Aquarelliste et peintre voyageur - En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
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Andalousies

«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :

La-Barca-1b-Pierre-Nava.jpg

Préambule

La Barca 2a Pierre Nava

L'étape de Peniscola

Andalousie b Pierre Nava

Sur la route de l'Andalousie...

Moulin-b Pierre-San Jose 2

Au Cabo de Gata

Bateau Pierre Isleta 3b

La Isleta del Moro

Huebro Pierre vignette

Huebro, la montagne enchantée

Pierre-Nava-Guadix-4-copie-1

Guadix, les maisons troglodytiques

Rio Fardès

Le rio Fardés

17 mars 2006 5 17 /03 /mars /2006 21:25

 

Andalousie, Cordoue, quartier de La Juderia …

 

Nous avons retrouvé le lacis des ruelles de la Juderia .

C’est l’ancien quartier juif dont la prospérité était si grande à l’époque Omeyyade : philosophes, scientifiques, administrateurs de grande renommée issus de cette communauté, protégés par les souverains musulmans, éclairaient de leur pensée tout le bassin méditerranéen médiéval . La tolérance et l’humanisme de certains d’entre eux tels Averroès ou Maimonide participent encore aujourd’hui au rayonnement historique de Cordoue .

« Calleja del Indiano », petite impasse de « L’indien » dans la Juderia . « El Indiano » (ou « El Incas ») était le surnom donné à Garcilaso De la Vega né à Cuzco en 1539 fils d’un gentilhomme espagnol et d’une princesse inca . Écrivain célèbre qui s’est surtout consacré à ses origines inca, il vécut à Montilla puis à Cordoue . (Photo Alain MARC)

La ruelle des fleurs (en photo cette fois) derrière la mosquée cathédrale dans la Juderia . (Photo Alain MARC)

Ce savoir qui fait partie de cette extraordinaire culture d’Al Andalous est aussi l’un des thèmes de notre quête sur la Route du Califat des rivages d’Almeria jusqu’aux vestiges archéologiques de Cordoue tels la Médina Al-Zahira .

La Médina Al-Zahira est l’ensemble des palais et jardins somptueux bâtis au X ème siècle par le calife pour sa favorite, à l‘écart de Cordoue sur de faibles hauteurs dominant la vallée du Guadalquivir . Ce n’est plus aujourd’hui qu’un champ de ruines car les berbères révoltés d’être tenus à l’écart du pouvoir aristocratique s’en emparèrent et le détruisirent, mais ce sont des ruines touchantes, qui ont une âme indéfinissable, et qui sont suffisamment éloquentes pour se permettre d’imaginer l’antique splendeur des lieux . (Photo Alain MARC)

Car ce sont bien plus que des vestiges ou de beaux monuments que nous livre l’Andalousie de cette époque : c’est une richesse dans l’art de vivre et de penser, une fusion de ce qu’il peut y avoir de meilleur dans le brassage des cultures et des civilisations .

En résumé tout ce qui peut donner au mot « liberté » une connotation universelle à travers un épanouissement accompli dans la connaissance, le respect et la tolérance .

Andalouse passant devant une fenêtre omeyyade dans la Juderia à Cordoue . Il faut être à Cordoue pendant la fête des patios et la féria de mai . C’est alors un grand bonheur que d’aller le soir de patio en patio aux fêtes données chez eux par les cordouans, se laisser guider par la musique qui monte dans les blanches ruelles et y rencontrer un flamenco véritable, spontané, où les filles en robes à volants, mantilles et châles de soie sont plus jolies les unes que les autres, et les guitaristes tous des surdoués ! (Aquarelle Alain MARC)

Vous pouvez découvrir l'ensemble de ce voyage pictural en allant dans les catégories "Voyages et aquarelle" et "Voyages sonores" (colonne à gauche de cette page), et en cliquant tout en bas de la page d'accueil ainsi ouverte (chiffres en petit en bas d'écran 1, 2, 3, etc.) ce qui vous ouvrira la page suivante .

 
 
 

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16 mars 2006 4 16 /03 /mars /2006 21:46

Andalousie, Cordoue, une cathédrale dans la mosquée ?

Nous étions sous la magie des colonnes et arcatures de la mosquée .

Et tout d'un coup, au beau milieu de ce merveilleux équilibre d'architecture inspirée, l'affreuse, l'abominable cathédrale toute dégoulinante d'argenterie, de dorures et « d'empesantes » boiseries .  

Ne croyez pas que je n'aime pas les cathédrales : je suis très sensible à la beauté et à la mystique magnificence de la plupart de ces monuments lorsqu'ils ne s'érigent pas en alibi dévastateur d'un quelconque fait d'armes, mais en vaisseau de la foi reflétant l'art et la grandeur de leur époque .

