Aquarelliste et peintre voyageur - En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
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Andalousies

«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :

La-Barca-1b-Pierre-Nava.jpg

Préambule

La Barca 2a Pierre Nava

L'étape de Peniscola

Andalousie b Pierre Nava

Sur la route de l'Andalousie...

Moulin-b Pierre-San Jose 2

Au Cabo de Gata

Bateau Pierre Isleta 3b

La Isleta del Moro

Huebro Pierre vignette

Huebro, la montagne enchantée

Pierre-Nava-Guadix-4-copie-1

Guadix, les maisons troglodytiques

Rio Fardès

Le rio Fardés

27 septembre 2006 3 27 /09 /septembre /2006 21:34

Le pressage de la pâte à la main :

 

C’est la dernière opération, la plus importante car c’est d’elle que va naître l’huile avant d’être filtrée .

Les femmes se sont à nouveau regroupées, et chacune devant son tazlaft’n yîzmi (le plat à bec versoir) malaxe de la main l’amlû, cette pâte molle obtenue par le broyage à la meule des tiznin, les amandes des noix d’arganier .

Ce n’est pas une mince affaire ! Il faut verser sur cette pâte, à l’aide aghwnja (sorte de cuillère creuse), ou avec un pichet à bec fin, un peu d’eau tiède (aman ulbanin) et mélanger le tout jusqu’à ce que la pâte se forme en petits grumeaux dans le creux de la main . Le résultat ressemble à du couscous brillant et ambré .

On pense à ce stade du travail que 100 kg de fruits mûrs et plus de quinze heures de concassage, torréfaction, passage à la meule, malaxage, pressage, ont tout juste suffits pour obtenir un litre d’huile qui servira à l'alimentation ou au soin du corps, suivant la nature des tiznin utilisés, torréfiés ou pas ! (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)

C’est à ce moment-là que les grumeaux commencent à s’agglomèrer et à former la tazgemmut (ou tazegmut), nageant dans l’huile d’argan .

La tazgemmut est enfin pressée (c’est l’îzmi : le pressage) pour en extraire le plus possible l’huile qu’elle contient encore .

Il ne reste plus après pressage et extraction de l’huile qu’un résidu brun légèrement feuilleté comme des copeaux qui est le tourteau (tazgemmut toujours) qui sera donné comme nourriture au bétail pendant l’hiver car il est extrêmement nutritif puis qu’il contient encore 45% d’huile ne pouvant être extraite d’une façon aussi artisanale .

On pense à ce stade du travail que 100 kg de fruits mûrs et plus de quinze heures de concassage, torréfaction, passage à la meule, malaxage, pressage, ont tout juste suffits pour obtenir un litre qui servira à l'alimentation ou au soin du corps, suivant la nature des tiznin utilisé, torréfiés ou pas !

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23 septembre 2006 6 23 /09 /septembre /2006 21:30

Le passage à la meule des amandes d’arganier .

 

Voici venu le moment tant attendu où l’huile d’argan commence à exister (en partie) grâce à la meule de pierre appelée « azerg’n tîznin »  avec laquelle on va moudre les tiznin (amandes) . Travail de force non négligeable, car pendant qu’on introduit les amandes d’une main dans le conduit central de la meule (ouverture traversant la pierre à cet effet), il faut de l’autre main faire tourner la partie supérieure de la meule avec le manche de bois, ce qui devient vite fatiguant .

 

J’ai toujours été ému et émerveillé par le patient et ingénieux travail de ces femmes qui participent depuis la nuit des temps à l’équilibre et à la nourriture de leur foyer, à travers l’élaboration de cette huile si précieuse qui nous est restée inconnue si longtemps . (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)

On dispose en dessous de la meule qui est légèrement surélevée un plat de terre spécial, le « tazlaft’n yîzmi », muni d’un conduit qui servira plus tard à verser l’huile dans les récipients à filtres destinés à la récupérer . Mais nous n’en sommes pas encore là, car toutes les opérations ne sont pas encore terminées .

Effectivement, ce n’est pas de l’huile mais une sorte de pâte nommée amlû qui sort de la meule et s’écoule dans le tazlaft’n yîzmi !

