stages aquarelle et carnets de voyages - Aquarelliste et peintre voyageur
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  • : En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
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- Les stages "carnets de voyages" sont une véritable immersion dans la pratique du carnet de voyage et de l'aquarelle sur le terrain, orientés "autonomie" ils sont ouverts aux stagiaires ayant assez de pratique pour en profiter pleinement . De la Provence au Jura Oriental et jusqu'en Andalousie, ce sont quelques destinations où vous pourrez aller en 2024...

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Andalousies

«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :

La-Barca-1b-Pierre-Nava.jpg

Préambule

La Barca 2a Pierre Nava

L'étape de Peniscola

Andalousie b Pierre Nava

Sur la route de l'Andalousie...

Moulin-b Pierre-San Jose 2

Au Cabo de Gata

Bateau Pierre Isleta 3b

La Isleta del Moro

Huebro Pierre vignette

Huebro, la montagne enchantée

Pierre-Nava-Guadix-4-copie-1

Guadix, les maisons troglodytiques

Rio Fardès

Le rio Fardés

12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 16:19

Vous m’aviez demandé à voir quelques motifs réalisés par les participants (tes) à ce stage carnet de voyage au Tibet ? …à partager avec nous quelques instants  de découverte et de rêve éveillé au cœur de l’Himalaya ?

Voici donc un premier bon moment choisi parmi bien d’autres  au milieu de ceux que nous vivons tous les jours ici, je vous en enverrai chaque fois que les connexions Internet me permettront de le faire.

IMGP3748

 Le temple – forteresse de Yumbulhakar, un véritable nid d’aigle !

Aujourd’hui nous vous emmenons  au Yumbulhakar (prononcez « Youmboulakar ») .

Cet endroit  se situe à environ 180 km au sud de Lhassa, à plus de 4000 m d’altitude, près de Zedang, où il paraît que la première maison tibétaine aurait été édifiée par le roi Nyatri Tsempo, un roi mythique du 2 ème siècle avant JC.  C’est lui qui aurait fait construire également le sanctuaire fortifié où nous nous rendons aujourd’hui.

Sur le raide sentier en lacets qui monte au sanctuaire, nous rencontrons de nombreux tibétains en robe traditionnelle qui font comme nous l’ascension du piton rocheux avec ferveur, pour venir y prier. Tout là-haut, derrière le stupa de l’entrée, le temple et les moulins à prière, se trouve une placette dominant la vallée, perchée comme un nid d’aigle. 

Nous y rencontrons de gentilles tibétaines qui, malgré leur âge, montent là tous les jours pour vendre des drapeaux de prière aux pèlerins, et que nous sollicitons aussitôt pour bien vouloir poser pour nous.

Moment d’échange et de convivialité, où à travers la magie du carnet de voyage nous entrons dans un partage qui ne connaît ni la barrière des langues ni celle des différences culturelles…

Si j’ai le temps d’écrire d’autres articles pendant notre périple au Tibet malgré la lenteur, la difficulté et les aléas d’Internet sur notre trajet, croyez bien que des participants (tes) se joindront certainement à moi pour vous faire partager leur rêve de voyage et vous montrer ce qu’ils ont réalisé : vous verrez, c'est très vivant et coloré !

En attendant, si je ne peux publier d'article tel que celui-ci (ou le précédent) avec un Internet si aléatoire (+ par exemple 600 kms aujourd'hui sur des routes assez cahotiques avec 2 cols à plus de 5000 m), j'essaierai de vous envoyer au moins une image ou deux de notre périple :  à donc très bientôt avec toutes mes amitiés, 

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 17:22

… Pour vous dire que je ne vous oublie pas!

 

Comme d’habitude le stage carnet de voyage est la plus formidable des aventures pour vivre et partager en groupe l’exception d’une découverte différente du monde.

Ce matin nous empruntons une barge sur le Bramapoutre qui permet la liaison entre les deux rives du fleuve, au fond d’une vallée perdue sur les hauts plateaux du Tibet, pour rejoindre la piste qui, de l’autre côté nous emmènera jusqu’au monastère de Samye .

Ce monastère est le premier et donc le plus ancien du pays même s’il a été rebâti deux fois suite à un incendie et aux aléas de l’histoire, c’est dire s’il est important pour les gens d’ici !   Barge Bramapoutre

Nul touriste avec nous pour cette traversée, mais quelques pèlerins qui descendent en famille de la montagne pour apporter des offrandes aux effigies des Bouddhas, ainsi qu’un groupe de moines de l’ordre des bonnets jaunes, dont certains sont très jeunes et qui se rendent aussi en pèlerinage au monastère de Samye, depuis leur lointaine lamaserie à l’est du Tibet .

En 1 h de traversée, nous avons largement le temps de les dessiner et de croquer le grandiose paysage dans lequel se glisse notre barque. Alain Marc moines

Le soleil est radieux et les montagnes aux sommets infinis, ocres, brunes et bleutées, aux vertigineuses pentes parfois recouvertes de somptueuses dunes de sable apporté par le vent depuis le désert de Gobie se mirent dans l’eau argentée…

Les moines sont joviaux, ils plaisantent entre eux et s’amusent de nous voir les dessiner.

Très vite ils sympathisent et il s’établit une joyeuse complicité qui nous accompagnera jusqu’à notre séparation au monastère.

Moines C Un vrai bonheur pour tous les stagiaires et moi-même qui restera pour toujours gravé dans notre mémoire, nos photos et nos carnets !

 

C’est ce petit moment d’instants magiques que j’ai voulu partager avec vous aussi aujourd’hui ...

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 22:00

Nous avons quitté Hanoï pour les montagnes du Nord, frontalières de la Chine.

…Soif de découverte, de rencontres authentiques, de croquis à connotation ethnologique et d’aquarelles fortes, empreintes  de cette mémoire des minorités ethniques rencontrées il y a deux ans déjà au Yunnan, de l’autre côté de la frontière sino-vietnamienne .
Elles doivent redynamiser nos carnets en les ramenant à leur vocation première : éterniser le regard et capter le vivant dans l’authenticité du témoignage .


Il m’a fallu beaucoup de temps avant de finaliser ce petit clip mais le voici enfin en préfiguration de ce que sera à l’avenir le type de reportage que je vous présenterai (accompagné d’articles comme celui-ci) sur un nouveau site entièrement dédié à mon approche de l’aquarelle en voyage, le jour (prochain ?) où j’arrêterai d’animer des stages, afin de voyager et peindre en pensant juste un peu plus à moi …

B.CAZA3

Synthétique au possible le travail de Bernadette CAZAL (souvenez-vous d‘elle) : aller à l’essentiel, saisir l’ambiance des lieux, celle  de nos émotions elles-mêmes, au cœur de l’action …
La route serpente et s’élève laissant le fond des vallées plonger au cœur de la brume dans une sorte d’onirique vertige .
Nous sommes dans l’une des aires culturelles les plus riches du monde et nous savons que c’est pour nous comme un retour à des sources très lointaines, issues d’identités ethnolinguistiques globalement réparties de façon transnationale…
Celle des H’Mong Fleuris (ou « Bariolés »), l’un des quatre groupes vietnamiens ethnolinguistiques de cette minorité, les trois autres étant les H’Mong Blancs, Verts et Noirs . Ils se distinguent autant du point de vue vestimentaire que linguistique (dialectes miao-yao) même si localement leur implantation ne s’étend pas sur un très vaste territoire .

Bus Route de Can Cau 1Elle se gagne la piste qui mène dans certains villages ! Ici, la pelle mécanique qui nous retirera de l’enlisement lors du premier voyage s’approche du bus pour nous sortir de là, et nous repartons comme si de rien n’était … 

B.CAZAL2Il faut ne rien rater : pendant que la pelle mécanique nous dépannait, plusieurs d’entre-nous ont eu le temps de réaliser un certain nombre de croquis comme celui de ces enfants assistant aux manœuvre, dessinés par Bernadette CAZAL .
Le paysage est tour à tour sauvage et mystérieux ou d’une extraordinaire sérénité .
Partout où l’humanisation de la nature révèle la présence humaine, déboisement, cultures sèches (surtout maïs, légumes, chanvre, coton) et rizières en terrasses montent à l’assaut des pentes dans une merveilleuse harmonie . Nous sommes en période de brulis, généralement pratiqué en itinérance depuis des siècles, mais la sédentarisation  en fixant les familles (qui vivent dans des maisons aux murs de torchis à même le sol et aux toits de chaume), influence les modes de culture et l’orientation agricole .
L’équilibre des formes, la diversité des cultures, la beauté de l’étagement végétal et sa répartition ne sont jamais troublées par un anachronisme architectural, la disgrâce du moindre bâti rural .
Les villages y sont paisibles et calmes . 