Mais celle- là est ici l'ostentatoire fruit d'une agression, que dis-je ? - d'une profanation ! N'oublions pas que pour affirmer leur puissance et leur gloire les bigots ecclésiastiques de Charles Quint et de ses « reconquérants prédécesseurs » détruisirent la plus grande partie du coeur de ce qui était une véritable splendeur . Charles Quint lui-même lorsqu'il découvrit l'ampleur de la dévastation s'en émut et la regretta . On imagine mieux ce que fut cet outrage appliqué à un pays tout entier !

Je suis toujours choqué lorsqu'une civilisation, une culture, une religion en écrase une autre par affirmation de dominance et de suprématie . Erreurs du passé qui devraient nous être utiles pour ne pas reproduire les mêmes aujourd'hui, mais cela c'est un autre débat dans une réalité bien différente .

Pendant que je me posais toutes ces questions, Yolande et Pierre ont pas mal travaillé : voici « l'alminhar » de Pierre, parmi un grand nombre d'esquisses, croquis et aquarelles réalisés ce matin . (Aquarelle Pierre NAVA) 

Car toute civilisation comme tout individu a ses richesses et ses beautés : devant ces carillons qui sonnent à toute volée, je ne sais si je dois être meurtri par la vision des symboles d'une religion qui en a chassée une autre, ou si je dois m'émouvoir et m'enthousiasmer de la synthèse architecturale de deux belvédères d'appels à la prière, qui, quoi que les religions soient différentes, s'adressent à un unique et même Dieu !

C'est cette dernière position que j'adopte en quittant la cour des orangers .
 

Si vous possédez le lecteur multimédia « Microsoft Windows Média Player », vous pouvez facilement visionner ce clip ici :

Attention : même si je l'ai énormément compressé pour en permettre l'accès aux personnes ne possédant pas l'ADSL, il leur faudra attendre 7 mn environ en 56 K le chargement complet de la vidéo après avoir cliqué sur le bouton de lecture, mais si elles lisent la suite de l'article pendant ce temps ce délai sera vite passé !

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15 mars 2006 3 15 /03 /mars /2006 22:00
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 Andalousie, Cordoue, la mosquée cathédrale .

Voici La « Mezquita » . Faire le tour de la mosquée, découvrir ses portes, son décor extérieur sobre et rigoureux, prendre conscience de sa dimension …

Enfin c’est l’entrée monumentale dans la cour des orangers par la grande porte du Pardon .

On est tout de suite devant la fontaine des ablutions, seul bassin bruissant d’eau claire reflétant le ciel où viennent boire les oiseaux . Tout autour dans la cour quelques palmiers, un ou deux cyprès, et les orangers entourés de leurs canaux d’irrigation .

Sensation de sérénité et d’équilibre, on perçoit déjà un lieu de haute spiritualité .

Sereine beauté du bassin des ablutions où quatre fontaines déversent l’eau claire qui part ensuite dans les canaux d’irrigation des orangers . Pour entendre l'ambiance sonore de la mosquée - cathédrale, cliquez sur l'image ci-dessus . (Photo Alain MARC)

Nous entrons dans la mosquée . On est immédiatement saisis par l’ambiance quasi-magique des lieux .

Un univers qui vous enveloppe de sa lumière diaphane au milieu d’une forêt de colonne et d’arcatures uniques dans tout l’occident dont l’harmonie vous immerge jusqu’à vous faire frissonner . (Photo Alain MARC)

Imaginez cette multitude de colonnes et d’arcs éclairés par des milliers de lampes à huile le parterre multicolore des tapis de prière, les portes ouvertes sur la cour des orangers et les ruelles, l’incomparable mihrab étincelant dans le sanctuaire de prière …

Pierre marche en dessinant, tandis que Yolande s’est assise sur un banc . Tous deux sont pris par la magie des lieux et se délectent des arcs outrepassés parfois trilobés et superposés dans d’aériens enchevêtrements architecturaux . (Aquarelle Pierre NAVA)

La forêt des colonnes et des arcades de Yolande GERDIL .

     

Vous entrez dans ce voyage sonore si vous avez le lecteur multimédia Quick Time, vous pouvez l'arrêter en cliquant sur le bouton d'arrêt, le relancer avec celui de lecture ; si vous n'avez pas l'ADSL attendez le téléchargement du fichier son, cela ne durera plus de trois ou quatre minutes (vous pourrez même enregistrer ce fichier sur votre ordinateur pour le réécouter quand il vous plaira) .  

