Aquarelliste et peintre voyageur - En peinture, l'art de l'aquarelle est un mode d'expression qui va des carnets de voyages à la création de tableaux : en voici les différentes facettes inspiratrices, techniques et créatives selon Alain MARC ...
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- Les stages "carnets de voyages" sont une véritable immersion dans la pratique du carnet de voyage et de l'aquarelle sur le terrain, orientés "autonomie" ils sont ouverts aux stagiaires ayant assez de pratique pour en profiter pleinement . De la Provence au Jura Oriental et jusqu'en Andalousie, ce sont quelques destinations où vous pourrez aller en 2024...

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Andalousies

«Andalousie, la Route d’Alain MARC», carnet de voyage de Pierre NAVA
Découvrez article après article en cliquant sur les vignettes ci-dessous le carnet spontané de Pierre m’accompagnant en Andalousie, et les «Petites Histoires vidéo» qu’il m’a inspirées :

La-Barca-1b-Pierre-Nava.jpg

Préambule

La Barca 2a Pierre Nava

L'étape de Peniscola

Andalousie b Pierre Nava

Sur la route de l'Andalousie...

Moulin-b Pierre-San Jose 2

Au Cabo de Gata

Bateau Pierre Isleta 3b

La Isleta del Moro

Huebro Pierre vignette

Huebro, la montagne enchantée

Pierre-Nava-Guadix-4-copie-1

Guadix, les maisons troglodytiques

Rio Fardès

Le rio Fardés

17 juin 2006 6 17 /06 /juin /2006 18:41

De « l’expérience parapente » à l’abstraction picturale …

 

Je vous avais laissé dans le dernier article au moment où j’essayais de prendre quelques photos à plusieurs centaines de mètres au dessus du sol accroché à mon parapente, vu les conditions ce n’était pas de tout repos !

J’ai relaté dans cet article ce qu’avait été cette expérience comme source d’inspiration d’une aquarelle abstraite, aux taches vives et colorées comme un feu d’artifice …

Mais revenons à mon ascension : je suis encore là-haut bien secoué par des turbulences au moment de prendre ces fameuses photos, et je n’ai pas pour l’instant l’esprit à imaginer ce que mon vol va m’inspirer comme nouvelle peinture .

La priorité est à la maîtrise de mon planeur de tissu qui me ballotte dans tous les sens en bordure de ce puissant thermique .

La nationale 88 est en train de tanguer … (photo Alain MARC)

Une fois l’appareil bien repris en main, je me remets face au vent météo et constate avec dépit en perdant l’ascendance (et pour cause, je ne veux pas partir avec elle qui se décale vers l’intérieur du plateau), que le vent vient soudain de se renforcer considérablement en changeant d’orientation .

Je suis tout simplement en train de reculer dans une dérive nord-ouest des moins recommandables ! C’est le vent d’autan qui est en train de « rentrer » en force, de se lever, certainement sur tout le midi toulousain .

Dessous, même s’ils sont vraiment minuscules, je vois tous les arbres s’agiter sous les rafales dans les haies, les bosquets et les forêts, et pas juste quelques-uns comme lorsque s’est déclenché mon ascenseur .

Hors, un aéronef c’est fait pour avancer, pas pour reculer !

Bien sûr je vole dans une masse d’air, « j’avance » par rapport à elle, mais l’ensemble me recule un peu vite à mon goût par rapport au sol :

- dois-je penser à aller me reposer ?

Après tout, il y a maintenant presque une heure et demie que je vole et il me faut gérer la situation avec le plus de sécurité possible . Je pousse sur l’accélérateur, tiens bien ma voile freinée au meilleur calage possible, et je décide même si j’ai perdu beaucoup d’altitude de faire mes 2 ou 3 photos et un petit bout de vidéo : au moins qu’il reste quelque chose de ce vol mémorable !

Elle n’a pas changé la vue vers l’est : celle-là au moins, j’ai eu le temps d’en faire plusieurs clichés ! (photo Alain MARC)

Acrobatique ! L’appareil à photos me glisse des doigts, mon pilotage « sellette » n’est pas des plus faciles, la voile part de dérapages en glissades et je me retrouve vent de dos, bien vers l’intérieur du causse, lorsque j’ai encore assez de hauteur pour repérer un champ dégagé et assez vaste pour limiter la casse « au cas où », (car les turbulences à l’approche du sol doivent pas mal tourbillonner) .

Il n’empêche, j’ai photos et vidéo, je suis impatient de voir ce qu’elles vont « donner », c’est sûr qu’on va voir qu’il y avait de la bousculade même si j’étais tout seul là-haut . … Et puis j’ai plein d’idées de peinture dans la tête !

Je vois un coin loin de tout obstacle, tout près d’un pâturage où broutent tranquillement des vaches (d’où le verbe aéronautique « se vacher » ?) . Je me remets face au vent météo, lâche l’accélérateur, me prépare à affronter gradient et turbulences, vérifie ma dérive et commence à anticiper mentalement un possible « roulé-boulé » tout en dosant mon freinage que je relâche à une dizaine de mètres du sol .

Seul le gradient est un peu fort et provoque un atterrissage vertical brutal, en quasi décrochage mais sans ces fameuses turbulences qui me rendaient si inquiet, certainement suis-je passé entre deux ?

