’escalade à la base d’une grande fissure s’ouvrant dans la paroi : le pied de la roche paraît tout proche et pourtant cette sensation
si particulière d’ouvrir une porte sur une autre dimension où le monde n’est plus qu’un concept de bipèdes plongeant à la renverse dans les brumes pâles de la vallée, nous donne cette impression
d’invincibilité que connaissent bien les grimpeurs, une fois passées les bien légitimes frousses des premiers apprentissages de hauteur… (Photo Alain MARC)
Nous faisons notre cette phrase de Thich Nhat Hanh . Ce n’est pas difficile ici : une fois de plus, la magie des lieux nous emporte à la frontière d’un univers
« autre » où nous savons que tout est possible, et que nous pouvons à tout instant franchir le limites du temps pour entrer en correspondance avec l’âme des choses, leurs intimes
secrets, comme si à nous, pauvres et si éphémères humains, quelque sublime parcelle d’infini pouvait nous être révélée …
En haut de la fissure, on plonge à l’envers du décor : c’est presque l’intérieur de la falaise, celui où la lumière se métamorphose, se réfracte et se réfléchit
en échos multicolores au diapason de la calcification, des brillances et des matités de la roche . (Photo Alain MARC)
À cette rencontre de l’air et de la roche, du vertical et de l’horizontal, du compact et du spatial, s’établit la dialectique du dehors et du dedans, de l’ouvert et du fermé . Elle
prend un sens nouveau avec les jeux de lumière et les couleurs minérales qui lui sont associées . La spatialité même de l’atmosphère, vecteur d’un éclairage si particulier ici, confère à cette
quête d’inconnu la qualité d’un voyage dans d’étranges et poétiques vibrations . À travers cette notion de « dedans » et de « dehors » tout se dessine comme si nous percevions
soudain l’écho des résonances subtiles d’un « en deçà » où nous ne sommes que simples et fragiles spectateurs, mais témoins d’un tel spectacle qu’il nous transcende tout de même, par ce
qu’il nous offre le murmure de toutes les primitivités du monde . C’est comme si elles s’étaient endormies ici au creux des formes et des couleurs …
L’entrée d’une autre caverne suspendue . Les ronces et figuiers sauvages ont envahis l’entrée, et un fois de plus l’exploration du site ne donne rien sur
le plan purement spéléologique . Cependant, si nos recherches s’avèrent sans résultats dans cette part d’exploration, elles nous révèlent des secrets d’une autre valeur : celle des couleurs
magiques de la roche empreinte d’oxyde oranges bleutés et ocres, juste perceptibles en ce moment de l’année et à cette heure-ci de la journée, grâce à la disposition très particulière du soleil
dans le ciel et à la façon dont ses rayons sont renvoyés par le calcaire des falaises alentour …
Les couleurs de ce calcaire sont authentiques, je ne les ai pas modifiées ! J’en tire une première étude, dans une sorte de dialogue d’entrée avec
l’esprit de la nature, à travers les vibrations des couleurs du rocher … Mais je n’en suis pas satisfait : ce travail n’est qu’une pâle copie de la réalité . Ce n’est qu’une apparence, elle ne
contient pas assez « le vrai » : traduire l’essence des choses n’est pas les copier . On les copie pour mieux les décrire si on veut les expliquer, mais ce n’est pas traduire
l’indicible que de ne pas dépasser la frontière du visible . (Photo et aquarelle Alain MARC)
Il faut mieux regarder d’où vient la lumière, ressentir à même le corps les formes et le grain du rocher, se blottir pour percevoir ce langage des
traces de l’usure des temps par millénaires interposés, mêlés dans cette expérience à la plus fugaces des clartés … Une expérience
silencieuse et intime pour provoquer les images . Chacun a sa façon de travailler . Ce que je sais, c’est qu’il faut s’imprégner et se nourrir davantage des choses vraies au moment où elle
« sont », sans les laisser échapper . Alors viennent les images chargées de l’étrange bruissement des parcours libérés, du soleil, (même en semi obscurité), on peut à présent entrer
dans la « force » de la réalité et porter nos images à la frontière même de ce qu’on peut exprimer . (Photo Roland PÉLISSIER)
Là je suis plus près du « vrai » . Écrire et peindre un carnet n’est pas seulement dessiner, observer, relater . Ce n’est pas simplement
décrire . C’est aussi entrer en connivence avec l’âme des êtres et des choses lorsque cette chance nous en est donnée . C’est les partager, les vivre en intériorité, c’est nous dépasser quand on
va à notre tour les donner, afin que leur essence à travers notre personnalité en soit si possible traduite non seulement dans leurs apparences, mais aussi dans leur intime réalité . (Aquarelle
Alain MARC)
La soirée se prolonge de falaises en rochers . En bas, le cours du Trévezel scintille au soleil, et il y a comme des nuages de poudre dorée qui dissolvent les pentes du Bégon plus
loin, là-bas vers la Dourbie .