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20 septembre 2006 3 20 /09 /septembre /2006 11:44

La torréfaction, étape décisive .

C’est le moment de « l’asslay », au dessus du feu, préparé de différentes façons (généralement sur de petits fourneaux de terre ou de fonte), ou sur des chaufferettes à braises .

Les tiznin, amandes dégagées de la carapace du noyau lors du concassage (l’awrag), sont mises sans grosses quantités dans un afellun, plat d’assez grande dimension en terre posé au dessus du feux ou des braises .

L’opération est délicate car il s’agit de torréfier les tiznin sans les brûler .

Aussi ce sont les femmes les plus expertes qui se chargent de cette tâche en surveillant bien le feu pour qu’il reste doux, tout en brassant doucement les tiznin dans l’afellun afin qu’ils ne grillent que très légèrement, et surtout tous de la même façon .

 

Pendant la torréfaction, l’eau contenue dans les tiznin s’évapore, ce qui entraîne la destruction des substances non lipidiques (dont la saponine qui peut s’avérer nocive en forte ingestion), et l’huile qui était retenue en émulsion dans le suc cellulaire retrouve son homogénéité au sein des amandes, tout en leur donnant un goût prononcé de noisette . (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)

Cette étape de la torréfaction est importante, car certaines huiles sont fabriquées sans les torréfier : elles sont alors de couleur jaune d’or (et dites « pressées à froid ») et destinées aux soins du corps, alors que celles, bien plus ambrées qui sont réalisées traditionnellement avec les amandons torréfiés, seront réservées aux préparations culinaires, particulièrement appréciées pour leurs qualités aromatiques .

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18 septembre 2006 1 18 /09 /septembre /2006 10:11

Spectaculaire et minutieux geste du concassage des noix d’argan .

 

Les « aqqayn », (noyaux des noix de l’arganier débarrassés de leur pulpe au pluriel), sont maintenant toutes réunies dans des paniers .

Les femmes se livrent à présent au travail le plus spectaculaire mais aussi le plus fastidieux et le plus délicat de la chaîne de fabrication de l’huile d’argan : l’awrag, le concassage des noyaux .

C’est qu’il faut une grande habileté pour tenir entre 2 doigts le noyau lisse et glissant bloqué sur l’enclume de pierre (appelée « assargw’n wawrag »), et frapper de l’autre main d’un coup sec la tranche de clivage de ce noyau avec une autre pierre (la « taggunt’n wawrag ») aux allures à la fois de galet et de hache polie, pour extraire l’amandon (le « tîznint ») si précieux : … mes essais personnels se sont toujours soldés par des doigts écrasés et les fous rires de l’assemblée !

 

Les concasseuses, (appelées « timragin »), se rassemblent en une tiwizi (réunion d’aide collective) au cours de laquelle elles se retrouvent traditionnellement de douar en douar ou dans une coopérative, pour concasser ensemble ces milliers d’aqqayn, en extraire les tîznin, les trier, les préparer et réaliser toutes les opérations que nous allons bientôt découvrir, afin d’élaborer leur si précieux liquide… (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)

Il faut dire qu’une « aqqa», (noyau d’argan au singulier) est 6 à 7 fois plus dure qu’une noisette, et qu’il faut environ 800 Kg d’aqqayn (noix séchées - pluriel -), pour en extraire 40 kg d’amendons seulement !

Ces 40 kg d’amendons ( « tîznin » au pluriel) ne fourniront à leur tour que 18 litres d’huile d’argan, après une suite d’opérations qui est encore loin d’être terminée au moment de l’awrag …

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15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 16:33

Réponse à une question de pratique picturale .

Je réponds à la question suivante (puisque lors de ma réponse directe au commentaire le lien avec les photos ne s'est pas bien fait dans l'article concerné) au sujet de ma série d'aquarelles consacrées à l'arganier et en particulier celle qui débute les phases de travail de l'élaboration de l'huile d'argan  :

- Tes aquarelles, tu les a faites entièrement devant le sujet ?? ou tu les a fignolées plus tard ??