Et là, pur bonheur, les grillons chantent, les vaches se sont approchées de la clôture de pierres sèches pour me regarder, (avec leurs yeux magnifiques les vaches d’Aubrac me font craquer), et le causse coloré d’innombrables fleurs sauvages est tout odorant d’essences de menthe et de serpolet . J’ai la gorge sèche, je suis un peu déshydraté, mais en pliant ma jolie voile rose je pense à toutes les peintures que ce « voyage » m’a inspirées …

À la différence de la première aquarelle (voir article précédent) et de ses éclaboussures spontanées, je réalise ensuite cette peinture moins « explosive », plus douce et ordonnée, où le paysage se déroule à perte de vue avec des lapiaz, prairies et champs de blés : - peut-être étais-je encore trop sous l’influence de mon vol un peu « musclé », pour la première réalisée ?

(« Vers l’horizon» aquarelle Alain MARC)

Celle-ci est plus proche de ce que je voudrais exprimer : dans les yeux de mon enthousiasme le sol est maintenant loin dessous, c’est une fête de couleurs, une écriture vivante, pleine de vent, de poésie et de gaîté … (« Regard du causse à la vallée» peinture Alain MARC)

C’est un détail de la précédente : je pense que j’en réaliserai une grande toile avec des glacis et matières à l’acrylique ou à l’huile, en atelier … (« Regard du causse à la vallée» détail peinture Alain MARC)

 20 secondes de pur bonheur, extraites de ce vol d’une heure et demie dans le ciel du Causse Comtal .

Si vous possédez le lecteur multimédia « Microsoft Windows Média Player », vous pouvez facilement visionner ce clip en cliquant sur le bouton de lecture : laisser le fichier se télécharger puis cliquez plusieurs fois sur le bouton de lecture si le clip ne démarre pas à la première fois . 

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14 juin 2006 3 14 /06 /juin /2006 00:27

Inspiration « musclée » en parapente …

Je vous avais promis dans un article récent de repartir à la découverte picturale de mon beau terroir avec énergie et originalité .

Je voulais aller plus loin dans ma démarche, mon engagement, et le « produit pictural » que je pourrais vous en rapporter .

En voici un premier exemple qui m’a donné d’immenses joies mais m’a demandé une grande dose d’énergie et d’opiniâtreté .

D’abord par le lieu où se déroule l’action : à partir du Causse Comtal, dans un endroit que je rêvais de survoler car c’est mon village que je voulais voir du ciel, et pas n’importe comment, à « la force du poignet » si j’ose dire . Car ce n’est pas en avion ni en hélicoptère que je voulais y accéder, mais par mes propres moyens : écologiques, propres, sportifs et silencieux !

Ensuite par la difficulté de l’aventure puisque le site de décollage en terrain rocheux accidenté n’a qu’un minuscule dénivelé par rapport à la vallée, qui ne permet de s’élever au dessus du plateau (et encore de quelques mètres seulement) que lorsque de très rares et excellentes conditions météo peuvent être réunies .

Enfin parce que mon plan de vol en cas de prise d'altitude ne me permettait aucune approximation par rapport à l’espace aérien que je respecte toujours scrupuleusement : juste à l’extérieur de la TMA 1 de l’aéroport de Rodez, dans la zone TMA 2 autorisée, (mais ici elles sont assez proches l’une de l’autre) …

Cette « abstraction » est le fruit de ce vol : celle-là, je m’en suis vraiment donné pour la gagner !

La campagne est magnifique ces temps-ci vue du ciel, surtout en bordure du causse : champs de blés et fleuris, terres violines, ocres et roses, verdure des forêts, bleutés des lointains, gris argenté des routes et des rochers de calcaire … (« Image d’en haut » aquarelle Alain MARC)

Résumé de l’aventure :

Grosse chaleur toute la journée comme sur la majeure partie de l’Hexagone . Je passe l’après-midi chez moi à faire du bricolage sur la terrasse tout en surveillant l’aérologie . Quelle chance d’habiter en bordure de falaise face à la vallée !

De temps en temps un gros thermique vient du sud secouer les arbres du jardin avec force et puissance . Le vent est parfaitement axé . Vers 17h le rythme des déclenchements se fait plus régulier et moins violent tout en restant d’une grande ampleur . Ce sont les « conditions idéales » que j’attends depuis des années !

- Peut-être cette fois vais-je pouvoir m’embarquer dans un ascenseur qui m’élèvera un peu plus haut que le bord du plateau ?

Je fonce vers le « décollage » mon parapente sur le dos . Déploiement de l’aile au sol, rapide équipement, « prévol » de contrôle, test de lever et maintien de voile en statique au sol, vérifications de son comportement dans les rafales, …je la repose, les conditions me paraissant tout de même un peu fortes, car je me fais reculer !

Accalmie qui paraît se confirmer . Je relève la voile, elle me porte presque . Stabilisation en attendant un renforcement du vent . Il ne se fait pas attendre : immédiatement « arraché » du sol, je n’ai même pas à courir dans les rochers qui sont déjà à quelques mètres au dessous de moi . J’avance assez pour me caler dans l’ascendance en bout de falaise, mais elle est petite et « sèche », je la perds vite et dois effectuer un virage pour revenir vers l’autre éperon du bord de plateau où les thermiques sont souvent au rendez-vous .

Déception : les ascendances sont ici aussi hachées et imprévisibles, me fermant régulièrement les bouts d’ailes, et je dois « batailler dur » d’un coin à l’autre de la crête pour maintenir mon aéronef et ne pas perdre le peu d’altitude si chèrement gagnée .

Vigilance, car les rochers chauffés à blanc toute la journée par le soleil provoquent dans l’aérologie leur dose d’adrénaline, je surveille surtout le « bord d’attaque » (l’avant du parapente), tenant la machine sous pression pour qu’elle ne se rabatte pas devant moi .

Déjà une ½ h que je « galère » en me faisant bien secouer, et je n’ai toujours pas assez d’altitude pour revenir simplement me poser à mon point de départ !