FABIENNE VELTHUIS WOHREL 1L’arrivée au village, l’une des illustrations de Fabienne VELTHUIS WOHREL : sur les sommets la montagne sauvage, en dessous les premières terrasses et habitations, descendant progressivement jusqu’au bas des vallées, l’eau s’écoulant de rizières en rizières sur tout le flanc de la montagne, les parties hautes et certains terrepleins étant réservés aux brulis et cultures sèches ainsi que certaines rizières asséchées dans ce but par intermittence . 
C’est dans cet harmonieux environnement que nous arrivons sur l’un des plus vivants marchés ruraux de la région . Il est établi sur un terreplein en terrasse dominant les environs, entouré de quelques maisons, et les paysans descendus de la montagne qui à pied qui à cheval ou accompagné d’un ou plusieurs buffles destinés à la vente y sont nombreux, autant que ceux montés de la vallée en motos, la moto servant ici à transporter aussi bien la famille que les marchandises !  

B.CAZAL2La moto justement : on y voit sur le porte-bagage tour à tour toute la petite famille (jusqu’à trois ou quatre personnes !) autant que la volaille, le cochon, et la foule innombrable de tout ce qui peut être transporté de la sorte … (Carnet Bernadette CAZAL)
Si les hommes ont pour la plupart perdu leurs vêtements traditionnels, les femmes portent toujours de magnifiques ensembles colorés, tissés, cousus à la main, (souvent peints au batik) et des bijoux d’argent superbes, bracelets et colliers .
Le marché est le lieu de rendez-vous hebdomadaire incontournable .
Si son rôle premier est économique (vente, échange, achat de denrées diverses, d’animaux domestiques et de trait où le buffle et les bovins se taillent la principale part), son intérêt en tant que moteur essentiel de la vie culturelle et sociale est tout aussi considérable : on y vient aussi pour se rencontrer, et c’est le principal lieu de rendez-vous pour la jeunesse où de nombreux couples, de nouveaux foyers trouvent leur origine .
Rose-Marie 3En route pour le marché : rien n’est plus joli sur les sentiers et chemins de montagne que de rencontrer ces femmes et enfants la hotte d’osier et de bambou dans le dos marchant à vive allure pour se rendre au marché … (Carnet Rose-Marie HENRY)
IMGP0836Deux jeunes femmes choisissent une pièce de tissu sur un étalage du marché : féerie de taches colorées !
Michèle Le Bris 1L’une des belles pages du carnet de voyage de Michèle LE BRIS, auteur d’un travail révélant une grande pratique …
Dans une contrée où le rapt symbolique de l’épouse est très répandu, où le mariage est interdit entre deux personnes portant le même nom de lignage, le marché est donc un lieu de passage parfois déterminant pour la destinée de chacun !
On y mange en famille et entre amis (toutes la matinée les baraques restaurants de plein-air ne désemplissent pas), on y échange les dernières nouvelles, et surtout on y boit énormément, et il n’est pas rare d’y croiser de jeunes (et moins jeunes) hommes dans un état d’ébriété plutôt avancée !
Il faut dire que les jerricanes d’alcool de maïs et de riz y sont aussi bien remplis le matin que les hottes de légumes et de fruits le sont dans le dos des paysannes descendues de la montagne …

Les restaurants de plein-airDevant les baraques restaurants : il faut penser à se restaurer un peu avant de reprendre le chemin du retour …
IMGP0796L’une des baraques vues de l’intérieur : on voit bien en bas à gauche l’un des fameux jerricanes de plastique blanc rempli des (trop) délicieux alcools de maïs ou de riz … 
Rose-Marie 1La vie aux abords du marché : l’une des pages du carnet de Rose-Marie HENRY .
Ce qui nous fascine le plus ce sont les costumes féminins traditionnels, au corsage soit ouvert sur le devant, soit croisé avec la partie supérieure biaisée en pointe, bordé de franges de fils colorés ou de perles et pendeloques, ou de rubans, aux manches décorées de bandes de tissus multicolores, aux jupes plissées souvent recouvertes d’un tablier et dont la ceinture fait plusieurs fois le tour de la taille .
La plupart des femmes portent aussi des sortes de guêtres en tissu autour des mollets et leur chevelure est maintenue par un foulard tout aussi multicolore, souvent porté comme un turban .
Nicole et JacquelineNicole et Jacqueline en plein travail : chaque participant à ce voyage gardera longtemps en mémoire ces moments forts de la rencontre avec les H‘Mong Fleuris…
Virginie Estienne 1Silhouettes féminines aux crayons de couleurs : croquis de Virginie ESTIENNE .
Virginie Estienne 3Encore un croquis de Virginie ESTIENNE .
B.CAZAL1Dans un style très différent Bernadette CAZAL sillonne elle aussi le marché…
Rose-Marie 4Quant à Rose-Marie HENRY, elle entreprend des scènes complètes comme ces marchandes de canne à sucre,
Rose-Marie 2...ou ce coin du marché aux bestiaux.
Marché coc Ly 1Mouphida et Évelyne du côté des motos …
Virginie Estienne 2Aussi à l’aise en aquarelle qu’en dessin au crayon, Virginie va de portraits en portraits …
FABIENNE VELTHUIS WOHREL 2Cet enfant énigmatique aux yeux profonds regardait Fabienne VELTHUIS WOHREL…
Virginie Estienne 4Lorsque nous nous décidons à repartir, Virginie dessine encore quelques marchands attendant un éventuel chaland .

En ce qui concerne les vêtements masculins, bien qu’ils aient presque tous perdu leur confection traditionnelle, l’usage de pantalons et de vestes amples et sombres teints à l’indigo subsiste toujours bien que jeans et pantalons plus fonctionnels généralement venus de Chine rendent plus facile la conduite de la moto, principal moyen de locomotion sur les pistes et les routes de la région .
Je pourrais encore disserter longtemps sur l’architecture rurale, les arts et traditions populaires, les croyances, l’artisanat et d’autres particularités des H’Mong Fleuris, mais cet article n’est qu’un extrait d’un projet plus vaste que je réserve à un futur site dont je vous reparlerai le moment venu .
Pour l’instant je tiens à remercier à travers lui tous les stagiaires qui m’ont suivis dans les deux belles sessions des carnets de voyages vietnamiens et prépare pour vous comme pour eux encore pour quelques temps peut-être, d’autres inoubliables aventures…

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 16:21

«TOUENTOU, FILLE DU FEU» sur France 5
Je vous en avais averti un peu tard samedi, mais c’était mieux que jamais ...

Pour celles et ceux qui n’ont pu venir avec nous au carnet du voyage «Yunnan Intime», dont la thématique était consacrée aux minorités ethniques de cette splendide province chinoise, le documentaire «TOUENTOU, FILLE DU FEU» a été rediffusé sur France 5 samedi 7 novembre à 21 h 30 .

Pour en savoir plus je vous recommande d’aller sur le site de France 5 voir la présentation par Isabelle Ducrocq de ce film (écrit et réalisé par Patrick Profit, un talentueux réalisateur spécialiste de ce type de documentaire) .

Vous y découvrirez la vie de Touentou, une jeune femme Mosso, appartenant à ce peuple des rives du lac Lugu, aux confins du Yunnan, où la société est régie par les règles du matriarcat .

Notre petit bus sur la piste (qui sera bientôt une belle route) nous menant au petit village de Whang, en territoire Mosso .(Photo Alain MARC extraite du film à venir «Yunnan Intime, carnet de voyage»)

 

Les Mossos sont environ 30 000 et vivent encore  de l'agriculture et de la pêche, mais l'ouverture de leur territoire au tourisme leur offre de nouvelles perspectives où chacun lorsqu'il a la chance de se trouver sur  ces routes providentielles peu apporter son talent, ses bras et sa contribution, les revenus étant redistribués au sein de la famille et de la communauté . Cette rencontre avec Touentou, mère de deux enfants, illustre bien une telle existence (comme nous l’avons en partie découverte avec notre petite guide locale Wang) partagée entre les travaux à la ferme une partie de l'année et comme femme de chambre dans un hôtel sur les bords du lac Lugu (Wang bénéficie d’un sort un peu plus appréciable, en percevant ses honoraires et pourboires de «guide») .