Ma réponse : - généralement et chaque fois que je le peux je fais mes aquarelles sur le motif, surtout si je veux traduire une atmosphère qui lui est intimement liée . Il m'arrive aussi très souvent de faire sur le motif (ou tout à côté si je ne peux plus le voir car il a disparu - animaux, scènes fugaces -) une aquarelle très synthétique ou "abstraite" qui se détache complètement de la réalité en essayant d'en conserver "l'essence", (l'âme ou l'esprit en quelque sorte), ou bien à partir de la vision qu'il m'en reste en mémoire lorsque cette réalité a été forte et surtout très prégnante (exemple mes aquarelles de vol libre) .

Dans le cas qui nous intéresse ici, où j'avais peu de temps pour faire un travail élaboré, je te réponds "les deux", puisqu'un (ou plusieurs) croquis ont été réalisés sur le motif, généralement en prise de notes rapides (car je n'avais le temps de peindre entièrement plus d'un ou deux sujets) et terminés ou recommencés ensuite grâce à ces prises de notes . 

C'est à partir de ces croquis que j'ai réalisé les motifs de ces femmes travaillant pour la fabrication de l'huile d'argan : directement (mais un peu plus tard comme je l'explique) en peignant sur les croquis eux-mêmes, ou bien carrément recommencés et peints sur une autre feuille dès que j'ai 5 mn et que ma mémoire de la scène est encore vivace .

Lorsque j'ai un tout petit peu plus de temps je mets en place les couleurs les plus importantes (celles qui sont déterminantes pour la compréhension, la mise en valeur ou l'impact visuel du sujet), et je laisse le reste du croquis inachevé, comme dans l'ébauche du village de Coubisou .

 Quand je n'ai pratiquement pas de temps du tout, je travaille d'après photos, mais le résultat est toujours moins spontané .

Le plus important quand on débute ce genre d'approche sur le motif est d'évaluer au premier contact avec le sujet le temps qu'il va nous falloir pour le traiter dans tous les cas de figure :

- en aquarelle "aboutie",

- en croquis aquarellé (ou aquarelle rehaussée si on est bon dans cette expression),

- en croquis et prise de notes,

- en prise de notes sommaire seule .

Il faut alors du premier coup d'oeil voir dans quel type de travail s'engager si on veut être efficace .

Il est souvent préférable de faire plusieurs croquis aquarellés ou prises de notes qu'une seule aquarelle aboutie, mais ce choix dépend de chacun, et le contexte de travail autant que la nature du motif, (son importance ou non dans une démarche globale par exemple), sont déterminants .

Dans le cas de l'aquarelle qui nous concerne ici, j'ai travaillé d'après le croquis ci-dessous, d'autant plus qu'il me fallait "recomposer" la scène, (des sacs très gênants cachaient le tri des noix, et on ne comprenait rien à ce qu'elle faisait)  :

La plupart des aquarelles des prochains articles sont faites ainsi sauf une entièrement faite sur le vif .

Quand on fait cela, il faut sans arrêt penser à noter les couleurs et les ombres ne serait-ce que par des hachures .

L'habitude et l'expérience permettent de terminer "en aveugle" par la suite, en ne se trompant que très peu par rapport aux couleurs, au modelé et  à la lumière .

Je préciserai plus tard comment réussir une "prise de notes" ce qui fait progresser, tout en cultivant sa mémoire ...

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15 septembre 2006 5 15 /09 /septembre /2006 05:54

Premiers gestes de la fabrication de l’huile d’Argan .

 

Les « tifiyyict », noix mures de l’arganier ramenées au douar ou à la coopérative, on été séchées au soleil avant d’être emmagasinées dans les pièces du rez-de-chaussée réservées à cet effet .

Les femmes peuvent commencer leur patient et besogneux travail .

Elles s’y consacrent entre les repas : les noix sont une à une débarrassées de la pulpe, enveloppe sèche qui entoure le noyau, rarement à la force du poignet, habituellement (comme cette pulpe est très difficile à détacher du noyau), en les écrasant à la main entre deux pierres dont celle du bas est appelée « assargw »  et celle du haut « taggunt’n tifiyyict »  . C’est-ce qu’elles nomment l’asfiyc, l’épluchage .