Soudain les arbres s’agitent juste en dessous !

(… dans le coin à gauche en bas de la photo c’est mon pied et le bout du genou droit sur lequel je m’appuie pour prendre la photo)

(photo Alain MARC)

Soudain les arbres s’agitent juste en dessous vers la vallée : cette fois c’est sur, c’est l’ascenseur à prendre ! Je glisse d’une accélération au dessus de toutes ces feuilles qui bougent, et je n’y suis même pas à la verticale que je me fais comme « arracher par les bretelles », gagnant littéralement d’un seul coup plusieurs dizaines de mètres, peut-être une centaine ! Je dose mon freinage pour ne pas subir l’embardée, me concentre, entame des petits huit qui me permettent de rester bien centré dans l’ascendance qui continue de me propulser vers le bleu du ciel .

C’est par cette petite boucle que je suis maintenu du côté droit, il y a la même de l’autre côté … (photo Alain MARC)

Depuis longtemps je vole sans instruments, ce qui me permet d’être plus sensible aux mouvements de la masse d’air et de mieux évaluer le comportement de mon matériel qui fait ainsi davantage « corps » avec moi . J’aime ce pilotage au « feeling » . Sensation de liberté, d’espace, et même plus : d’absolue beauté, car la beauté m’entoure de toutes part . Une sorte de plongée vers le haut .  

 

La zone du décollage perdue au milieu des rochers continue de s’éloigner en rétrécissant au fur et à mesure où je prends de l’altitude …

(photo Alain MARC)

Le sol lui, s’éloigne et se rétrécit . La vue se dégage faisant monter l’horizon en face vers les Gorges du Tarn et le Lévézou, de l’autre côté du massif qui en bouchait la vue avec de nouveaux villages qui apparaissent dans mon champ de vision .

Plusieurs centaines de mètres de gagnés, cette fois !

On dirait même que je pourrais toucher Rodez du doigt … Je distingue ma maison grain de riz comme sur une carte, au milieu du village qui parait tout petit, plat comme avec la main, avec toutes les routes qui en seraient des lignes de vie .

C’est une grande joie de survoler sa maison en pouvant se poser dans son jardin !

Un rêve d'enfant : pas difficile ensuite d’en tirer une petite aquarelle, car on refait son vol les yeux fermés … (photo Alain MARC)

Vigilance toujours, coups d’œil réguliers à la voile, elle est parfaite : pas un pli, pas une ride, et elle est belle sur le fond azuré du zénith comme un grand papillon rose aux ailes étalées .

- Et si je ressortais l’appareil à photos ?

Reprendre les freins d’une main, contrôler le pilotage à la sellette, essayer de photographier tout cela … et en pleine action voilà des turbulences qui me font lâcher le boîtier et reprendre en vitesse la maîtrise de l’aéronef, heureusement que je l'ai attaché au baudrier !

Déjà plus d’une heure de vol ! J’ai coincé l’appareil à photos dans l'élévateur droit et j’amorce un virage au moment où je fais cette photo … (Photo Alain MARC)

Dans le prochain article une vraie surprise pour vous : je vous ferai partager la suite du voyage, avec en document inédit une petite vidéo tournée au moment où ça commençait à vraiment secouer dur tout là-haut ! Vous verrez, c’est un peu surréaliste ou plutôt genre « art vidéo contemporain » … 

 

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9 juin 2006 5 09 /06 /juin /2006 22:12

« Démarche globale du peintre voyageur», le carnet « d’atelier » .

Dans l’article précédent, j’abordais le passage du carnet de terrain au carnet d’atelier …

Entrons à présent dans la belle aventure du carnet d’atelier .

Il correspond à « l’assimilation » du voyage, et s’inscrit au milieu du processus de la démarche globale, à mi-chemin entre le carnet et les prises de notes de terrain et les créations grand format d’atelier .

L’objectif de cette phase est de restituer « l’empreinte » reçue par l’artiste de son propre voyage, avec une plus grande affirmation de son apport personnel .

Il s’agit en pratique de la reprise en atelier des travaux réalisés sur le motif, en conservant le plus de spontanéité possible, mais avec une recherche de plus grande authenticité d’expression .

Suite de mes exemples concernant la « tauromachie » : voici une page du carnet d’atelier qui reste fidèle à l’esprit du carnet de terrain . Elle reprend le travaux réalisés sur le motif, mais j’ai essayé de les épurer en leur conservant la spontanéité du trait … (aquarelle Alain MARC, détail)

Ce processus est établi autour d’une « quête de mémoire », d’un « retour vers le réel » où l’intervention des matériaux rapportés (objets, matériaux, documents, végétaux, etc. ) s’associe avec les réalisations graphiques et l’aquarelle pure (aquarelle, croquis aquarellé, aquarelle rehaussée, dessins, schémas et plans explicatifs dont une partie réalisée sur le motif sera reprise et intégrée à ce nouveau travail) .

Même chose pour ce torero l’une des figures embèmatiques de l’Andalousie … (aquarelle Alain MARC, détail)

Techniques de réalisation :

Elles utilisent dans cette nouvelle dimension plastique des méthodes de travail non applicables pendant le voyage sur le terrain : collages et marouflages longs ou complexes, charges de matières lourdes, inclusions, assemblages et applications diverses impossibles à réaliser en dehors de l’atelier .

Tout en restant dans son cadre de témoignage et d’information, le rendu s’attache à une mise en valeur du ressenti, il exprime un émotionnel qui, restitué par les effets sélectifs de la mémoire, va magnifier le voyage, lui donner sa véritable dimension esthétique, humaine, personnelle, à la fois plus poétique et onirique .