La particularité du peuple Mosso vient de leur organisation sociale, qui est fondée sur le matriarcat . Ce sont les femmes qui sont au centre de la société et de la cellule familiale, et si le mariage n'est pas reconnu, les couples ne sont pas régis sur un rapport de domination .

 

L’une de nos pirogues dans la traversée du lac Lugu vers l’île sacrée du temple Liwubi . .(Photo Alain MARC extraite du film à venir «Yunnan Intime, carnet de voyage»)

Nous étions donc sur place il y a à peine plus de 15 jours et ce fut l’un des temps forts de ce stage, Wang nous ayant invitée à partager le déjeuner Mosso traditionnel chez sa grand-mère . Dans leur ancienne maison de bois, sur les grandioses rives du lac Lugu, auprès du foyer central, elles eurent même la patience et la gentillesse de pauser pour nous . Quant à Wang, je peux vous assurer que c’est une femme jeune,  mais une … femme de caractère !!!

Auprès de l’âtre autour duquel nous avons mangé, dans la pénombre de la maison familiale, Wang et sa grand-mère posent pour nous dans leur habituel et superbe habit traditionnel . (Photo Alain MARC extraite du film à venir «Yunnan Intime, carnet de voyage»)

Je reviendrai dans l’hiver sur les travaux réalisés cette journée-là, en particulier sur mon propre travail avec une nouvelle rubrique de ce blog, mais pour l’instant je vous laisse découvrir cette image extraite du futur film de notre stage carnet de voyage, c’est Wang et sa grand-mère en cours de réalisation (voir photo ci-dessus, merci Antoine pour la vidéo de cette séquence, et merci FU pour avoir favorisé cette belle rencontre) .

Il n’empêche, nous ramenons de la rencontre avec les Mosso, de l’accueil chez la grand-mère de Wang, de la traversée en pirogue, de l’île du temple Liwubi, des balades au bord du lac, de la fascinante danse nocturne « du feu », enfin de ce petit bout de Chine, l’impression étrange et indéfinissable d’avoir vécu quelques jours dans un vrai coin de paradis …

Je vous reparlerai plus tard de ces quelques semaines de stage et des magnifiques carnets de voyages qui en sont nés . Pour aujourd’hui, je vous laisse découvrir Touentou et sa vie au bord d’un lac aux eaux toujours transparentes et bleues …

 

Je vous laisse rêver au lac Lugu en vous offrant cette photo réalisée sur ses rives, qui donne une bonne idée du paysage merveilleux où vivent les Mosso … (Photo Alain MARC)

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 16:36

Vallée des roses et danse des ahidous . 

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L’extraordinaire beauté de la vallée des roses ne peut laisser indifférent le voyageur se rendant de Ouarzazate à Tinerhir, lorsque passant par El Kelaâ des M’Gouna, la vallée du Dadès s’ouvre à lui dans un enchanteur panorama . (Photo Alain MARC)

Il va alors s’arrêter pour au moins une ou deux photos, et je l’invite à laisser sa voiture devant une boutique et à descendre au bord de l’oued .

Bien que très pressés par la nuit qui va bientôt tomber nous nous y arrêtons le temps d’une brève aquarelle pour les plus rapides, pour quelques clichés pour les moins expérimentés .

Ici plus qu’ailleurs, la vie qui grouille au bord de la rivière invite au voyage dans sa projection vers les sources du cours d’eau ou au-delà de ses rives, vers les kasbah qui en dominent les falaises et les montagnes lointaines qui bouchent l’horizon . Le tout sur fond d’Atlas rose et bleuté comme dans un rêve orientaliste .

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Le temps d’ajuster nos appareils photographiques, Yolande en est déjà à la fin de son premier panorama du site … Elle en réalise deux, lors de notre petite halte, saisissant au vol pendant ces quelques minutes d’intemporalité, la magnificence des couleurs du soir . (Aquarelle Yolande GERDIL )

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Ce qui frappe le visiteur c’est cette harmonie de couleurs et de formes où rien ne dérange, rien ne choque comme si la vie des hommes et leur architecture restait en parfaite symbiose avec celle de la nature . (Photo Alain MARC)

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Tandis que montent de la vallée des bruits de rires d’enfants et de braiements d’ânes, un groupe d’aigrettes passe au dessus de nos têtes et va se poser sur le bord de l’eau . On devine dans les jardins une intense activité, et le bleu du ciel capturé par le Dadès est remplacé au couchant par de flamboyants roses dorés, qui immergent le paysage tandis que s’étirent à l’infini des ombres turquoises, marines et campanules . (Photo Alain MARC)

Les roses justement : elles embaument à partir du mois d’avril les oliveraies et les jardins qu’elles séparent en petites haies épaisses et basses, si pratiques pour en cueillir les fleurs le moment venu . Nous sommes ici au cœur de la production de la rose du Maroc : rose à parfum, fragile et douce, traitée en grande partie sur place, ou séchée pour être exportée et vendue en l’état . Un grand « Moussem de la rose » clôture le ramassage par une belle fête le deuxième week-end du mois de mai .

Ce qui est traité sur place vous sera proposé sous forme d’eau de rose sur le bord de la route dans l’une des nombreuses boutiques, parfumeries et distilleries de la région .

Cela me rappelle une anecdote qui nous a bien amusés : lors d’un stage, il y a déjà de nombreuses années, une d’entre-nous avait acheté l’un de ces précieux flacons de verre contenant le liquide parfumé, et l’avait déposé dans son sac d’aquarelle, au milieu des pinceaux et de la palette, contre son carnet . Nous étions à cette époque-là en car (un véritable voyage d’aquarellistes « organisés » !) et rentrions tranquillement vers notre hôtel après une journée de peinture bien remplie, quand dans un virage son sac est tombé et le fragile flacon s’est brisé . Ramassage immédiat des débris, tentatives d’épongeage avec tout ce que nous pouvions trouver, enlèvement catastrophique du carnet de voyage mais trop tard il était tout imbibé, c’est le cas de dire que nous sentions tous la rose ce soir-là !

Quelques jours passent, le stage se termine et nous sommes sur la route, dans le bus rentrant à Ouarzazate, car le lendemain c’était « synthèse » (ou débriefing comme vous voulez), et départ le soir avec les avions pour retourner chez nous à regrets . Dans ces cas-là avant la grande synthèse du lendemain, on revit cent fois le stage, on se passe nos carnets, chacun curieux du résultat final de l’autre et de l’avis des autres sur son propre carnet …

C’est alors que notre amie (l’infortunée transporteuse de flacons parfumés), inquiète de ne pas avoir l’avis de son voisin qui feuillette son carnet de voyage en hochant la tête sans mot dire et l’air un peu blasé, lui demande avec insistance de se prononcer .