Nous faisons une drôle d’équipe : lui absorbé par ses recherches, le souci d’un travail de qualité, moi pris par mes réflexions poétiques, picturales, variées, et aussi le souci de
ne rien laisser échapper de ces trésors si fragiles que beaucoup sont même incapables de soupçonner : les joyaux d’autres perceptions et d’autres expressions de ce que certains nomment la beauté,
mais que je crois plus proche de différentes essences de la réalité .
Pourtant je suis très prudent, concentré sur ce que je fais en escalade, attentif si c’est nécessaire pour l’assurer, comme il l’est plus encore, lui, pour me sécuriser
.
Bientôt nous dominons de monolithiques et colossales aiguilles dominant la vallée, quand je vois un étrange oiseau tel un répétitif éclair rose vif, arpenter la plus élancées des
aiguilles, juste en dessous de nous en pleine paroi ensoleillée !
Il grimpe de coté, s’envole et se repose d’un vol hésitant et saccadé, se retourne et virevolte, avance comme un crabe d’aspérités en aspérités, fouillant de son long bec fin et
recourbé la moindre des petites fissures à la recherche d’insectes, araignées et autres invertébrés . Arpentant le calcaire, il ouvre régulièrement ses ailes par saccades, et il est bien
difficile de le repérer tant il se confond avec la roche quand il les a refermées . C’est un tichodrome échelette . À peine ai-je le temps de prendre des notes, d’essayer de bien l’observer, de
faire en vitesse un petit bout de vidéo au maximum de ce que mon appareil photo peut donner, qu’il plonge vers la vallée dans un joli vol aux éclats de carmin, de papillon désordonné !
Totalement invisible sur l’immense aiguille ensoleillée (il a juste la taille d’un petit merle), s’il ne bougeait des ailes, de loin, même avec les
jumelles se serait bien difficile de le repérer ! (Photo Alain MARC)
Pardon pour la mauvaise qualité de la vidéo, c’est vraiment flou et je bouge beaucoup (j’étais au maximum du zoom numérique ce qui est très loin
d’être parfait), mais regardez bien : il est tout petit sur le rocher et ce n’est que lorsqu’il bouge qu’on voit où il est . Mais on comprend au moins sa manière de chasser, et puis c’est le beau
souvenir d’un oiseau assez rare, qui ce soir-là, quelque part, nous ressemblait ! (Vidéo Alain MARC)
C'est la dernière image de la vidéo, on voit bien en bas de l’image à droite son corps clair et ses ailes déployées rouge carmin, plonger vers la vallée
avant que je ne puisse plus le cadrer . (Photo extraite de la vidéo ci-dessus)
Voici le tichodrome échelette tel que je l’ai redessiné à partir des observations réalisées et d’autres documents : je suis là dans une démarche
totalement descriptive, bien différente de l’expérience évoquée plus haut . Dans un tel travail on se doit d’être fidèle à ce qu’on a vu et noté, afin d’informer et d’expliquer le mieux possible
dans un esprit didactique et descriptif . (Croquis et aquarelle Alain MARC) .
