Nous voici donc au Cabo de Gata avec quelques amis (es) dont Pierre NAVA
qui continue son carnet de voyage et nous le fait partager.
C’est un endroit que j’aime beaucoup, que je connais et que je respecte depuis des décennies (n’ayant jamais abandonné la moindre ordure sur place ni perturbé en
quoi que ce soit le milieu naturel).
J’ai donc pu assister à sa transformation depuis l’époque où ce n’étaient que des pistes poussiéreuses qui menaient à ses villages et petites criques sauvages dont
le caractère n‘était pas encore altéré par une urbanisation outrancière …
J’ai été témoin de toutes les modifications et débats qui en font le parc naturel que nous connaissons aujourd’hui avec ses paysages et son milieu de grande valeur,
son charme encore sauvage, mais aussi l’inquiétant développement de l’urbanisation de ses petits ports liée à l’appétit avide de certains promoteurs, l’arrivée du tourisme (et les aménagements
dont on voudrait qu’il bénéficie) impliquant des travers moins
séduisants, l’évolution de sa réglementation, la méritoire volonté des acteurs locaux les plus intelligents qui souhaitent préserver cet endroit exceptionnel et le faire connaître en
essayant de maîtriser les différents paramètres liés à son développement…
Certaines de ces pistes sont aujourd’hui devenues «routes touristiques», et j’ai la nostalgie (car le paysage, élément essentiel du
peintre ou du photographe n’était pas encore trop modelé par l’exploitation humaine) de cette époque pas si lointaine que cela où on ne rencontrait personne sur des kilomètres, sauf quelques
chevriers et des «campesinos» heureux de voir un voyageur s’intéressant à son pays…
Si j’y reviens toujours avec plaisir, c’est qu’il réussit pour l’instant à préserver son âme.
C’est pour cela que je vous le fais mieux découvrir aujourd’hui en vous recommandant le plus grand respect des sites si vous vous y rendez un jour, avec quelques
aquarelles du carnet de Pierre, des extraits de mes vidéos, et le billet que j’y consacre ici.
Les aquarelles de Pierre traduisent je pense ce «je ne sais quoi» de singulière beauté qui vous émeut réellement lors que vous arrivez dans ses sierras désertiques,
et que vous êtes tout d’un coup projeté dans des paysages de type nord africain alors que vous n’avez même pas traversé la Méditerranée !
Quant au prochain article nous irons voir à quoi ressemblent les petits villages et les minuscules ports des alentours…
Certains endroits ressemblent ici beaucoup au Maroc, et nous nous sommes parfois vus arpenter les pentes de l’Atlas en
parcourant les reliefs volcaniques de la Sierra du Cabo de Gata, entre agaves ciselas, palmiers nains (les seuls palmiers autochtones d’Europe), lentisques et jujubiers, avec souvent l’impression
d'oasis lorsqu’une touffe de palmiers dattiers entoure un point d‘eau…
Bouquet de palmiers dattiers dans l’une des petites oasis du Cabo de Gata . On se croirait au Maroc, tout y est : les
cultures et vergers à l’ombre des palmiers, les essences aromatiques, les petites seguias d’irrigation amenant l’eau du bassin jusqu’aux parcelles cultivées, la chaleur du soleil, les pentes
arides avec leurs rochers rouges et leurs figuiers de barbarie !
Sans vraiment parler de planches botaniques (car le carnettiste peut en réaliser ici de splendides), les nombreuses essences
végétale qui se développent dans le parc naturel (et dont certaines sont des plantes endémiques uniques au monde) peuvent être le sujet d’aquarelles plus «libres» où le graphisme peut
complètement se libérer des contraintes de l’observation naturaliste…
La particularité du Cabo de Gata, c’est d’être un parc à la fois terrestre et maritime . Nos parcours sur ses routes,
chemins et sentiers aboutissent donc presque toujours à la mer où la rencontre des vagues de la Méditerranée et des basaltes de roches blanches et brunes nous livre des paysages côtiers d’un
grand intérêt pictural.
La plage de Monsul fait partie de ces lieux magiques où le carnettiste, le naturaliste et le géologue trouvent des terrains
communs pour partager leur quête de connaissance et de beauté, …mais il faut depuis le mois de septembre dernier s’acquitter d’un droit de parking pour y accéder
!
Derrière l’horizon, les côtes africaines qui ne sont finalement que le prolongement de celles d’ici…
Au Cabo des Gata, depuis des millénaires l’homme a dû s’adapter au climat si particulier de ce bout d’Europe en poussant jusqu’au génie ses capacités à vivre et se nourrir en autarcie . Les moulins à vent sont la preuve de l’implantation très ancienne de la culture des céréales dans les plaines côtières, terrasses, plateaux et vallons de la région…
Le moulin du Collao par Pierre... Je reviendrai dans l’avenir sur les édifices ruraux anciens qui caractérisent dans leur usage
agricole ou domestique cette intéressante région : norias, citernes, bassins, seguias, aqueducs, dont certains remontent à l’époque romaine, avant même que les arabes n’en récupèrent et
perfectionnent la fonction.
Les tascas de San Jose ne diffèrent guère de celles de Peñíscola, mais je me demande bien ce que doivent penser les natifs les plus âgés de l’endroit
lorsque, passant les soirs d’été par les bistrots du coin, ils font face aux bouleversements apportés par la nouvelle, hétéroclite et internationale clientèle du petit village devenu en si peu de
temps station balnéaire …
La "Petite histoire" :
En fait, la «Petite histoire» de notre passage par le Cabo de Gata, c’est cette fois celle de notre première rencontre avec une région authentique et forte (celle
qui m’a le plus marquée en Andalousie car derrière son âpreté et son apparente désolation se cachent de grandes richesses), dotée d’un patrimoine naturel, culturel et humain d’une grande rareté,
où la beauté pour toute chose ne se révèle pas au premier coup d’œil mais où elle se mérite, une rencontre qui s’est prolongée avec de nombreuses amitiés au fil des années et au fil des visites,
et la certitude que les trésors, - que dis-je ? le paradis ! qui se trouve (nt) ici est (sont) à préserver et à protéger absolument, ce dont à quoi nous tenons à participer en lui rendant hommage
à travers nos carnets de voyages.
Pour terminer, le rappel du «privilège» de ces vidéos pour les lectrices et lecteurs de ce blog : vous ne trouverez nulle part ailleurs cette série de vidéos des
«Petites histoires d’Andalousie» (qui à la différence de certains de mes clips plus largement diffusés et appréciés sur Internet jusqu’à dépasser le cap des 50 000 vues pour plusieurs
d’entre eux), car elle est pour l’instant publiée uniquement sur ce blog. J’en ai entièrement configuré le lecteur et la compression pour vous et afin qu’elle ne soit directement récupérée par
aucune forme de publicité .
Cela fait partie des documents rares et parfois précieux (parce que personnels, ...même chose pour les aquarelles de Pierre NAVA) que j’ai décidé de partager avec
vous de temps en temps pour vous remercier de votre fidélité…