Détail d’une peinture sur collage d’articles de journaux et d’affiches, une page de plus du carnet d’Andalousie chapitre « corridas » … (peinture Alain MARC, détail)

Ce rendu passe par une « restructuration » des éléments rapportés tant au niveau des notes, croquis et peintures réalisés sur le motif, que celui de l‘écriture .

En respectant les notes prises pendant le voyage sur « l’esprit » des êtres, des choses et des lieux rencontrés, du regard porté à l’instant même de leur découverte sur les réflexions et échanges qu’ils provoquaient, il engendre une nouvelle approche réflexive .

Il se libère aussi dans le domaine de l’expression en n’étant plus dominé par le renvoi aux données extérieures, mais en affirmant le caractère unique que l’artiste imprime aux éléments qu’il emprunte, en les utilisant à ses fins propres, en les pliant à ses nécessités intérieures et personnelles .  

Le carnet d’atelier s’ouvre sur la peinture mais reste « fidèle » à l’esprit du carnet de terrain . Il n’est cependant pour un peintre exigeant jamais assez près de « l’esprit sublimé » du voyage, dont seule la peinture « à part entière » donne l’accès … (peinture Alain MARC, détail)

 

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6 juin 2006 2 06 /06 /juin /2006 22:33

« Démarche globale du peintre voyageur», du carnet de terrain à celui d'atelier ... 

Après le carnet de voyage réalisé sur le terrain (prise de notes, de documents divers, peintures, croquis et textes), entrons à présent dans la problématique du « carnet d’atelier » …

Nous avons vu dans les actes fondamentaux de la démarche globale après le voyage, combien sa « réappropriation » et son « imprégnation mentale » sont importantes pour le peintre voyageur lors de travaux réalisés ensuite en atelier .

D'où l'intérêt du carnet réalisé sur le terrain qui conditionne cette « réappropriation » du voyage et lui permet de s’affirmer dans le cadre du carnet d’atelier en lui donnant toute sa dimension .

Rappel de définition du carnet « de terrain » :

Réalisé sur le motif, il est le témoignage direct du voyage, se nourrit des rencontres et découvertes de l’instant, rapporte l’immersion de son auteur dans l’univers qu’il découvre, traverse, explore .

Il est fait du rapports des premières écoutes et des premiers échanges, regards et réflexions .

Il est constitué de notes graphiques, dessinées, peintes et écrites, ainsi que de textes et d’illustrations plus élaborés qui sont fonction de la disponibilité, des possibilités du moment, autant que du rythme et de la nature du voyage .

Les techniques utilisées sont des procédés de voyage faciles à transporter et exécuter, ils vont du dessin pur à l’aquarelle, avec quelques collages qui restent dans un domaine plus décoratif, ou de mise en valeur, que purement créatif .

À ce carnet de terrain se rajoute selon possibilités de l’instant des prises photo, vidéo et son .

L'attention que nous devons donc lui accorder au cœur de l’action (« in situe ») est par conséquent capitale pour la suite du processus .

Pour continuer mon exemple à propos du volet  « tauromachie », voici une aquarelle de « terrain » où je me suis efforcé de ne traduire que l’ambiance globale du « ruedo », (la partie centrale des arènes où se déroule le coeur de l’action), en la traitant directement, sans dessin, à larges coups de pinceau … (aquarelle Alain MARC, détail)

Avec le carnet d’atelier commence une démarche plus « créative », qu’elle soit basée sur une expression figurative ou largement informelle (abstraite, synthétique ou matiériste libre), car elle porte en germe une dimension plastique plus affirmée, que je considère parfois comme un support « d’étude » pour de futures toiles ou autres réalisations de grand format .

Une sorte de « creuset à gestation picturale » en quelque sorte !

Parce que le carnet de voyage est une introduction à la peinture, et la peinture un prolongement du carnet de voyage ...

Entre les deux il y a dans une démarche globale le « carnet d’atelier », produit de l’acte créatif qui amorce la « transfiguration » du voyage comme je le précisais dans l’article précédent .

Nous définirons donc la prochaine fois le carnet « d’atelier » et ce qui le singularise par rapport au carnet « de terrain » .

Voici le détail d’une page du « carnet d’atelier », concernant le travail transposé du « ruedo » (à opposer à l’aquarelle précédente) : j’y utilise le sable ramené des arènes même, et les taches et couleurs se rapportant à l’action nous projettent dans une autre dimension, plus informelle celle-ci … (peinture Alain MARC, détail)

Mais le carnet d’atelier ne se limite pas à une approche informelle de la réalité dans ses manifestations de mémoire : il peut nous ramener par le jeu des rapports d’écriture, de graphisme et de peinture à sa perception fidèle tout en étant plus poétique ou même onirique, qui prolonge le voyage différemment dans les méandres de la pensée … (peinture Alain MARC, détail)

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3 juin 2006 6 03 /06 /juin /2006 23:36

« Démarche globale du peintre voyageur», conclusions .

 

Nous avons vu quels sont les actes fondamentaux du peintre voyageur dans une démarche globale (avant le voyage, pendant, et après), nous pouvons à présent en tirer un certain nombre de conclusion :

1) Le facteur temps : il est essentiel pour rendre à chacun des actes leur dimension véritable, pour permettre au voyage d’être « productif », pour mer mettre une « maturation » de qualité à son produit pictural .

2) La notion de progression dans les objectifs : autant que dans les actes et moyens mis en œuvre où tout est « lié » et en interférences, l’acte pictural final étant le plus personnel .