Et l’autre tout de go à rétorquer : « - Un roman à l’eau de rose, voilà ce que c’est ! » 

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Au fur et à mesure où on avance dans la vallée, le paysage change et s’enrichit sans cesse de nouvelles perspectives colorées . C’est à cette heure-là qu’il est le plus judicieux de peindre ces panoramas dont on ne peut imaginer combien les verts y sont différents tant sont riches les jardins et les vergers : figuiers, pommiers, abricotiers, poiriers, figuiers, pêchers, amandiers, cognassiers et même ceps de vignes rajoutent leurs nuances à tous les arbres « sauvages » qui poussent tout le long du Dadès, et qui s’étagent en frondaisons nuancées créant la plus magique des palettes à ces heures précieuses de la journée . (Photo Alain MARC )

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Il est évident qu’il faut alors travailler vite, sans omettre les roses et mauves de la neige des sommets . … (Aquarelle Alain MARC ) 

 

 

J’ai ajouté aux images de notre voyage en cours, quelques autres images d’archives tournées pendant un moment magique vécu dans le chef-lieu de l’endroit (El Kelaâ des M’Gouna) il y a déjà une douzaine d’années . Moment intense et merveilleux au milieu d’un groupe de danseurs et de leurs « ahidous », partagé avec les stagiaires, duquel il me reste 3 ou 4 pages de carnet, mais dont ma mémoire ne se défera jamais : il y a là-bas un part de moi-même qui y est restée ! (Vidéo Alain MARC que vous pouvez revoir différemment dans un autre clip mis ici en ligne lors d‘un article précédent)

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L’une de ces pages de mon carnet : quatre très belles danseuses sont en train de m’observer tandis que je les dessinais . L’un des musiciens du groupe, un verre de thé à la main s’était rapproché … (Aquarelle Alain MARC )

L'ahidous :
« Danse accompagnée de chant, l'ahidous n'est pas seulement le divertissement préféré des Amazighs (du Maroc central), c'est surtout leur moyen d'expression le plus complet et le plus vivant. On le danse à l'occasion des moindres fêtes et même, l'été, après la moisson, presque tous les soirs dans les villages.
Les danseurs se mettent en cercle, en demi-cercle, ou sur deux rangs se faisant face, hommes seuls, femmes seules, ou, hommes et femmes alternés, étroitement serrés, épaule contre épaule, ils forment bloc. La danse est rythmée au tambourin et par des battements de mains. Les mouvements sont collectifs ; c'est un piétinement, un tremblement qui se propage, entrecoupé d'ondulations larges, coups de vent sur les blés. Par leur aisance et leur ensemble, ils témoignent d'un sens du rythme remarquable. Toutefois, tous faisant presque toujours le même geste en même temps, c'est surtout un ensemble de juxtaposition que l'ahidous présente. En ce sens, il est très caractéristique de la mentalité des Amazighs. L'ahwach dansé par les Chleuhs de l'Atlas occidental est déjà fort différent.

Le sens mystique de la danse ne se dégage pas nettement de l'ahidous, sauf peut-être de certaines formes spéciales comme l'« ahidous n tislit » dansé chez les Aït Hadiddou au moment où la mariée arrive à la maison de son mari : le chant qui l'accompagne est une véritable incantation ; on l'appelle d'ailleurs « lfal » (le sort).

Dans l'ahidous ordinaire, le chant s'appelle « izli » (plur. izlan). C'est un poème d'une extrême concision, en général deux versets qui se répondent. Il est lancé par le meneur de la danse sur un air qui varie selon les tribus, puis repris par les danseurs qui longuement le psalmodient, répètent plusieurs fois chaque phrase. L'« izli » est souvent improvisé et l'ahidous peut être l'occasion de joutes poétiques.

Poésie purement orale, jaillie de la vie même de la tribu, les « izlan » sont familiers à tous. On les chante, on les cite fréquemment, les meilleurs franchissent les limites du groupe, certains passent en proverbe. Les sujets sont ceux de toute poésie populaire, mais avec une tendance marquée vers la satire. Les hommes et les événements y tiennent donc une très grande place; dans l'Atlas central, être la risée des gens se dit « être l'izli du monde ».

D'après Maroc central de J. Robichez, éd. Arthaud, 1946

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 18:29

Petite parenthèse au milieu des montagnes nord vietnamiennes pour vous reparler de Christiane COLIN (chez qui se déroulera dans 8 jours le prochain stage d’initiation à l’aquarelle des paysages de neige) dont j’apprends ici qu’elle fait partie des dernières sélections du célèbre chroniqueur gastronomique Gilles PUDLOWSKI, qui lui consacre un article élogieux dans son blog de critique culinaire et gastronomique «Les pieds dans le plat», et qui la met dans la foulée dans sa principale rubrique «Coups de coeur».

Je vous invite vivement à aller visiter cet article en cliquant ici, et à y laisser un petit commentaire si vous avez eu la chance de connaître Christiane en découvrant sa gentillesse, sa cuisine et sa maison lors d’un stage où nous étions chez elle, comme je viens de le faire moi-même.

Christiane COLIN non pas aux fourneaux mais à l’aquarelle, un jour où elle nous avait rejoint au bord du lac de Saint-Point…

Vous savez certainement si vous connaissez déjà Christiane COLIN qu’elle est régulièrement suivie par les médias, les télévisions et les meilleurs guides spécialisés pour la qualité de sa cuisine et le charme de sa maison (un autre intéressant article lui sera d’ailleurs consacré dans le magazine «Le Point» du 24 avril prochain ainsi que dans le tout nouveau Guide «100 lieux de bien-être qui ont de l’esprit» de la revue «Psychologies» du mois de mars à venir, numéro déjà distribué chez la plupart des marchands de journaux, le plus important de l’année pour cette revue qui offre à ses lecteurs ce beau guide en cette occasion).

Ce que vous ne savez peut-être pas c’est que Christiane peint aussi lors de ses rares temps libres de très jolies aquarelles (je lui avais à ce sujet autrefois consacré un petit article)!

La maison de Christiane COLIN à l’orée de la forêt à partir de laquelle se déroulera le prochain stage d’aquarelle consacré aux paysages et ambiances de neige…

C’est dans le cadre adorable de sa jolie maison traditionnelle blottie à la lisière des sapins sur les crêtes franco-Suisses du Haut Doubs et dans ses environs que j’animerai donc le prochain stage d’aquarelle consacré aux paysages et ambiances de neige, puisque j’irai directement des merveilleuses montagnes vietnamiennes aux sommets enneigés non moins magiques de la Franche Comté .

Si ce stage au nombre restreint de participants très privilégiés vous tente sachez qu’il est ouvert aux débutants, qu’il y reste encore une ou deux places, et que si vous voulez savoir comment il se passe je vous renvoie aux deux articles que je lui avais déjà consacré l’an dernier en cliquant ici et ici . N’hésitez pas à m’écrire si vous voulez en avoir les détails pratiques (coût du séjour en pension complète et coût du suivi stage, lieu exact, fonctionnement, etc. en cliquant ici) . Typique des villages de Franche Comté, Grand-Combe Châteleu non loin du hameau de la Fresse où se situe la Maison de Christiane COLIN fait partie des sites potentiels pouvant nous inspirer dans la réalisation de nos aquarelles

En voici justement l’une des interprétations synthétiques que j’ai pu en retirer par un banal jeu de traits et de taches de couleurs : ce type d’approche fait partie des méthodes simples que nous verrons dans le prochain stage au sujet de l’ambiance fonte des neiges et architecture rurale en techniques rapides d’exécution, afin d'apprendre à interpréter avec la même facilité tous les sujets qu'ils paraissent faciles ou difficiles…

À part cela je vous dis «à très bientôt» pour découvrir avec un beau reportage et certaines de nos aquarelles (celles de mes amis (es) participant à notre périple vietnamien et une ou deux des miennes) les brumes mystérieuses des montagnes de Lao Cai et l’ethnie des H’Mongs Fleuris qui y vivent depuis des millénaires en aménageant sur les pentes de fabuleuses rizières accrochées aux nuages …

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 18:14

Bien sur, il y avait l’attrait de ce qu’un tel voyage peut apporter : dépaysement, rencontre, découverte, mais sans doute fallait-il être singulièrement blasé, indifférent ou insensible à toute la profondeur des êtres et des choses pour ne pas y ressentir aussi de la fascination …

Une fascination acérée autant que magnifiée par le regard, la curiosité, l’humanisme du carnettiste, plus encore s’il se doublait de la perception poétique de l’aquarelliste .

Bien sur chacun avait ses raisons de m’avoir suivi jusqu’ici . Par-delà leur aspect ludique, il en est de plus ou moins conscientes, de plus ou moins existentielles, on ne repousse pas aveuglément les murs de son existence pour y ouvrir des passages offrant d’autres horizons sans profondes nécessités d’accomplissement .

Car si le carnettiste a la chance de pouvoir vivre différemment son voyage c’est parce qu’il peut répondre à deux de ses plus vitaux besoins : inscrire dans sa réalité des images arrachées à ses rêves migratoires, (véhiculés dans toutes les civilisations depuis les origines de l’humanité à travers mythes et légendes), et représenter dans sa propre créativité la rencontre entre son imaginaire et l’authenticité du monde dans sa diversité . Mais cela n’est ni gratuit, ni facile, il faut le mériter au prix d’un certain nombre d’efforts …

Ce voyage au nord Vietnam à la rencontre des lieux mythiques et des minorités ethniques a donc tenu toutes ses promesses, et avant de vous en faire partager quelques temps forts je tiens à remercier tous ses participants non seulement pour la confiance qu’ils m’ont accordée, mais aussi pour les difficultés qu’ils ont dû surmonter pour arriver à cet accomplissement (qui se poursuivra d’ailleurs pour la plupart d’entre eux bien après leur retour) . 