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14 mars 2006 2 14 /03 /mars /2006 18:17

 

Andalousie, Cordoue, dans les ruelles .

Nous étions hier au soir aux portes de Cordoue . Nous y sommes entrés en une brève visite nocturne qui nous donna un premier aperçu de la vieille ville .

 

Nous avons vu combien la nuit magnifie ici la puissance mesurée de son austère profondeur, avec de surcroît la perception du charme indéfinissable de tous les songes de l’histoire …

Mais la Cordoue que j’aime le plus est celle du petit matin, surtout à la belle saison quand la ville s’éveille et que les premiers rayons de soleil frappent le clocher-minaret de la « Mezquita » . Tout paraît alors rafraîchi, d’une légère et surprenante netteté . Les murs plus blancs que jamais . Les décors ocres et sanguine de certaines façades comme rajeunis transmettent une sorte d’allégresse difficile à expliquer …

Angle de la placette Trinitad et de la rue Santa de la Feria : la ruelle s’anime au soleil du matin, avec en toile de fond la « Torre del Alminar » (tour du minaret), le clocher de la mosquée cathédrale . (photo Alain MARC)

Comme partout en Andalousie à cette heure-là, les sons paraissent plus cristallins, et dans cette avidité de tout découvrir on éprouve une juvénile euphorie à s’insinuer ainsi dans l’âme secrète d’une ville qui s’éveille .

Nous nous dirigeons vers la mosquée cathédrale, la « Mezquita » . L’idéal est de ne pas loger trop loin afin de traverser à pied la Juderia (l’ancien quartier juif), pour y parvenir . Car la « Mezquita » se mérite par l’enchantement d’une sorte de parcours initiatique à travers les étroites ruelles avant d’y arriver . Ces itinéraires sont à la fois ludiques et instructifs : ici une ancienne colonne arrachée à la forêt de sa salle de prières, là un pittoresque point de vue sur le clocher - minaret …

L’une des ruelles emblématiques du vieux Cordoue en plein cœur de la juderia : la « Calljuela de las flores » avec ses innombrables pots de géraniums accrochés aux murs, qui aboutit dans une minuscule et adorable cour fleurie . (Aquarelle Alain MARC)

 

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13 mars 2006 1 13 /03 /mars /2006 18:54
 

 Andalousie, arrivée à Cordoue .

 

Je ne sais s'il vaut mieux arriver à Cordoue le jour ou la nuit ...

Ce que je sais c'est qu'il faut voir Cordoue la nuit . Il y règne une atmosphère particulière que je n'ai rencontré nulle part ailleurs en Andalousie . On dirait que les pierres nous parlent, qu'elles exhalent un étrange parfum d'histoire empreint de mystère et de splendeur . Comme si son fabuleux passé voulait émerger de l'obscurité, mêlant aux reflets du Guadalquivir sa parure ambre et argent, se drapant d'une incomparable lumière dorée ressemblant à celle des mosaïques de l'étincelant mihrab de la mosquée .

Au premier plan un moulin arabe en ruines . Nous sommes au bord du Guadalquivir . En face la mosquée, d'où émerge l'ensemble massif de la cathédrale érigée en plein milieu par Charles Quint . À gauche, la silhouette élancée du minaret transformé en clocher . Très forte impression d'un joyau qui sommeille là-bas nimbé de toute la nostalgie du califat omeyyade . Comme ce devait être beau quand les chrétiens entrèrent dans la ville ! (photo Alain MARC)

 Sur mon aquarelle le pont romain qui franchit le Guadalquivir est à gauche, on ne le voit pas . Ce qui m'intéresse c'est cette accumulation architecturale qui émerge de la nuit jetant sa lumière dans le fleuve, comme le phare toujours lumineux d'une civilisation qui se drape dans son lizar d'éternité . (aquarelle Alain MARC)

Voici le pont romain en question, photographié un peu plus loin . La massive tour qui en protège l'entrée c'est la « Calahorra », forteresse musulmane remaniée par les chrétiens, telle une sentinelle guettant pour mieux défendre les vestiges des fabuleuses beautés cachées au bout du pont . (Photo Alain MARC )

Il fait noir de ce côté du pont, et les rumeurs de Cordoue ne nous parviennent que dans un lointain murmure . On n'oserait pas franchir le fleuve . On voudrait encore contempler longuement cet écho mêlé de lumière pulvérulente et de musique des bruits lointains de la ville qui ressemblent à de mystérieuses clameurs traversant la nuit, tel un mirage flottant au dessus de l'eau .

Que de richesses débarquaient ici sur les quais du Guadalquivir, ou arrivaient en cahotant sur le vieux pont ?