3) Beaucoup de voyageurs s’arrêtent à la seconde des 4 phases de la démarche, d’autres ne s’attachent à développer que la dernière les précédentes ne servant qu’à stimuler celle-ci …

Les réalisations « catégorielles » (carnets scientifiques, intimes, d’exploration, etc.) ne s’inscrivent pas dans une démarche globale s’il n’y a pas de création « post voyage » s’appuyant sur l’essence même de ce voyage .

Cas particulier : le « carnet de vie et d’expression spontanée» qui intègre une part importante d’expression personnelle mais qui ne peut être assimilé à une démarche globale car cette expression ne se développe qu’au fur et à mesure de la création du carnet et non ultérieurement et sous une forme différente .

Il n’y a pas un « après » du carnet de terrain ; le travail créatif réalisé au jour le jour reste « prisonnier » de sa propre condition de réalisation .

Hors, si le carnet rend « intemporelle » la mémoire du voyage, la peinture réalisée ultérieurement « l’éternise » en le projetant dans une dimension qui le « transfigure » (mot cher à Malraux autant qu’à René Huyghe ceux qui en connaissent leur pensée me comprendront) …

 Dans l’article précédent j’avais pris comme exemple mon travail en rapport avec les voyages en Andalousie, volet  « tauromachie » . Si je m’étais arrêté à ces notes, croquis et aquarelles réalisés sur le motif au cours des corridas je ne serais pas dans une démarche globale de « peintre voyageur » mais bien dans une démarche classique de « carnettiste » … (croquis et aquarelles Alain MARC)

 

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29 mai 2006 1 29 /05 /mai /2006 22:34

Actes fondamentaux de la « démarche globale », 3ème partie …

 

Découvrons à présent ce que recherchent la plupart des peintres voyageurs après leur voyage dans une démarche globale (voir les articles précédents concernant ses actes fondamentaux avant et pendant le voyage) :

B) - Actes fondamentaux après le voyage :

a) Déroulement dans le temps / objectifs :

- démarche de synthèse, d’expression nouvelle prenant en compte l’expérience du voyage et ses « imprégnations » mentales dans un « produit pictural » à la fois plus épuré et plus abouti (expression « élargie » qu’elle soit formelle ou libre, abstraite, etc.) .

- mise en œuvre du travail d’atelier avec toutes ses particularités, possibilités et contraintes .

Je décolle ici des affiches déchirées de tauromachie ramenées d’Andalousie pour les réutiliser dans des toiles . Elles ont toujours de belles couleurs et une réelle valeur plastique et sentimentale . La difficulté est de ne pas les abîmer et d’en effectuer une rigoureuse sélection .

b) Action (s) mise (s) en œuvre :

- expression des émotions du voyage rétrospective par la maturation rétrospective des éléments forts et (ou) récurrents,

- exploitation des éléments matériels ramenés du voyage,

- prise de « recul » et (ou) de position par rapport au voyage avec « réappropriation » de ses éléments majeurs dans un nouvel acte créatif,

Affiches décollées, et pigments purs : éléments de base qui seront inclus dans de futures toiles …

c) Moyens matériels, comportementaux et mentaux :

- moyens matériels : exploitation de tous les moyens d’atelier et de studio, de la mise en œuvre de la dimension plastique sans limite de temps, élaborations créatives et techniques nouvelles, usage du grand format ou de subjectiles nouveaux,

- moyens comportementaux et mentaux : exploitation de la mémoire, interprétation des « imprégnations » de l’inconscient, réappropriation du voyage dans sa formulation picturale, et pour beaucoup de peintres : élargissement de sa démarche à une dimension spirituelle de l’œuvre

Le travail d’atelier est l’essentiel de l’aboutissement d’une démarche globale . Mais les notes et croquis de voyages ne sont jamais loin : on est dans une autre problématique, dans une aventure différente qui peut se résumer en trois mots : un nouveau voyage, « intérieur » celui-là .

 

Voici ce que peut « donner » une toile exploitant les affiches découpées . Technique mixte d’un format déjà intéressant puisqu’elle fait 1,20 m x 1,20 m : j’ai laissé une partie de l’original (déchirée, recomposée et recollée ) en lui conservant sa « présence »  originelle forte mais en l’orientant vers une dimension plastique « autre »  où la part picturale interpénètre la partie toujours vivante (et conservée volontairement intacte) du document de voyage . La frontière entre témoignage de voyage et langage pictural reste intentionnellement floue… (« Tarde de toros en Clahora » Technique mixte, Alain MARC)

Plus sensible dans le domaine pictural, la « mémoire » du voyage ne prend réellement son sens qu’à travers la création pure, surtout si celle-ci emprunte les chemins magiques de la « spiritualité » . Toute la démarche globale du peintre voyageur doit arriver ici, à ce but suprême qui n’est rien d’autre que la recherche véritable d’un autre cheminement . C’est celui de la peinture au sens le plus profond, celle qui donne une autre dimension à l’existence, qui « ouvre » les yeux, qui enrichit la pensée avant « d’ élargir la conscience » .

(« Torero » Technique mixte sur toile, Alain MARC)

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25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 09:50

Actes fondamentaux de la « démarche globale », 2ème partie …

Poursuivant l’analyse de la « démarche globale du peintre voyageur », vous allez dans cet article après en avoir vu les actes fondamentaux avant le voyage l’aborder cette fois dans sa phase décisive, celle du voyage lui-même et tout de suite après .

B) - Actes fondamentaux pendant le voyage :

 a) Déroulement dans le temps / objectifs :

                   Chronologie : - découverte,

                                         - acquisition,

                                         - transcription .