La récompense de la 8ème merveille du monde au bout du chemin : la baie d’Halong nous offre ses paysages enchanteurs et nous plonge deux jours durant dans la magie d’un rêve devenu réalité …   

Encore faut-il vouloir cet élargissement, mais la pratique du carnet ouvrant cette perspective, le carnettiste devient un jour presque malgré lui ce voyageur «différent» qui ne se saisit plus de «l’ailleurs» comme d’un produit satisfaisant sa curiosité, mais comme d’un passage vers de nouvelles formes de perception, plus subtiles, plus intériorisées, plus universelles et plus humaines aussi dans la plupart des cas .

Il est comme le chat qui y voit mieux dès que tombe la nuit, visualisant ce que la plupart des autres espèces ne savent distinguer !

Hors, la premières des impressions qui se dégage pour moi de ce que nous avons vécu au Vietnam (et je ne suis pas le seul à avoir parmis nous ce sentiment), perceptible élément de nos pages de carnets, c’est parmi la multitude des sensations et des émotions nées de nos rencontres et découvertes celle d’une immense pureté, une sorte d’invisible diamant de beauté se dégageant des choses et des êtres fussent-ils dans les rizières souillés de boue jusqu’au cou .

Pureté dans l’étrange luminosité des paysages de montagnes aux plans immatériels se fondant dans la brume,

Pureté dans la silencieuse symphonie des innombrables pains de sucre surgissant de la mer dans la baie d’Halong,

Pureté dans le regard clair des paysans et des pêcheurs s’échinant pourtant à la tâche,

Pureté dans la démarche de ces femmes et de ces hommes d’un pays en chemin qui tourne le dos aux embargos et aux guerres avec une sérénité que même l’influence bouddhiste ne peut à elle seule expliquer,

Pureté dans le labeur quotidien et la vie rude des minorités ethniques chatoyantes de couleurs,

Pureté dans les yeux chargés d’espérance de tous les enfants que nous avons rencontrés,

Pureté dans le son des prières montant des temples et mêlées aux coups de maillet portés sur les gongs …

On dirait même que ce pays capable d’extraire de l’eau boueuse de ses rizières sa principale nourriture a la capacité de faire éclore de toute chose l’essence même d’une pureté indéfinissable comme celle qui se dégage du cœur d’une fleur de lotus .

C’est à travers cette quête d’une certaine beauté vietnamienne extraite des pages des carnets réalisés là-bas par celles et ceux qui m’accompagnaient autant qu’à travers quelques-unes de mes propres aquarelles et lavis que je vous invite dans les prochains articles de ce blog (même s’ils ne sont pas suivis de façon régulière car je dois repartir très prochainement sur un autre superbe parcours, pour la première fois je serai à ce moment-là loin de la biennale des carnets de voyages de Clermont-Ferrand qui se déroulera sans moi) : cependant vous nous suivrez vous aussi de billet en billet jusqu’au nord du Vietnam, et même si votre trajet sera dénué des fatigues de notre parcours, vous verrez que vous n’aurez pas été impatients aussi  longtemps pour rien !

Voici en attendant un prochain article quelques temps forts de notre cheminement :

Notre bus dans un passage délicat parmi tant d’autres sur la route menant du Lodge à Sapa : nous avions des chauffeurs dont on peut dire qu’ils sont excellents !

Route de montagne au dessus de Lao Cai près de la frontière chinoise : là pas facile de se croiser, mais le plus important était de ne pas s’embourber …

Il est des lieux qui se méritent et se donner de la peine pour y parvenir fait partie des souvenirs forts d’un voyage : le marché de Can Cau est de ceux-là, où nous avons eu le plaisir de dessiner les splendides H’Mongs Bariolés aux vêtements multicolores .

Toute autre ambiance dans la baie de Halong : ici les marins hissent les voiles de notre jonque (splendide bateau que nous avions avec son équipage «pour nous tout seuls»), nous n’avions qu’à profiter pleinement de nos aquarelles et du paysage en nous laissant servir et naviguer !

Nous voici en randonnée partant découvrir la vie en forêt vietnamienne dans les environs de Luong Son  ...

Encore à pied mais pas pour longtemps cette fois : juste le temps de traverser les voies de la gare de Hanoi pour accéder à notre train de nuit en partance pour le poste frontière sino-vietnamien de Cao Lai …

Chacun travaille avec passion et acharnement pendant la descente de la rivière Chay : c’est qu’il ne faut pas perdre un instant en carnet de voyage où le travail en autonomie même pendant un stage est essentiel, car il constitue la plus grande part de ce qui deviendra l’affirmation de toutes les initiatives à la base d’une grande liberté d’expression et des choix associés .

Échelle du lieu avec l’une de nos petites barques qui assure la navette entre le pont de Cocly et Bao Nhai plusieurs kilomètres en aval en franchissant les gorges : cela donne une idée de l’immensité du paysage où la montagne plonge dans la rivière  accompagnée d'un ruissellement de luxuriante végétation .

À Binh Min, en «baie d’Halong terrestre», c’est en vélo que nous parcourons les chemins en quête de sites de peinture au milieu des rizières dans lesquelles se reflètent les hautes formations rocheuses de calcaire ressemblant à celle de la baie d’Halong maritime pourtant bien éloignée de là .

Région magnifique visitée aussi du côté de Van Long sur les petites barques de bambous des paysans de la région …

… jusque dans les grottes qui truffent le karst !

Tout cela pour des bonheurs rares : établir des passerelles par-delà nos différences en marquant notre vie de petits cailloux blancs pour retrouver notre chemin sur les vraies valeurs de l’existence .

Toujours le même bonheur, le même partage . Il faut souvent se lever tôt pour aller à sa rencontre : ici au petit jour Yves dessinant sur le marché aux fleurs de Hanoi .

Ou à Binh Lu : Nicole travaillant sous le regard étonné de quelques femmes de la minorité des H’Mong Noir …

Après presque une heure de barque : la joie des petites filles de Keng Ga dessinant sur le cahier de Cécile …

Alors, si ces premières images de notre voyage vous ont données envie d’en savoir plus et de nous accompagner dans ce pays à la légendaire beauté, je vous dis : «à très bientôt» en vous laissant en compagnie de ces deux très belles interprétations de «Bonjour Vietnam» par PHAM Quynh Anh !

 

Je dédie cet article et la chanson qui le clôture à Huyên, petite serveuse Dao du Red Dao House, excellent restaurant de Sapa .

I dedicate this article and the song that the fence Huyên, H'mong little waitress at Red Dao House, an excellent restaurant in Sapa .

 

Quant à moi, je fonce découvrir avec mon ami Dong les rues de Hanoi : c’est lui notre guide et interprète, vous le retrouverez ici lors de vos voyages avec moi . 

 Bonjour Vietnam est le titre d’une chanson de Marc LAVOINE et de Yvan Coriat, interprétée ci-dessous par PHAM Quynh Anh . 

Cette chanson est rapidement devenue l’un des symboles médiatiques forts de la communauté vietnamienne, à l’étranger comme dans le pays . Au point que les médias vietnamiens se sont fait l’écho de ce phénomène !

Marc LAVOINE raconte à propos de cette chanson :

«Ce duo-là est particulier. Je voulais le chanter avec quelqu’un qui puisse avoir le visage de l’espérance. Et je l’ai trouvé à Bruxelles. Quynh Anh est une jeune Vietnamienne qui vit ici. J’avais écrit «Bonjour Vietnam» pour elle. Mon producteur m’a suggéré son nom pour le duo. Lors de l’essai, j’ai été convaincu quand elle s’est arrêtée de chanter pour me demander ce que je voulais dire dans ce titre. Je le lui ai expliqué, elle a dit merci, a remis le casque et a fait trois prises. Elle a une voix magique.»