C'est au pied des murailles que le murmure des pierres se fait le plus fort : nous ne sommes pas encore entrés dans la ville que nous devinons un tempo différent des autres villes d'Andalousie . Nous savons qu'ici un « compas » singulier  nous attend . (photo Alain MARC)

Il ressemble à l'ombre du cyprès sur la muraille !  Il monte au dessus des créneaux comme une flamme de vie, dans le silence, la beauté pure et la discrétion .  Ce n'est pas la langueur de Grenade, ni le rythme joyeux de Séville ou de Cadix . C'est une atmosphère presque recueillie empreinte de mystère et de grandeur retenue . Une cadence où l'importance des heures prend toute sa valeur !

Nous irons demain matin découvrir ce « compas » à la rencontre de la ville, en commençant par la « Mezquita », son plus inestimable joyau .

Mais pour le moment c'est dans un patio typiquement cordouan que nous assouvons notre faim . Celui du « Churrasco », l'un des hauts lieux de la gastronomie dans la cité, au même titre que « Pepe de la Juderia » ou « El Caballo Rojo » . Ne ratez surtout pas si vous y allez, le fameux « salmojero cordobès », ce gazpacho épais saupoudré de jambon et d'oeuf dur, qui vous initiera à la cuisine à la fois simple et raffinée héritée des traditions de la « campinia » et des imports de l'orient .

Pierre dessine l'ambiance du patio du Churrasco où nous dînons ... (Croquis aquarelle Pierre NAVA)

 

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10 mars 2006 5 10 /03 /mars /2006 22:04

 

Andalousie, une halte autour de Zueros …

 

Juste avant Baéna, petit détour par les portes du parc naturel des Sierras Subbétiques et du Labatéjo ( 1380 m, l’un des deux principaux sommets de ce massif, le second étant le Tinosa qui culmine à 1570 m ) .

C’est un espace protégé parmi les plus remarquables de l’Andalousie karstique, où une riche faune d’animaux aussi rares que la musaraigne d’eau ou le chat sauvage vit paisiblement sur plus de 30.000 hectares . La végétation, typiquement méditerranéenne envahit les espaces sauvages qui dominent les cultures d’oliviers, mouchetées en ce moment du blanc et rose des amandiers dont la floraison est presque passée .

C’est en dessous du premier village blanc que nous rencontrons sur cet itinéraire, Luque, blotti lui aussi au pied de son château mauresque, que nous ne pouvons résister à une séance d’aquarelle tant le contraste est grand entre les tendres couleurs des amandiers et l’aspect sombre et hautin de la place forte à contre-jour . (photo Alain MARC)

Le blanc du village se mêle à celui des amandiers et la fière silhouette de la forteresse me fait penser aux châteaux cathares de Quéribus, Peyrepertuse, Montségur, où nous avons été peindre si souvent . (aquarelle Yolande GERDIL)  

Pierre réalise plusieurs ébauches de ce paysage, donnant une interprétation tour à tour douce et poétique ou plus contrastée du motif, selon les passages nuageux et la lumière qui en modifient considérablement la perception . (aquarelle Pierre NAVA)

 

Dans cette aquarelle, je retrouve en moins dramatique l’atmosphère particulière d’une gravure du XIX ème siècle, dégagée de toute façon par ce lieu lorsque l’orage menace ou dans les lumières du contre-jour . (aquarelle Pierre NAVA)

  Plus loin sur la petite route qui serpente en bas du Labatejo : Zueros, un village que j’aime beaucoup, qui avance au dessus des oliviers comme le front d’un glacier avec ses maisons étincelantes de blancheur . (photo Alain MARC)

La Sierra, les oliviers et les arbres en fleurs dessinés par Yolande Gerdil . Au dessus, dominant ce paysage et le village, se trouve la caverne des « Murciélagos », à laquelle nous sommes montés avec le groupe de peinture en 2002, pour profiter d’une vue à couper le souffle sur la « campigna » alentour et la vallée du Guadalquivir tout au fond . (aquarelle Yolande GERDIL)  

Le village de Zueros avec à sa droite sur une arête rocheuse dominant le vide son château nasride se confondant avec la roche environnante . (aquarelle Yolande GERDIL)

Départ de Zueros, passage rapide par Baéna superbe bourgade blanche suivie d’une série d’autres aussi importantes sur la route de Cordoue : Castro del Rio, Espéjo (où nous reviendrons dans 2 jours), Santa Cruz, Torres Cabrera . Elles mériteraient toutes un arrêt prolongé, mais ce sera pour plus tard car l’après-midi est bien avancée et j’aurais aimé arriver à Cordoue avant la nuit .