Ces trois éléments se déroulant de façon chronologique peuvent se produire de façon quasi simultanée pour un carnettiste averti ou un peintre expérimenté …

                        Objectifs : - saisir,

                                         - témoigner,

                                         - rapporter,

Il y a quelques années à la Dent de Morcles (2980 m) dans les Alpes Vaudoises pendant les prises de notes destinée à la réalisation d’un collection d’aquarelles sur la haute montagne pour les Editions Mythra : ici comme en mer on doit préparer avec rigueur le déroulement dans le temps de son travail, celui-ci étant assujetti aux contraintes d’une course de montagne avec ses divers aléas (dangers objectifs, conditionnement climatique et météo, etc.) …

b) Action (s) mise (s) en œuvre :

                     - actions matérielles : usage du croquis et croquis aquarellé, de l’aquarelle, de l’aquarelle rehaussée, des prises de notes écrites et dessinées, relevés d’empreintes, etc. + disposer de moyens multimédias lorsque c’est possible (usage de la photographie, de la vidéo, de l’enregistrement sonore),

                     - récolte d’éléments matériels directement ou indirec-tement exploitables dans le carnet de voyage + de documentation et de contacts nouveaux noués sur place,

                      - actions mentales : écoute, éveil, adaptation, concentration, rapidité, transcription .

Prise de notes et croquis réalisés pendant un fête en Bretagne : si le sujet ne peut être traité de façon élaborée, il faut le mémoriser et le terminer de mémoire si on n’a pas disposé d’assez de temps, et surtout noter très vite les éléments essentiels du visuel chromatique … (croquis aquarelle Alain MARC)

  c) Moyens matériels, comportementaux et mentaux :

                      - moyens matériels : matériels de peinture, dessin et écriture fonctionnels, légers, adaptés au projet à réaliser (palettes de campagne pliable et aux couleurs ciblées, pinceau à réservoir, porte-mines plutôt que crayons, feutres pointe fine encre diluable ou non plutôt que stylos dès qu’on aborde l’altitude, etc.), + matériels multimédias adaptés (légers, à bonne définition et solides - attention à l’étanchéité à la poussière et à l’humidité -) + sacs + matériel logistique éprouvé (et dont on a l’habitude) pour le type de démarche entreprise,

                     - moyens comportementaux et mentaux : être le plus discret possible (se « fondre » dans l’environnement), être aux aguets, écouter, observer, pressentir, être « opportuniste », savoir s’adapter, s’imprégner, « absorber », mémoriser, assimiler, acquérir, récupérer,

S’avoir s’adapter et peindre n’importe où, ici par terre au milieu de la foule dans la rue en Andalousie …

C) - Actes fondamentaux pendant et immédiatement après (tant que les imprégnations mentales sont fortes et précises) :

                     a) Déroulement dans le temps et objectifs : connaissance et analyse, restitution en expression formelle ou informelle,

                     c) Action : comprendre et objectiver,

                    d) Moyens matériels et mentaux : trier, choisir, classer, archiver, monter, coller, analyser, traduire, interpréter, assimiler, approfondir, développer, expliquer, restituer, exprimer,

Arrivée d’une cordée sur le replat d’une arête à l’Eperon Frendo dans le Massif du Mont Blanc, aquarelle aboutie réalisée à partir de croquis préparatoires, notes aquarellées et photos réalisés sur place à l’Aiguille du Midi à 3842 m (on voit à la verticale en haut de l’aquarelle à travers la brume, la vallée de Chamonix) … (Aquarelle Alain MARC)

 Détail aquarelle ci-dessus .

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21 mai 2006 7 21 /05 /mai /2006 19:30

La parenthèse des quilles de huit .

 

Je fais une parenthèse au milieu de mes articles consacrés à la « démarche globale du peintre voyageur », car ce matin en faisant mon entraînement VTT, je suis passé près du stade de quilles (oui, cela existe) du petit village de Gages le Pont, où se déroulait le championnat du district local des « quilles de huit » ...

J’ai donc fait demi-tour et ai foncé chez moi chercher mon matériel d’aquarelle de voyage et d’enregistrement vidéo pour vous faire partager ce moment tout à fait unique, dont je vous ai déjà par ailleurs livré quelques croquis dans mon livre de notes rouergates « Aveyron, Carnet de routes » .

Car qui n’est pas rouergat ne peut connaître ce sport traditionnel qui est le jeu favori de très nombreux aveyronnais .

Ils l’ont même porté au rang de philosophie tant ses adeptes les plus engagés y trouvent le reflet de toute l’âme de leur terroir .

Il faut dire que l’originalité, le pittoresque et la convivialité de cette pratique véhiculent de très nombreuses valeurs culturelles et humaines qui ne le cèdent en rien à la performance sportive !

 Animation colorée, bruit de quilles et boules de bois qui s’entrechoquent, éclats de rires et invectives : toute l’ambiance d‘une matinée de championnat de quilles de huit… (croquis aquarellés A. MARC)

Imaginez : une boule de bois (de 4 à 6 kg pour 24 à 28 cm de diamètre !) dont il faut se servir comme d’une masse pour frapper une quille tenue à bout de bras (nommée « quillou » ou « quille joueuse ») qui va s’envoler et tomber sur les huit autres avant que la boule de bois dur ne vienne à son tour tenter de faire tomber celles restées encore debout sur le sol (elles font 60 cm de haut) …

Cela demande d’autant plus de force, d’adresse, d’équilibre et de stratégie, que les joueurs (et joueuses car ces dames et demoiselles sont de plus en plus nombreuses à pratiquer ce sport) doivent reculer de plus en plus loin à chaque nouvelle frappe jusqu’à une distance de 20 m !

Ce qui vous laisse imaginer les prouesses auxquelles se livrent les quelques 3500 personnes qui jouent régulièrement aux quilles en Aveyron .

