Aquarelliste et peintre voyageur - En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
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- Les stages "carnets de voyages" sont une véritable immersion dans la pratique du carnet de voyage et de l'aquarelle sur le terrain, orientés "autonomie" ils sont ouverts aux stagiaires ayant assez de pratique pour en profiter pleinement . De la Provence au Jura Oriental et jusqu'en Andalousie, ce sont quelques destinations où vous pourrez aller en 2024...

- Tous les stages sont différents, n'hésitez pas à m'en demander les informations par courriel (voir plus haut) .

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Andalousies

«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :

La-Barca-1b-Pierre-Nava.jpg

Préambule

La Barca 2a Pierre Nava

L'étape de Peniscola

Andalousie b Pierre Nava

Sur la route de l'Andalousie...

Moulin-b Pierre-San Jose 2

Au Cabo de Gata

Bateau Pierre Isleta 3b

La Isleta del Moro

Huebro Pierre vignette

Huebro, la montagne enchantée

Pierre-Nava-Guadix-4-copie-1

Guadix, les maisons troglodytiques

Rio Fardès

Le rio Fardés

26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 15:17

Et si l’on pouvait éterniser l’instant, capter cette vie si éphémère, si fragile et pourtant si intense au moment où nous sommes en plein élan, en totale projection de nous mêmes comme j’essaie de le faire pour cette jument insouciante, inconsciente de toute notion de mort et d’amoindrissement, belle et pure comme tout être sauvage, sans âge, figée dans sa galopade à travers une prairie intemporelle symbole de vie toujours recommencée ?
Sans doute l’art plus que tout autre médium permet cela .

Je pense au « baiser » de Doisneau, aux pommes de Cézanne …
Il le permet en transcendant la réalité vécue, temporelle, pour en faire une réalité « éternisée », intemporelle .
N’en déplaise à certains, j’en reste à ces valeurs parce qu’elles représentent pour des moi des certitudes, des constats indépendants de toute forme de pensée qui pourrait les pervertir ou les détourner, loin, très loin de certaines élucubrations intellectuelles dont on voudrait nous faire croire qu’elles sont des lanternes comme des phares alors qu’elles n’ont à mes yeux que le nom de vessies …

Rhinocéphale détailCette jument courant dans sa prairie, comme suspendue dans le temps et dans l’espace n’est que le fragment d’une assez grande toile sur laquelle je travaille depuis notre retour de Birmanie . Y sont aussi exprimés d’autres éléments (encore inachevés) dont je vous ferait part lorsqu’elle sera terminée . J’y utilise de nombreux matériaux en technique mixte, dont des feuilles d’or pur (on en voit un petit bout en bas à droite), ramenées des temples que nous avons visités et que les pèlerins là-bas utilisent pour coller sur leurs bouddhas de prédilection, témoignage de leur foi, manifestation de leur spiritualité …
Pour ma part, outre les centaines d’e-mails et de lettres (courrier postal) qui m’attendaient au retour (auxquels je n’ai pas fini de répondre : patience pour ceux qui attendent toujours…), le tri et le classement des heures de vidéo tournées pendant ce stage avant leur copie pour les participants, la rédaction de la préface urgente du futur livre d’un camarade spéléologue, la préparation des prochains stages et voyages, j’avais une envie folle de peindre, de reprendre mes spatules et pinceaux, mais aussi de me relancer à corps perdu dans mes activités physiques préférées où on est en contact intime avec l’air, l’eau, la roche, le vent, la nature, les arbres, la terre, le ciel, etc.,  car j’avais trop l’impression de ne rien faire ou plutôt de vivre au ralenti depuis des semaines, même si notre voyage était intense et mes camarades de la plus enthousiasmante des compagnies .
Alors c’est-ce que je fais en essayant de tout mener de front avec la plus «énergique» des énergies, ce qui explique qu’il me reste si peu de temps à consacrer à mes articles même si j‘utilise toutes les heures possibles de mes jours et de mes nuits (attendez juste un peu pour la suite du carnets de voyage de Pierre NAVA en Andalousie et pour la narration de nos voyages au Tibet et en Birmanie) …
Mais ce que je voudrais vous transmettre aujourd’hui (une autre façon de vous dire que je ne vous oublie pas !), c’est un petit bout de cette énergie, (je dirai même cette rage de vivre), car comme sur la toile de ma jument des prairies si elle part d’une dimension physique et bien matérielle c’est par sa dynamique propre, sa projection en dehors du temps et de l’espace qu’elle devient énergie spirituelle, et qu’elle peut ainsi servir autrui et donc vous servir également (je parle bien là de l’énergie) .
Alors n’oubliez pas : je souhaite que «pas de nouvelles» rime avec «bonnes nouvelles» et que si vous voyez peu d’articles paraître en ce moment ce n’est que pour mieux vous faire profiter plus tard de cette dynamique, de ces bouffées d’air pur et vivifiant dont je m’oxygène et me recharge abondamment .
En témoigne ce petit bout de toile qui n’est qu’un tout petit témoignage d’une vraie intense activité débordant bien au-delà du bureau ou de l’atelier, un petit bout de toile qui relève du renouveau et de l’enthousiasme dont je vous faisais les promesses il n’y a pas si longtemps lors de mes vœux de nouvelle année vidéo !