Les kilomètres défilent vite, nous ne nous sommes pas arrêtés depuis notre départ de Zueros, et un besoin naturel se faisant de plus en plus pressant, je décide de quitter la nationale au premier carrefour trouvé .

En voici un justement, splendide, avec un panneau de stop tout neuf, c’est une « deux fois deux voies », sauf qu’aucune direction n’y est indiquée . Clignotant, on tourne . … Et 30 mètres plus loin, cette splendide route s’arrête d’un coup dans un champ ! Nous nous regardons interloqués, pouvons aller d’un côté à l’autre de la route sans craindre de voir surgir la moindre voiture ! Ultime et inattendue surprise avant notre arrivée à Cordoue . La photo est indispensable pour mémoriser ce souvenir, elle est pour vous qui n’avez peut-être comme nous jamais vu cela .

 

 

Étrange carrefour, flambant neuf, avec une route qui ne mène qu’à quelques mètres dans un talus ! Aucun piquetage n’indique plus loin qu’une voie va être ouverte ici, et aucune route autre que la nationale dans les environs, nous nous posons de nombreuses questions : - exercice d’examen pour les ingénieurs des ponts et chaussées locaux ? - vestiges d’un décor de tournage ? - matériaux et budget à « épuiser » sur ce secteur lors du « re-goudronnage » de la nationale ?

Si quelque un connaît la réponse, qu’il nous en fasse part !

 

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9 mars 2006 4 09 /03 /mars /2006 23:38

 

Andalousie, sur la route de Cordoue …

 

À quelques kilomètres de Grenade voici Pinos-Puente, l'un des premiers villages blancs sur cet itinéraire . Lieu fort intéressant car c’est ici qu’un émissaire de la reine Isabelle rattrapa Christophe Colomb pour lui annoncer que les formalités nécessaires à la réalisation de son grand voyage étaient réglées .

Cela se produisit sur le pont de la localité, l’un des plus curieux qui soient puisque ses trois arches en fer à cheval sont contemporaines de l’époque califale et que sa porte de défense possède une magnifique voûte mudéjar et une chapelle dédiée à la Sainte Patronne du village . (croquis Alain MARC)

Plus loin nous traversons les Monts de Grenade, belle sierra dominant la vega (plaine) et les champs d’oliviers à perte de vue ponctués de villages blancs comme des taches immaculées … (photo Alain MARC)

C’est dans ce grandiose paysages que se cache le village de Moclin, à quelques kilomètres de la nationale . De son histoire intimement liée au royaume nasride de Grenade ( « Hisn Al-Muclin » - forteresse des pupilles - ) il conserve les ruines d’une place forte importante, dernier verrou sur la route de Grenade après celui d’Alcala la Réal .

Le village blanc s’est développé à ses pieds. C’est l’un des villages forteresses des mieux conservés de la région… (photo Alain MARC)

Nous voudrions pousser à l’ouest jusqu’à Illora et Montefrio, mais il est déjà très tard, nous n’avons même pas le temps de nous arrêter à Moclin, tout juste celui de nous restaurer en vitesse à Alcala La Réal, autre site stratégique dans les montagnes du système bétique, dont la forteresse de « La Mota » couronne la colline dominant la ville .

La campagne est ici particulièrement belle en cette saison : les iris sauvages et de nombreuses fleurs poussent au pied des oliviers, les amandiers embaument, et le printemps s‘affirme jusque dans le chant des oiseaux . (photo Alain MARC)

  Le paysage dans les sierras subétiques à mi-chemin entre Grenade et Cordoue . (photo Alain MARC)

Amandiers en fleurs dessinés par Yolande Gerdil .

La lagune du Salobral, étonnant écosystème d’eau saumâtre est curieusement asséchée en ce moment : peut-être un effet de la sècheresse des derniers été qui a été ici aussi très dure pour les milieux naturels ? 

Avant de redescendre vers Baéna la ville blanche à l’horizon, blottie au milieu des champs d’oliviers, un détour s’impose par le parc naturel du Labatejo et d’autres intéressants villages blancs où nous nous arrêterons le temps de quelques rapides aquarelles …

 

 

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7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 19:28

 

Andalousie, dernier soir à Grenade, valeurs de l’amitié …

 

Katia me retrouve donc, et nous partons immédiatement rejoindre Yolande et Pierre qui nous attendent au salon de thé .