L’âpreté et le pittoresque des championnats et la passion se dégageant de ces rencontres (où les meilleurs sont classés en « excellence » et « honneur »), nous révèlent des joueurs qui méritent vraiment le qualificatif « d’élite » à la manière de sportifs de haut niveau qui restent dans ce domaine totalement modestes et anonymes …

Aussi, je tenais en passant à rendre hommage à ces ambassadrices et ambassadeurs d’une tradition où toutes et tous des poussins aux vétérans, élèvent leur sport favori au statut de phénomène culturel, pour le meilleur de leur terroir .  

                

Une minute de vidéo et vous en saurez plus sur cette étonnante pratique grâce à cette superbe et sympathique équipe de Sébazac-Concourès (du district « Comtal-Phalanges » près de Rodez) …

Si vous possédez le lecteur multimédia « Microsoft Windows Média Player », vous pouvez facilement visionner ce clip . 

 

 

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20 mai 2006 6 20 /05 /mai /2006 18:09

Actes fondamentaux de la « démarche globale », 1ère partie …

 

Comme je le proposais dans mon dernier article « Carnets de voyages et chemins créatifs », entrons dans la démarche globale du peintre voyageur, et voyons quels sont les actes fondamentaux qui le distinguent du « carnettiste » traditionnel, puisque si certains éléments leurs sont communs, d’autres viennent se rajouter pour le « peintre voyageur » qui font toute la différence, surtout au niveau « produit créatif » : le « carnet d’atelier » et la « peinture post-voyage » viennent en complément du carnet de terrain ou de voyage .

J’aborde ici la préparation  des moyens et objectifs du carnet de voyage  en conférence, avec l’approche multimédia des premières phases de mise en œuvre d’un projet … (Photo Jean PERIE)

Avant tout il convient d’analyser sa démarche selon :

- le déroulement dans le temps et les objectifs,

- le type d’action mise en œuvre,

- le « comportement » mental adapté,

 

Vous devrez donc considérer ces quatre éléments :

- avant le voyage,

- pendant,

- pendant et en partie après (à court terme),

- après (à moyen et plus long terme),

 

A) - Actes fondamentaux avant le voyage :

 

a) Déroulement dans le temps / objectifs :

- établir une bonne connivence entre destination et objectifs,

b) Action (s) mise (s) en œuvre :

- se préparer « correctement » (organisation pratique et préparation voyage, matériels nécessaires, activation relationnelle sur le terrain, préparation retour y compris si nécessité d’anticipation, préparation physique personnelle),

c) Comportement mental :

- analyse d’informations (expériences similaires extérieures, rapports de synthèse précédentes personnelles, collecte et études préparatoires, motivation personnelle, notion « d’engagement » ),

Voici donc le premier des éléments permettant de s’engager dans une démarche globale, vous constatez qu’elle est commune à celle du « carnettiste » traditionnel, mais cette phase est capitale pour bien réussir les suivantes …

Dans le prochain article vous aborderez les actes fondamentaux se déroulant pendant le voyage, (et immédiatement après), moments essentiels qui conditionnent la réussite du carnet de terrain, des prises de notes, de tous ce qui fait l’attrait du travail de voyage, son intérêt, sa fraîcheur et sa spontanéité …

La préparation de votre matériel de peinture avant le voyage est l’un des éléments essentiels de votre réussite : il doit être léger, fonctionnel, et bien que polyvalent approprié au travail que vous pensez réaliser sur le motif …

 

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17 mai 2006 3 17 /05 /mai /2006 15:56

Carnets de voyages et chemins créatifs …

Voilà revenu le printemps . Et avec lui la redécouverte de mon pays qui est beau, lumineux, débordant de potentialités .

Il est temps que je me penche à nouveau sur lui, que je me relance dans ces textes, aquarelles et peintures de « corps à corps » avec son terroir, ses paysages, ses richesses naturelles et humaines …

Comme je le fis lors de la réalisation de mon livre « Aveyron, Carnet de routes » ou tel que je le faisais dans quelques articles déjà anciens de ce blog tels ceux relatant mes randonnées sur les vires des Gorges du Tarn et de la Jonte avec Katia, nos raids à skis ou à raquettes avec Serge et Isabelle sur les hauteurs de l’Aubrac et bien d’autres sorties solitaires ou non évoquées dans les articles rétrospectifs de l’année 2005 .

Mais il faut cette fois que j’aille plus loin dans ma démarche, mon engagement, et le produit « créatif »  que je pourrai en retirer .

« L’envers du Puy de Gudette au printemps » double page extraite d’  « Aveyron, Carnet de routes » Alain MARC - Éditions du Rouergue 2005 . Oui, il reste encore un peu de neige parfois en Aubrac au mois de mai !

Pour moi-même certes puisque j’en ressens l’impérieux besoin, mais aussi pour continuer d’écouter battre le cœur de la vie avec tous les gens qui m’aiment et que j’apprécie (ceux qui me connaissent personnellement et ceux qui ne me connaissent que virtuellement), pour mon petit Jo qui attend de moi autre choses que des igloos, et aussi pour ceux qui me détestent ou m’ignorent tout en me connaissant fort bien (cela leur donnera l’occasion de me détester ou de m’ignorer encore plus, ce qui venant de leur part me ravit de plaisir, le jugement que j’ai d’eux en étant ainsi particulièrement renforcé ) .