 

Paroles :

 

Raconte-moi ce mot étrange et difficile à prononcer
Que je porte depuis que je suis née .

Raconte-moi le vieil empire et le trait de mes yeux bridés,
Qui disent mieux que moi ce que tu n’oses dire .

Je ne sais de toi que des images de la guerre,
Un film de Coppola et des hélicoptères en colère .

Un jour, j’irai là-bas, un jour dire bonjour à ton âme
Un jour, j’irai là-bas te dire bonjour, Vietnam .

Raconte-moi ma couleur, mes cheveux, et mes petits pieds,
Qui me portent depuis que je suis née .

Raconte-moi ta maison, ta rue, raconte-moi cet inconnu,
Les marchés flottants et les sampans de bois .

Je ne connais de mon pays que des photos de la guerre,
Un film de Coppola et des hélicoptères en colère .

Un jour, j’irai là-bas, un jour dire bonjour à mon âme .
Un jour, j’irai là-bas te dire bonjour, Vietnam .

Les temples et les Bouddhas de pierre pour mes pères,
Les femmes courbées dans les rizières pour mes mères,

Dans la prière, dans la lumière, revoir mes frères,
Toucher mon âme, mes racines, ma terre .

Un jour, j’irai là-bas, un jour dire bonjour à mon âme .
Un jour, j’irai là-bas te dire bonjour, Vietnam .
Te dire bonjour, Viêt-Nam .

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 10:29

Si je vous ai jusqu’à présent réservé des cartes postales des plus beaux stages passés de l’été, j’ai cette fois envie de vous projeter dans un stage à venir, le dernier de la saison (à l'automne on reprendra le cycle des carnets de voyages lointains), qui se déroulera bientôt à partir de l’un des plus agréables endroits de la côte méditerranéenne occidentale .

De Collioure à Cadaquès la Côte Vermeille et son prolongement catalan en Espagne vous attendent peut-être du 12 au 18 septembre prochain puisqu’il reste encore deux ou trois places dans ce stage carnet de voyage qui vous emmènera sur les traces des grands peintres du fauvisme, du cubisme, du surréalisme, de la création moderne et contemporaine dans des paysages rayonnants et lumineux éclairés par le bleu du ciel plongeant dans celui de la mer .

Eux ne s’y étaient pas trompés qui ont fait la réputation de ce petit coin de paradis à cheval sur la frontière franco-espagnole : Matisse, Derain pour Collioure, Salvador Dali, Marcel Duchamp pour Cadaquès, en ne citant que ceux-là parmi tant d’autres (Picasso par exemple) qui ouvrirent le chemin …

Quand la lumière tombe toute crue sur les intenses couleurs de Collioure toutes les autres sont exaltées dans une sorte d’éblouissement qui nous projette sans contexte dans la fulgurance des flamboiements fauvistes où les barques catalanes colorées et aux voiles latines qui peuplaient les criques incurvées peintes par Matisse et Derain ressurgissent au fond de nous dans l'éclat des couleurs et les vibrations de la lumière ….

Que ne vous dirai-je pas sur Collioure cité des peintres, que l’on contemplerait sans se lasser des décennies durant, que l’on peindrait une vie entière ?

- Qu’il n’est pas un seul instant où les couleurs et la lumière soient pareilles à l’instant d’avant . Que la séduction du vieux village de pêcheurs aux maisons roses, bleues, jaunes et orangées ne se dérobe jamais à qui parcourt ses rues ruisselantes de bougainvillées, de vignes, de chèvrefeuilles, de figuiers de barbarie et de glycines . Que c’est à une véritable fête des yeux et du cœur à laquelle vous êtes sans cesse conviés . Que le charme insolent des tons vifs et décalés qui posent sur vos palettes une autre approche de la beauté font de ce petit port adossé aux contreforts pyrénéens un passage obligé de l'artiste …  

Pochade rapidement esquissée en parcourant les rues qui plongent vers le bleu intense de la mer sous le soleil éclatant de Catalogne : ici point de contrainte à utiliser en graphisme le crayon aquarelle et à renforcer son éclat par l’aquarelle la plus vive … Vite, la lumière n’attend pas !

Citation : «Parvenu là-haut, on est au cœur du ciel. Il faut regarder en bas pour voir griller Collioure . Le grand feu de lumière s'abat sur la mer plate et les pierres dressées . Les maisons crépitent . Le bleu jaillit de l'eau et éclabousse les murs, les pavés, les barques rouges, les filets roux, les briques roses . Tout est mordu de bleu même le vermillon . La maison de Mucha est au foyer du miroir, et sa terrasse est le point d'incandescence . Et dans ce point de feu une étincelle noire : l'œil du peintre . Cet œil voit .»

Extrait de la préface de René Barjavel pour «Collioure de Willy Mucha» ouvrage rare consacré à une sélection des dessins de l’artiste dont vous pourrez avec ravissement découvrir la totalité du texte et certaines reproductions des dessins en cliquant ici . Allez-y, ne vous en privez pas, cet extrait est l’un des trésors que nous offre l’Internet …comme j’aurais voulu connaître le «Collioure» de Mucha !

Là, plus rapidement encore, j’avais traité au feutre délébile et taches libres d’aquarelle les barques catalanes devant le célèbre clocher à dôme rose de l'église Notre-Dame-des-Anges, juste derrière au bord de l'eau . C’est l’une des plus célèbres «cartes postales» du village que nous aborderons aussi pendant le stage en toute simplicité, sans complexe, juste pour le bonheur d’être là et de partager, juste pour le plaisir de peindre en toute liberté …

Plus haut dans les vignes en terrasses souvent battues par la tramontane nous attendent les effluves sauvages et parfumées du massif des Albères à la nature généreuse, rayonnante, aux ceps de vigne bien enracinés dans un sol que soleil, vent, pluie ou embruns balaient depuis des siècles sinon des millénaires, suspendu dans l’espace avec pour horizon la verticalité du bleu du ciel et de la mer réunis dans un même vertige d’azur .

Nous emprunterons la route des crêtes au milieu de vignobles abrupts et rocailleux, parmi chênes-lièges, oliviers, cyprès et aloès, avec des regards d’aigles qui se jouent des frontières, étroits chemins cisaillant la montagne vers le col de Banyuls ou du côté de Port-Vendres et de la tour Madeloc . Nous aurons peut-être la chance d’y entendre les rires et les chants des vendangeurs, emportés par l’ivresse du vent jusqu’au dessus de la mer …

Vignes et oliveraies s’étagent jusqu’au fort de Saint-Elme au dessus de Collioure : c’est un bonheur que d’y aller peindre en empruntant les chemins . C’est comme un pèlerinage en hommage aux femmes et aux hommes d’ici qui ont su par leur labeur faire du paysage d’autres écrins à la beauté .

Il faut parfois céder à la fulgurance de l’instant : saisir de quelques coups de pinceau sans dessin préalable, la beauté dépouillée de quelques chênes-lièges adossés à la mer, aux troncs rouge sang dont on vient de lever l'écorce et qui vibrent comme des hématites dans la végétation gorgée de soleil … Ne pas les oublier quand on les voit !  

Ce détail des vendanges dans les coteaux du Banyuls, nous avait réunis il y a plus de dix ans autour d’une sympathique équipe de vendangeurs .

En regardant mon aquarelle j’entends encore leurs rires et leurs chants, je retrouve le parfum du raisin mêlé à l’odeur de la rocaille, je revois des moments si précieux que je ne peux les décrire .

Ils ont peut-être disparus à tout jamais et c’est la magie du carnet de voyage que de réveiller dans ma mémoire des secrets si profonds qu’aucun autre support ne peut les restituer …

Vidéo : cette année-là justement, fut la dernière pendant plus d’une décennie où j’animais ce stage si enthousiasmant : aléas de la vie et chemins différents qui m’amenèrent ailleurs sans que j’oublie ni Collioure ni Cadaquès …

J’y reviens aujourd’hui avec vous pour y retrouver l’appel des couleurs et un nouveau bonheur indicible et intense semblable c’est certain, à celui que j’y avais déjà si pleinement connu .

À Cadaquès, c’est toujours la lumière de la Méditerranée qui nous attend, et là aussi la joie de se sentir ailleurs, plus loin, comme en Andalousie tant les maisons sont blanches avec leurs grilles de fer forgé fleuries de géraniums . On ne dirait pas que les côtes françaises sont si proches .