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 09:10

Nous voici donc revenus, décalage horaire pas encore rattrapé …
Avec près de 12500 Kms de trajet depuis le petit village de Chauk-Mi (dernière excursion avant notre retour) : 3 h de pirogue sur la rivière Lémro, une liaison par la route - piste jusqu’à Mrauk-U puis à nouveau 5 h de bateau sur le fleuve Kaladan jusqu’à Sittwe sur le Golfe du Bengale, puis l’avion avec une escale à Thandwe avant d’arriver à Yangon, puis nouveau vol pour Bangkok avant l’embarquement pour Roissy …
Et puis 16 h plus tard l’atterrissage à Toulouse-Blagnac et le retour à la maison « dans la foulée » au bout de 2h 30 d’autoroute et de route (avec ma voiture enfin retrouvée), et des souvenirs plein la tête, les sacs et le carnet, un peu fatigué tout de même me voici donc à nouveau près de vous car là-bas croyez-moi nous étions toutes ces semaines, …coupés du monde !
AvionChargement de nos valises dans l’un des avions fréquemment empruntés sur les lignes intérieures birmanes pour nous rendre sur la plupart de nos étapes peinture : ce jour-là, nous étions presque seuls dans l’avion !
- Mes impressions ?
Voyage magique, certainement le plus beau que nous ayons réalisé depuis le début des stages « carnets de voyages », en tout cas le plus merveilleux, intéressant et authentique pays qu’il m’ait été donné de visiter, mes camarades carnettistes ne me contrediront certainement pas .
Quant aux carnets réalisés, au travail fait sur le motif, à l’esprit d’équipe, à la convivialité et à l’enthousiasme qui régnait dans le groupe ils sont au diapason de ce voyage, n’en serait pour preuve que ces carnets dépassant pour certains les 80 pages toutes aussi réussies les unes que les autres !
Avec en prime un beau temps insolent du début à la fin, des rencontres très riches et une guide-interprète charmante, adorant son pays, appréciant le groupe qu’elle accompagnait et les carnets de voyages au point de s’être mise à l’aquarelle et d’avoir travaillé avec nous pendant presque toutes les séances .
Je ne vais pour cet article mettre bout à bout que quelques photos seulement (il a bien fallu que je me limite !), mais elles sont je crois assez révélatrices de notre belle aventure .
Je tiens à remercier avant de vous les laisser découvrir, toutes les participantes et participants à cette session exceptionnelle, nos guides sur le terrain en commençant par notre amie Yin Min LWIN (deux interprètes indispensables dans certains cas, lorsque chez les minorité ethniques par exemple la langue parlée était très différente du birman), le jeune et dynamique responsable logistique de Sittwe, et bien sûr notre responsable logistique d’ici : Arnaud GIRODON de Culture au Coeur (je reviendrai plus tard avec des articles plus approfondis et de belles reproductions des carnets réalisés, sur les temps forts de ce superbe voyage) .
Voici donc pêle-mêle quelques bons souvenirs parmi tant d’autres :
OrchestreAvec l’orchestre des marionnettistes et ses incroyables mélodies …
20120202 044047Dessin de singes du Mont Popa harcelant les pèlerins sur l’éperon rocheux au monastère du Taung Kalat, saisis dans leurs mimiques par Yves GIROUD
Coucher soleil à Mrauk U Un coucher de soleil parmi tant d’autres (ici à Mrauk-U) derrière les arbres géants, dans une ambiance de brousse et de paradis retrouvé, à l’exotisme incontestable (nous étions loin d’imaginer que vous étiez cernés de froidure et de gel pendant ce temps-là !) …
Fleuve KaladanLa remontée de la rivière Lémro avec les grandes pirogues à moteur, en longeant des rivages à la bouleversante beauté où les pagodes d’or brillaient dans la brume, tandis que les femmes au longy coloré venaient faire leur toilette et puiser l’eau à même le fleuve avec d’élégantes cruches rondes …
AnnyEnfants en charge de leur petit frère ou soeur regardant Annie travailler sur le seuil de leur maison, dans les montagnes Shan …
Chez-les-Akhe-3010Femme Akhe dessinée par Yves …
Kothaung à Mrauk UÉvelyne dessinant à la pagode Kothaung de Mrauk-U… 
Akhas à HokynFemmes Akha reconnaissant leur maison dans le carnet de Catherine (village de HOKYIN FOUA) …
EvelyneL’une d’entre-elles dessinée par Évelyne (leur coiffe d'argent pèse un poids incroyable et elles la portent tous les jours !) ...
Golfe du BengaleTravail en mer sur le pont de notre petit bateau pendant la jonction Sittwe - embouchure du fleuve Kaladan en Golfe du Bengale pour rejoindre Mrauk-U (ici les routes sont rares et c’est par pirogue et bateau que les gens se déplacent) …
Kye Min Ka à Bagan 3Une partie de l’équipe au travail à l’ombre d’une des pagodes Kye Min Ka à Bagan …
Sittwe 1Les impressionnants tambours de «la fête du train» où nous avons assisté de façon tout à fait improvisée à une compétition sportive et populaire traditionnelle mémorable depuis la tribune d’honneur au coeur de la manifestation (nous y fûmes accueillis comme des invités de marque : nous y étions les seuls touristes !) …
Paya Shwedagon à Yangon 1La base de la gigantesque Paya Shwedagon brillant dans la nuit de ses centaines de kilos d’or et de ses pierres précieuses, vue depuis ma chambre d'hôtel à Yangon..
Lac Inle 1Travail acharné sur l’une de nos pirogues pendant la traversée du lac Inle …

Lac Inle 2La cuisine flottante et nos deux petites cuisinières pendant notre déjeuner en pirogue au milieu du lac Inle …
Pya-Tha-Da Bagan 2Séance d’aquarelle au sommet de la pagode Pya-Tha-Da à Bagan avant un coucher du soleil magique …
Shwedagon CatherineInterprétation audacieuse de la Paya Shwedagon de Yangon par Catherine dans son carnet de voyage (intéressante initiative créative : elle est à saluer car il n'est pas facile de se lancer sur le motif au milieu de la foule des pèlerins dans des expressions de ce type ! Outre un résultat édifiant cela révèle une grande aisance du carnet et un vrai bonheur de peindre)…
Shwe-Yan-Pye 1Séance de travail avec de jeunes moines révisant leur leçon au monastère de Shwe-Yan-Pye …
Mrauk-U-boudah034L’un des innombrables Bouddha de la pagode Kothaung par Yves, au coeur d'un extraordinaire complexe archéologique et ses millers de chefs d'oeuvres à ciel ouvert …
Rivière IndeinEn remontant la rivière Indein dans un fort contre-courant, moteur de la pirogue "à fond" (nous étions sur deux pirogues différentes) …
Village de Chauk-Mi 2Me voici dessinant une «femme-araignée» de l’ethnie Chin dans le petit village de Chauk-Mi sur pilotis, au milieu des cocotiers …
Femme Chin-aquarelle Alain MARC La gentille dame qui a bien voulu poser pour moi et ses impressionnants tatouages …
Village de Chauk-MiChez les Chin tout le village s’est réuni autour de nous pour nous voir travailler …
BrigitteBrigitte en plein travail au milieu d’admirateurs enthousiastes dans un village en bordure de la rivière Lémro …

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 15:42

En attendant mon retour du Myanmar, reprenons notre promenade en Andalousie orientale ...

Nous étions à Guadix tous ces jours-ci, l’endroit (avec le quartier du Sacro Monte à Grenade) où l’empreinte qui unit l’esprit mauresque à l’âme gitane se perçoit le mieux non seulement à travers l’architecture mais aussi l’atmosphère envoûtante qui se dégage des choses et des êtres.   

L’emplacement de cette très ancienne bourgade, sur les hauts plateaux constituant le socle nord de la Sierra Névada, est le point de départ idéal pour aller à la découverte d’un ensemble d'une valeur paysagère extraordinaire, où à partir d’une morphologie d'origine glaciaire des torrents se sont taillés des canyons pittoresques sur les pentes de la montagne .

C’est en suivant l’un d’eux (attention je me suis trompé dans mon commentaire vidéo : ce n’est pas le rio Alhama mais le rio Fardes dont il s’agit) que nous nous arrêtons pour peindre au bord d’une falaise avec Pierre NAVA qui nous dévoile aujourd’hui combien la maîtrise des réserves non peintes laissant apparaître le blanc du papier peut être importante pour réussir les effets de lumière lors de la réalisation d’une aquarelle de terrain rapidement enlevée .

nullDans les derniers feux de l’automne plantes endémiques rares (ressemblant à de la bruyère mais de bien plus vives couleurs) et peupliers dorés longeant le torrent nous invitent à une halte picturale passionnante où nous jouons à qui aura réussi le plus rapidement possible à saisir l’atmosphère des lieux !