J’ai insisté dans l’article précédent sur l’intérêt des jardins (petits et grands = patios et « carmenes ») dans les hauts de Grenade . Il en est de même dans l’intérieur des maisons, dont beaucoup conservent encore des vestiges raffinés évoquant d’autres jardins faits de colonnes aux magnifiques chapiteaux, d’azulejos et de dentelles de stucs, de plafonds en marqueterie mudéjar qui rappellent tout le monde arabe grenadin du 14ème siècle : rapport intime entre l’extérieur et l’intérieur, le visible et l’invisible, les jeux de l’eau et de la terre, de l’ombre et du soleil, art de vivre et de penser qui appartient aussi au visage intime de l’Andalousie . 

Il en est ainsi de ce charmant salon de thé, où l’on se croirait davantage à Fès ou Rabat qu’en Europe méridionale tant la restauration des stucs et le décor mudéjar y sont réussis, dans une ambiance intime et chaleureuse … (photo Alain MARC)

L’importance des senteurs se retrouve aussi dans le choix des thés aux noms poétiques que nous goûtons, nous emmenant plus loin encore dans les rêves de l’orient .

Katia nous raconte le succès de son livre présenté à la presse et à la télévision lors d’une soirée mémorable suivie d’une conférence, où tous ses amis de la montagne étaient venus l’encourager, sans oublier le soutien de ses professeurs, du représentant de l’UNESCO et de tous les notables de la ville .

 

Pierre ne cesse de dessiner . Il capte rapidement ces deux andalouses qui devisent dans un coin … (aquarelle Pierre NAVA)

Et puis il me dessine quand je tend l’oreille pour mieux suivre la conversation, car de la musique flamenca s’est rajoutée au brouhaha de la salle tandis que le salon de thé ressemble un instant plus à une « tasca » ou une « bodega » qu’ un paisible lieu de conversations où l’on savoure des thés rares … (aquarelle Pierre NAVA)

Yolande dessine aussi, et je retrouve dans ses dessins l’ambiance de ceux de Marrakech ou d’Essaouira . … Katia est au milieu du croquis, pensive ou attentive, contemplant peut-être les deux superbes théières qui n’en demandaient pas tant ! (aquarelle Yolande GERDIL)

Cette jeune ethnologue porte en elle l’Andalousie des Alpujarras et ce n’est pas pour rien que son ouvrage sur les contes et légendes de ces montagnes magiques fait déjà référence . Ses études continuent à Grenade dans un autre passionnant domaine, celui des arts graphiques où sa curiosité de sociologue cette fois, l’amène à explorer le monde peu connu des grapheurs urbains qui s’expriment sur les murs de la cité . C’est ce qu’elle nous fait découvrir quelques instants plus tard lorsque nous redescendons vers la Grenade bruyante et moderne qui nous attends dans la basse ville …

Un pont entre les anciennes calligraphies et un monde contemporain où le sens de la communication, de l’image et de l’écriture est en perpétuelle mutation ?

Ce « tag » est plus bouleversant encore parce que découvert la nuit en plein cœur de l’Albacin . Je note le texte écrit à droite du portrait : « Un pajaro sale a buscar la inocencia, y vuelve muerto bajo sus alas … Campanas en los solitarios de la noche » (« Un oiseau part chercher l’innocence et revient mort sous ses ailes . … Carillons aux isolés de la nuit ») . Je songe à Lorca, à Manuel de Falla (meurti jusqu’au fond de son âme à l’annonce de l’exécution de Lorca), à tellement d’autres … - Qui pourrait me dire ce que lui évoque ce texte ? Est-ce emprunté à un poème de Lorca ou d’un autre poète que je ne connais pas ? (photo Alain MARC)

 Je laisse descendre Katia, Yolande et Pierre …

Moi, j’ai du mal à m’arracher aux murs blanchis pleins de mystères, je regarde les étoiles et j’écoute une dernière fois le chant secret de l’Albacin où je reviendrai encore saisir les perles de la terre accrochées aux pavés à présent silencieux de la cuesta Maria de la Miel . (photo Alain MARC)

Bientôt, nous retrouvons l’ambiance bruyante et agitée du quartier des Bodegoncillos où nous faisons un vrai repas de tapas accompagnées d’un bon Montilla - Morilès avant de nous quitter . Demain matin nous prenons la route de Cordoue . Nous reviendrons ici fin avril / début mai pour retrouver aussi l’Alhambra (« La Rouge ») que nous n’avons pas eu le temps de revoir cette fois, et si nous le pouvons d’aller aussi faire un tour du côté des quartiers moins connus du Mauror et de la Juderia .

 

 

Dernière photo prise à Grenade dans la bodega où nous nous sommes restaurés . Sous les « serranos » alignés, le grand miroir renvoie l’image insaisissable et pourtant bien réelle du temps qui passe et d’une image qui s’efface : celle de l’existence même, et je la regarde défiler comme sur un écran sans même pouvoir boire ce verre de Montilla que j’ai à la main … (photo Katia FERSING)

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5 mars 2006 7 05 /03 /mars /2006 23:33

Andalousie, Grenade : charme secret de l’Albacin …

L’Albacin à lui seul mérite plusieurs jours de visite .