Enfin, juste pour « information » et pour clôturer cet article parce que je trouve ces couleurs assez gaies : ce sont quelques couleurs et les premiers
mélanges d’étude pour la peinture des fissures des grandes falaises que nous avions explorées …
Que ces mandalas, que j’ai terminés pour vous en cette nuit de Noël à partir de photos de gouttes d’eau tombant des concrétions les plus rares de l‘Aven Noir, et de photos de
cristaux d’aragonite dans ses secrètes profondeurs vous apportent joie et bonheur en ce jour particulier !
Merci pour tous vos vœux et vos gentils messages, je les ai voulus comme des étoiles d’espoir et des cristaux de neige mêlés, afin de vous apporter joie et bonheur sur tous vos chemins
…
Celui-ci est une méditation sur la transformation : l’eau traverse et transforme la roche dans l’alchimie des profondeurs pour faire d’une matière
dure et compacte un univers rare et précieux qui reflète le cosmos . - Que chaque jour qui passe, vous apporte cette lumière apte à vous embellir comme la goutte d’eau apporte au creux de la
pierre toute la mémoire du ciel et des nuages !
Celui-ci est le mandala des cristaux précieux : - que par ce que vous êtes et apportez aux autres, votre existence soit forte et éclairée
!
Mandala de la chance et des étoiles d’espoir : - que celui-ci vous guide au travers de la vie et qu’en le regardant il vous permette de discerner en
vous ces étoiles d’espoir qui scintillent pour vous montrer le chemin, comme au plus profond du gouffre des cristaux purs tels des joyaux brillent sur les parois et les voûtes nous montrant le
chemin de l’eau …
Mandala de la paix : - que la paix vous habite en tout lieu et toute circonstance . Que des mots tels qu’amour, liberté, fraternité, justice,
harmonie, partage, épanouissement et prospérité reprennent leur sens dans l’humanité, et que les plus incontournables obstacles se résorbent comme dans les labyrinthes et les enclaves du karst
qui laissent la source jaillir au pied du rocher …
Celui-ci les réunit un peu tous : - que la force et la joie vous habitent, et que toutes les étoiles de vie vous montrent le meilleur chemin !
Demain nous continuons l’exploration des falaises et des rochers …
Voilà de nombreux jours où vous n’aviez aucune nouvelle … Vous deviez penser que j’étais loin de l’ordinateur ou que j’étais absorbé par quelque autre activité passionnante, ou les
deux à la fois . Vous ne vous trompiez pas !
Réaliser un carnet comme celui de l’Aven Noir n’est pas seulement s’enfoncer dans les entrailles du causse, c’est aussi le regarder, l’écouter, le ressentir à fleur de peau, à
fleur de roche, à fleur d’espace . C’est le percevoir au fil des saisons dans la connivence de toutes ses dimensions, c’est se mêler à sa respiration naturelle, multiple, sauvage, grandiose et
secrète . Avec respect, écoute, discrétion . Avec amour .
Parce qu’aux petits matins d’hiver, dans la blanche et piquante lumière du jour qui teinte d’or et de carthame l’horizon, il est écrit des signes secrets qu’il nous appartient de
déchiffrer si on veut en comprendre le message, si on veut avancer dans la découverte et la compréhension du monde souterrain qui se love et s’étire dans ses profondeurs .
Cela nécessite le même lien à la terre, le même attachement à l’emprise des hauts plateaux et à leurs verticalités, que pour ceux qui y vivent . Pour cela il faut du temps . Il
faut aussi être là quand il faut . Il faut aimer le silence, la solitude, l’effort prolongé et la patiente attente dans le froid et l’improbabilité .