Matisse, Picasso, Marcel Duchamp sont également venus ici . Ils y ont côtoyé Salvador Dali qui avait choisi la petite crique de Port Lligat pour y vivre auprès de sa femme Gala .

Nous séjournerons juste à côté dans un petit hôtel les pieds dans l’eau qui regarde vers le large, plus oriental encore que Cadaquès le village le plus oriental d’Espagne, s’est dire si nous serons plus proches du soleil levant !

Dans la petite crique baignée de soleil contre-jour sur la maison de Salvador Dali (à gauche) et tout à côté, juste derrière les barques catalanes le petit hôtel (à droite) où nous séjournerons pendant la deuxième partie du stage : un coin de paradis les pieds dans l’eau, la tête à l’ombre des pins dans les senteurs de la garrigue …

J’ai fait cette photo lors des derniers repérages à Pentecôte : la plage était déserte et l’eau était si bleue qu’on se serait crus bien loin de là sur quelque rivage des Caraïbes !

Si je dis que pour moi Cadaquès est le village Andalou le plus au nord d’Espagne, ce n’est pas seulement à cause de ses maisons blanches et de ses rues aux fenêtres grillagées ombragées de bougainvillées : c’est aussi parce que plane ici l’esprit de Federico Garcia Lorca poète du cante jondo, poète des gitans, qui y fut invité par Salvador Dali .

Je ne peux donc évoquer Cadaquès sans évoquer Federico, même si son passage y fut très bref : c’est en voyant les maisons du petit port auréolées d’or et de pourpre dans la lumières du soir lorsque décline le soleil, que je pense le plus à lui en entendant au fond de moi remonter cette bouleversante «solea» de flamenco (cliquez sur le lien, elle est très belle, empruntée au site flamencoweb, chantée par la Niña de los Peines, accompagnée par Niño Ricardo en 1927 deux ans seulement après le passage de Federico chez Salvador Dali à Cadaquès) .

Cette musique, ce chant déchirant, même si sa véritable place est indissociable de Grenade dans cette vision nocturne quasiment magique du Sacromonte au crépuscule, hante aussi pour moi l’atmosphère du petit port catalan, pour toujours liée à quelque émotion poignante que je ne saurai dire mais que je retrouve toujours à présent dans la révélation troublante et romantique de Cadaquès lorsque tombe le soir …

C’est pour cela que les deux, (Grenade et Cadaquès), par delà l’espace qui les sépare me paraissent liées dans un mystère émouvant et profond évoquant la beauté et à la fragilité des plus beaux sentiments de la vie . Un mystère en quête duquel nous serons fin avril 2011 sur la Route du Califat, lorsque le printemps éclate de mille feux dans les splendeurs de Grenade

Au fond ce sont les sauvages rochers de Cap de Creus, l’un des plus beaux endroits de la Costa Brava où nous irons peindre également : c’est la seule réserve naturelle d’Espagne qui couvre la mer et la terre en même temps et compose le plus grand secteur inhabité d'Espagne méditerranéenne !

«Crique sauvage au Cap de Creus», aquarelle : - Matisse est-il venu jusqu’ici ? Il aurait pu avec Derain y réinventer aussi bien le fauvisme tant les couleurs vous sautent aux yeux et vous racontent combien la nature nous a devancés dans la hardiesse de ses choix colorés !

Étrange hasard des choses de la vie (et de la mort…) qui unit encore Collioure à Cadaquès : le célèbre poète Espagnol Antonio Machado repose dans le cimetière de Collioure !

Il n'aura écrit qu'un seul vers à Collioure, mais qui vaut un poème en résumant une vie :  “… estos dias azules, y el sol de la infancia”, ce qui veut dire : "... ces jours bleus et le soleil de l'enfance" .

Hors, qui aime Garcia Lorca aime certainement aussi Machado, et de même qui aime Collioure aimera aussi Cadaquès …

Je vous donne rendez-vous à Collioure le 12 septembre prochain si ce stage vous tente (nous irons à Cadaquès le 15) : vous y découvrirez la lumière, les couleurs et l'atmosphère de lieux magiques dans des sites miraculeusement préservés, et vous partagerez avec moi le bonheur «d’être fauves» dans une sorte de renaissance du regard bercée par les clapots de la Méditerranée ...

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 19:56

Ce n’est pas vraiment un stage mais je rajoute ces deux journées de découverte à ces beaux souvenirs de l’été (qui n’est pas terminé et les stages de l'été non plus), car elles me ramènent tous les ans à la mi-août sur quelques-uns des plus beaux sites de mon livre consacré à l’Aveyron : «Aveyron, Carnet de routes» .

L’Aveyron, je lui ai consacré la majeure partie de mon travail de carnettiste, d’aquarelliste, été comme hiver, depuis ses «sommets aubraciens» jusqu’à ses entrailles les plus profondes, les plus mystérieuses .

Là, c’est dans deux endroits que j’aime particulièrement que nous nous sommes retrouvés à l’occasion des journées «randonnée - aquarelle» du Festival de la Randonnée Pleine Nature d’Espalion (j’en profite pour saluer toute l’équipe de ce festival et particulièrement mon copain Christian CAMPVIEL à qui l’ont doit l’initiative de mes interventions) : Flaujac, un étonnant village et petit fort civil du XVème siècle de la vallée du Lot, et Saint-Chély-d’Aubrac importante étape sur le trajet des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle .

Heureux celles et ceux qui avaient pu avoir une place dans le groupe, car bien que je ne fasse aucune publicité pour ces journées rares, elles sont toujours complètes longtemps à l’avance …

Diapositive d’une halte aquarelle pendant la randonnée qui nous ramenait à Flaujac : paysage splendide que celui dominant la vallée du Lot et le petit village fortifié, avec au loin les coulées de basalte du volcan de Roquelaure parsemées de forêts (souvenez-vous si vous remontez les annales de ce blog les moments de pur bonheur que j’y avais passés avec Ptit’Jo !) … L’occasion pour nous de travailler un vaste panoramique sur une ou deux pages .

Un endroit singulier que ce village de Flaujac !

Je lui ai consacré une page entière dans mon livre sur l’Aveyron, car son charme discret cache un site attachant où il fait bon flâner loin des hauts lieux touristiques : on y déambule depuis son enceinte fortifiée jusqu’au bout du village bâti en prolongement, où se trouve une église romane au très beau retable du XVIIIème siècle, et où il fait bon retrouver une campagne authentique toujours rythmée par la vie des champs ...

L’une des deux portes fortifiées de l’enceinte du village de Flaujac vue de l’intérieur, que j’avais dessinée lors d’une belle journée ensoleillée d’été, comme pendant celle de notre balade … (Extrait de mon «Aveyron, Carnet de routes» paru aux Éditions du Rouergue)

Bien sur, nos promenades picturales (plus que de véritables randonnées où la marche à pied prendrait trop le pas sur l’aquarelle) nous apprennent à nous exprimer, à peindre, dessiner, mais aussi et surtout à mieux voir, à regarder ce qui se cache derrière l’apparence des choses et à le transposer à notre façon en tenant compte de ce que nous lègue l’histoire, la culture, la géographie, les arts et traditions populaires, les personnes rencontrées et mille choses qui font de nos randonnées de passionnants rendez-vous avec le bonheur tout court et pas seulement le bonheur de peindre …

En fait le groupe n’avait que l’embarras du choix tant les sujets sont intéressants à Flaujac : soit la porte que j’avais dessinée il y a 6 ou 7 ans, soit le vieux puits et sa ferronnerie ou la jolie croix bénie en 1524 par François d’ESTAING (1460-1529, évêque de Rodez et recteur du Comtat Venaissin) . La petite place forte en forme de trapèze aurait tout aussi bien pu compléter nos pages de carnet par ses mâchicoulis, sa maison à colombages, ses ferrures et vielles portes, ses façades fleuries et des tas d’autres jolis motifs …

D’ailleurs chacun a fait ses choix en fonction de ses goûts et aspirations, et sur ces quelques pages empruntées aux nombreux travaux réalisés on peut déjà voir que même sans l’apport du texte à venir qui doit les compléter, les pages réalisées sont non seulement toutes techniquement réussies mais encore fort belles !