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C’est à contre-jour dans l’éblouissement de la lumière frontale que les peupliers éclairés par le soleil se détachent le mieux sur les ombres de la vallée : ils deviennent alors des flammes dont la beauté soulève de véritables défis …

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Tandis que Pierre NAVA réalise une ébauche préparatoire (manière d’assouplir le poignet tout en testant les mélanges) je tente aussi l’exercice depuis le même point de vue (ce dont je vous reparlerai une autre fois), mais Pierre n’est pas content de sa première ébauche car il trouve ne pas avoir laissé assez de blanc à l‘emplacement des peupliers, et … 

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… y colle notre invitation tauromachique dessus !  

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Sa version définitive plus vite réalisée que sa première pochade est également plus convaincante, on entendrait presque couler les eaux argentées du rio Fardes !


La Petite histoire et sa vidéo :

C’est celle de notre magnifique balade dans ces vallées perdues des pentes de la Sierra Névada : un ressourcement naturel dans un milieu d’une grande sérénité avant d’aller affronter la ville mythique de Grenade et ses merveilles non loin d’ici en Andalousie, sur la route du Califat .    

...Et un autre beau moment d’aquarelle partagée !

P.S. : quand Pierre dit en fin de vidéo : "...on peut faire moins bien mais pas mieux", c'est de la nature dont il parle !

La nature, la lumière, le monde réel : nos principaux grands maîtres et initiateurs !

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 22:46

Un grand merci tout d’abord pour vos vœux qui m’arrivent si nombreux par e-mail et courrier postal que je n’arrive plus à y répondre, ils me touchent beaucoup, soyez-en très sincèrement remerciés !
Aujourd’hui, c’est à mon tour  de vous adresser mes Meilleurs Vœux pour 2012 .
Je les espère complémentaires de ce qui se fait habituellement, même s’ils sont présentés de façon différente .
Cela ne change en rien leur intensité ni leur valeur (enfin j’espère), je vous invite à les découvrir ci-dessous (je vais essayer de mettre en ligne une version de meilleure qualité que celle-ci dans les jours qui viennent) .
Je précise qu’il s’agit d’une vidéo destinée en priorité à mes élèves ou stagiaires et amis (- es -) dont vous faites certainement partie, mais si je vous la fais partager ici c’est que le message qu’elle contient dépasse largement le cadre des personnes directement intéressées par mes stages et formations et celles ou ceux qui me connaissent bien .
Effectivement si j'en souhaite une portée la plus large possible c’est qu’elle évoque l’un de nos points communs essentiels : notre projection dynamique dans l’avenir !
Adresser ses vœux à quelqu’un, c’est en lui souhaitant le meilleur s’associer à l’espoir porté par nos souhaits (communément santé, bonheur, chance, amour, richesse, etc.), mais aussi s’inscrire dans de nouvelles résolutions .
Celles-ci sont d’autant plus complexes à prendre en cette période de l’année car le monde change si rapidement que nous ne savons pas de quoi demain sera fait …
Beaucoup d’entre-nous ont quitté 2011 en oubliant dans les réjouissances des fêtes les évènements les plus moroses de l’année passé, mais il faut bien à présent regarder l’avenir, et on ne peut le faire sans une certaine gravité .
Il y a là comme une contradiction : souhaiter c’est vouloir le meilleur, c’est rêver au meilleur (ce dont à quoi je vous invite dans mes vœux vidéo), mais il n’y a de véritable décision que réaliste et bien consciente des éléments qui conditionnent notre existence .
Hors, si le souhait peut être plus ou moins objectif (rien n’empêche de souhaiter l’impossible), sa réalisation ne dépend pas que de nous : souhaiter n’est pas réaliser !
… Il est en tout l’inverse pour la résolution : comme elle commence par une volonté celle-ci doit immédiatement se traduire par une action, car c’est par l’action que nous pourrons faire de nos rêves des réalités .

Accomplir, modifier, réaliser, créer, transformer, avancer, se battre s’il le faut pour se frayer un chemin (et mieux se défendre si on est attaqué), c’est aussi ce dont à quoi je vous invite dans mes vœux vidéo qui sont donc le produit de ma première action de la nouvelle année (commencée vous le verrez à la fin de l'année dernière !) .
Si vous voulez m’emboîter le pas et me suivre dans cette forme de résolution, il n'appartient qu'à vous de le faire :

Très Bonne et Heureuse Année 2012 !

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 23:44

Vous avez pu remarquer si vous êtes des fidèles de ce blog que depuis plusieurs semaine je n’ai rien publié …
Mais je tiens à vous rassurer ce n’est qu’une pause au milieu des reportages que je consacre avec Pierre NAVA et son carnet, jour après jour, à notre voyage en Andalousie .
Après Guadix nous sommes partis vers les hautes vallées de la Sierra Nevada tandis que l’automne nous offrait ses derniers feux . Je vous ramène de cette journée deux belles pages réalisées par Pierre et une intéressante vidéo, mais vous les découvrirez dans un prochain article .
Pour l’instant c’est un très bon Noël que je tiens à vous souhaiter .
En cette occasion et pour marquer à ma façon cette fête autant que pour vous remercier de votre fidélité j’ai décidé je vous dévoiler en exclusivité quelques pages du carnet d’exploration de l’Aven Noir commencé il y a plus de 6 ans et que je suis en train de terminer (différent et complémentaire de ma première maquette exposée en 2009 à la Biennale des Carnets de Voyages de Clermont-Ferrand) .

Global livre Aven NoirLe carnet d’exploration tel qu’il se présente actuellement, couverture (le titre n'est pas visible sur cette photo et les pages sont ouvertes au hasard).


À travers les extraits ci-dessous de cet ouvrage ce n’est pas seulement la fin d’une exceptionnelle aventure dont je vous fais part : c’est la fresque de ma rencontre à travers les saisons d’une nature et de gens magnifiques que j’ai eu le plaisir de suivre pendant toutes ces années aussi bien sous terre qu’en surface entre Grands Causses et Cévennes .
Si cet ouvrage est le premier du genre réalisé en grande partie en milieu souterrain (dans des conditions parfois très difficiles pour ce genre d’exercice en arts graphiques :  que soient une fois de plus remerciés ici pour leur patience lors de certaines séances de terrain le spéléologue Roland PÉLISSIER et toute son équipe qui m’ont permis de participer à leurs explorations), il est avant tout un témoignage susceptible d’intéresser quiconque n’est pas spéléologue .
Parmi les thèmes que vous y découvrirez (les extraits ci-dessous à votre intention sont retirés de plus de 300 pages de croquis, dessin et aquarelles auxquels se rajoutent quelques photos) :
    - des paysages singuliers et peu connus :

Gorges Trévezel et Causse noir depuis le col de la PierreIci, un panoramique (double page) des gorges du Trévezel et du Causse Noir vus depuis le col de la Pierre Plantée . C’est dans un talweg de ces gorges que s’ouvre l’entrée de l’Aven Noir et que se situe le point de départ de l’ouvrage .
Moulin de Corp

Là, le moulin de Corp sur la Dourbie …   

- Une faune et une flore d’exception (pour certaines des espèces endémiques très rares abordées dans des planches d’illustration spécifiques) :