C’est un peu de ces temps forts que je vous fais partager aujourd’hui avec cette nouvelle page du carnet de l’Aven Noir, le début d’un suspens où les mystères de la nature vont
nous révéler (y compris dans le prochain article), un ou deux de leurs plus beaux secrets …
Moins sept degrés quand nous chargeons nous sacs à dos, et coiffons nos bonnets . Il fait tout juste jour . Derrière nous, le sympathique gîte de Revens où nous avons passé la nuit
s’est rendormi dans le silence du petit village caussenard . Nous avançons vers le levant .
8 h : regard au petit jour depuis le haut du ravin de la Granarié vers la vallée de la Dourbie et le val de Nant . Ils sont tous les trois sous la brume . En
cette saison, en période anticyclonique, l'air se refroidit près du sol lors des nuits claires et par effet de gravité (il est plus lourd que l’air chaud) s’accumule en fond de vallées . Sur les
hauteurs, l’air est légèrement moins froid, et il se forme une couche de brouillard entre les deux (généralement sous la forme de stratus) . Cette couche d’inversion se résorbe dans la journée
sous l’effet du rayonnement solaire et de la convection qu’il provoque . C’est un phénomène de toute beauté bien connu des montagnards, particulièrement lorsqu’une autre forme d’inversion de
température (la subsidence), fait émerger les cimes au dessus de 1000 à 2000 m : nous avons ici sans être en haute montagne, le même type d’effet . À l’horizon, les hauteurs du Larzac vers la
Couvertoirade . (Aquarelle Alain MARC)
Cette météorologie bien particulière est l’alliée des spéléologues attentifs et matinaux . Ou plutôt des spéléologues peu frileux, car ce qu’ils vont tenter de voir parmi les
signes secrets que leur envoie la nature, sera d’autant plus visible que le froid sera vif . Et aussi que le temps sera clair, car il n’est pas évident de chercher une colonne de buée au milieu
d’une couche de brouillard d’inversion !
- Une colonne de buée, que veux-tu dire Alain ?
Je veux dire que si quelqu’aven caché dans les broussailles, si quelque profonde fissure en falaise reliée à une grande cavité sans qu’on ait pu jusqu’à présent en déceler la
présence se manifestent sous forme de « trou souffleur » (courant d’air sortant, lié à la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur), ils vont cette fois se trahir par la
colonne de buée se trouvant au dessus d’eux (parfois sur plusieurs mètres de hauteur) provoquée par la condensation de l’air de la cavité souterraine chaud et humide, au contact de l’air
extérieur froid et sec .
11 h 30 : le givre est encore bien présent sur tout l’ubac et en fond de vallée après la dissipation des brumes liées à l’inversion de température . Cependant,
même si les indices de l’adret doivent avoir été repérés depuis longtemps car ils ne sont plus visibles maintenant, il est encore possible de poursuivre l’observation des pentes à l’ombre pendant
quelques dizaines de minutes encore, avant que la température ambiante extérieure n’équilibre celle de l’air s’échappant des profondeurs . La différence de température entre l’ubac tout givré et
l’adret chaud et ensoleillé à ce moment-là, peut être de plus de 20 ° ! (Photo Alain MARC)
C’est donc avec un regard de lynx (enfin nous essayons) que nous parcourons jusqu’après le lever du soleil, plateau, pentes et falaises, dans un large périmètre autour de l’Aven
Noir, particulièrement à la verticale ou dans les environs extérieures des différents réseaux hypogés du gouffre qui nous intéresse . Cela implique que nous ayons une parfaite connaissance du
terrain, et que la topographie souterraine soit bien faite afin que nos recoupements de surface soient justes . Le reste est un jeu passionnant mais qui demande une patience infinie, un jeu qui
cependant peut s’avérer payant, je vous l’assure .
Ensuite, si les indices repérés sont en falaise, il faut grimper, descendre en rappel, et après un certain nombre d’acrobaties plus ou moins aériennes (c’est particulièrement le
cas pour accéder aux fissures et cavités surplombantes), explorer dans les moindres détails tous ces conduits et anfractuosités pleins de promesses, souvent invisibles même quand on est à leur
pied, mais qui peuvent aussi parfois hélas, nous apporter des déceptions à la hauteur de leur inaccessibilité !