C’est le cœur de l’ancienne ville arabe qui s’élève sur l’une des plus hautes collines de Grenade .

Son dédale de ruelles dégringolant vers la rivière Darro et la rue d’Elvire lui donne un charme incomparable .

Entrée d’un « carmen », ces charmantes maisons aux jardins invisibles de l’extérieur . (photo Alain MARC)

Il faut s’y perdre et flâner au hasard entre les « carmens » plus ou moins vastes aux jardins secrets cachés par de hauts murs (maisons typiques du quartier fermées sur elles-mêmes) . Aller de miradors en adorables placettes, d’anciennes portes moresques en vielles citernes de brique flanquées de fontaines, découvrir les innombrables églises « mudéjares » avec leurs antiques minarets transformés en clochers dont la sonorité cristalline des cloches égrène les heures et sonne le moment des offices …

Croquis de Yolande, dans le quartier de l’Albacin . (croquis Yolande GERDIL)

Placette et église San Miguel el Bajo, construite sur une ancienne mosquée (arc outrepassé à gauche de la façade derrière les parasols blancs) non loin de la nouvelle mosquée de l’Albacin, (toute neuve celle-la) qui a été financée par le Maroc et les Emirats Arabes . (photo Alain MARC)

 

J’aime l’Albacin à toutes les saisons … L’hiver comme un îlot déserté des touristes, au printemps pour le chant des oiseaux et les fleurs aux balcons, l’été lorsque les ruelles dégagent à la tombée de la nuit une douce chaleur, l’automne enfin pour les teintes roses et dorées dont se parent les façades au coucher du soleil .

Une porte moresque place de Las Minas, comme il en reste beaucoup à découvrir en parcourant les rues .  (Photo Alain MARC

Une autre dessinée par Yolande en haut d‘une « cuesta » . (croquis aquarellé Yolande GERDIL)

Nous cheminons longtemps jusqu’au soleil couchant . Les ruelles sont maintenant désertes . Il faut savoir que c’est le moment où peuvent se produire certaines agressions (surtout vol de sacs à main) dans les rues les plus reculées, mais à plusieurs, aucun danger . On ne le dirait pas tant cette promenade est agréable .

Les places y sont exquises : San Miguel Bajo, Plaza Larga, Placeta de Fatima, del Salvador, de Ortega …

Rue Candil, avec ses ombres bleues et ses jardins fleuris qui débordent dans la rue, et calle Valenzuela avec ses escaliers de galets . (Aquarelles Alain MARC)  

C’est dans ce moment particulier où le soleil se couche, que l’Albacin se révèle le plus sûrement : il faut écouter le chant des oiseaux dans les patios, les rumeurs lointaines montant de la ville basse, les bruits de voix et autres rires d’enfants venant des fenêtres entrouvertes . Ces sonorités vous accompagnent comme une douce musique tandis que la lumière décline .

Quelques-unes des fenêtres qui font le charme de l’Albacin . (Photos Alain MARC)

La fraîcheur bien normale à cette heure-ci en cette saison décide Yolande et Pierre à pousser la porte d’un salon de thé au décor mudéjar de la plus grande finesse .

Quant à moi, je pars à l’écoute des voix multiples de l’Albacin : chants d’oiseaux s’échappant des patios, fontaines coulant au pied des murailles, petits bruits familiers trahissant la vie quotidienne des habitants du quartier …

C’est en cheminant de ruelle en ruelle que j’arrive au Mirador de San Nicolas, petite place ombragée qui offre sur le palais de l’Alhambra, la Sierra Névada, la ville basse et la « Véga » l’une des plus belles vues de Grenade .

Il y a encore en cette heure tardive de nombreux promeneurs, des jeunes surtout, et un guitariste qui joue quelques notes sur un banc sous les acacias . C’est un endroit rêvé pour les amoureux de paysages romantiques . (Photo Alain MARC)

"L'Alhambra au coucher du soleil" (Aquarelle Alain MARC)  

J’y ai par le passé réalisé de nombreuses aquarelles, mais ce soir je me contente de voir la nuit tomber avec ces notes de guitare en contemplant le paysage qui heureusement n’a pas changé depuis des années . Je suis perdu dans mes rêveries quand soudain une voix m’interpelle : « Alain » !