 

Après « l’asfiyic », il faut trier et séparer les noix de l’arganier et la pulpe ainsi détachée, l’agalim (ou agali), pour réunir dans un seul panier les jolies noix (appelées «aqqayn »)  à la coque ovoïde et brillante comme une grosse noisette dorée … (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)

L’agalim sera donnée aux animaux qui en raffolent, (les chèvres, moutons, dromadaires et vaches), les chevaux, mulets et ânes ne les supportant pas … On peut dire qu’à part ces derniers animaux, ceux qui se nourrissent de l’agalim sont les "découvreurs naturels" de l'arganier : ils ont su bien avant l’homme profiter les premiers des bienfaits de cette nourriture aux vertus tout à fait extraordinaires !

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13 septembre 2006 3 13 /09 /septembre /2006 18:14

En route pour le stockage des fruits de l’arganier .

 

Les « tifiyyict », noix mures de l’arganier, sont prêtes à tomber : voici venu le temps de l’ « azway » et du « tigri » . Ce sont les temps forts du gaulage et du ramassage .

Les femmes, s’entraident par petits groupes dans ces travaux des champs et s’affairent souvent en chantant, comme elles le font aussi au cours de la récolte des olives, ce qui donne des scènes bucoliques d’une rare beauté restant à jamais gravées dans la mémoire du voyageur …

Les noix sont mises dans des paniers souples que l’on nomme « agwnin », faits d’inif ou de palmes, eux-mêmes constitués de poches plus petites dites « tigwninin », le tout étant réuni dans une grande « tazgawt » sorte de sac contenant plusieurs agwnin (on dit « igwninen » au pluriel) et ramené à dos d’âne jusqu’à la maison ou à la coopérative pour y être stocké .

Parfois comme ici, les noix de l’arganier sont ramenées directement dans des besaces calibrées de transport à dos d’âne, ce qui permet de les vider plus facilement en arrivant dans les pièces du douar qui jouent le rôle de greniers … (Aquarelle Alain MARC 21 x 29,7 cm)

Ces pièces spéciales sont aménagées au rez-de-chaussée des habitations pour emmagasiner les noix d’argan et éviter aux rats de se rassasier du précieux fruit . Il arrive que ce dépôt de denrées ne soit pas touché pendant plusieurs années en consommation domestique, si les stocks précédents, utilisés au fur et à mesure des besoins de la maison, sont suffisants …

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10 septembre 2006 7 10 /09 /septembre /2006 14:34

Le fruit de l’arganier, une drupe pleine de richesses .

 

Nous avons découvert lors des précédents articles combien l’arganier est utile, combien il fut même irremplaçable pendant des générations pour de très nombreuses tribus amazighs du sud-ouest marocain .

Intéressons-nous aujourd’hui à sa plus grande richesse : son fruit tant apprécié des animaux qui le consomment pour se nourrir, que des populations qui l’exploitent pour son huile aux nombreuses vertus .

Observons une branche en faisant bien attention de ne pas nous piquer à ses épines pour la saisir : les feuilles, d’un vert allant d’un vert tendre à un turquoise verdâtre peuvent parfois s’assombrir et devenir rousses à kaki-orangé, elles sont lancéolées, petites, persistantes et coriaces.

La floraison a lieu au printemps ou à l’automne en fonction des conditions climatiques, car cet arbre peut voir ses feuilles repousser et refleurir au gré d’une rentrée pluvieuse Atlantique après une longue période de sécheresse qui l’aurait laissée à nos yeux comme moribond .

Les fleurs ont une couleur jaune, légèrement verdâtre . Le fruit est une drupe verte, ovoïde, au bout de laquelle pointe souvent une toute petite épine « l’ajdur » (pluriel ijduren - ijdar) : fleur d’arganier en langage Achtouken, qui tombe par la suite, quand la fleur devient fruit (« aghray », qui veut dire « fruit à peine formé ») .

La maturation a lieu de d’avril - mai à septembre - octobre .