« Les deux formes de connaissance », aquarelle réalisée il y a des décennies à présent, mais que je conserve précieusement : l’inversion de subsidence
y est déjà présente et symbolise cette limite qui permet de passer du « monde d’en bas » gris et froid au « monde d’en haut » lumineux et ensoleillé … (Aquarelle Alain
MARC)
Dans le soleil matinal les falaises dominant les gorges du Trévezel ont quelque chose de magique : la lumière est or et bleutée, les roches blanches, ocres et
roses se marient dans une polychromie quasi enchanteresse avec les pentes et plateaux encore aux couleurs automnales . Il est vrai que ce pays de légendes et de fées porte en lui naturellement
l’empreinte de la beauté … (Photo Alain MARC)
Pendant ce temps les repérages de surface passent par un travail méthodique et scrupuleux où aucun indice, aucune donnée ne doivent être occultés : tout
se mesure avec précision à l’altitude, au mètre et au degré (et manuellement car en plusieurs endroits, le terrain est si accidenté que le GPS ne passe pas) … (Photo Alain
MARC)
Fort de toutes les informations réunies, Roland vient d’équiper le premier rappel et s’apprête à glisser le long des grandes falaises surplombantes jusqu’à une
énigmatique grotte suspendue . Elle est sur le trajet d’autres indices plus probants, mais nous la visiterons au passage, à tout hasard . (Photo Alain MARC)
C’est une chance de plus qui m’est accordée de pouvoir accompagner Roland dans cette phase de ses investigations car ces lieux sont en voie de protection . C’est l'une des raisons
pour lesquelles ce type d’exploration se déroule en hiver loin de toute période de reproduction ou de nidification de la faune colonisant ces parois . Mais malgré l’autorisation qui nous est
accordée, nous n’accédons aux falaises qu’en plein milieu de la journée lorsque nous ne risquons pas d’y déranger les oiseaux du biotope, et excluons toute activité sur les zones où se trouvent
des niches et fissures où se cachent de jour les rapaces nocturnes, comme les hiboux et chouettes, et dont certaines espèces telles le grand duc sont fragiles et rares : il nous faut absolument
les protéger .
Dans le prochain article, je vous emmène dans ces verticalités : je pense que vous aurez plaisir à découvrir quelles surprises et quelles ambiances elles vont nous révéler !
Biennale des Carnets de Voyages de Clermont-Ferrand : Christine AMMOUR .
Nous voici sur le stand de Christine Ammour : elle est musicienne et créatrice voyageuse . Elle capte des sons, dessine et
chante.
Ses voyages ne sont pas le fruit du hasard mais celui des liens qui l'attachent aux musiciens avec lesquels elle travaille depuis plusieurs années .
Histoires de familles, rencontres, elle compose, écrit des tableaux qui s'écoutent et se regardent .
Elle parle de ses carnets : « Compositions, collectages de sons, chants traditionnels, je suis partie des sons enregistrés sur place lors de mes voyages pour construire les
morceaux des albums . La voix, le chant, sont des instruments universels qui perpétuent la mémoire par voie orale » .
Christine AMMOUR sur son stand : ses carnets se regardent, se lisent, et s’écoutent grâce au CD audio contenu dans chacun
d’eux … (Photo Alain MARC )
C’est « CUBA » qu’elle présente cette année à Clermont-Ferrand .
II s'agit d'un voyage initiatique auprès de Mario Jaurégui Aspirina, soixante-quatorze ans, véritable anthologie des chants et des percussions cubaines . C'est avec lui qu'elle
étudie depuis plus de dix ans la liturgie des chants Yorubas . Ce carnet visuel et musical nous plonge au cœur de Guanabacoa, le plus ancien quartier de la Havane . Cuba et ses racines
africaines, ses contes, ses rites, le monde magique des divinités du panthéon Afro-cubain : Yémaya, la reine des océans, Oshun, déesse des eaux douces et de l'amour, Shango, dieu de la foudre .