Je l’avais complètement oubliée, mais nous devions nous revoir lors de mes passages en Andalousie : c’est Katia qui sort de l’université et qui vient nous rejoindre pour la soirée …

     

 

De la côte d’Aceituneras au Mirador San Nicolas : enfants jouant dans les ruelles, chants d’oiseaux dans les patios, cloches sonnant à San José ou au monastère San Isabel la Réal, fontaine de l’«algibe » de San Nicolas, arrivée au mirador avec son guitariste qui jouait si merveilleusement tandis que tombait la nuit, et puis une étrange musique montant de la vallée du Darro qui se mêle aux éclats de voix de la jeunesse regardant l’Alhambra …

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3 mars 2006 5 03 /03 /mars /2006 23:09

Andalousie, Grenade : le « compas » des bas quartiers …


Brouhaha des rues, des « tascas », des « bodegas » .

Appel quasi chanté d’une marchande de primeurs, tel une bribe de « chico » (expression particulière du chant flamenco) arrachée au destin des petites gens de cette ville .

Quelques notes de guitare aux cordes pincées dans la rue Alhondiga par un mendiant perdu recherchant ses racines et celles d’un mélodica jouées par un autre un peu plus loin pour un public indifférent qui passe le regard vague …

Sonorités confuses : elle participent au « compas » (le « souffle », le rythme, la « mesure ») de la ville basse . Elles se rapprochent d’une forme de « duende » (esprit, grâce) comme celui qui nous fait frissonner quand il arrive sans prévenir au sein du flamenco .

Une ruelle de l’Alcaiceria, l’ancien marché moresque de la soie avec en fond l’évêché attenant à la cathédrale . (photo Alain MARC)

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : dans le cri libérateur qui transcende celui qui le vit, il y a tous ces extrêmes chargeant le quotidien où se love souvent la misère, la souffrance et la passion, mais aussi des étoiles brillant dans un ciel noir comme du jais .

Je vous reparlerai du flamenco : l’esprit « flamenco », le vrai, ne se trouve pas forcément sur la piste d’un « tablao », en tout cas il n’y est pas toujours quand on voudrait l’y trouver .

N’oubliez jamais que les perceptions même du « compas » et du « duende » peuvent vous toucher n’importe où : sur le quai d’une gare, un chemin de campagne, au fond d’une cuisine où à l’entrée d’un simple bar … Il suffit d’écouter, il faut surtout attendre et être aux aguets .

L’émotion, la passion, toutes les déchirures liées à cette ville m’ont bouleversées dans cette « granaïna » des simples bruits communs extraits du quotidien . Il s’en dégage des échos du « compas » propre à la ville basse que je retrouve inchangée depuis des années .  

La petite vendeuse de légumes place Paseigas, dans les vieux quartiers, derrière la cathédrale … Cliquez sur l'image pour entendre l'ambiance sonore . (Aquarelle Alain MARC)

Je sors de la "tasca", mes pas résonnent dans la rue, je rencontre la petite marchande de légumes et des mendiants musiciens dont les notes finissent par se superposer ; je méloigne avec ce trésor d'un petit extrait du "compas sonore" de la basse ville ...

Vous entrez dans ce voyage sonore si vous avez le lecteur multimédia Quick Time, vous pouvez l'arrêter en cliquant sur le bouton d'arrêt, le relancer avec celui de lecture ; si vous n'avez pas ce lecteur cliquez sur l'image et attendez le téléchargement du fichier son, cela ne durera plus de trois ou quatre minutes (vous pourrez même enregistrer ce fichier sur votre ordinateur pour le réécouter quand il vous plaira) .

Grenade est une ville grouillante qui vous étouffe de son oppressante réalité . Surtout l’été quand la chaleur exulte et écrase les bas quartiers de sa chape de plomb chargée de pollution …

Mais Grenade est aussi un rêve dans lequel nous entrons quand le soleil couchant lèche ses rouges collines, embrasant les murailles de l’Alhambra ou éclairant de rose doré les blanches ruelles de l’Albacin qui lui font face .

Nous montons à présent vers l’Albacin comme dans un songe ; les lieux ici s’écoutent, se ressentent et se respirent bien plus encore qu’ils ne se voient …

Je vais aussi y retrouver un « compas » différent : celui de l’autre visage de Grenade, qui me touche toujours comme dans une grâce parce qu’il est avant tout d’essence musicale .

Ce sera une musique douce faite de grands murs blancs, d’escaliers de galets dégringolant en cascades, de rires d’enfants courant dans les venelles, d’églises-mosquées égrenant leur arpège, de chants d’oiseaux s’échappant des carmens pour se mêler à ceux des anciennes fontaines qui coulent toujours au flancs de ce quartier …   

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