Page causse fleurs - insectesL’orchis Aymonin par exemple est une endémique aussi fragile que belle …
Mon regard sur la vie pastorale traditionnelle avec les nombreuses pages que je lui ai consacrées :
Ségondi 3J’ai eu le bonheur au cours de mes pérégrinations à travers le Causse Noir de partager quelques instants privilégiés avec son dernier berger transhumant : qu’il soit aussi remercié ici pour sa gentillesse et son accueil .
… Idem sur les arts et traditions populaires :
Bourrée du saltolèveLes fêtes, pour certaines ancestrales qui furent pour moi l’occasion de rencontres et de croquis inoubliables (souvenez-vous du Pétassou il fait également partie de cet ouvrage !)  .
… Mais aussi sur les villages environnants, leur architecture, leurs particularités, leur vie quotidienne :
Nant bLes communes en dessous desquelles se répartissent les réseaux de l’Aven Noir : petits croquis anecdotiques ou planches plus poussées constituent l’essentiel des pages qui leur sont consacrées .
J’ai également noté dans ce carnet la plupart des données météo relevées le jours de mes sorties, indispensables à la compréhension du climat de ce pays et de son influence sur la météorologie hypogée (par exemple les fameux « épisodes cévenols » dont la conséquence des précipitations peut être désastreuse pour toute la région) :
Météo du 17-07-2007Météo du 17-07-2008 : le front froid descendant du nord-ouest et la dépression « chaude » débordant du golfe du Lion nous promettent de beaux orages lorsqu’ils vont se rencontrer ! Pour ma part je me hâte de peindre l’été sur le causse avant les premiers grondements du tonnerre …  
Bien sûr la partie « aventure » avec ses chapitres de spéléologie, karstologie, biospéléologie, etc.) constitue la part la plus intéressante de ce travail :
CB2 a

J’y traite de la vie quotidienne au fond du gouffre,

Puits du Bénitier

de l’exploration,

Pages carnetdes merveilles découvertes tout au long de nos parcours,

Minioptères… ses richesses minéralogiques, faunistiques, etc.
SergeJ’y fais le portrait des principaux membres de l’expédition, utilisant
aussi bien dans l’expression graphique les registres du formel,
Informel… que de l’informel .
Diagramme

Les chapitres plus techniques ou scientifiques sont enrichis de plans, schémas topographiques, coupes, diagrammes, etc. afin de comprendre le plus facilement possible l’importance de la découverte de cette cavité et de ses prolongements .
NuancierMais je n’ai pas oublié les aquarellistes : plusieurs nuanciers de préparation de mes couleurs y sont inclus …
Ce ne sont là que quelques pages extraites de mon carnet d’exploration dont je pense qu’elles donnent une idée de sa teneur générale où je souhaite qu’elle emmène le lecteur dans un univers de beauté où le rêve est étroitement lié à la réalité .
Mais au moment où il se termine, l’exploration du gouffre quant à elle se poursuit toujours dans différentes directions et sous des dizaines de kilomètres sous quatre communes et deux régions différentes, celles du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées .
Sous l’impulsion du découvreur des nouveaux réseaux cette merveille naturelle fait dès à présent partie des plus belles cavités de l’Hexagone découvertes ces dernières décennies, des plus prometteuses également sur le plan scientifique .
Elle est actuellement en cours de classement par le ministère de l’Environnement, et en compétition pour son entrée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO .
Deux autres ouvrages (dont un de photographies) sont également en cours de réalisation par différents spécialistes et on devrait retrouver dans les mois qui viennent notre cavité sur le petit écran dans une intéressante série, je vous en reparlerai le moment venu . Quant à la presse régionale autant que spécialisée, nombreux sont les articles qu’elle y a déjà consacrés .
Vous aurez donc compris que ce n’est pas un simple trou de taupe qui constitue le principal sujet de mon ouvrage …
Par contre le plus dur reste à faire pour moi : trouver un éditeur qui veuille bien publier ce carnet !
Si vous en connaissez un il est le bienvenu dans mes contacts, et si cet ouvrage vous intéresse dans le cas où j’ouvrirais une souscription, croyez bien que vous en serez les premiers informés .
En attendant passez un très beau Noël et une bonne fin d’année !

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 00:29

Si nous étions plongés dans une délicieuse nostalgie mauresques de San Jose à Huebro, sentant souffler sur nous les effluves chaudes des rémanence atlassiennes, nous remontons aujourd’hui aux secrètes racines qui unissent depuis plus d’un demi millénaire l’esprit mauresque à l’âme gitane.
Nous avons quitté le littoral d’Almeria, sa plaine déroutante miroitante de serres, traversé la  sierra de Alhamilla  et le désert de Tabernas aux accents de western pour monter vers les hauts plateaux de terres rouges qui préfigurent la Sierra Nevada, et sommes arrivés après 145 km de route jusqu’à Guadix.
C'est l'antique Acci, l’une des plus anciennes cités d’Espagne où une tradition place le siège épiscopal de l'un des sept évangélisateurs de la Bétique, Saint Torquat. Devenue Wadi-Asch (Ouadi-Acci) sous les Arabes, elle fut le lieu de naissance d'Ibn Tufayl, médecin et philosophe.
C’est sans doute à Guadix l’endroit d’Andalousie (avec le quartier du Sacro Monte à Grenade) où l’empreinte qui unit l’esprit mauresque à l’âme gitane se perçoit le mieux non seulement à travers l’architecture mais aussi l’atmosphère envoûtante qui se dégage des choses et des êtres.
C’est-ce qui frappe le plus lorsque derrière les vestiges et les traces laissées par ces deux formes de cultures andalouses à travers les siècles on perçoit les liens qui unissent les deux, particulièrement si on se penche sur les méandres de l’histoire avant même la chute du royaume nasride en 1492, certainement plus dès cette époque là, particulièrement à partir de la révolte morisque de Grenade en 1501 et de la guerre qui a suivie dans les Alpujarras (1568 - 1570 avec son épilogue d’expulsion des maures en 1570 ou encore celui tout aussi terrible des gitans en 1749).
Il faut tout replacer dans son contexte et on comprend combien c’est important pour notre regard et notre esprit, quand on s’enfonce dans la ville en remontant le quartier historique par de vielles rues tortueuses jusqu’au quartier gitan des « cuevas » .