Cuba, île sortilège, se dévoile peu à peu au fil de ce carnet, un regard intimiste sur l'île crocodile .
Mario Jaurégui Aspirina se présente, introduction au carnet musical de Christine AMMOUR, avec un très beau morceau de musique (vous pourrez entendre la suite en
écoutant le CD du carnet de Christine) …
Issu de son carnet de voyage sur Cuba, Christine Ammour présente aussi ses tableaux sur les divinités de la liturgie afro-cubaine . Ils sont éclatants de
couleurs et chargés des symboles et des sonorités qui les ont inspirés … (Peinture, avec l’aimable autorisation de Christine AMMOUR)
" Bien au-delà du soleil et des ombres porteuses de chimères, les racines s'étendent. Une famille, une maison, une île, sur le toit de la maison un chien qui aboie, une cage à
oiseaux en bois, le linge qui sèche au soleil... Des coqs, des poules, des pigeons et Abukenké l'arbre protecteur. Je ferme les yeux, premier souvenir de la Havane... Arrêt sur image : comme dans
un film en technicolor où roulent de belles américaines..."
Voici un extrait du CDR inclus au carnet de Christine AMMOUR sur Cuba : c’est votre rencontre avec Mario Jaurégui ASPIRINA, musicien de 74 ans, grand
maître des chants et des tambours Bâta qui chante pour vous . Tout le charme et l’envoûtement de la musique cubaine en quelques notes, en quelques mots …
Encore une divinité de la liturgie afro-cubaine : vous découvrirez les contes, les couleurs, les symboles, les chants, les rythmes liés à chacune d'elles, à
travers les peintures et les pages du carnet de Christine . (Peinture, avec l’aimable autorisation de Christine AMMOUR)
Cette divinité est chargée de soleil . Comme les notes de musique recueillies par Christine . Un voyage dont on voudrait qu’il ne s‘arrête jamais … (Peinture,
avec l’aimable autorisation de Christine AMMOUR)
Si cette rencontre vous a plue, je vous invite à visiter le site de Christine AMMOUR en cliquant ici, :
vous y découvrirez ses autres carnets et pourrez les lui commander directement car ils méritent le détour . D’ailleurs, on ne se lasse pas d’écouter et réécouter les superbes enregistrements
qu’ils contiennent, elle en a d’ailleurs placé de très beaux extraits sur son site .
8ème Biennale des Carnets de Voyages de Clermont-Ferrand : Hervé GRIMAL
Nous nous arrêtons aujourd’hui, sur le stand d’Hervé GRIMAL, artiste plasticien, qui vit et travaille
dans le Gard près d’Uzès. Avec Laure, son épouse, il réalise des recherches en arts textiles et en arts plastiques . L’écriture est venue dans son monde pictural apporter la dimension d’un
langage universel et sensible .
La création de ses livres existe depuis 1994, mais ce n’est qu’après le passage de l’an 2000, qu’il consacre uniquement ses recherches au monde livresque.
À partir de 2002, naissance d’une série de livres : « impressions de voyage » . C’est avec un carnet de notes en poche, un appareil photos, qu’il transcrit des ressentis en
superposant des traces photographiques et des textes émergeant des souvenirs de ses voyages en Égypte, en Espagne autour de la peinture de Goya, Vélasquez et Le Gréco, en Inde, de Delhi à Bénarès
...
Et des lieux paradisiaques aussi, comme " Le jardin de la Noria - Un chemin d'eau " .