Le lendemain c’est sur les pentes de l’Aubrac que nous avions rendez-vous : Saint-Chély se blottit au fond d’une vallée où coule la boralde du même nom que le village . Ici ce sont les villages qui donnent leur nom au torrent qui les traverse, le terme «boralde» étant spécifique des torrents descendant sur ce versant aveyronnais depuis le plateau d’Aubrac principalement autour d’Espalion (La boralde, le buron, le clapas, la draille, les lauzes, la montagne, le neck, le puech, le quine, le truc, etc. sont des mots typiquement rouergats que je vous recommande de découvrir ou redécouvrir à travers l’excellent ouvrage de mon ami Daniel CROZES dans son dernier livre «Les 1001 mots de l’Aveyron») surtout nés de l’occitan - langue à part entière, pensez aux discours de Frédéric MISTRAL toujours d’actualité pour moi -) .

Le groupe réuni sur le pont gothique traversant la boralde de Saint-Chély en pleine action pour compléter la première page de la matinée, aux motifs évocateurs de ce bel endroit symbole d’une halte de réconfort sur l’un des plus anciens itinéraires descendant de l’Aubrac .  Le pont de St-Chély-d'Aubrac

Le pont gothique des Pèlerins à Saint-Chély-d’Aubrac est un endroit bucolique et charmant où passent tous les pèlerins ayant traversé l’Aubrac qui se rendent à Saint-Jacques de Compostelle . L’un d’eux a même été très anciennement sculpté au bas de la croix de basalte érigée sur le pont …

Les pique-niques nous réunissaient dans d’intenses moments de convivialité (merci aux familles et amis des participants venus en nombre les ravitailler et les encourager, leur vin était sublime, leurs gâteaux délicieux et leur sympathie inoubliable), et nous repartions de plus belle l’après midi !

Cet après-midi-là, justement, direction les Enfrux et une petite randonnée sur l’ancienne «Via Agrippa» qui reliait Javols en Lozère à Rodez : celle-ci permet de découvrir l’authentique hameau d’Aubrac aux massives bâtisses de basalte et le vaste panorama qui l’accompagne depuis les pitons de lave du neck de Belvezet dominant la boralde de Saint-Chély jusqu’aux sommets du plateau et les horizons bleutés sur des centaines de kilomètres par-delà la vallée du Lot …  

Ma page des Enfrux terminée, avec deux des sommets de l’Aubrac et des clins d’œil à la très solide architecture qui font le charme de ce petit hameau .

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 10:11

Un stage n'est pas qu'un stage . On ne découvre pas qu’une technique créative, on découvre aussi un lieu, une région, un pays, des personnes différentes . On rencontre les gens qui y vivent, on y entre en connivence avec les autres, avec soi-même …

Dans cet article nous sommes en Jura Oriental . J’ai souvent évoqué ce lieu particulier qu’est la maison d’hôtes de La Fresse, "Chez les Colin" .

Stages d’hiver, stages d’été, je reviens depuis plusieurs décennies déjà dans ce site privilégié des crêtes du Haut Doubs … Croyez bien que si ce n’était un moment hors du temps, il y a longtemps que je m’en serais lassé !

 

Sur la table de la Maison d’Hôtes de La Fresse un gâteau au chocolat parmi tous les délices préparés par Christiane COLIN pour régaler ses convives stagiaires, gâtés toute la semaine comme si c’était tous les jours leur fête !  

Un endroit particulier pour se retrouver, se ressourcer, apprendre, progresser, découvrir, partager dans la convivialité et une harmonie difficiles à décrire en quelques mots par ce qu’elles relèvent d’un esprit, d’une atmosphère qui doivent tout à la maîtresse de maison qui a su créer en ces lieux les conditions idéales pour cette sorte de bonheur : Christiane COLIN (c’est elle dont il s’agit) officie aussi bien en cuisinière qu’en décoratrice ou en "botaniste gustative" (je ne sais quel qualificatif lui donner dans ce domaine), pour faire en sorte qu’un séjour aquarelle ou carnet de voyage soit une réussite chez elle .

 

Quatre petits coins de l’atelier où nous nous réfugions en cas d’orage, et où il est si agréable (orage ou pas), d’aborder dans le confort cours théoriques et exercices pratiques nous aidant à mieux aborder le travail de terrain … (Extrait de mon «Carnet du Jura Oriental»)

Nous nous intéressons chaque année aux thèmes régionaux majeurs (clochers, architecture, paysages, sapins, etc.), et même lorsque menace l’orage les sujets ne manquent pas, à commencer par les nuages qui sont ici particulièrement beaux, prétexte à étudier le comportement des pigments dans l’eau, maîtrise subtile et indispensable pour bien progresser en aquarelle …

Celui-ci se profilant à l’horizon ne laissait rien présager d’agréable pour nos sorties à venir, mais tandis que tout le monde dessinait le sien avec plus ou moins d’inquiétude, je jubilais déjà à imaginer ce que les cours d’atelier allaient apporter à chacun pour transformer en réussite, ce que nous n’aurions jamais eu le temps d’étudier sur le motif s’il avait fait un temps trop radieux tous les jours … («Démo» de cours sur le motif) 

Effectivement, la pluie tombant avec générosité nous donna des matins vaporeux aux effets de brume si intéressants sur la forêt que lorsque perçait le soleil sur les crêtes encore humides, d’éphémères et splendides tableaux s’offraient à notre regard et à nos pinceaux non plus comme une punition mais comme un cadeau : c'est cela le privilège du soleil et de la pluie mélangés en Jura Oriental !

La crête franco-Suisse se dégageant des brumes le matin en face de La Fresse : un subtil sujet de carnet que nous n’aurions jamais eu s’il avait fait beau ce jour-là, thème d’étude si passionnant que tout le monde le réussit ! («Démo» à l‘atelier en prise de vue depuis les Velux)

La pluie n’est donc ici pas un handicap mais une chance !

- Que faire d’autre s’il continue de pleuvoir ?

- Enrichir nos pages de carnet par l’architecture rurale traditionnelle, qui dans cette région si typique de la montagne franc-comtoise et de la petite République du Saugeais est caractérisée par la maison dite «du montagnon», grande bâtisse à plusieurs étages toute de bois (hangars et fenil compris) au dessus d’un soubassement aux murs de pierres, ou vivent généralement plusieurs générations de la même famille avec bétail et basse-cour, et au milieu de laquelle sont implantées une ou plusieurs cheminées monumentales nommées «tués» (ou «tuyé») traversant la totalité du bâtiment, pièces à part entière, véritables lieux de vie où est surtout fumée la charcuterie de la région de Morteau qui sèche suspendue à leurs boiseries … 

J’avais dessiné il y a quelques années ce type d’architecture à partir du joli village de Grand-Combe Châteleu, ce que nous avons également fait pendant ce dernier stage, en allant même dessiner sur place l’intérieur d’un tué ! (Extrait de mon «Carnet du Jura Oriental»)

 

La coupe du «tué» extraite de la page précédente …  

 

Et voici notre petite équipe au grand complet en train de dessiner à l’intérieur même du tué sous le regard ému et curieux du propriétaire des lieux qui nous faisait visiter son étonnante maison …

Vous voyez qu’on ne s’est pas ennuyés pendant ce nouveau stage d’été : nous étions comme loin du monde et de la foule qui traverse la France avec mille embarras et servitudes dans sa course au soleil effrénée, et nous n’avons pas vu le temps passer …

C’est l’un des charmes de ce stage d’aquarelle en Jura Oriental, et ce n’est pas le seul : des lacs merveilleux nous accueillent, des cours d’eau aux sources vives, des chamois et des chevreuils qui viennent brouter jusqu’au bord de la route pendant nos balades, des monuments historiques, des petits bouts de forêts profondes et secrètes avec le soleil qui se glisse par de longs rayons lumineux entre les troncs, et des gens délicieux qui nous font découvrir un pays qu’ils aiment et qui est le plus beau de la terre parce que c’est le leur .

Je vous invite à voyager encore à travers ce stage en allant visiter les blogs de Jean-Paul et de Plumette et en cliquant ici (si vous ne l’avez déjà fait : c’est une autre présentation des sessions des années passées sous forme de carnet de voyage avec pas mal d’aquarelles et de pages de carnet) …

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