Pierre-Nava-Guadix-1

Du Mirador de la Magdalena, dans la lumière contrastée du soir, Pierre Nava saisit l’essentiel de ce qu’il faut voir ici : le mélange perceptible dans le paysage de deux cultures qui s’interpénètrent dans une même destinée à un moment clé de l’histoire .
Observons ses choix dans l’organisation thématique de sa mise en page (double page en fait, traitée en panoramique) : à gauche, c’est la « alcazaba », la forteresse arabe où sont venus se replier les maures, lorsque chassés de Grenade ils ont essayé de sauver les bases arrières de leur royaume. Devant nous ce sont les tertres d’argile d’où dépassent les cheminées chaulées des « cuevas », ces maisons troglodytiques des gitans. Derrière se devinent les sommets de la Sierra Nevada, dont le Mulhacén nous cache l’autre versant, les Alpujarras, où se réfugiaient les deux communautés dans les temps les plus durs de la répression de la « Hermandad » avant que les survivants ne s‘immiscent à nouveau dans la vie de Guadix : son aquarelle c’est de l’histoire condensée !  
Imaginer derrière les murs chargés d’histoire, les bouleversements liés au retour des catholiques en ces royaumes et califats restés musulmans pendant un quasi millénaire, et c’est passionnant, car des convulsions historiques qui pourraient paraître absconses, se dégage un regard encore plus bouleversant sur la perception de ce qu’est aujourd’hui Guadix et de son symbole historique dans la connexité maures - gitans.
Pierre-Nava-Guadix-2Les cheminées chaulées surgissant des tertres troglodytiques, puis les sommets de la Sierra Nevada, et l’évocation du Mulhacén noyé dans les derniers rayons du soleil n’évoquent-t-il pas la fin d’une bouleversante épopée ?
Il faut lire avec les yeux du cœur dans le regard des pierres et des gens en sachant ce que nous cache l’apparence des choses lorsque tombe le soir et qu’on contemple la ville qui rougeoie au couchant, paraissant si tranquille, depuis le mirador de la Magdalena ou celui de la Ermita Nueva.
- Comment déceler dans quelques notes de guitare montant jusqu’à nous, ou le regard tendre d’amoureux venus se retrouver ici au dessus des toits et des grottes la vivante présence des âmes du passé qui ont modelé cette ville, bâti forteresse et cathédrale érigées devant nous, creusé les grottes où elles se sont réfugiées depuis des siècles, mêlant leur sang et leur culture dans une obscure épopée ?
C’est cela même que doit rechercher et « dessiner » le carnettiste, ce qui doit apparaître derrière les couleurs blanches et ocres des pas de portes fleuris qui resplendissent au pied des falaise d’argile ou du croquis des gens qui vivent là : l’âme toujours présente des sources de son accomplissement porteur du passé, et chargé d’avenir si perceptible au présent pour qui veut regarder et écouter en peignant.
Pierre-Nava-Guadix-8Une rue typique du quartier des Cuevas, avec ses entrées et fenêtres qui donnent directement dans des pièces troglodytiques …
C’est-ce que nous essayons de faire autant Pierre que moi, chacun à sa manière, parfois inconsciemment, quand on s’approprie de quelques coups de crayon ou de pinceau les pulsations intimes du vivant.
Je reviendrai dans de futurs articles sur la Guadix historique mais c’est de celle des gitans que je vous parle aujourd’hui : on leur doit le quartier qui porte leur nom, vaste et admirable habitat disséminé s’élevant comme autant de termitières sur toute « la Hoya de Guadix » aux contreforts ouest à nord-ouest de la ville.
C’est dans la masse limono argileuse et d’argile schisteuse des buttes d’érosion et des cassures de terrain qu’ont été creusées les habitats troglodytiques (appelées ici « cuevas ») par grand nombre de gitans (qui pour certaines générations y vivent toujours) depuis les heures sombres où assimilés à ce qui était considéré à l’époque comme une « racaille judéo-morisque » et pourchassés de toutes parts, ils s’établissent, bannis du cœur des villes, surtout à partir de 1570 dans les faubourgs où ils creusent leurs habitations. 
Pierre-Nava-Guadix-4Notre petit hôtel de plein pied dans la falaise, dessiné par Pierre …
Pierre-Nava-Guadix-5La cheminée dépassant du sol à gauche est celle de la jolie salle à manger troglodytique de l’hôtel.
Pierre-Nava-Guadix-3Petit déjeuner dans la salle à manger : nul sentiment de claustrophobie car l’endroit est charmant, gai, les murs sont blancs et jaunes, il n’y a pas la moindre humidité, (au contraire les murs sont très secs), il fait vraiment bon, et on nous apporte une spécialité locale pour le petit déjeuner, de la « sobrasada » .

La Petite histoire :
C’est celle de ce quartier gitan, l’un des plus étonnants que je connaisse en Espagne : je l’ai vu renaître de ses ruines pendant des décennies, et suis heureux d’y voir aujourd’hui des familles de plus en plus nombreuses l’habiter à nouveau, les services de la mairie et les instances culturelles d’Andalousie le réhabiliter. Je n’y ai rencontré que des gitans sympathiques et ce fut toujours l’une de mes étapes favorites lors des stages carnets de voyages consacrée à la Route du califat en Andalousie de l’est.

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 00:00

 Pour cette nuit de Noël, en rajout à l'article précédent, mon petit cadeau sous le sapin c'est un retour en Afrique ...

Pour vous, pour moi, pour le plaisir .

Non que j'ai pris l'avion ce matin (car il y a un bout de temps que je n'y ai pas été), mais parce qu'en parcourant le  blog de Dominique BAUMONT, en retrouvant son regard attentif et profondément humain sur l'Afrique en cette veille de Noël, ses écrits, ceux des africains qu'il met en lumière, des proverbes sages venant de là-bas et les réflexions qu'il nous offre tout au long de ses publications, j'ai retrouvé le Noël africain que j'avais vécu dans la banlieue d'Accra il y a quelques années .

Dans ce monde tumultueux je me suis souvenu que ce Noël très simple était beau .

J'ai pensé qu'il vous ferait plaisir de le découvrir ou de le redécouvrir et de le partager avec moi .

Je voulais vous l'offrir en poème .

Alors j’ai repris mon carnet du Ghana, et j'ai cherché pour vous cette nuit de Noël vécue tout là-bas, à la limite de la brousse, dans une simple maison de quartier au bord d’une piste poussiéreuse .

Je n’avais peint qu’une seule aquarelle ce soir-là .

 Cette nuit était différente des autres nuits .

Nous avions passé la journée sur une plage vivante et ensoleillée  au bord du Golfe de Guinée, à découvrir le quotidien des familles de pêcheurs qui allaient et venaient sur leurs barques colorées .

Ensuite nous étions rentrés à Accra .

Sans doute parce qu’il faisait chaud .

Étrangement chaud .

Nous avions dîné en famille en pensant aux Noêls de chez nous .

Les palmes des cocotiers se froissaient aux souffles brûlants descendants du Sahara .

Se mêlant dans l’obscurité au velours argenté des feuilles de bananier .

Dessinant de leur silhouette mouvante d’étranges arabesques végétales en guirlandes sombres et mystérieuses sur l’horizon . 

Avec des insectes qui bourdonnaient dans les broussailles indigo .

La lune était rousse et poussiéreuse, entourée de nuages d’harmattan .

Décors somptueux qui montaient en volutes .

Aux franges cuivrées jusqu’à d’incroyables altitudes .

Les chauve-souris .

D’immenses chauve-souris volaient toutes dans la même direction .

Vers le nord-ouest .

Silencieusement .

Avec des battements d’ailes souples et soyeux .

Silhouettes sombres traversant la nuit .

Silencieusement .

Elles passaient et passaient encore .

Comme des songes vivants .

Apportant leur magie au paysage irréel .