Sur mon aquarelle, ce sont les fruits d’en bas qui sont les plus jeunes, ce sont encore des « idmamen » (fruits formés) ; ils sont rougeâtres légèrement tachetés de vert . Puis ils vireront au vert (tizêrgwmma) en tombant leur petite « épine », et au jaune vert et jaune ce seront alors des « bilzîz », avant de commencer à sécher en roussissant (les noix sont alors devenues des « tifiyyict ») . C’est à ce moment-là seulement, que s’il n’a pas été mangé par les chèvres (la pulpe seulement, les noyaux n’étant généralement pas ingurgités mais recrachés), il tombera de lui-même ou sera gaulé pour être récolté .

Il faut savoir qu’un hectare d’arganiers produit environ 800 kg de noix (bilzîz en amazigh), qui ne fourniront que 40 kg d’amandes destinées à l’élaboration de l’huile d’argane (ou d’argan, les deux expressions sont utilisées) .

Nous découvrirons dans les prochains articles l’histoire des noix, qui, des branches de l’arganier, va jusqu’à à l’élaboration de cette fameuse huile …

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5 septembre 2006 2 05 /09 /septembre /2006 14:30

L’arganier de la plaine .

 

Les spécialistes disent que l'arganier daterait de l'ère tertiaire à l'époque où il existait probablement une jonction entre la côte marocaine et les îles Canaries . Il se serait alors répandu sur une grande partie du Maroc mais au quaternaire l'invasion glaciaire en aurait limité l’extension au Sud-Ouest du pays .

Il ne reste donc en dehors des zones colorées en rouge de la carte mise en ligne précédemment, que quelques îlots de sa présence dans le nord vers Rabat et près de la côte méditerranéenne .

On l’appelle « Arbre de fer », « Olivier du Maroc » , « Arbre à chèvres », Argân ( en berbère ), ou « targant » (au pluriel targinin), et arganier (unité) aussi usité pour parler d’un petit nombre d’arganiers en langage Achtouken (l’une des plus grandes confédérations tribales des amazighs du Souss) .

Son rôle social, familial, domestique et économique est considérable dans l’histoire rurale des régions traditionnellement très pauvres où il pousse .

Dans les lieux arides où il participe au maintien du sol par ses profondes racines, il fournit tout : un bois très solide qui sert à faire de nombreux outils et les charpentes, excellent combustible pour la cuisine et le chauffage l’hiver, très bon fourrage principalement pour les chèvres qui l’escalade et en sont très friandes, mais aussi pour les dromadaires qui ne craignent pas ses épines, aussi bien pour vaches et moutons qui le consomment de diverses façons .

Enfin, de ses noix on extrait une belle huile parfumée qui sert autant dans le domaine culinaire que diététique et cosmétique .

Les tourteaux, déchets obtenus en fin de fabrication de l’huile d’argan sont donnés au bétail durant l'hiver et la brisure de coque est utilisée comme combustible, et ses feuilles autant que son huile servent aussi à la confection de cataplasmes pour soigner les blessures des animaux, ce qui fait que rien ne se perd et que cet arbre est vraiment un « arbre de vie » .

Je peins cette aquarelle, où nous voyons un arganier dont la strate arborescente a été réduite à un arbre torturé sous la pression agro-pastorale séculaire du parcours forestier méditerranéen traditionnel, c'est la formation la plus dégradée de l’individu avant sa disparition . Aucun signe de régénération décelable sur le sol décapé entourant quelques épineux (touffes de jujubier sauvage et rampant sans doute un « zizyphus spina christi » - qui pourra m’éclairer ?) et un vieux mur écroulé, le pâturage suspendu à l'usage des chèvres a pleinement joué son rôle depuis des décennies, mais le vieil arbre donne toujours des fruits dont les petites chèvres acrobates sont très friandes .

Je vous laisse à la contemplation de ce sujet biblique, au berger indifférent (d’habitude il accourt pour monnayer la photographie ou la peinture des petites chèvres sur l’arbre, … quand il ne les attache pas carrément aux branches pour arrêter les touristes qui passent sur la route tout à côté !), et au beau soleil qui illumine la scène, pour me consacrer à la rédaction du prochain article qui concernera le fruit de l’arganier, sa fameuse noix .