Un peintre n’a même pas à s’expliquer sur cela puisqu’il s’exprime en peignant, mais je le fais tout de même car ma propre démarche passe aussi par l’expression écrite tout aussi modeste qu’elle soit, bien que je sois tout à fait conscient que ma responsabilité d’artiste : je ne l’ai que par rapport à moi-même …

C’est un impérieux besoin qui vient de profond, qui submerge tout mon être, un peu comme si ce printemps qui inonde le causse de débordements parfumés et fleuris me disait : « … tu ne fais rien, tu n’avances pas, des multitudes de richesses t’entourent, des émotions intenses t’attendent, des expériences extraordinaires sont à vivre en urgence, ne perds plus une minute ! » .

- Peut-être est-ce là une certaine forme d’inspiration qui se manifeste ainsi ?

- Peut-être comme le disait René HUYGHE parce que «  L’art relevant essentiellement de perceptions qualitatives, l’artiste est plus sensible qu’un autre à tous les souffles de l’espace ambiant » ?

« Soleil se levant à travers les arbres dans les bois de Mélagues» aquarelle extraite d’ « Aveyron, Carnet de routes » Alain MARC - Éditions du Rouergue 2005 .

 

 

Même si je n’ai pas été très loin depuis la mise en ligne de ce blog, j’ai cependant beaucoup voyagé, ne laissant s’écouler plus d’une semaine sans une escapade vers des cieux connus ou inconnus .

Hors, pendant les dizaines de milliers de kilomètres que j’ai parcourus en ces quelques mois (surtout en voiture et en avion), j’ai eu le temps de réfléchir sur les tenants et aboutissants des actes fondamentaux du peintre voyageur .

J’ai pu mesurer malgré les réussites et éloges dont beaucoup de mes précédents travaux ont été l’objet, à quel point je peux avec du recul les trouver faibles, insipides, inconsistants, et médiocres . J’en conclus qu’il est temps que je me réveille, que je n’avancerai pas sans plus de qualité, d’authenticité, de rigueur !

Cette réflexion m’a pris plus de temps que les actes de peinture ou d’écriture eux-mêmes, et avant de m’engager dans une nouvelle épopée créative dont je vous ferai partager les difficultés, les aventures et peut-être les réussites (car c’est aussi un combat dont vous êtes les témoins - pour beaucoup c’est aussi le vôtre mais vous le vivez différemment -), je crois que le temps d’une mise au point s’impose comme s’il fallait toujours repartir de « bases reconsidérées » pour pouvoir s’engager correctement dans une démarche picturale globale !

« Sans titre» Technique mixte sur toile 80 x 80 cm (Alain MARC 2005) .

- Vous ai-je déjà parlé de ma peinture sur toile ? - Jamais, je crois !

Elle est pour le moment en « attente de devenir », volontairement arrêtée sur le bord des Chemins de mon existence …

La peinture c’est quelque chose de grave, d’immense, de profond … Ce n’est pas si « léger » qu’on le croit . Elle n’est possible que si la vie qui la sous-tend ressemble au miracle d’un soleil qui éclairerait votre être intérieur .

Parfois surgit la nuit .

Je vais donc en priorité dans mes prochains articles vous parler des quatre actes fondamentaux du peintre voyageur tels que je les conçois dans cette démarche globale, tels qu’ils me paraissent évidents et indispensables .

Indissociables surtout d’un véritable travail de fond, loin de tous les artifices et toutes les paillettes, des faux-semblants, facilités et influences relationnelles plus ou moins sincères (car souvent directement ou indirectement intéressées), des arrivismes, opportunismes et autres « ismes » qui polluent la scène artistique, trompent l’artiste sans repaires, et égarent le grand public qui est presque toujours complètement dérouté devant les manifestations et impasses de bien des formes d’art actuel dit « contemporain » .

J’aurai beaucoup à dire à ce sujet, celui du marché de l’art, de la critique, et sur celui de ce pauvre public qu’on infantilise s’il n’a choisi de suivre aveuglément les « ténors » qui mènent la danse, ou s’il ne s’est déjà empêtré (pour ne pas dire englué) ses chausses culturelles dans les rutilants tapis d’une certaine "intelligentsia" qui croit depuis toujours détenir l’entière vérité !

« Sans titre» Technique mixte sur toile 160 x 160 cm (Alain MARC 2000) Une toile du temps où le soleil brillait …

Mais point n’est là mon propos aujourd’hui, on va reprendre ce chemin qui du simple croquis de voyage va nous amener à la plénitude picturale, celle qui incarne l’un des plus beaux, des plus grands accomplissements de l’individualité humaine, à la fois plastique, intellectuelle et spirituelle car il n’y a pas d’art sans spiritualité (au sens « esprit » du terme - et pas forcément « religieux »  -) ni métamorphose (relire les «  Antémémoires » d’André Malraux) .

De cette phase du simple croquis ou de l’aquarelle de voyage, j’ai déjà eu l’occasion de parler dans mes articles « L’aquarelle comme témoignage », « Peindre vite » ou « Esprit d’humanisme » …

Ce que nous allons voir plus précisément très bientôt, ce sont les principales marches de l’accomplissement qui emprunte le voyage pour aboutir à la peinture, à travers ses objectifs, son déroulement dans le temps, les actes ou actions qu’elles impliquent, et enfin les moyens mis en œuvre pour se concrétiser de différentes façons .

Voilà donc un premier projet en perspective, avant de se relancer à corps perdu dans les verticalités ou les profondeurs à la fois émotives, esthétiques et naturelles de ce beau pays qui englobe les Grands Causses du Haut Rouergue jusqu’aux Cévennes méditerranéennes, et là aussi je vous promets quelques surprises « de taille » …

Tout à l’heure, un loriot est venu se poser sur la plus haute branche de l’acacia au fond du jardin et il s’est mis à chanter comme on les entendait dans notre enfance .

Des années que je n’en avais revu : - serait-ce un bon présage ?  

 

 

 

 

 

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