Nous avions fêté Noël autour de lampes à pétrole et de vacillantes bougies .

Après, j’étais sorti regarder la lune .

Je voulais enregistrer pour vous la musique envoûtante et monocorde des criquets .

Et puis dans la direction des grandes termittières se dressant derrière la maison, de ferventes mélopées .

Une invisible église était là sans doute au bout de la rue .

Ou dans des quartiers voisins pour nous inconnus .

Et soudain cette nuit de Noël c’est transformée en magie .

En nuit poésie .

En nuit de prodiges .

Simple et bouleversante à la fois .

Je glissais dans l'air avec les chauves-souris .

Je volais par-dessus les déserts, les forêts, les savanes .

Le son des tam-tams . 

Le chant des enfants.

La mélopée des prières . 

Les coeurs venant de l'église .

La stridulation des criquets .

J’entendais en même temps craquer et se fondre de glaciaires banquises à des milliers de kilomètres de là .

Perçant la nuit blafarde le cri rauque de quelque animal sauvage .

La voix requiert la nécessité existentielle du poème .

Le poème était là : les voix de Noël parvenaient jusqu'à moi .

Les bruits de cette nuit révélaient le souffle, la respiration, la dimension métaphysique du sacré .

Avec en plus cette indéfinissable aspiration vers une originelle pureté indissociable des terres africaines .

Nous faisant ressentir sous la plante des pieds l’argile mère .

L’argile féconde, source même de toute métamorphose .

C’est alors que les esprits oubliés d’une séculaire mémoire dansèrent sous mes yeux .

Envahissant ma pensée de leur puissance incantatoire .

Nourrissant leurs échos des mille visages du continent absolu .

Territoires d’intemporalité .

Le son des djembés .

Des balafons .

Des coras .

L’Afrique .

Afrique des griots .

Masques innombrables .

Afrique des grands arbres .

Fauves des hautes herbes .

Afrique des fleuves gigantesques .

Enfants au visage graine de néré .

Pays multicolores comme des boubous aux marchés de villages .

Je vous ressens à l’intérieur de ma chair,

Dans une empreinte au regard d’ébène

Qui exorcise le présent dans son éternité .

Pour vous dans ce clip le mixage des sonorités enregistrées sur place et des images que j'en ai retirées . Tout commence par des dissonances étranges, mais soyez attentifs : bientôt l'incantation s'organise dans la ferveur des prières et chants collectifs et du son des tambours . Les criquets accompagnent en rythme de leur stridulation ...

Les bruits de cette nuit de Noël, mais aussi de diverses plages sonores captées ici et là à ce moment-là …

Les images sont un mélange d’éléments extraits de ma page du carnet du Ghana et de mes peintures sur toile inspirées par l’Afrique .

En cliquant sur le curseur de lecture vous pourrez associer les images aux sons .

Si le clip ne démarre pas immédiatement attendez qu'il se charge dans le lecteur et recliquez lorsque la barre verte sera bien avancée . S'il est haché par le téléchargement attendez qu'il soit totalement chargé avant de le relire correctement . 

Je pense à toutes celles et ceux qui dans nos sociétés nanties seront seuls ce soir . 

Aux enfants qui n'auront pas de cadeau de Noël .

À celles et ceux qui n'appartiennent pas aux sociétés nanties .

Aux êtres qui souffrent, où qu'ils soient . 

À celles et ceux qui ne savent pas la chance qu'ils ont d'être nantis, en bonne santé, en vie .

À celles et ceux qui n'entendront jamais chanter les criquets ni des chants de Noël cette nuit-là, qu'elle soit africaine ou pas .

Qui n'entendront jamais rien .

Et à vous qui possèdez le bonheur de savoir les symboles véhiculés par ce jour différent je vous dédie cet article, je le dédie à Dominique BAUMONT et à son blog qui témoigne des valeurs essentielles données par l'Afrique dans ce qu'elle a de plus profond . 

Passez toutes et tous un beau Noël fait de paix et d'espérance ! 

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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 14:01

Cette fois, Pierre NAVA partage avec vous sa manière de travailler dans le merveilleux petit paradis de Huebro, en pleine Sierra de Alhamilla au bout d’une route étroite et escarpée.
L’endroit se prête à merveille à la rêverie, il est très facile de s’y croire en plein Atlas, et la source cristalline qui jaillit au cœur même du hameau apporte au regard des peintres et des poètes une indicible inspiration, véritable bénédiction créative pour qui connaît ses bienfaits.
Certainement Pierre lorsqu’il est venu rejoindre mes stages il y a déjà près de 20 ans était-il doué... Il l’était forcément puisqu’il s’exprimait déjà avec caractère et inspiration, mais il ne me démentira pas si j’affirme avec conviction qu’une fois bien maîtrisée sa techniques de l’aquarelle, c’est lors de nos séances les plus rapides et à force d’exercices de terrain souvent inachevés faute de temps (surtout quand, m’accompagnant en repérages, il avait à peine ouvert son matériel qu’il fallait repartir), qu’il a acquis cette dextérité qui lui fait manier à merveille le pinceau réservoir et traiter en quelques minutes des sujets fort compliqués !
Ce fut aussi la source de son style, cette valeur d’expression qui s’affirme au cours des années.
Alors, je vous laisse découvrir avec ravissement ces nouvelles pages qu’il a réalisées dans le carnet qu’il me dédie, depuis notre passage à Nijar jusqu’à la montagne enchantée de Huebro :

San Jose Pierre 1

Nous avons découvert à Nijar un sympathique petit bistrot où les gens du quartier viennent partager un verre avant d’aller se coucher. Demain nous montons à Huebro et la soirée est loin d’être terminée, mais pourquoi le patron me surveillait-il quand Pierre nous a dessinés ? - Je ne le saurai jamais !

Huebro Pierre 1 et 2

Sur cette double page, en panoramique, la montagne et le hameau de Huebro  (blotti dans un cirque de crêtes tout en haut de la Sierra de Alhamilla), qui nous renvoient d’un seul coup à des images d’Atlas, en pleine Andalousie …
 

Huebro Pierre 1

Détail de la page de gauche, nous sommes en milieu d’après-midi et la lumière est si belle, le soleil si chaud, qu’on ne s’imaginerait pas à la veille de l’hiver…
 

Huebro Pierre 2

Il faut dire qu’ici le mot «hiver» n’a guère de sens, et c’est toutes vitres grandes ouvertes que nous terminons notre ascension pour rejoindre Huebro (page de droite du panorama).
 

Huebro Pierre 3Derrière le clocher du village (dont la partie supérieure est bâtie sur un ancien minaret ce qui est le cas de la plupart des églises ici), une falaise aux chaudes couleurs protège le hameau du vent du nord, créant à cet endroit un micro climat parmi les plus agréables.

Huebro Pierre 5

En face de nous, paradoxe des temps modernes, les serres de plastique de la plaine d’Alméria miroitent à perte de vue, contrastant singulièrement avec les cultures millénaires, traditionnelles et écologiques des petits jardins en terrasses du village de Huebro.  