« Nous en avons parcouru de merveilleux jardins ... C’était en 2006 . Réaliser un livre sur « le jardin de Laure », en 2004, c’était par exemple révéler une partie de sa
vie, c’était dévoiler une part de son intimité…
Cela fut à l’origine du carnet « Le jardin de Laure – Une Oasis au milieu de la garrigue écrasée par le soleil », texte et photos retouchées sur papier Vélin d’Arches, dimensions : 14 cm x 14 cm,
en tirage limité . C’est un recueil de notes poétiques d’un merveilleux espace de verdure, une poésie de formes, de couleurs et de senteurs … »
Hervé GRIMAL sur son stand : le public découvre avec ravissement ce florilège d’ouvrages entièrement réalisés par ses soins en
tirage limité . Livres d‘artiste sur un très beau papier dont on prend plaisir à feuilleter les pages pliées en accordéon, qui en font de véritables ouvrages d’art … (Photo Hervé GRIMAL
)
Le voyage en Inde fut pour lui la concrétisation d’un rêve d’adolescent . Cela se traduisit par plusieurs ouvrages dont :
« Impressions de voyage – De Delhi à Bénarès – I - », texte et photos retouchées, sur papier Vélin d’Arches, année : 2005, dimensions : 14 x 14 cm, tirage limité .
« Impressions de voyage – De Delhi à Bénarès – II – », texte et photos retouchées, sur papier Vélin d’Arches, année : 2005, dimensions : 14 x 14 cm, tirage limité .
Ses chemins se poursuivirent sur d’autres routes . Pendant ses voyages, des notes quotidiennes, de nombreuses photos vinrent étayer ses créations, par exemple en 2003 : «
Impressions de voyage – en passant par Ségovie, Madrid et Tolède… », texte et photos retouchées sur papier Vélin d’Arches, dimensions : 14 cm x 14 cm, tirage limité . Ou « Impressions de voyage –
sur les traces de Pharaon », texte et photos retouchées sur papier Vélin d’Arches également, en 2002, dimensions : 14 cm x 14 cm, tirage limité idem .
Pour la qualité et l’originalité de ses créations reçoit à l’occasion de sa première participation à la 8ème Biennale des Carnets de Voyages le
PRIX DE L'ECRITURE de la BIENNALE DU CARNET DE VOYAGE de CLERMONT-FERRAND 2007 .
C’est également cette année en 2007 qu’il est entré dans le Référencement du catalogue de la BNF .
Si vous voulez rencontrer Hervé GRIMAL, je vous invite à vous rendre sur son stand au 10e SALON PAGE(S) qui a lieu en ce moment les 7 - 8 et 9 décembre courant à
l’ESPACE CHARENTON à PARIS, où il présentera ses livres d’artiste .
Enfin, si vous n’êtes pas à Paris en ce moment voici ses coordonnées : Contact : Herve Grimal Mobile : 06 15 13 76 35
Son e-mail : Herve.Grimal@wanadoo.f
Et si vous voulez le retrouver sur son site web où il présente sa démarche artistique, il vous suffit de cliquer ici .
« Impressions de voyage – Bénarès, un but suprême… » Texte et photos retouchées, papier : Vélin d’Arches, année : 2006, dimensions : 14 x 14
cm, tirage limité .
« Au printemps 2004, nous étions « aux Indes », il faudrait dire « en Inde », mais il est plus juste de parler des Indes tant elles sont multiples. Malgré
de nombreuses lectures, une certaine préparation, en arrivant sur le sol indien, nous avons ressenti un choc très intense… » (Photo Hervé GRIMAL )
Nous voici dans son carnet de Bénarès . L’imbrication du texte aux images qui le soulignent par leur fond, choisies pour leurs teintes subtiles et évocatrices,
le montage et la superposition savante des photos en pleine page sont autant de moments de mémoire matérialisée, vivante et fragile comme des instants d’éternité … (Photo Hervé GRIMAL
)
Superbe rendez-vous pour les parisiens, le Salon PAGE(S) vous permettra de découvrir une dizaine d’artistes et auteurs créateurs de grand intérêt, dont Hervé
GRIMAL .