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31 août 2006 4 31 /08 /août /2006 11:15

Un arbre nommé arganier …

Nous sommes au sud-ouest marocain, dans la région allant de la pointe occidentale de l’Anti-Atlas, des franges du Sahara jusqu’au nord d’Essaouira, en passant par la plaine du Sous, Traoudant, Agadir. Sa répartition géographique, spécifiquement endémique, couvre plus de 800 000 hectares, mais il est en voie de disparition malgré un dahir (décret) destiné à le protéger datant de 1925, et son classement au patrimoine de l’UNESCO en 1998, mesures de sauvegarde qui ne sont pas toujours très bien respectées …

Cet arbre « magique » évoqué dans l’article précédent (nous verrons pourquoi dans les prochains textes que je mettrai dans cette colonne), au nom scientifique d’Argania spinosa, l’arganier, ne se trouve donc nulle part ailleurs sur le globe . Il peut dépasser 10 m de hauteur et vivre plus de 200 ans, résistant aux plus fortes sécheresses .

J’ai sur cette carte tracé en rouge la répartition géographique de l’arganier, en vert celle des espèces d’arbres endémiques du Haut-Atlas tels le genévrier thuringien ou du Cèdre de l'Atlas dit Cèdre bleu (qu’on trouve aussi dans le Rif et le Moyen-Atlas) .

On voit quelques petits « îlots » colorés de rouge plus au nord aussi, du côté de Safi et j'aurais pu si la carte avait été plus grande placer ceux, beauxoup plus rares, du nord du Maroc .

On remarquera sur cette carte que le morcellement des arganeraies et leur disparition correspondent essentiellement aux zones cultivables facilement accessibles surtout si elles sont associées aux voies de communication les plus pratiques . Cela est révélateur de l’influence particulièrement destructrice de la mise en place de cultures intensives (surtout céréalières et maraîchères sous serres) dans des zones à l’équilibre écologique fragile, où les défrichements répétés, le pompage à outrance des nappes phréatiques, l’addition d’engrais et de produits agricoles très nocifs pour les sols accentuent la disparition de cet arbre providence qui a nourri des générations de familles rurales .

Très saisissante est la profonde entaille traversant la carte des pieds du Toubkal à Agadir et qui correspond à l’axe central de la plaine du Sous … À cela vient s’ajouter le surpâturage lié au traditionnel parcours forestier dans les zones rurales plus reculées, qui avec l’augmentation des troupeaux ajoute sa charge à ce triste constat, en condamnant de manière irréversible la régénération naturelle de ce véritable arbre de vie .

C’est donc avec beaucoup d’attention et d’émerveillement que je vous invite à le découvrir ainsi que ses principales vertus .

L'écosystème de l'arganeraie peut se catégoriser par ses deux principaux types d’implantation qui vont du niveau de la mer jusqu‘à 1500 m d’altitude :

- l'arganeraie-verger de plaine (liée à la forêt dite trouée),

- l'arganeraie-forêt (liée à la forêt claire sauvage de montagne), dans l'arrière-pays montagnard collinéen, où il est utilisé à travers le séculaire système sylvo-pastoral .

J'ai peint cette aquarelle il y 3 ans dans une arganeraie-verger de la région d’Essaouira . On remarquera le douar en haut de la colline, habitat berbère traditionnel en terrasse dominant cultures et vergers . Au dessous les arganiers poussent dans les champs qui sont souvent délimités par une murette de pierres sèches recouverte de buissons .

Peu à peu, les cultures céréalières prennent ici aussi de l’importance et commencent à occuper des surfaces conséquentes pour connaître depuis peu un véritable essor .

Le type d’arganier représenté sur l’aquarelle est cultivé et correspond floristiquement aux espèces très influencées par la mitoyenneté du littoral océanique . Ceux que j'ai dessinés ici ne sont pas encore trop abîmés par l’exploitation pastorale (surtout pâturage des chèvres), car ils en sont « protégés » (au moins une partie de l’année) par les cultures qui poussent à leur pied .

Nous verrons dans le prochain article le rôle social, familial et économique (traditionnellement domestique) de l’arganier, avec une aquarelle le resituant dans sa réalité de pâturage aérien, (emblème d’une adaptation très ancienne à l’aridité des populations qui lui sont associées), et protecteur de plus en plus décharné d’une érosion sournoise qui regagne du terrain de par le seul fait de sa raréfaction …

 

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