Huebro Pierre 4

Vue d’un peu plus loin on reconnaît bien derrière la petite église au charme mudéjar, toute l’empreinte d’une fort ancienne culture qui laissa à l’Andalousie quelques-uns de ses plus extraordinaires trésors.

Huebro Pierre et moi

Je sacrifie mon temps d’aquarelle pour filmer Pierre en plein travail...  Vous pouvez ainsi le voir travailler et être avec nous en voyage pour profiter de ces instants magiques malgré les milliers de kilomètres et le temps qui nous séparent, par la magie de l’Internet et des «Petites Histoires» vidéo que je ne cesse de réaliser pour vous !

La Petite histoire :
C’est aujourd’hui le bonheur de vous faire partager la découverte de Huebro, sa source merveilleuse et sa montagne enchantée…
Heureux les amis (es) qui m’accompagnaient ce jour-là où nous avons vécu hors du temps l’espace d’une journée dans un petit paradis que j’ai longtemps tenu secret, et dont j’espère bien que les guides touristiques ne le connaîtront jamais !
Non seulement lieu chargé d’histoire et sanctuaire naturel encore authentique et protégé, c’est un site de légendes où l’on dirait que le temps s’est arrêté…
L’une d’entre-elles nous parle de l'existence d'une grotte dans les rochers escarpés d'Inox tout près du village, où se trouverait un grand trésor amassé là par les morisques durant leur fuite (à la Reconquête, lors de la chute du royaume nasride). Son entrée est si petite et cachée, qu’il est difficile de la découvrir par hasard et vous n'obtiendrez de personne qu'un veuille vous y conduire malgré le fait qu'ils sont nombreux ceux qui disent la connaître en la décrivant à la perfection.
Il semblerait que pour y accéder, il faille entrer par un petit trou et ramper quelques mètres. Ensuite la cavité s’élargit et devient immense...
Une grande crevasse en partage la principale salle, telle un précipice d'où monte le mugissement intense de l'eau et les courants d’air qui la traversent en éteignent les flambeaux et les lanternes, comme si une force supérieure la fréquentait, terrorisant même les plus audacieux et vaillant visiteurs.
Les restes d'une épaisse planche vermoulue permettent de franchir les 5 mètres de crevasse, menant à une porte à l'autre côté .
Une clef rouillée toujours dans la serrure laisse supposer qu'après la porte se trouve le trésor, dont on dit qu’il déborde de joyaux, d’or et de pierres précieuses. Pour s'approprier le trésor si convoité il faut franchir cette porte après avoir surpassé sa peur de l'inconnu et emprunté la planche avec succès.
On dit qu’ils sont nombreux les aventuriers cupides et audacieux n’en sont jamais revenus, mais on entend toujours aujourd'hui les mugissements provenant des rumeurs de l'eau et du vent.
Cependant en ce qui me concerne, si je n’ai entendu que de jolis bruissements d’eau auprès de la source de Huebro, je ne doute pas qu’il y ait dans les environs quelque aven ou conduit fossile qui mène au réseau actif dont est issue cette source. Par contre, je doute fort de la présence d’un trésor, de la planche vermoulue et de la porte, et si je vivais dans cette région je me serais attaché à effectuer les recherches permettant de distinguer la légende de la réalité…

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 09:11

Au Cabo de Gata, Pierre NAVA fait de nouvelles aquarelles. Nous allons de petits ports en petits ports dans une ambiance d’îles grecques.
C’est à La Isleta del Moro où nous aimons le plus dessiner et peindre sous une tonnelle sur les quais tout en nous rafraîchissant avec un bon «fino» ou un «manzanilla» fruité et en dégustant les fruits de mer et les poissons frais qui viennent d’être pêchés à nos pieds, puisque la terrasse de la petite auberge est directement léchée par les vagues de la Méditerranée.
C’est un endroit que nous aimons beaucoup, car il est tranquille, authentique, pas encore trop dénaturé par le tourisme.
Le minuscule port vit au rythme des barques qui rentrent ou partent en pêche, et c’est un vrai bonheur que de se sentir ici hors du temps, de tout oublier comme si les pages de nos carnets de voyages devenaient des bulles magiques qui nous préservaient des soucis quotidiens laissés en France à notre départ.
Nous savons combien nous sommes privilégiés sous ce soleil, avec l’odeur de la mer, le bruit des vagues et le cri des mouettes qui nous apportent une impression délicieuse de douceur, de quiétude et d’insouciance, encore accentuées par le plaisir de réaliser un carnet de voyage alors qu’en ce mois de novembre tant de tracas et de brumes plombent de leurs frimas nos pays occidentaux...

Alors, nous voulons ne serait-ce qu'avec nos aquarelles et petits reportages vidéo envoyer un peu de ce bonheur, un peu d'évasion, d'oxygène et d'air pur à nos amis (es) connus (es) et inconnus (es) qui lisent ce blog en ce moment, leur dire qu'il est encore possible de s'évader (déjà par la force de la pensée) d'une façon ou d'une autre quand une "prison" (sous quelle forme que ce soit), se referme autour de nous …
Bateau Pierre Isleta 1 et 2Depuis la terrasse de notre restaurant, Pierre dessine sur une double page le petit bateau entouré de mouettes qui se balance sur les vagues juste en face de nous : il trie le poisson fraîchement pêché que nous aurons ce soir dans nos assiettes !
Je repense en le regardant à ces mêmes petits chalutiers lui ressemblant comme deux gouttes d’eau que nous avions dessinés ici même il y a déjà près de vingt ans lors du premier stage carnet de voyage que j'avais organisé en Andalousie …
Bateau Pierre IsletaPierre a bien saisi l’ambiance dans laquelle nous nous trouvons devant nos verres remplis des meilleurs vins du pays, face à nos assiettes de poisson grillé, tout seuls à la terrasse de ce petit restaurant : impossible à décrire, c’est le paradis !
Bateau Pierre Isleta 2Tout en face de l’autre côté de la crique ce n’est pas le Vésuve mais ce volcan y ressemble, nous sommes «ailleurs», un si merveilleux «ailleurs» que l’Europe ne nous paraît même pas commencer là, juste derrière le Fraile Alto, premier sommet volcanique de la chaîne du Cabo de Gata dominant la mer.  
Bateau Pierre Isleta 3Il ne se lasse pas de le dessiner ce petit bateau, et il en dessine plusieurs versions. Mais à chaque fois que l’assiette était vide le serveur est revenu et pendant ce temps nous avons dégusté plusieurs sortes de poissons… 
Pierre Isleta 1Tout au fond de la terrasse où nous sommes installés le quai se prolonge par une crique escarpée, où les barques de pêche sont toutes remontées sur la pente de galets à l’aide de treuils et de cabestans ce qui donne une fière allure au rocher qui la borde comme s’il se parait d’un collier de bijoux sacrés !
Rodalquilar Pierre Isleta 3C’est par une halte au vieux château mauresque de Rodalquilar que nous quittons la Isleta. Ce n’est qu’une ruine à l’abandon (je l’ai vue avec tristesse se dégrader d’année en année), mais elle a fière allure, s’intégrant parfaitement au paysage, représentant à elle seule le génie défensif des derniers nasrides qui protégeaient en ces lieux leurs arrières, à l’époque de leur royaume vacillant… 

La Petite histoire :
La plupart des séquences vidéos d’aujourd’hui sont des images d’archives (toujours inédites, la vidéo n’étant pas encore entièrement entrée dans les meurs au moment où je l’utilisais pour la première fois) car elle est déjà ancienne cette «Petite histoire» qui m’a amenée dans les minuscules ports d’ici ! 
…Une piste incertaine il y a des décennies, et la surprise de voir se détacher au bout de la piste depuis notre «R4 L passe - partout» entre le bleu de la mer et l’ocre de la terre, le vert d’un bouquet de palmiers entouré de cubiques maisons blanches étincelantes au soleil.
Et le bonheur de faire découvrir tout cela sans que rien n’ait changé quelques dizaines d’années plus tard à mes premiers stagiaires.    
Simplement plus de tristesse aujourd’hui quand j’y amène toujours mes amis (es), à constater que des promoteurs aux dents longues dressent des grues à côté de la verdure des palmiers sans le moindre scrupule quant aux incidences directes et indirectes des imapcts visuels et écologiques sur le parc naturel du Cabo de Gata…

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 22:39

Tandis que se poursuit notre route en Andalousie et que je prends le temps nécessaire pour monter le clip de la prochaine «Petite histoire» vidéo que j’ai décidé de vous offrir en accompagnement du  carnet de voyage que Pierre NAVA vous fait découvrir page après page, je vous présente «Timeless» (traduction littérale : intemporel, éternel, hors du temps) :
Timeless 25-10-03«Timeless» c’est le titre que j’ai donné à cette grande toile (1,80 x 1,80 m) peinte il y a plus de dix ans maintenant, acrylique et sable sur toile, évoquant l’Andalousie avec du sable que j’avais justement ramené de cette lumineuse province en 1985 ou 1986 (avant que ne soit créé le parc naturel du Cabo de Gata), d’une plage où le sable est rose doré . 
J’y traite à travers le "temps andalou" de questions existentielles : du temps qui n’est pas quantifiable, de celui qui passe, du temps compté de la vie mais que nous ne pouvons pas évaluer par rapport à nous-même, de la question de l’existence liée au temps puisque tous les êtres existent, car c'est une évidence de dire que la pensée (et même l'imaginaire) et l'action supposent l'existence. Exister c'est être; être c'est exister. Ainsi l'existence est-elle quelque chose d'immédiat, qui constitue le commencement de tout.
C’est pour cela que vous verrez dans cette peinture de nombreux symboles liés au temps, (par exemple plusieurs sabliers schématisés et des éléments plus abstraits évoquant nos notions du temps global par rapport à notre existence : le passé relatif à la mémoire, le présent relatif à la perception immédiate, le futur au sujet de l'avenir relatif à l’attente)…
Donc, si je vous parle de cette toile aujourd’hui c’est pour deux raisons :
- La première, son rapport à l’Andalousie puisque c’est le fil conducteur de mes articles actuels. Nous verrons lors de notre voyage à travers la suite de mes «Petites histoires andalouses» en cours de préparation pour vous, combien le rôle de la notion de temps immédiat mais aussi passé et futur marqués par le «tempo» (mot si proche de «tiempo»), notion essentielle sur la terre du flamenco (le «compas» des êtres et des choses que nous retrouverons chaque fois différent dans tous les lieux où nous irons), et le rythme qui scande la pulsation de la vie ici, sont importants pour le peuple andalou, c’est ce que j’ai aussi essayé d’exprimer dans cette toile.
- La seconde c’est que j’ai failli nommer cette peinture «Timeout» (ou temps dépassé, délai dépassé, arrêt de jeu), allusion aux arènes, lieu circulaire, où la vie s’arrête (arbitrairement) pour l’animal mythique symbole de toutes les terreurs archaïques de la nuit. C’est cette course du caractère andalou au devant de la mort plutôt que d’attendre qu’elle vienne le cueillir que j’ai aussi voulu exprimer là. Car il y a en cela beaucoup plus que l’évocation des rapports de la culture andalouse à la puissance génésique derrière l’affrontement du taureau : il y a les obscures lueurs qui nous ramènent à l’histoire de l’inquisition, à celle des morisques, des gitans, et plus proche de nous, dans un destin tragique, à celle de Lorca et des miasmes du franquisme, et soudain, jaillissant de ces lueurs, une flamboyance presque aveuglante, un cri bouleversant, d’une extraordinaire beauté, qui vous font chavirer dans une ivresse et une volupté langoureusement vertigineuses !

Des paradoxes très difficiles à comprendre pour qui ne sait pas, imperceptibles derrière l'écran du folklore qui travestit et déforme l'âme secrète de tout un peuple, les racines d'une déroutante splendeur...

Ne croyez pas que je mélange tout, Michel Del Castillo, (andalou de coeur et d'esprit) écrit si bien : «Se mourir voluptueusement, s’enrouler dans la mort pour mieux éprouver le souffle de la vie, vivre la mort et mourir la vie : tous les extrêmes se rejoignent parce qu’ils sont dans la réalité inséparables» .

Hors, un film de Andrew Niccol (avec Justin Timberlake et Amanda Seyfried) sort le 23 novembre 2011 qui se nomme justement "Time Out" !
- Et quel en est le scénario ?
Celui d’un monde où le temps a remplacé l'argent. Génétiquement modifiés, les hommes ne vieillissent plus après 25 ans. Mais à partir de cet âge, il faut "gagner" du temps pour rester en vie. Alors que les riches, jeunes et beaux pour l’éternité, accumulent le temps par dizaines d'années, les autres mendient, volent et empruntent les quelques heures qui leur permettront d'échapper à la mort (j’y vois un étrange parallèle bien qu’il soit traduit de très différente façon dans le film, avec le pauvre hère ibérique hanté par des rêves de fortune et de gloire s’identifiant aux torero adulé, déifié même de son vivant, se jeter dans l’arène en affrontant le fauve pour quelques minutes de gloire et d’éternité) .
Dans ce film un homme (Justin Timberlake), accusé à tort de meurtre, prend la fuite avec une otage qui deviendra son alliée (Amanda Seyfried). Plus que jamais, chaque minute compte…
On verra derrière le polar de science fiction des questionnements qui vont plus loin que le poncif du genre en faisant du temps et de ses conséquences le fil conducteur de son intrigue. Réflexions existentielles, sociales, axiomes philosophiques pourraient donner à ce film la dimension d’un «Bienvenue à Gattaca», mais on dirait que la critique (surtout américaine) accueille plutôt fraîchement cette sortie. Je ne sais personnellement quoi en penser en visionnant la seule bande annonce, mais je vous conseille d’aller vous rendre compte par vous-même en cliquant sur la vidéo ci-dessous, vous pourrez d’ailleurs visionner cette bande annonce en excellente qualité et grand format en cliquant sur le player lui-même après la première lecture, qui vous emmènera directement sur le site du film où vous aurez également accès à la synopsis et aux galeries : à visionner en plein écran sur votre ordinateur si vous aimez le cinéma !

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